Ces journées d’études s’inscrivent dans le cadre d’un programme de recherches sélectionné en 2010 par la Région Aquitaine. Celui-ci repose en particulier sur la localisation, l’identification, l’inventaire et la documentation du patrimoine de nature artistique, immobilier et mobilier, de l’université bordelaise, depuis les facultés construites à Bordeaux dans la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à l’implantation du campus universitaire à Pessac au tournant des années 1960.
Le programme de recherches entend couvrir trois domaines : l’architecture, la décoration et les collections (moulages et photographies pour l’essentiel) liées à l’enseignement de l’histoire de l’art.
Plusieurs actions ont été menées à leur terme depuis 2010 :
– Inventaire de la collection de moulages
– Inventaire de la collection de photographies
– Encadrement de la numérisation et de la campagne photographique des moulages et des photographies
– Construction, mise en ligne et diffusion d’un site internet dédié au patrimoine artistique de l’université de Bordeaux : http://patrimoine-artistique.u-bordeaux3.fr
– Organisation de deux journées d’études : la première sur les méthodes d’inventaire et les problématiques d’indexation, de numérisation et de valorisation du patrimoine, la seconde autour des collections photographiques liées à l’enseignement de l’histoire de l’art
– Parution de deux articles scientifiques dans la revue du patrimoine In Situ
– Inscription à l’inventaire du site Victoire de l’université Victor Segalen
– Participation à plusieurs séminaires autour des questions des moulages ou des collections universitaires
Nous travaillons en collaboration avec plusieurs partenaires locaux : SCD de l’université Bordeaux 3, musée d’Aquitaine, Service Régional de l’Inventaire, Musée des beaux-arts, Musée d’Ethnographie de l’université Victor Segalen. Des liens ont été également établis avec la mission des archives et du patrimoine culturel du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi qu’avec l’OCIM, qui a lancé une base de données sur les collections universitaires en France.
L’étude des objets artistiques en lien avec le patrimoine universitaire suscite actuellement un vif intérêt et ce, pour de multiples raisons. Les projets de réhabilitation à Dijon, à Toulouse ou à Bordeaux ont permis de revenir sur l’histoire de la conception des campus. Dans ce cadre, certaines universités, comme celles de Jussieu et de Rennes 1, ont pris conscience de la valeur des œuvres issues de la commande du 1% et des enjeux de leur conservation. La transformation du statut des établissements, la dynamique des conservateurs sur la question de la pérennité des moulages et l’intérêt pour l’histoire de l’enseignement de l’histoire de l’art encourage les chercheurs à étudier les collections des anciens musées archéologiques universitaires. Ce programme s’inscrit aussi dans un processus de patrimonialisation des collections scientifiques au sens large.
Si les approches typologiques sont généralement privilégiées – comme en témoigne le colloque sur le moulage tenu en 2012 à la Cité de l’architecture & du patrimoine et au musée du quai Branly –, des publications telles L’Institut d’art et d’archéologie, Paris 1932 (sous la direction de Simon Texier) ou Património da universidade de Lisboa. Ciência e arte (sous la direction de Marta C. Lourenço et Maria João Neto) pour l’université de Lisbonne, montrent qu’il est possible de restituer une cohérence à ces ensembles en croisant les champs disciplinaires.
Au terme des différentes recherches menées par les collaborateurs du programme, nous proposons de revenir sur le sujet du patrimoine artistique de l’université de Bordeaux en adoptant une vision synchronique par rapport à un territoire plus ample, englobant la France et l’Europe, et en conciliant le champ de l’histoire de l’art avec une perspective disciplinaire plus large. Ces journées d’études entendent encourager des approches typologiques croisées tout en les mettant en relation avec l’enseignement dispensé et la recherche scientifique, sur une période allant de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’aux années 1960.
Plusieurs axes d’études sont proposés :
1. Modèles de référence
Le musée archéologique bordelais a-t-il été réellement un précurseur ? Louis Liard, directeur de l’enseignement supérieur, n’a-t-il pas impulsé dans les facultés du XIXe siècle un programme architectural inédit ? Au-delà du modèle anglo-saxon, le modèle architectural et urbanistique du campus ne s’inspire-t-il pas de l’université de Caen construite entre 1948 et 1957 ?
2. Corrélations entre disciplines
Quels sont les liens entretenus entre la photographie et les moulages au sein d’un musée archéologique ? Une collection universitaire peut-elle être l’objet d’une approche transdisciplinaire ? Dans quelle mesure l’architecture universitaire repose-t-elle sur des programmes pédagogiques ? Comment la décoration ou les œuvres du 1% se conçoivent-elles au regard d’un programme architectural ?
3. Construction disciplinaire
Quels liens le musée archéologique noue-t-il avec l’enseignement ? Comment les collections évoluent-elles au regard de la transformation de la discipline ? Quels sont les rapports entretenus, en histoire de l’art et en archéologie, entre recherche, enseignement et collections ?
Ces journées d’études constituent la première étape d’une réflexion partagée au terme de laquelle sera publié, dès l’année suivante, un ouvrage collectif consacré à ces questions. Merci d’envoyer votre proposition (environ 3 000 signes) avant le 15 juillet 2013 à l’adresse suivante : lagrange.marion@gmail.com
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