Appel à communications : Les rencontres des Arts décoratifs. Arts décoratifs, modes et commerce : présenter, vendre et promouvoir (Paris, 25 avril 2024)

Jack Roberts — Illustration présentant la production des ateliers La Maîtrise, dans Aux Galeries Lafayette. Maison vendant le meilleur marché de tout Paris. Tapis. Rideaux. Ameublements. Ménage. Mardi 11 septembre et jours suivants, s. l., s. n., s. d. [1923], n. p. Paris, bibliothèque du musée des Arts décoratifs

Appel à communications : Les rencontres des Arts décoratifs. Arts décoratifs, modes et commerce : présenter, vendre et promouvoir (Paris, 25 avril 2024)

Les relations entre les arts, les métiers et l’industrie suscitent aujourd’hui un très grand intérêt. Cours, séminaires et conférences se multiplient, nous incitant à approfondir les connaissances et à débattre autour de questions méthodologiques, théoriques, patrimoniales et techniques.
Les Rencontres des Arts Décoratifs entendent contribuer à la structuration de ce champ relativement récent de l’histoire de l’art en donnant une visibilité à la jeune recherche. L’université, les écoles d’art et d’architecture ainsi que les institutions patrimoniales publiques et privées sont appelées à nourrir ces échanges. Étudiantes et étudiants titulaires d’un Master 1 ou d’un Master 2 (soutenu depuis moins de deux ans), doctorants et jeunes docteurs font découvrir à un large public des collections et des fonds inédits, des créations encore ignorées, des techniques oubliées, des courants esthétiques méconnus. Les analyses et les discussions sont introduites et animées par des spécialistes reconnus pour l’acuité de leur regard et la singularité de leur approche. Chaque rencontre peut être suivie par des visites d’exposition, de fonds d’archives ou de collections. Le lieu qui nous accueille – le Musée des Arts Décoratifs de Paris – est hautement emblématique : conçu au milieu du xixe siècle pour instruire artistes, artisans et ouvriers d’art, diffuser les savoirs et promouvoir la création contemporaine, il est le cadre le plus approprié pour mettre en lumière les dimensions multiples du « faire » qui, encore aujourd’hui, vivifient la production des objets.
Réunis à l’occasion de ce rendez-vous annuel, jeunes chercheurs, enseignants, professionnels et amateurs sont incités à mener ensemble une réflexion historique, critique et prospective, sur les chemins croisés de la conception des formes, de la fabrication des choses et de l’aménagement des espaces de vie.

Comité scientifique :
Jérémie Cerman, professeur, Université d’Artois, UR 4027 – Centre de Recherche et d’Études Histoire et Sociétés (CREHS)
Rossella Froissart, directrice d’études, École Pratique des Hautes Études, EA 4116 – Savoirs et pratiques du Moyen Âge à l’époque contemporaine (SAPRAT)
Bénédicte Gady, conservatrice du patrimoine, Musée des Arts Décoratifs
Sébastien Quéquet, attaché de conservation, Musée des Arts Décoratifs
Estelle Thibault, professeure, École nationale supérieure d’architecture Paris-Belleville, IPRAUS/UMR AUSSER 3329
Céline Trautmann-Waller, directrice d’études, École Pratique des Hautes Études

Cadre de la troisième Rencontre
(25 avril 2024) :
« La naissance des grands magasins.Mode, design, jouet, publicité. 1852-1925 »(exposition du 10 avril au 13 octobre 2024)

L’exposition « La naissance des grands magasins. Mode, design, jouet, publicité.1852-1925 » s’intéresse aux grandes enseignes – Le Bon Marché, Les Magasins du Louvre, Le Printemps, La Samaritaine – dans le contexte historique, politique et social, du Second Empire à leur consécration lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. À partir des collections de publicité, de mode, de jouet et d’objets d’art et usuels conservées au musée des Arts décoratifs, elle permettra de découvrir comment, à partir de 1852, se développe à Paris un nouveau concept de commerce. La troisième Rencontre des arts décoratifs saisit l’occasion de cet événement pour élargir la perspective : ouverts aux approches d’histoire de l’art, d’histoire, de sociologie, d’études visuelles et de culture matérielle, nous souhaitons explorer les liens entre le commerce
et les productions artistiques associées aux usages de la vie quotidienne – ameublement, céramique, bijoux, textiles… La perspective est nationale ou transnationale, visant, si possible, à cerner les dynamiques d’échange. La période concernée s’étend du XVIIIe siècle, qui voit les débuts de la « révolution » de la consommation, à aujourd’hui, afin de saisir quelques points saillants du phénomène. Dans ce temps long, on pourra observer l’émergence de la notion de commerce des « biens du luxe » à la veille de l’industrialisation, les mutations qui
mènent à l’essor des grands magasins et des galeries-boutiques, jusqu’aux mécanismes qui règlent la diffusion des arts décoratifs depuis l’entre-deux-guerres, dans ses modalités matérielles (foires et expositions) et immatérielles (presse, publicité et plus récemment
commerce en ligne). Davantage que par le marché de l’art – qui concerne un segment plutôt restreint de la population identifié avec « l’amateur » ou le « collectionneur » – notre attention sera retenue par les modalités de circulation des biens de « luxe » ou de « demi-luxe », et par les dynamiques de promotion, de vente et de réception de l’objet. Le champ entier des arts décoratifs est concerné, de l’objet domestique de facture modeste – de fabrication sérielle et mécanisée – à l’objet d’art n’ayant d’autre fonction que celle d’ « orner » l’intérieur ou la personne, oeuvre unique à visée clairement esthétique.

Quelques pistes de réflexion nous paraissent prometteuses, sans exclure d’autres thématiques qui pourront émerger :
→ les lieux du commerce des arts décoratifs : typologies, implantation dans la ville, lien avec les lieux de production
→ les salons et les expositions, et leurs rapports à la vente des objets
→ les stands, les boutiques et leur aménagement
→ les catégories du commerce : le petit commerce, le magasin de nouveautés, la boutique de l’antiquaire, le commerce de gros et de détail, le trôleur…
→ la vente par correspondance
→ les supports de promotion et de commercialisation (catalogues, revues, affiches, objets publicitaires divers)
→ le liens entre commerce des arts décoratifs, presse et critique
→ les clientèles : émergence, diversification, massification et phénomènes de « distinction »
→ la circulation commerciale des objets extra-européens

Les propositions d’intervention d’environ 2500-5000 signes (espaces compris),
ainsi qu’une bio-bibliographie sont à envoyer avant le 13 novembre 2023 au comité d’organisation :

Jérémie Cerman, professeur, Université d’Artois : jeremie.cerman@gmail.com
Rossella Froissart, directrice d’études, École Pratique des Hautes Études : rossella.froissart@ephe.psl.eu
Amélie Gastaut, conservatrice en chef, musée des Arts décoratifs : amelie.gastaut@madparis.fr
Sébastien Quéquet, attaché de conservation, musée des Arts décoratifs : sebastien.quequet@madparis.fr

 

Télécharger l’appel au format pdf : Les-Rencontres-des-Arts-Décoratifs-

Leave a Reply