Appel à communication : »Les enfants de Caïn : la figure du criminel, de la naissance de l’imprimerie à l’anthropométrie judiciaire » (Rome, 15-16 janvier 2015)

Charles Le Brun, Portrait de Marie Madeleine de Brinvilliers, le jour de son exécution, 1676, Paris, LouvreL’un des mythes fondateurs de la culture judéo-chrétienne est un fratricide : le meurtre de Caïn par son frère Abel. Comme Robert Badinter le souligne dans son introduction au catalogue de l’exposition Crime et châtiment (Orsay, 2010), ce passage de la Genèse (4, 3-8) montre que « le crime est consubstantiel à l’être humain [et que] tout meurtrier est le fils de Caïn » (p. 17). Aussi fascinante soit-elle depuis des siècles, la figure du criminel – dont Caïn ne constitue que l’un des multiples visages – n’a pas encore été étudiée avec l’attention qu’elle requiert, en particulier pour les siècles qui précèdent la naissance de la photographie.

Ce colloque, organisé à l’Académie de France à Rome Villa Médicis en regard de l’exposition intitulée Les Bas-fonds du baroque. La Rome du vice et de la misère, se propose de faire le point sur cette question de manière diachronique et transdisciplinaire. Les aires géographiques de la France et de l’Italie seront privilégiées. Deux inventions majeures devront servir de bornes chronologiques à la réflexion. D’un côté, l’invention de l’imprimerie (fin du XVe siècle), suivie de près par la naissance du fait-divers (vers 1529), qui permet la diffusion, à une échelle plus importante que la peinture, de la figure du criminel assortie de la narration de son méfait. De l’autre, la naissance, grâce à la photographie, de l’identification anthropométrique (fin du XIXe siècle), qui vise à créer des portraits génériques de criminels : « une pictographie des sauvages », comme Cesare Lombroso l’écrit dans L’Homme criminel.

Entre ces deux termini, l’iconographie criminelle, où se conjuguent peinture, dessin, estampes ou photographie révèle-t-elle une physionomie particulière ; une constance des habitudes de représentations et donc du fantasme lié à cette figure du mal ?

Afin de répondre au mieux à ces problématiques – qui ne sont aucunement des axes thématiques fermés –, les communications n’excédant pas 30 minutes devront se concentrer principalement sur la figure du criminel et non sur le crime perpétré ou sur la victime. Les communications sur la littérature ou sur des champs spécialisés tel que la médecine, la justice, l’opéra ou le théâtre sont les bienvenus si tant est qu’elles permettent de réfléchir sur la fonction et l’évolution de ce qu’on pourrait appeler le « portrait du criminel ».

 

Colloque international organisé par l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, en partenariat avec le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance (Tours).

Les langues du colloque seront le français, l’italien et l’anglais. Les propositions sont à envoyer au plus tard le 20 septembre, au format PDF à Amélie Bernazzani (melbeng@hormail.com) et àAnnick Lemoine (annick.lemoine@villamedici.it). Elles comporteront un titre, un texte d’au maximum 2500 signes et une courte biographie de l’auteur (environ 350 signes). Une réponse sera apportée mi-octobre à l’ensemble des propositions.

Coordination : Amélie Bernazzani (pensionnaire en histoire de l’art à l’Académie de France à Rome Villa Médicis 2013-2014 ; ATER à l’Université de Tours en 2014- 2015) et Annick Lemoine (chargée de mission pour l’histoire de l’art à l’Académie de France à Rome Villa Médicis).

Pour toutes informations complémentaires :

patrizia.celli@villamedici.it
T. +39 06 6761245

Académie de France à Rome – Villa Médicis
Viale Trinità dei Monti, 1 – 00187 Roma T.
+39 0667611
www.villamedici.it

 

Leave a Reply