Appel à contributions : In Situ. Revue des patrimoine. « Héritages et patrimoines de l’Art déco »

Appel à contributions : In Situ. Revue des patrimoine. « Héritages et patrimoines de l’Art déco »

Date limite d’envoi des propositions : 15 mai 2023

Coordination scientifique :

Jérémie Cerman, maître de conférences HDR en histoire de l’art contemporain à Sorbonne Université, spécialiste des périodes Art nouveau et Art déco

Jean-Baptiste Minnaert, professeur d’histoire de l’art contemporain, spécialiste de l’architecture du xxe siècle, Sorbonne Université, directeur du Centre André-Chastel (UMR 8150, CNRS, ministère de la Culture, Sorbonne Université)

 

Appel à contributions

Argument

Le centenaire à venir de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925 donne l’opportunité de revenir sur cet événement majeur pour l’art et la culture au xxe siècle. Si la manifestation semble de prime abord bien étudiée, force est de constater que subsistent de nombreux angles morts, relatifs aux aspects organisationnels, économiques, techniques, urbanistiques, ou à l’art des jardins, mais surtout concernant l’héritage matériel de l’exposition, que celui-ci soit entré ou non dans le champ patrimonial. Les traces de l’Exposition – les édifices, les archives, les publications, les produits dérivés, et bien sûr les œuvres et les objets d’art, présents ou documentés dans les collections publiques ou privées, ou circulant sur le marché – ne sont pas toujours suffisamment repérées ou valorisées.

 

Élargissements thématiques et géographiques

Dans la suite de l’intérêt que les conservateurs du patrimoine, les conservateurs de musée, les chercheurs, les architectes, les designers, les artistes et les professionnels du marché de l’art portent depuis plus d’un demi-siècle aux artefacts de l’Art déco[1], le numéro d’In Situ. Revue des patrimoines s’intéressera en premier lieu à ce qui subsiste ici et là des réalisations éphémères de l’Exposition de 1925 et des objets et œuvres d’art que conservent les collections publiques et privées et qui circulent sur le marché. Il abordera la dimension technique des artisanats et de l’industrialisation. Il s’intéressera à la conservation et à la restauration des objets et des édifices. Le numéro valorisera particulièrement les approches novatrices.

Il reste que les sources d’inspiration diverses dont l’Exposition fait montre (antiquité, palladianisme, baroque, néoclassicisme, Sécession viennoise, ballets russes, arts africains, cubisme, expressionnisme, De Stijl, et l’on en passe) invitent à préciser et élargir leur géographie et leurs échelles. Né en France d’influences multiples, l’Art déco a immédiatement rayonné en Europe, dans les Amériques, en Asie, dans les métropoles ou en contexte de villégiature, et bien sûr en situations coloniales. Le phénomène s’étend du monumental au banal, du somptuaire au vulgaire, touche à l’art des jardins, au patrimoine religieux, au patrimoine industriel, ainsi qu’à l’urbanisme, en particulier dans le cadre des reconstructions consécutives aux deux guerres mondiales. Ce que l’on appelle communément l’Art déco semble être l’art des métissages formels et culturels, ainsi que de la conjugaison des échelles, allant de l’objet d’art au tracé urbain, relevant invariablement de l’œuvre d’art total.

 

Élargissements chronologiques

Faut-il rappeler que l’appellation « Art déco » n’apparut que rétrospectivement ? L’historiographie invite à considérer ici l’importance de l’Exposition de 1925 en elle-même, mais l’objet de ce numéro d’In Situ est aussi d’étendre les corpus vers leurs prémices, ainsi que de les suivre jusqu’aux épiphénomènes, de traiter des artefacts antérieurs et postérieurs à l’Exposition en partant du début du xxe siècle pour aller jusqu’à la fin de son second tiers. En aval, l’Art déco peut être considéré comme un style international qui précède, mais qui est aussi simultané à l’International Style consacré par le Museum of Modern Art (MoMA) à New York en 1932. En amont, il suit et se superpose à l’esthétique Beaux-Arts qui rayonne avant, voire au-delà de la Première Guerre mondiale. L’Art déco fut autant parallèle qu’hybridé à ces deux courants dominants, à l’instar des deux autres non moins fondamentaux dans le paysage bâti et dans la production artistique : l’Art nouveau et le régionalisme. Le numéro d’In Situ reviendra par exemple sur cette distinction entre Art déco et avant-gardes, aujourd’hui obsolète mais qui a longtemps structuré l’historiographie et les processus de patrimonialisation.

Après cette première tentative d’élargissement chronologique, nous pourrions en risquer une seconde. L’on peut en effet ériger en possible objet d’étude ce « néo-Art déco » (le terme n’est pas consacré), né dans les années 1960 avec le postmodernisme et surtout avec l’architecture néo-traditionnelle. Ce néo-Art déco se développe sous nos yeux, en tous points de la planète, dans l’architecture comme dans le mobilier, jusqu’aux registres du kitsch et du banal.

