Malgré des critiques récentes, certains historiens de l’art défendent l’hypothèse suggérée dans les Vite de Giorgio Vasari selon laquelle la théorie a précédé et défini la pratique artistique au cours de la première modernité. Le choix de Vasari a sans doute résulté de son incapacité à définir entièrement la pratique artistique ; si un artiste ou une oeuvre d’art n’étaient pas conformes à la construction théorique de Vasari, il trouvait des défauts dans le caractère des artistes ou dans leur biographie, les rejetait, et sapait leur réputation contemporaine et leur reconnaissance postérieure. On peut observer des ramifications de cette approche dans la préférence moderne donnée à l’écrit plutôt qu’à la preuve visuelle : le texte précède l’objet.
En outre, parce que les œuvres échouaient souvent à illustrer les textes artistiques, les historiens de l’art ont souvent négligé la façon dont les artistes modernes ont animé et contribué au dialogue (et pas à la dichotomie) de la théorie et de la pratique artistique en produisant des objets qui ont défié et dérangé les discours théoriques.
Quelle étaient précisément ces relations ? De quelle façon les artistes ont-ils contribué ou au contraire ont-ils éludé la théorie de l’art dans leur pratique artistique ? Comment les artistes refusent-ils ou s’intègrent-ils dans un discours qui est devenu de plus en plus le domaine des artistes-théoriciens ?
Nous sollicitons des communications sur ces questions pour éclairer la relation entre la théorie et la pratique artistique dans la première modernité. Des sujets potentiels pourraient inclure, mais ne sont pas limités à :
- Les oeuvres qui perturbent les distinctions entre les arts, les matériaux, et les sujets ;
- Les artistes ayant emprunté pratiques et techniques de fabrication à d’autres arts ;
- Les contributions ou les réactions à des pratiques dominantes en art et dans la théorie de l’art par des artistes étrangers (matériaux et formes) ;
- La ou les relation(s) des arts dits « majeurs » (peinture, sculpture et architecture) avec les arts « mineurs » ;
- La place de l’atelier, du système d’apprentissage, et les conséquences de l’achèvement d’une œuvre à plusieurs mains.
Merci d’envoyer un résumé de 150 mots, comprenant un titre, des mots clés, et un court CV à Bradley J. Cavallo (tuc70074@temple.edu) et Ivana Vranic (ivana7vranic@gmail.com) avant le 3 juin 2016.
Contact :
Ivana Vranic, PhD Candidate, Dept. Art History, University of British Columbia
Contact Email: ivana7vranic@gmail.com
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Despite recent critiques, art historians have maintained the assumption embedded in Giorgio Vasari’s Vite that art theory preceded and hence defined art practice in the early modern period. Arguably, Vasari’s preference arose from his inability to fully define artistic practice; if an artist or an artwork did not fit Vasari’s theoretical construct, he pointed to flaws in artists’ character or biography, dismissed them, and so undermined their contemporary reputation and subsequent recognition. The ramifications of this approach can be observed in the modern preference given to written rather than visual evidence; the text before the object.
And yet because art objects often failed to illustrate art texts, art historians have often overlooked the ways in which early modern artists led and participated in the dialogic (and not dichotomous) relationship of theory and practice by producing objects that challenged and disturbed theoretical discourses. What precisely was this relationship? In what discursive ways did the artists contribute to or evade art theory in their art practice? How did working artists push against or place themselves within a discourse that became ever more the purview of writing artists?
We invite papers that consider such questions in order to illuminate the relationship between art theory and art practice in the early modern period. Potential topics might include, but are not limited to:
– works that blur the distinctions between mediums, materials, and subjects;
– artists who borrowed from practices and techniques of making in other materials or mediums;
– the contributions or responses to prevailing art practices and art theory by foreign artists, materials, and forms;
– the relationship(s) of the so-called ‘high’ arts of painting, sculpture, and architecture to the ‘low’ arts;
– the place of the workshop, apprenticeship system, or the consequence of multiple hands in the completion of a work.
Please send your abstract of up to 150 words, along with a title, keywords, and a short CV to Bradley J. Cavallo (tuc70074@temple.edu) and Ivana Vranic (ivana7vranic@gmail.com) by June 3.
Contact Info:
Ivana Vranic, PhD Candidate, Dept. Art History, University of British Columbia
Contact Email: ivana7vranic@gmail.com
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