Doctorants – Période moderne (XVIe-XVIIIe siècles)

Annuaire des doctorants

Période moderne (1500-1800 ca)


 

NB : la liste doit encore être complétée …

► Brice Ameille (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « L’impressionnisme et la peinture ancienne »

Directeur : M. Barthélémy JOBERT
Unité de recherche : Centre André Chastel UMR 8150
Adresse email : briceameille@gmail.com

Présentation de la thèse : L’impressionnisme est souvent perçu comme une révolution esthétique fondamentale, qui aurait introduit dans le continuum de l’histoire de l’art une cassure radicale à partir de laquelle il n’aurait plus été possible de peindre comme avant, aussi bien d’un point de vue formel que thématique. Pourtant, aucun de ces artistes n’échappa à l’admiration pour les Maîtres anciens, et tous produisirent, à un moment ou un autre de leur carrière, des œuvres redevables, par certains aspects, à la tradition picturale. Trois sources d’inspiration principales peuvent être dégagées : le XVIIe siècle hollandais, le XVIIe siècle espagnol et le XVIIIe siècle français. Nous aimerions étudier non pas seulement l’héritage formel ou thématique, mais aussi les enjeux que tel Maître ou tel modèle pictural pouvaient représenter pour les « nouveaux peintres ». Quelles ont été les modalités de cette recherche d’antécédents ? Quelles leçons ont-ils apprises de leur confrontation avec l’art ancien ? Un postulat méthodologique, discutable si on le généralise, mais, nous semble-t-il, valable dans ce cadre précis, sous-tend la problématique de notre recherche : celui qu’un tableau est bien souvent une réponse à un autre tableau. Cette réponse n’est cependant pas toujours un acquiescement, elle peut aussi être négative. Une peinture accepte un héritage, une filiation, et/ou refuse, rejette une mode, une manière, et c’est pourquoi il nous paraît nécessaire de pousser plus loin la simple question des influences pour examiner, autant que faire se peut, celle des « contre-influences ». Mais en même temps, nous devons nous méfier de cette notion même d’« influence » qui inverse la relation passif/actif dans la formation d’une personnalité artistique, et il ne fait aucun doute que le maniement de concepts plus précis tels que « référence », « citation », « inspiration », emprunt », nous aidera à affiner notre pensée.

► Erica Baciocchi (Ecole pratique des Hautes Études)

Titre de la thèse : « Architectura picta et paysage dans la peinture ombrienne des XVème et XVIème siècles »

Directeur : Frommel, Sabine
Unité de recherche : « Histoire, textes et documents »
Co-tutelle : Université, directeur et unité de recherche : Universitè des Etudes de Pérouse, Sciences historiques du Moyen-âge à l’âge contemporaine,  Prof.ssa Laura Teza
Adresse email : baciocchiarte@gmail.com

Présentation de la thèse : Ce projet de doctorat, qui sera mené à partir de janvier sous forme de co-tutelle avec l’Université de Pérouse se propose de restituer, à travers des comparaisons stylistiques et iconographiques, l’évolution de la représentation de l’architecture et du paysage dans la peinture ombrienne des XVème  et XVIème siècles. La manière de représenter des bâtiments, des contextes urbains ou des paysages qui évolue au cours du temps dépend du dialogue entre l’artiste et sa réalité, sans oublier la société qui l’entoure. Notre recherche, sera, par conséquent, menée de façon double: d’une part nous étudierons les œuvres, nombreuses en Ombrie, comme les gonfalons processionnels (étendards de combat), témoignages importants pour connaître la topographie et la géographie d’un lieu précis; d’autre part, nous analyserons les cycles réalisés à la peinture à fresque, dans lesquels la représentation du contexte urbain est indispensable pour la compréhension de séquences historiques. Cette recherche comprendra l’établissement d’un catalogue, réalisé pour la première fois en ce qui concerne l’Ombrie, de tous les éléments architecturaux utilisés par les artistes, avant et après Perugino et Pintoricchio. En Ombrie, l ’architectura picta nous a donné pendant des siècles, l’identité d’un lieu, d’une ville, d’un coin de nature, et elle a formé, avec la littérature locale et étrangère, l’imaginaire collectif avec lequel nous « lisons » encore aujourd’hui l’espace qui nous entoure.

