Les Anti-modernes ? Courants conservateurs dans l’art français 1900-1925
Anti-Modernists? Conservative Currents in French Art 1900-1925
Appel à communication pour une journée d’études à l’Institut national d’histoire de l’art, Paris, 27 mars 2012
Call for papers for a Study Day at the Institut national d’histoire de l’art, Paris, 27 March 2012
Neil McWilliam, Duke University, & Laura Karp Lugo, INHA
L’exposition « Émile Bernard : Au-delà de Pont-Aven », qui aura lieu à la galerie de l’INHA entre janvier et avril 2012, est l’occasion d’ouvrir un débat sur la place des courants conservateurs et « anti-modernes » dans le paysage artistique français des premières décennies du XXe siècle. Longtemps préoccupée par l’évolution de l’avant-garde dans les ateliers de Montmartre et les galeries commerciales de la rue Lafitte et de la rue Vignon, l’histoire de l’art français commence depuis quelques années à reconnaître la complexité du champ artistique de la période, qui déborde largement l’antithèse schématique opposant novateurs et « pompiers ». Émile Bernard lui-même illustre bien cette complexité. Après un début précoce et audacieux à Pont-Aven, il affiche des opinions artistiques de plus en plus hostiles à l’expérimentation picturale et après 1895 voue sa carrière à un art qui s’inspire de la grande tradition de l’art européen. Bernard est loin d’être unique, et rassemble un petit groupe d’artistes et de critiques sympathisants autour de sa revue La Rénovation esthétique, fer de lance des valeurs traditionnelles, qui fut publiée entre 1905 et 1910.
La journée d’études se propose de rassembler des historiens de l’art qui ont commencé à regarder au-delà de l’hégémonie moderniste et à réinterpréter le terrain artistique des années entourant la Première Guerre mondiale. Il s’agit d’ouvrir le champ pour préciser les enjeux plastiques, critiques et idéologiques qui ont marqué la résistance au modernisme dans de nombreux domaines de l’art – de la peinture aux arts décoratifs, de l’architecture à l’aménagement des jardins. Cette journée d’étude soulèvera des questions sur les rapports entre anti-modernisme et anti-modernité politique, entre tradition dans les arts et identité nationale, entre archaïsme artistique et renouveau catholique. Elle fournira une occasion de mieux connaître les conséquences de ce qu’en 1909 Louis Dimier proclama « le grand retour à l’ordre auquel nous assistons dans le domaine des arts et de l’imagination ». Les intervenants de la journée seront également invités à participer à un séminaire le 29 mars dans l’après-midi.
Nous invitons la soumission de propositions de communications, en français ou en anglais, de 30 minutes, qui soulèvent des questions susceptibles de faire avancer le débat sur les courants antimodernes au début du XXe siècle. Veuillez envoyer un résumé de 250 mots avec un CV de deux pages à laura.karp-lugo@inha.fr avant le 1er novembre 2011. Le programme définitif sera annoncé le 15 décembre 2011.
Institut national d’histoire de l’art (INHA)
http://www.inha.fr
2 rue Vivienne
75002 Paris
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The exhibition “Emile Bernard: Beyond Pont-Aven,” to be held in the INHA’s gallery between January and April 2012, offers the opportunity to initiate a debate on the place of conservative and “anti-modernist” currents in French art during the early decades of the twentieth century. Long dominated by a fixation with the avant-garde, French art history has begun in recent years to recognize the complexity of an artistic field whose elements defy reductive contrasts between progressives and “Pompiers” – a complexity graphically illustrated by the evolution of Emile Bernard himself. Repudiating his early experimentation at Pont-Aven, Bernard increasingly gravitated towards identifying himself with the European grand tradition and was harshly critical of innovative currents in contemporary art. His trajectory is far from unique, though – in common with similar figures at the turn of the century – it has generally been discounted in analyses of developments in early twentieth-century French art.
This study day sets out to bring together art historians who have begun to look beyond the modernist paradigm in order to reinterpret the cultural landscape around the First World War. The event is intended to open up the field and explore the formal, critical and ideological stakes that characterize the resistance to modernism in several fields – from painting to decorative art, from architecture to garden design. The study day will focus on the relationships between aesthetic and political anti-modernism, between tradition in the arts and national identity, and between artistic archaism and Catholic renewal.
We invite the submission of proposals for contributions in English or French. Papers will be 30 minutes long. Participants will be invited to contribute to a follow-up seminar on the afternoon of March 29. Please send outline proposals of no more than 250 words to laura.karp-lugo@inha.fr before November 1, 2011. The final program will be announced on December 15, 2011.
Institut national d’histoire de l’art (INHA)
http://www.inha.fr
2 rue Vivienne
75002 Paris
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