Suivant les traces d’Alexandre le Grand et nourris des Vies de Giorgio Vasari, mécènes et collectionneurs visitaient les ateliers pour observer le peintre au travail jouant des mains et des matériaux, en faire l’expérience par la vue et l’odorat et assister à la magie de la création. Pour Philip Sohm, la palette a constitué l’un des instruments de promotion par lesquels les peintres répondaient à cette curiosité. Elle ne représente plus l’instrument autrefois embarrassant du travail pictural mais acquiert un nouveau statut, s’identifiant au stade de la création où le pigment se métamorphose et où l’identité artistique se révèle. Les visiteurs des ateliers pouvaient ainsi voir naître et grandir un tableau à chaque touche de pinceau. Les peintures interactives visualisent ce processus temporel.
Philip Sohm, invité par Michel Hochmann, dispensera sa conférence dans le cadre du séminaire commun de l’INHA, le jeudi 25 avril 2013, Salle Vasari, 18h.
Philip Sohm est professeur d’histoire de l’art à l’Université de Toronto. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la critique d’art au début de l’époque moderne (Pittoresco. Marco Boschini, his Critics and their Critiques of Painterly Brushwork, Cambridge University Press, 1991), à la théorie de l’art et du langage (Style in the Art Theory of Early Modern Italy, Cambridge University Press, 2001) à la biographie artistique et à l’historiographie (The Artist Grows Old. The Aging of Art and Artists in Italy, Yale University Press, 2007) et à l’économie de l’art (Painting for Profit. The Economic Lives of Seventeenth-century Italian Painters, Yale University Press, 2010, avec Richard E. Spear, Christopher Marshall, Raffaella Morselli, Elena Fumagalli et Renata Ago). Il est membre du comité scientifique du programme Early Modern Sources in Translation soutenu par le Center for Advanced Study in Visual Art (CASVA), auquel il contribue avec un volume consacré aux Vies de Cavedone et Tiarini par Carlo Cesare Malvasia.
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