Conférence : « Édouard André et Nélie Jacquemart : deux collectionneurs d’art italien de la fin du XIXe siècle », 19 janvier 2021 (en ligne)

Intervenante : Giancarla Cilmi (EPHE)

A gauche : Façade sur rue de l’hôtel Jacquemart-André en 1913 – © Fond Bulloz, 1913 ; à droite : Édouard et Nélie André, XIXe siècle, photographie – © Paris, musée Jacquemart-André, Institut de France.

Édouard André (1833-1894) et Nélie Jacquemart (1841-1912), s’inscrivent dans cette pratique du collectionnisme qui est l’apanage de la grande bourgeoisie occidentale à la fin du XIXe siècle. Lui, il appartient à une grande famille de banquiers protestants français, elle est une artiste-peintre catholique d’origines modestes. Rien ne laisse donc présager qu’ils se marient en 1881. On se demande ce qui a pu unir deux êtres aussi différents. C’est très probablement leur passion commune pour l’art. Contrairement à la plupart des collectionneurs de leur temps, dès le début de leur union, le couple André fait par ailleurs, preuve d’originalité en achetant leurs œuvres, non pas en vente publique, mais directement chez les antiquaires. La passion de Nélie Jacquemart pour l’art de la Renaissance italienne prenant vite le pas sur le goût de son époux pour les productions françaises des XVIIIe et XIXe siècles, ils donnent à leur politique d’achat une orientation précise. Constituant au fil des années, un « musée italien » privé unique en son genre, ils rassemblent peintures, sculptures et objets d’art, tout en s’attachant à restituer l’ambiance d’un palais florentin dans leur hôtel particulier parisien. Pendant près de trente ans, ils entretiendront d’étroites relations avec les meilleurs antiquaires italiens et avec les plus grands experts d’art de l’époque, constituant ainsi un ensemble exceptionnel, encore intact de nos jours. À travers l’analyse de leur modus operandi et l’étude du fonctionnement du marché de l’art italien, on peut mieux appréhender leur goût et montrer l’importance de cet ensemble unique dans le panorama éclectique du collectionnisme de la fin du XIXe siècle.

Giancarla Cilmi est docteure en histoire de l’art de l’École Pratique des Hautes Études en co-encadrement avec l’École du Louvre. Elle a soutenu en 2019, sous la direction de Michel Hochmann et Gennaro Toscano, sa thèse qui portait sur la constitution de la collection italienne du musée Jacquemart-André et sur les échanges commerciaux entre la France et l’Italie à la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Attachée temporaire d’enseignement à l’École Pratique des Hautes Études, elle mène à terme la publication du premier catalogue des peintures italiennes du musée Jacquemart-André.

La conférence, gratuite, aura lieu sur Zoom. Veillez à vous inscrire au préalable, afin de recevoir les informations nécessaire, à cette adresse : collection.seminaire@gmail.com

Leave a Reply