Conférence : « Un laboratoire d’innovations architecturales et urbaines, la généralité de Champagne au XVIIIe siècle » par Dominique Massounie (Paris, 27 avril 2017)

Salle de la rue Talleyrand à Reims en 1785, estampe.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la généralité de Champagne était méthodiquement aménagée et embellie. Le réseau routier fut perfectionné par les ingénieurs des ponts et chaussée, les villes firent l’objet de plans d’alignement et un grand nombre d’édifices publics furent reconstruits. Les archives, heureusement bien conservées et accessibles, fournissent les informations précises sur les acteurs de cette transformation. Deux intendants se succédèrent pour l’accompagner, Henri-Louis de Barberie de Saint-Contest, entre 1751 et 1764, puis Gaspard-Louis Rouillé d’Orfeuil, entre 1764 et 1790. Les embellissements de Reims et de Châlons-en-Champagne sont relativement bien connus ; en revanche, ceux, nombreux, qui furent exécutés dans les villes plus modestes n’ont pas suscité d’intérêt. Pourtant, la Champagne disposait durant cette période d’ingénieurs et d’architectes très compétents : Jean-François Legendre, ingénieur de la généralité à partir de 1744, inspecteur général des ponts et chaussées après 1763, en remplacement de Perronet, connu pour avoir donné les plans de la place royale de Reims ; Bochet de Coluel, ingénieur en chef de la généralité à partir de 1764, formé sur le chantier du pont de Moulins ; Nicolas Durand, architecte né à Paris, qui apprit auprès de Legendre ; Nicolas-François Lancret, architecte, dont le château de La Motte-Tilly fit la réputation ; Jean-Évangéliste Poterlet, également architecte. Le soin que ces hommes apportèrent à l’aménagement de l’espace public, à des constructions plus modestes, à des programmes nouveaux témoigne d’une conception de l’embellissement territorial et urbain qui comporte bien des nuances et des subtilités.

Dominique Massounie est maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’université Paris-Nanterre et membre de l’équipe de recherche H-Mod, composante du HAR. Elle est l’auteur d’un ouvrage sur les Monuments de l’eau publié aux éditions du Patrimoine et issu de sa thèse de doctorat récompensée par de Prix Nicole décerné par le Comité français d’histoire de l’art. Elle a codirigé plusieurs ouvrages Paris et ses fontaines de la Renaissance à nos Jours (1995), Archives, objets et images des constructions de l’eau du Moyen Age à l’ère industrielle (2001), Le cheval à Paris (2006), Claude-Nicolas Ledoux et le livre d’architecture en français. étienne-Louis Boullée. L’Utopie et la poésie de l’art (2006), Chalgrin 1739-1811. Architectes et architectures de l’Ancien Régime à l’Empire (2016). En 2016, elle a publié une monographie révisée de La saline royale d’Arc-et-Senans (éditions de Patrimoine) ; en 2017, paraîtra le catalogue du musée des maquettes de cet établissement (éditions H’Artpon). Depuis dix ans, ses recherches portent sur la notion d’embellissement des villes et du territoire, les travaux de modernisation des équipements urbains au XVIIIe siècle, l’architecture publique et celle des ingénieurs des ponts et chaussées.

Type : Conférence (entrée libre)
Date et horaire : jeudi 27 avril 2017 à 19h.
Lieu : Paris, Institut National d’Histoire de l’Art, salle Demargne (rez-de-chaussée).
Pour tout renseignement : asso.grham@gmail.com

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