Pour cette sixième édition, la Galerie Colbert ouvre à nouveau ses portes au grand public. Lieu historique conservant la mémoire du XIXe siècle et de ses fameux « passages », elle héberge depuis 2001 la plupart des établissements d’enseignement et de recherche d’Île-de-France en histoire de l’art, ainsi que l’Institut national du patrimoine.
Tous les chercheurs, restaurateurs et conservateurs de la Galerie Colbert sont invités à participer aux sixièmes Rencontres de la Galerie Colbert.
Les Rencontres du 28 janvier 2017 permettront de visiter ce haut lieu de la recherche, de la formation et de la coopération internationale en histoire de l’art, et de découvrir les savoir-faire, les outils d’analyse, les méthodes d’examen et d’interprétation des chercheurs qui y œuvrent : historiens de l’art, de la littérature, des arts de la scène, de l’écran et de la photographie, ou conservateurs du patrimoine et des bibliothèques, et restaurateurs. De même, elles constitueront un moment de renforcement de la communauté scientifique de l’histoire des arts, en tissant des liens entre chercheurs confirmés et doctorants.
Selon le principe de cette journée, une œuvre a été choisie pour fédérer les réflexions et nourrir les débats, un chef-d’œuvre de l’art européen, qui a durablement marqué l’imaginaire des artistes et des créateurs, du Moyen Âge à nos jours.
Le Bibliothécaire, conservé en Suède au Skoklosters Slott, fait l’objet d’interrogations quant à l’authenticité de sa réalisation par Arcimboldo. Toutefois, toutes les études s’accordent, sans conteste, pour attribuer l’invention au peintre milanais, vers 1566.
Copie ou original, cette « tête composée », pour reprendre les termes de Lomazzo, est faite d’un assemblage de livres précieux, qui n’ont ni titres ni auteurs, aux reliures rehaussées d’or, aux fermoirs métalliques ou en tissus, qui forment un portrait en buste où le chef est constitué de in-seize, dont le dernier, ouvert, suggère la chevelure, le buste de in-octavo, les bras de deux in-folio, dont les doigts sont suggérés par des signets…
Les interprétations de ce tableau sont nombreuses, du portrait de Wolfgang Lazius, bibliophile et responsable de la collection de livres de l’empereur Maximilien II à Prague, à l’autoportrait déguisé que suggérerait le A dissimulé, ou magistrale expression de rhétorique, « vrai laboratoire de tropes » selon les mots de Roland Barthes… cette œuvre, questionnant fortement l’imaginaire collectif, représente une matière fort riche à explorer et permet également de couvrir de nombreux enjeux qui ne se limitent ni au contexte de sa création, ni au seul médium de la peinture.
Plusieurs axes de réflexion pourront ainsi être traités sur des sujets allant de l’Antiquité à nos jours, tels :
- Composition : nature morte, jubilation artistique (assemblage, collage, montage, géométrie), caricature, etc.
- Art : manière, langage figuré, théâtralité, illusion (monstrueux/merveilleux, beauté/laideur, grotesque), etc.
- Savoir : connaissance, inventaire, accumulation, curiosité, collections, bibliothèques, livres, etc.
Les contributions des chercheurs et la nature des ateliers, des tables rondes et des projections qui animeront cette journée couvriront le champ historiographique de cette œuvre et de ses développements, les enjeux de son élaboration, de sa réception et de sa conservation, mais aussi les échos et les résonances que ses problématiques peuvent entretenir avec des productions artistiques antérieures, ultérieures et contemporaines.
Tous les chercheurs, restaurateurs et conservateurs de la Galerie Colbert sont invités à participer aux Sixièmes Rencontres de la Galerie Colbert en envoyant, avant le 15 octobre 2016, à Michael Decrossas, pensionnaire à l’INHA (michael.decrossas@inha.fr), leurs propositions de communication sous la forme suivante :
Nom(s) et institution(s) de rattachement :
Titre :
Résumé de cinq lignes :
Moyens techniques éventuels :
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