La métropole n’est plus dans la ville, s’indigne-t-on sous le règne de Louis XIV ! Le temps des capitales culturelles s’ouvre en effet sur une crise de la représentation urbaine en raison de l’agrandissement sans précédent des villes occidentales. Dignes héritières des puissantes cités de l’Antiquité, de Babylone, d’Athènes ou de Rome, les métropoles de la modernité sont hantées depuis la Renaissance par la possible fin de la civilisation urbaine. Pour donner à lire l’avenir, les hommes de science se tournent alors vers le passé et se lancent dans une quête inlassable des origines de la ville, sources de toute grandeur. L’archéologie urbaine qui se développe à Londres et à Paris entre le XVIIe et le XIXe siècle va ainsi constituer un véritable paradigme pour penser toute approche historique de la ville, de l’histoire physique à l’histoire matérielle en passant par l’histoire visuelle. Science partisane, ce savoir conforte un nouvel imaginaire politique qui repense le lien entre appartenance et territoire à mesure que l’émigration urbaine s’intensifie et que les métropoles s’élargissent. Au carrefour de l’histoire des sciences et de l’histoire urbaine, cette enquête s’intéresse aux pratiques savantes de mise en représentation du passé urbain.
Stéphane Van Damme est professeur d’histoire moderne au département d’Histoire de Sciences Po. Attaché à la chaire des Humanités scientifiques, il travaille au carrefour de l’histoire des sciences et de l’histoire urbaine. Métropoles de papiers. Naissance de l’archéologie urbaine à Paris et à Londres (Paris, Les Belles lettres, 2012) est son cinquième livre.
Date et lieu de la conférence : jeudi 14 février 2013-18h, INHA, salle Vasari
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.