Deux projets de décret portant sur le recrutement des professeurs juniors et la transformation des MCF HDR en professeurs des universités (juin 2022)

Suite aux négociations pour la signature de la LPR  deux projets de décret concernant les jeunes chercheurs et les EC confirmés circulent actuellement sur les réseaux sociaux.  Ces projets ont été examinés aujourd’hui par les organisations syndicales. En attendant de connaître leurs observations, on trouvera ci-dessous différentes informations.

1. Projet de décret créant les chaires de professeur junior

Le projet de décret n’indique pas qui va financer la titularisation de ces jeunes professeurs. Par exemple, les supports seront-ils pris sur les contingents locaux ?  Ce caractère allusif est surprenant puisque le projet détaille le service des jeunes enseignants (64h minimum, soit un service analogue à celui des membres de l’IUF), et leur interdit de rompre leur contrat de CDD (trois ou six ans), sous peine de devoir rembourser une partie de leur salaire. On en déduit que ces professeurs « juniors » ne pourront pas se porter candidats lors des campagnes de recrutement de l’ESR  ni auprès d’institutions prestigieuses à l’Étranger pendant la durée de leur contrat (3 à 6 ans). Quelle est la légalité de cette disposition  ?

2. Projet de décret pour la promotion des MCF HDR dans le corps des PR 

Le projet de décret porte sur la promotion des MCF HDR ayant dix ans d’ancienneté dans le corps des PR. La voie temporaire, assortie de 400 postes maximum par an, est limitée dans le temps (2021-2025). Le Conseil Académique des universités et le CNU rendront des avis « consultatifs », les présidents d’universités étant chargés de dresser la liste d’aptitude des promouvables (des promus ?).
Les supports MCF seront transformés en support PR. Pour peu que les lauréats aient été déjà promus à la hors classe, il n’y aura pas de différence salariale. Une opération « blanche », en somme. En revanche, on peut s’attendre à des écarts de rémunération pour les MCF HDR de classe normale.  Là encore, on est en droit de se demander qui financera le différentiel salarial. Le MESRI versera-t-il une compensation aux universités ou bien les établissements devront-ils puiser dans leur masse salariale ?

Sous réserve d’informations complémentaires, l’opération est diablement économique pour le MESRI : seront probablement financées les chaires juniors, mais tout le reste — titularisation des jeunes enseignants-chercheurs ; promotion des plus âgés — semble reposer sur la masse salariale des universités.

À moins d’un an des Présidentielles, l’exécutif pourra s’enorgueillir d’avoir créé cinq cent postes dans l’enseignement supérieur pour une somme modique dont le public ne saura jamais rien. On entend déjà le bruissement des effets de manche…

 

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