Appel à communication : « Médialité iconique. Usages et fonctions de l’image dans son rapport à l’espace, au son et à la lumière, du Moyen Âge au Baroque, en France et en Italie » (Florence, mars 2015)

Giovanni Bellini, Jeune femme devant un miroir (détail), 1515, Kunsthistorisches Museum, Vienne
Ce deuxième colloque fait suite à la rencontre organisée en mars 2014, à l’Institut français Firenze, intitulée « L’Image au-delà du cadre ». Accueillie avec enthousiasme par la communauté universitaire de Florence, elle a reçu un public nombreux et varié. Le thème était alors le rapport entre le texte et l’image dans les arts, en France et en Italie, du Xe au XVIIe siècle. Tout en se plaçant dans la continuité — à travers l’actualité de la recherche en Histoire de l’art — le colloque 2015 aura pour objectif de proposer à nouveau un axe d’étude novateur et transversal, autour du concept de médialité iconique dans les arts, du Moyen Âge à la période baroque, en France et en Italie.

Au cours des dernières décennies, les études d’iconographie et d’iconologie ont fait appel à de nouvelles méthodes d’analyse et à une approche croisée des disciplines, telles que l’anthropologie, la théologie, la sémiologie, la philologie, l’archéologie du bâti etc. Ce renouvellement de la recherche a fait naître des perspectives inédites pour la compréhension de l’image en lien avec son contexte. Hans Belting et Jean-Claude Schmitt ont ouvert la voie en analysant les images selon leurs usages et leurs fonctions, et en les mettant en relation avec les représentations mentales qui participaient à leur conception. Il faut également citer les travaux pionniers de Jean Wirth qui a consacré son travail à l’image médiévale, à sa genèse et aux systèmes qui régissent son fonctionnement à l’intérieur de la société. Jérôme Baschet et Éric Palazzo se sont attachés aux représentations religieuses et à leurs expressions visuelles dans leur espace d’accueil et selon les rites liturgiques. Nicolas Reveyron, spécialiste de l’archéologie du bâti et iconographe, a croisé l’apport de ces sciences avec les textes pour analyser l’image monumentale et ses fonctions. En Italie, des chercheurs faisant autorité ont aussi mené une approche transversale associant texte et image : Roberto Guerrini, philologue spécialiste de littérature classique, Maria Monica Donato, historienne de l’art qui a notamment étudié l’art civique, et Mino Gabriele qui a analysé les images comme instruments explicatifs et rhétoriques de l’ars memoriae. Enfin, dans l’aire germanophone, les études du fonctionnement des vecteurs de transmission culturelle, tels que l’image, sont nombreuses ; citons celles de Dieter Mersch et de David Freedberg, ainsi que celles de René Wetzel qui s’intéresse aux relations entre texte, image et oralité dans la littérature religieuse du Moyen Âge. Plusieurs laboratoires de recherche réunissent désormais des scientifiques qui consacrent leurs travaux à l’image.

Notre colloque propose d’étudier la médialité iconique, en analysant les formes et les supports de l’image ainsi que ses usages et ses fonctions. Par là même, cette thématique soulève la question de la performance de l’image, de son efficacité et de sa puissance. Il s’agira ainsi d’examiner les problématiques de la mise en scène de l’image, de sa transmission et de sa perception dans les œuvres et les monuments, du Moyen Âge jusqu’à la période baroque, en France et en Italie.

La question de l’image sera mise en relation avec la spatialisation et la lumière dans le domaine religieux, ce qui offre une large place aux impératifs de la liturgie. Elle sera également mise en rapport avec la distribution et les usages de l’espace privé dans la résidence : le lieu résidentiel pourra être celui des laïcs mais aussi du clergé.

L’image est encore orale et musicale, ce qui permettra de s’intéresser à ses supports immatériels et aux moyens adoptés pour la rendre visible. Symbolique, l’image est également un outil des arts de la mémoire, liée à l’impact qu’elle doit produire sur les esprits ; emblématique, elle devient un signe d’identité comme en héraldique. La problématique de sa restitution pourra être étudiée à travers les sciences appliquées à l’image (restauration d’art) qui enrichissent sa compréhension. Enfin, la question de la perception, soulevée dans chacun de ces cas, conduira à discuter du « regard » au cours des siècles et de « l’archéologie du regard ».
Le colloque réunira des historiens, des historiens de l’art, des archéologues, des philologues, des musicologues, des restaurateurs et des spécialistes des arts du spectacle. Les interventions seront en italien et en français, et donneront lieu à publication. Les propositions d’intervention avec titre (environ 250 mots) et notice biographique, doivent être envoyées à :

noelle-christine.rebichon@institutfrancais.it  avant le 1er février 2015.

Comité scientifique :
Fulvio Cervini (Université de Florence), Mino Gabriele (Université de Udine), Isabelle Mallez (Institut français Firenze), Noëlle-Christine Rebichon (Institut français Firenze), Nicolas Reveyron (Université Lyon 2), Philippe Vendrix (Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours).

Organisation : Noëlle-Christine Rebichon

Le colloque est organisé par les universités de Lyon 2, Udine et Florence, avec le soutien de l’Institut français Italia et la participation de chercheurs de l’université et du CESR de Tours. 

 

 

 

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