Appel à communications : « Transformations photographiques : expérimentations du médium dans les arts visuels du XIXe au XXIe siècle. » (Paris, INHA, 17 mai 2018)

Appel à communications : « Transformations photographiques : expérimentations du médium dans les arts visuels du XIXe au XXIe siècle. » (Paris, INHA, 17 mai 2018)

Date et lieu de la journée d’études : jeudi 17 mai 2018 à l’Institut national d’histoire de l’art.
Date limite d’envoi des propositions : 25 février 2018.

Cette journée d’études, organisée par l’association doctorale 19-20 Art contemporain, a pour but d’interroger la photographie en tant que médium artistique transformé dans les arts visuels du XIXe au XXIesiècle.

Dès les expérimentations de Nicéphore Niépce et l’élaboration de la technique photographique par Louis Daguerre dans le premier tiers du XIXe siècle, les qualités de la photographie comme un moyen d’enregistrement du réel sous la forme d’une empreinte inaltérable apparaissent. De manière concomitante, sa valeur documentaire au service des arts plastiques et littéraires se déploie. À la fin du XIXesiècle, des photographes pictorialistes, notamment Robert Demachy, illustrent des paysages et portraits vaporeux, détournant ainsi la photographie pour qu’elle interprète le réel en intervenant sur les différentes étapes de développement du médium photographique en vue de créer un objet pictural unique.

L’artiste et théoricien László Moholy-Nagy, qui lui-même a transformé le médium photographique, publie dans les Cahiers d’art (1929) son texte « La photographie, ce qu’elle était, ce qu’elle est, ce qu’elle devrait être ». Il y décrit les manipulations photographiques comme l’un des aspects de la création contemporaine « où la technique seule s’avère insuffisante : elle est un moyen, non un but » pour que naisse une œuvre graphiquement cohérente. Marcel Natkin dans Truquages en photographie (1939) aborde successivement plusieurs procédés : photogrammes, taches, trames, relief, bas-relief, photomontages, déformations, solarisation, « secrets de l’obturateur » et infra-rouge, rejetant par là l’idée que les truquages en photographie sont de « faux documents » et défend qu’ils doivent au contraire être considérés comme « les procédés modernes d’interprétation photographique ». Détachée d’une volonté d’en faire une restitution minutieuse, la photographie devient parfois une déformation utopique du réel à la manière de la production du groupe d’architectes Superstudio dans les années 1960.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, la large circulation des images par les médias de masse se traduit chez les artistes s’intéressant à la culture populaire par des œuvres où la photographie apparaît multipliée et agrandie. Plus tard, les artistes transforment et insèrent les photographies dans la construction des œuvres par l’expérimentation de nouveaux dispositifs d’expositions, de formes inédites d’installations qui impliquent la spatialisation et l’interaction du spectateur, à la manière des tirages monumentaux de Patrick Tosani. En architecture, l’infographie permet de nouvelles manipulations virtuelles de l’image photographique, telles que les a expérimentées Filip Dujardin pour ses bâtiments construits numériquement sur des logiciels mais impossibles à réaliser.

Les propositions de communications de la journée d’études « La photographie hors de son cadre : expérimentations du médium dans les arts visuels du XIXe au XXIe siècle » pourront questionner aussi bien :

      • les variations du développement (photogramme, rayogramme, solarisation, distorsion, superposition, effet négatif) ;
      • les notions de spatialisation de la photographie (fresque, installation, interaction) ;
      • les modifications sur les épreuves (découpage, collage, assemblage) ;
      • les objets photographiques (imprimé, sculpture, maquette, dispositif) ;
      • les logiciels numériques (montage) ;

cette liste n’étant pas exhaustive.

Organisée par l’association 19-20 Art contemporain, cette journée d’études est ouverte à toutes les doctorantes et tous les doctorants. Les personnes intéressées doivent envoyer leur bio-bibliographie et leur proposition de communication (entre 2000 et 3000 signes) à association1920@gmail.com avant le 25 février 2018.

Cette journée d’études fera l’objet d’une captation sonore qui sera diffusée sous forme de podcast sur le carnet hypothèse de l’association.

Cette journée d’études se tiendra le jeudi 17 mai 2018 de 9h30 à 18h à l’Institut national d’histoire de l’art.

19-20 est l’association doctorale d’histoire de l’art contemporain. Son objectif est de valoriser le travail des étudiantes et des étudiants en thèse dont les recherches portent sur l’art du XIXe au XXIe siècle.

Association 19-20

Galerie Colbert, INHA, 2 rue Vivienne, 75002 Paris

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