Appel à communication : L’histoire de l’art dans le champ des sciences humaines et sociales

Appel à communication : L’histoire de l’art dans le champ des sciences humaines et sociales.

Dialogue interdisciplinaire autour des enjeux politiques et idéologiques de la fabrique des discours.

Paris, 15 décembre 2017. CIERA/Centre d’histoire de Sciences Po.

Le projet d’une journée d’étude portant sur l’histoire de l’art à la croisée des disciplines depuis le début des années 2000 répond à la volonté, émanant de jeunes chercheuses en histoire de l’art, d’évaluer leurs propres outils méthodologiques et historiographiques en les confrontant aux recherches menées dans d’autres domaines des sciences humaines et sociales, en particulier – mais sans exclusivité – l’histoire sociale, l’histoire culturelle, l’anthropologie ou la sociologie. Nous souhaitons favoriser la rencontre des jeunes chercheurs pour confronter l’actualité de ces disciplines aux enjeux idéologiques qui travaillent actuellement non seulement la fabrique des discours scientifiques mais aussi, plus largement, la société contemporaine.

Nous souhaitons mettre en perspective des approches disciplinaires différentes et complémentaires autour d’objets suffisamment larges pour permettre le dialogue : « identités », « approches sociologiques », « post-colonialisme » et « images » sont les notions qui structureront cette journée.

L’objectif n’est pas, bien entendu, d’effectuer un bilan exhaustif sur chacune de ces thématiques, mais bien plutôt d’appréhender la dimension politique inhérente aux discours historiques actuels, que cet aspect soit explicité ou non par les chercheurs ou les commissaires d’expositions. Il ne s’agira pas de plaquer ou de reproduire le discours politique de l’« engagement » sur les sciences humaines, ni de « dévoiler » les tendances politiques de la recherche actuelle. Bien davantage, nous souhaitons discuter, autour d’études de cas précises sur des publications, des expositions de ces dernières années, de la nécessité – ou non – pour chacun de formuler une réflexion critique sur sa propre pratique scientifique.

Un premier axe s’articulera autour des questions identitaires, structurelles des fondements de l’histoire de l’art en tant que discipline depuis le XIXe siècle. A l’échelle des sciences humaines, dans quelle mesure la résurgence des nationalismes a-t-elle un impact sur l’actualité de la recherche ? Les communications pourront porter sur la place des discours sur l’identité au sein de l’histoire nationale, quand bien même il s’agit de dépasser toute conception essentialiste de cette notion. Nous pourrons par exemple nous intéresser aux expositions dédiées ces dernières années à des scènes nationales, ou aux travaux les plus récents qui se penchent sur la construction identitaire comme un phénomène pluriel (citons par exemple Patrick Boucheron (éd.), Histoire mondiale de la France, 2017 ; Tous des sang-mêlés, exposition présentée au Mac Val, 2017).

Un second panel posera la question des études postcoloniales, auxquelles l’histoire de l’art française s’ouvre actuellement. Cette discipline serait-elle « en retard » par rapport aux recherches menées notamment en littérature ou en histoire ? Plus positivement, quelle est la spécificité de la recherche française sur ces questions, notamment au regard des travaux menés dans la sphère anglo-saxonne ? Les interventions pourront porter sur l’intérêt d’un dialogue entre histoire et histoire de l’art sur ces questions, notamment par rapport au rôle des images – qui n’illustrent pas seulement, mais construisent aussi le pouvoir. Comment un dialogue entre les disciplines peut-il renouveler l’analyse des représentations, notamment en partant du principe que les images participent à la construction de l’imaginaire collectif ?

Un troisième axe sera dédié à la rencontre entre histoire de l’art et sociologie. Si des publications récentes en histoire de l’art se revendiquent de la sociologie de l’art, comment les jeunes chercheurs en sociologie envisagent-ils des approches récentes telles celles de Béatrice Joyeux-Prunel dans Les avant-gardes artistiques, une histoire transnationale, 1848-1918 (2016) ?

La journée se terminera par un échange autour de la fabrique du discours par l’image, par le biais du support bien spécifique de l’exposition. Cette partie pourra comprendre des interventions liées aux récentes expositions qui portent sur le fait politique, sans pour autant se définir comme des expositions engagées – de Soulèvements au Jeu de Paume à Spectaculaire Second Empire au musée d’Orsay, jusqu’à l’Esprit français à la Maison Rouge – pour ne citer que quelques pistes.

Cette journée d’étude prendra la forme d’un atelier où chacun sera amené à présenter une étude de cas issue de ses recherches, en mettant cette dernière en perspective avec son parcours scientifique, ses outils méthodologiques et historiographiques.

 

Les candidatures devront comprendre une proposition de communication de 300 mots maximum ainsi qu’un CV, et devront être envoyées à juliesissia@yahoo.fr et sgoetzmann@dt-forum.org avant le 30 septembre 2017. Cette journée aura lieu le vendredi 15 décembre 2017 au Centre d’histoire de Sciences Po, 56 rue Jacob, 75006 Paris.

Un défraiement est possible pour les participants venant d’autres villes ou de l’étranger.

 

Comité d’organisation :

Sophie Goetzmann, docteure en histoire de l’art de l’université Paris-Sorbonne

Julie Sissia, docteure en histoire de l’art de l’IEP de Paris, chercheur associé au Centre d’histoire de Sciences Po.

 

Comité scientifique :

Laurence Betrand Dorléac, Professeure d’histoire de l’art à Sciences Po

Anne Lafont, Directrice d’études de l’EHESS

 

Avec le soutien de :

Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne (CIERA) dans le cadre des colloques « junior ».

Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP)

 

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