Appel à contributions : « Le pont dans la cité » (Forum art du Moyen Âge, Berne, 18-21 septembre 2019)

Appel à contributions : « Le pont dans la cité » (Forum art du Moyen Âge, Berne, 18-21 septembre 2019)

Le Deutscher Verein für Kunstwissenschaft (Association allemande d’histoire de l’art) organise son 5e Forum d’art médiéval à Berne du 18 au 21 septembre 2019 sur le thème « Ponti – Peaks – Passages ».

Le Centre allemand d’histoire de l’art (DFK Paris) s’associe à cet évènement international en subventionnant l’une des 18 sections :

« Le pont dans la cité. Passages, images, commerces, XIIe-XIVe siècles »

En 1254, Guillaume de Rubrouck, envoyé par Louis IX, atteignit Karakorum, capitale de l’Empire mongol. Très vite il y entendit parler d’un orfèvre français au service du grand khan, Guillaume Boucher, dont le frère Roger se serait trouvé sur le « grand pont » à Paris. Pourquoi le grand pont ? Depuis l’Antiquité, le coeur de Paris était constitué par l’Île de la Cité, avec deux ponts. Le plus long d’entre eux notamment, sur le bras droit du fleuve, devait être extrêmement fréquenté. Il menait au palais royal, et supportait sous la surveillance directe du souverain les boutiques des orfèvres et des changeurs, importantes pour le royaume et pour la ville. Sous le pont, les bateliers payaient les droits de douane, et ses arches accueillaient des moulins. Sur la rive, le pont était défendu par le Châtelet, près duquel étaient établis les bouchers : que l’orfèvre de Karakorum se soit appelé Boucher témoigne sans doute d’une ascension antérieure de sa famille, sur quelques centaines de mètres.

Sur les ponts de nombreuses villes du Moyen Âge classique et tardif se jouaient des scènes déterminantes pour les rapports sociaux. Toute ville a besoin d’eau, et l’urbanisation rapide entraîna en particulier du XIIe au XIVe siècle la construction de nouveaux ponts, dont certains étaient de pierre, complexes et coûteux, se rattachant aux modèles de l’Antiquité romaine et, comme les églises, pouvant être financés collectivement. Le Pont de pierre de Ratisbonne (1135) était considéré comme une personne morale, avec son sceau propre. Le Ponte Vecchio à Florence (1345) fut conçu dans une géométrie parfaite comme une ville idéale à destination commerciale. Le Pont Charles de Prague (1357) servait par son programme iconographique la dynastie de Luxembourg, ainsi lors des rituels de couronnement. À Lucerne, un simple chemin de ronde en bois (1365) est devenu un emblème de la ville.

Pour cette section sont attendues des contributions explorant en quoi l’architecture des ponts matérialisait et conditionnait l’imaginaire et les expériences de la ville, comment et pourquoi les ponts furent représentés en images et eux-mêmes supports d’images, et comment le quotidien des ponts des villes médiévales déterminait les cultures marchandes, sur place et au loin.

 

Direction de la section: Philippe Cordez (DFK Paris)

Merci d’envoyer votre proposition avant le 31 octobre 2018 (une page maximum) à : mail@mittelalterkongress.de 

Appel à communication pour l’ensemble des sections (allemand, anglais, français) : https://www.dvfk-berlin.de/wp-content/uploads/2018/09/FKM2019_CfPrev.pdf

 

 

 

Leave a Reply