Colloque : « L’art social en France. De la Révolution à la Grande Guerre »

À l’heure des débats opposant les tenants d’une vision de la culture comme « distraction » à ceux prônant une transformation socio-politique par l’impulsion de l’art, l’histoire est-elle à même d’ouvrir de nouvelles perspectives de réflexion ? Telle est l’interrogation à l’origine du colloque « L’art social, de la Révolution à la Grande Guerre », organisé les 16 et 17 juin 2011 à l’INHA.

Rassemblant une vingtaine de chercheurs constitués depuis deux ans en groupe de réflexion, il entend non seulement examiner les discours sur « l’art social », mais aussi ses origines idéologiques, ses tensions, ainsi que son histoire et son devenir dans les pratiques artistiques. L’idée d’art social pose la question de la fonction de l’art dans une société post-révolutionnaire, industrielle et marchande, alors que les artistes se sont efforcés de gagner leur autonomie en affirmant leur originalité et la force expressive de leur individualité. Des saint-simoniens à Georges Sorel, la pensée politique s’en est emparée. Elle a pesé d’un poids déterminant dans l’abolition des hiérarchies, l’extension du concept d’art et le développement des arts du spectacle, du décor (privés ou publics) et du rationalisme industriels, dont le rôle parfois attribué aujourd’hui au designer porte l’héritage. Sans prétendre épuiser la question, les communications permettront de replacer l’idée d’art social dans la longue durée et d’en découvrir les acteurs.

Programme :

Jeudi 16 juin

Salle Vasari

10 h 00 : Introduction : Neil McWilliam, Catherine Méneux, Julie Ramos

De l’utilité sociale de l’art

Modérateur : Rémi Labrusse Professeur, Université Paris X Nanterre

  • 10h30 : Jean-François Luneau (Maître de conférences, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, CHEC, EA 1001) : Art utile, art social, art pour l’art dans la première moitié du XIXe siècle
  • 11h : Laurent Baridon (Professeur, Université Pierre Mendès-France, Grenoble, LARHRA –UMR 5190) : L’enfance de l’art social : la crèche comme « moule social »

11h30 : Pause

  • 11h50 : Anne-Marie Bouchard (Chercheuse post-doctorale, Université Laval) : L’art social de Pierre-Joseph Proudhon et le régime médiatique

12h15 : Table ronde

12h45 : Pause déjeuner

L’apport des artistes et des expériences européennes

Modérateur : Pierre WAT, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

  • 14h30 : Neil McWilliam (Professeur, Duke University) : David d’Angers : la socialisation de l’exemplarité
  • 15h : Julie Ramos (Conseillère scientifique, Inha) : Une société en marche : fêtes des Incas de Valenciennes (1826-1866)
  • 15h30 : Philippe Saunier (Conservateur, musée d’Orsay) : L’exemple anglais (Ruskin, Morris) : extension du domaine de l’art

16h : Pause

  • 16h15 : Paul Aron (Professeur, Université Libre de Bruxelles, directeur de recherche au FNRS) : L’expérience belge de l’art social, 1880-1914
  • 16h45 : Elitza Dulguerova (Maître de conférences, Université Paris 1, LETA, EA 2478) : En quête d’un art (russe) « véritable » : débats et pratiques

17h15 : Table ronde

Vendredi 17 juin

Salle Walter Benjamin

Du rôle de l’art au temps de la solidarité sociale et de la question démocratique

Modérateur : Emmanuel Pernoud, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

  • 9h00 : Florent Perrier (Docteur en Esthétique de l’Université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne), chercheur associé à l’IMEC et aux archives W. Benjamin) : La place de l’art et des artistes dans les rues-galeries : de Charles Fourier aux fouriéristes, un passage vers quelle société ?
  • 9h30 : Jean Colrat (docteur, professeur agrégé de philosophie, Lycée-en-Forêt, Montargis) : Un tournant sociologique dans la pensée esthétique française (1870-1890) (Jean-Marie Guyau, Gabriel Tarde, Spencer, Taine)
  • 10h : Willy Gianinazzi (Ecole des hautes études en sciences sociales) : Georges Sorel ou l’art comme préfiguration du « travail de l’avenir »

10h30 : Pause

  • 11h : Bertrand Tillier (Professeur, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier – UMR 5605) : Le Musée du soir de Gustave Geffroy, entre éducation artistique et émancipation sociale
  • 11h30 : Thierry Paquot (Professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris, Université Paris XII-Val-de-Marne, Lab’Urba-IFU) : L’art dans la rue
  • 12h00 : Stéphanie Pallini (Historienne de l’art indépendante) : Jean Lahor : de l’art pour le peuple à l’art populaire

12h30 : Table ronde

13h00 : Pause déjeuner

Débats sur l’art social à la veille de la Grande Guerre

Modérateur : Pascal ORY, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

  • 14h30 : Pierre Vaisse (Professeur honoraire, Faculté des Lettres de Genève) : Camille Mauclair ou les apories de l’art social
  • 15h : Catherine Meneux (Maître de conférences, Université Paris 1, HiCSA, EA 4100) : Roger Marx et l’institutionnalisation de l’art « social »
  • 15h30 : Pascale Cugy (doctorante à l’Université Paris-Sorbonne et chargée de mission à l’ENSBA) et François-René Martin (Professeur, École nationale supérieure des beaux-arts) : Henri Focillon, le vaudeville, les prolétaires et l’art social

16h00 : Pause

  • 16h15 : Michela Passini (Pensionnaire, Inha) : Art et société : enjeu politique et démarche historienne chez Léon Rosenthal
  • 16h45 : Catherine Fraixe (Professeur, ENSA Bourges) : Du solidarisme au retour à l’ordre : ou les métamorphoses de l’art social

17h15 : Table ronde

INHA
Salles Vasari et Benjamin – Galerie Colbert
2, rue Vivienne – 75002 Paris

Source : http://calenda.revues.org/nouvelle19649.html

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