Partant de l’héritage et du patrimoine matériels de l’Exposition de 1925 à Paris, ainsi que de ce qui la précède et la suit, ce numéro thématique d’In Situ aura pour ambition non seulement de renouveler l’historiographie, mais aussi de mieux saisir les enjeux historiques et actuels d’un réexamen de cet événement.

 

Lignes de force de l’appel à communication

Sont attendues des propositions d’articles qui s’inscriront dans l’un ou l’autre des axes suivants. Seront privilégiées les propositions considérant des mises en perspectives problématisées plutôt que des études de cas trop resserrées.

 

I – L’héritage matériel de l’Exposition face à l’historiographie

  • La production Gesamtkunstwerk des ensembliers, architectes et artistes, aux prismes de la littérature et de la critique d’art, des idées et des organisations, du contexte politique, économique et social, culturel et intellectuel, technique et industriel ;
  • Les participations des différents pays, organisation des classes : conséquences méconnues de l’organisation et du déroulement de l’Exposition sur l’histoire des œuvres produites et présentées ;
  • L’introuvable théorie de l’Art déco, et ses conséquences patrimoniales.

 

II – Héritages et patrimoines de l’Exposition

  • Traces et vestiges de bâtiments éphémères ;
  • Objets en collections publiques et privées, sur le marché de l’art ;
  • Nouvelles archives et documentations, de et sur l’Exposition ;
  • Publications de et sur l’Exposition : catalogues, rapports, guides, revues, portfolios, produits dérivés ;
  • L’apport de la photographie et du cinéma.

 

III – L’Art déco, phénomène séculaire

  • Élargissements chronologiques : des années 1900 aux Trente Glorieuses ;
  • Rayonnements géographiques : Europe, Amériques, Afrique, Asie ; métropoles et situations coloniales ; monuments et logements, villégiature et balnéaire ;
  • Architecture, jardins et urbanisme ;
  • La première et la seconde reconstruction ;
  • Une démocratisation de l’œuvre d’art total ? L’Art déco commercial durant les deux premiers tiers du xxesiècle ;
  • Musées, expositions et marché de l’art.
  • Problématiques de conservation et de restauration
  • Un « néo-Art déco », dernier tiers du xxesiècle et xxie ?

 

Propositions de contributions

Les articles proposés devront contenir une part inédite d’expérience, de recherche, d’hypothèse ou de mise à jour ; ils ne sauraient reprendre la totalité d’un texte déjà paru. Il est souhaité qu’ils soient largement illustrés, y compris par des exemples sonores et/ou audiovisuels. Ainsi pourraient-ils contenir des entretiens vidéo ou en prendre la forme.

Si vous souhaitez contribuer à ce numéro, nous vous remercions d’envoyer avant le 15 mai 2023 un résumé de votre proposition de 2 000 signes maximum, ainsi qu’un court CV

 

  • ou par voie postale :

Ministère de la Culture
Direction générale des Patrimoines et de l’Architecture
Revue In Situ
à l’attention de Nathalie Meyer
6, rue des Pyramides
75001 Paris

 

Merci d’envoyer également une copie de votre proposition aux coordinateurs scientifiques : Jérémie Cerman et Jean-Baptiste Minnaert à :

jeremie.cerman@gmail.com

jean-baptiste.minnaert@sorbonne-universite.fr

 

La taille des articles sera comprise entre 15 000 et 35 000 signes, espaces et notes comprises. Les contributions seront accompagnées d’un résumé, d’une liste de mots-clés, d’une quinzaine d’illustrations légendées et précisément sourcées, libres de droits ou dont vous aurez acquis l’autorisation de reproduction, ainsi que des titres et qualités de l’auteur. L’échéance de réception des articles est fixée au 1er décembre 2023. Le numéro paraîtra en avril 2025, pour le centenaire de l’ouverture de l’Exposition.

Vous pourrez rédiger votre article en français ou dans votre langue d’usage. Les textes seront publiés dans leur version originale et dans leur traduction française.

Les recommandations aux auteurs concernant le nombre de pages ou d’images, les droits de l’iconographie, l’insertion de notes et de liens, etc. sont consultables sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/insitu/32424

 

Voir l’appel sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/insitu/37526

 

[1] Se reporter notamment à BRUNHAMMER Yvonne (dir.), Les Années 25. Art déco, Bauhaus, Stijl, Esprit nouveau, cat. exp., Paris, musée des Arts décoratifs, 3 mars-16 mai 1966, Paris, Union centrale des arts décoratifs (UCAD), 1966 ; HILLIER Bevis, Art Deco of the 20s and 30s, Londres, New York, Studio Vista, Dutton Pictureback, 1968 ; BOUILLON Jean-Paul, Journal de l’Art déco. 1903-1940, Genève, Skira, 1988 ; BENTON Charlotte, BENTON Tim & WOOD Ghislaine (dir.), Art deco 1910-1939, cat. exp., Londres, Victoria and Albert Museum, Londres, V&A Publications, 2003…

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