Les morts de l’Antiquité n’ont jamais été aussi vivants dans les recherches en sciences humaines et sociales depuis le siècle dernier. Simples gisements de matériel ou réserves d’antiquités du XVIIIe au début XXe siècle, les défunts et le mobilier qui les accompagne dans la tombe sont devenus des objets d’étude à part entière depuis que les archéologues ont repensé la façon d’appréhender la mort dans l’Antiquité.
Les travaux des années 80 ont particulièrement aidé à renouveler les réflexions scientifiques, notamment dans l’étude du mobilier. Tandis que dans les années 70, J. Boardman adoptait une approche qualitative pour les tombes de la Grèce ancienne, la multiplication des fouilles de nécropoles et les évolutions des méthodes d’analyses des décennies ultérieures ont autorisé des approches quantitatives. L’étude de l’objet dans son contexte archéologique est enrichie par l’apport de cadres théoriques issus de la sociologie et de l’anthropologie. Ian Morris a abordé la question de la mort à partir d’outils empruntés aux démographes. Quant à S. Houby-Nielsen, ses recherches se sont tournées vers les études anthropologiques dans lesquelles elle a intégré la question du genre.
Dans toutes ces analyses, les objets, acteurs et témoins d’une mise en scène funéraire, prennent une signification particulière. C’est ce que des chercheurs ont tenté de montrer lors de la table ronde intitulée « La valeur fonctionnelle des objets sépulcraux » organisée à Aix-en-Provence en 2006 pour des périodes allant de la préhistoire à l’âge du fer. Si ces études portaient sur des régions privilégiant l’Europe (la France notamment) et des régions plus lointaines (Emirats Arabes Unis), elles restent foisonnantes pour l’Antiquité méditerranéenne, mais quelques peu dispersées. Ces observations méritent d’être rassemblées, confrontées les unes aux autres ainsi qu’aux nombreuses découvertes de ces dernières années.
Lors de cette journée d’étude, nous proposons d’ouvrir deux champs de recherche, à partir des tombes de Grèce, de Grande-Grèce et de Gaule, de l’âge du fer à la fin de l’époque classique. A travers une approche globale, quantitative et qualitative des tombes, il s’agira dans un premier temps de revenir sur l’apport des objets dans la compréhension de la gestion de la mort, des rituels funéraires ainsi que des étapes précédant et succédant au dépôt du défunt (préparation du corps, banquet funéraire, commémoration). Dans un second temps, nous nous attarderons sur la question de la sémantique des objets à partir d’études anthropologiques, sociales (âge, sexe, genre et identité sociale) et culturelles (références au banquet, à la guerre, à la toilette, etc.).
Le temps par intervention est de 30 minutes maximum. Les propositions de communications doivent être envoyées avant le 1er Juin 2012 à l’adresse courriel suivante :
contact.doctorants.crata@gmail.com.
Comité organisateur et scientifique : Mathieu Scapin, Anne-Zahra Chemssedoha, Laura Angot.
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