La recommandation d’un modèle universitaire pour les écoles d’art européennes a conduit ces dernières à s’interroger de manière pressante sur ce qu’on peut appeler « recherche » en matière de création artistique. Dans le même temps, les impératifs libéraux de « professionnalisation » et de « critères de compétences et d’évaluation » ont affirmé leur prééminence dans le cadre même d’une réflexion sur cette insaisissable définition. C’est sans doute sous l’effet de cette double contrainte que sont aujourd’hui invoqués bien des stéréotypes dans les débats, de plus en plus nombreux, sur la transmission artistique et les pédagogies forcément alternatives, puisque sans cesse réinventées par les artistes : le rêve inépuisable d’une « société sans école », les modèles libertaires issus des années 1970, les notions d’émancipation, de dé-hiérarchisation, d’apprentissage par le dialogue sinon par le désordre, etc.
Un chantier historique
Or, si ces thèmes recoupent des questions effectivement cruciales au regard des changements institutionnels que connaissent les écoles d’art, ils méritent d’être théoriquement développés, historiquement inscrits, concrètement situés, pour être ressaisis à des fins critiques et contribuer à l’établissement de modèles pour l’enseignement et la recherche artistiques. C’est pourquoi l’objet de ce colloque est de procéder à un état des lieux historiographique sur les figures et les méthodes de la transmission artistique au XXe siècle et de délimiter, pour les historiens de l’art et les philosophes, un champ de recherche dans lequel seraient pris en compte les mythes, les échecs, les apories, les structures idéologiques autant que les expérimentations les plus fécondes en matière de transmission. Il apparaît par ailleurs que si l’histoire des grandes institutions artistiques fondées par les avant-gardes a fait l’objet de nombreuses études, en revanche, le rôle joué en matière de formation par des artistes déterminants dans leur époque demeure insuffisamment pris en considération par les historiens de l’art contemporain.
Des perspectives théoriques
Autant juger sur pièce, identifier des pédagogies, préciser les formes et les objectifs de recherche de manière objective et critique en libérant le statut d’enseignant-artiste de ses mythes, pour évaluer, en acte, comment opèrent les relations de la théorie et de la pratique.
Ce colloque entend donc rassembler des contributions sur des artistes qui se sont illustrés dans l’enseignement, dont l’influence a été saluée ou discutée par leurs étudiants et dont les méthodes pédagogiques se signalent par leur singularité : soit qu’elles reconduisent ou déplacent des modèles traditionnels (l’atelier, la « classe », l’apprentissage technique), soit qu’elles témoignent de conceptions plus expérimentales qui floutent les frontières du pédagogique et de l’artistique.
Intervenant-e-s :
Jean-Philippe Antoine, Cyrille Bret, Leszek Brogowski, Victor Burgin, Bertrand Clavez, Géraldine Gourbe, Antje Kramer, Microsillons, Raphaël Pirenne, Valter Rosa, Jeffrey Saletnik, Katia Schneller, Æsa Sigurjonsdottir, John Welchman.
Organisateurs
Christophe Kihm et Valérie Mavridorakis
Haute Ecole d’Art et de Design, Genève, en partenariat avec le Mamco et l’Université de Genève.
31 mars et 1er avril 2011
Head – Genève, bd James Fazy 15, 1201 Genève
Contact/informations : constance.delamadeleine@hesge.ch
Source : http://head.hesge.ch/-Colloque-Figures-et-methodes-de-la-#IMG/jpg/copeland1.jpg
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