 

► Alexandra Ballet (Université de Bourgogne – Dijon)

Titre de la thèse : « L’ornement dans les bordures des panneaux en marqueterie de bois de l’Italie de la Renaissance. Histoire, stylistique et géographie artistique d’un répertoire ornemental »

Directeur : Choné, Paulette
Unité de recherche : ED Lisit, laboratoire CPTC
Adresse email : alexandra.ballet26@sfr.fr

Résumé de la thèse : Les premières marqueteries de bois (la tarsia lignea) apparaissent en Italie dans les ateliers siennois du XIVe siècle avant de gagner l’ensemble des centres artistiques de la péninsule Le quattrocento voit le développement et la diffusion de cette technique décorative qui applique rigoureusement dans ses réalisations (vastes ensembles de chœurs et de sacristies, mobilier privé) élaborée au même moment par les mathématiques, la perspective et la théorie de la peinture. Les panneaux marquetés sont soulignés par des bordures dont le répertoire ornemental riche et varié est encore méconnu Leur très grande diversité témoigne d’une expérience approfondie des principes de composition et de variation des formes de base et de leur rationalisation, simultanément, cette recherche n’exclut pas le libre jeu de l’invention en vue de l’idéal de la varietas. Des premiers décors de la sagrestia delle Messe de Santa Maria del Fiore à Florence, jusqu’aux applications des placards de sacristie de Santa Maria Berico à Vicenza, le répertoire ornemental des bordures évolue et s’enrichit Les réalisations des frères Canozi da Lendinara des années 1460 marque un moment significatif de leur renouvellement mais d’autres étapes et protagonistes, d’autres circuits de modèles et d’artistes-artisans restent à identifier. L’inventaire systématique des ornements des bordures marquetées doit permettre de restituer la grammaire et les principes stylistiques de formes jusqu’ici relativement négligées et dévaluées, leurs places et leurs fonctions dans l’art de la Renaissance épanouie.

► Emile Berthelot (UPMF)

Titre de la thèse : « Les représentations des propriétés de l’aristocratie romaine au XVIIe siècle »

 
Directeur : Gallo Daniela
Unité de recherche  : UMR
Adresse email : eberth@hotmail.fr

Présentation de la thèse : Au XVIIe siècle les grandes familles aristocratiques à Rome, comme les Borghèse, les Chigi, les Giustiniani, les Pamphilj ou les encore Farnese, possèdent de magnifiques palais, des villas, voire des fiefs entiers, qu’ils commencent à faire représenter en peinture. Sous forme de fresques, de peintures de chevalet, de dessins ou de gravures, ces oeuvres se rattachent à l’évolution de la peinture de paysage à en Italie à l’époque et en particulier aux débuts du vedutisme. Nous essaierons de comprendre les choix de telles représentations, les lieux dans lesquelles elles étaient exposées, les raisons de leur réalisation, et nous verrons de quelle manière les représentations de propriété se développent au cours du siècle pour s’établir en tant que genre autonome. Nous commencerons par les travaux de Paul Bril pour arriver jusqu’à Van Wittel.

► Pierre-Henri Biger (Université Rennes 2)

Titre de la thèse : « Les Sujets dans l’Éventail Européen  de la fin du XVIIe siècle à la première moitié du XIXe  (Analyse, étude artistique et sociale) »

Directeur : Glorieux, Guillaume
Unité de recherche : EA 1279
Adresse email : pierrehenri.biger@eventails.net

Présentation de la thèse : Après une brève étude historique et une analyse critique de la littérature ancienne concernant les éventails, leurs sujets seront étudiés à partir d’une base de données éclectique, voulue représentative (quelque 2000 items : catalogues de ventes spécialisées, collections publiques ou privées). La détermination de catégories de regroupement des objets permettra une analyse statistique (évolutions dans le temps, variations géographiques…) et des comparaisons. Dans chaque catégorie, des éventails ou groupes significatifs feront l’objet de monographies. Celles-ci mettront les objets en relation entre eux comme avec des éventails hors base de données ou d’autres objets d’art, mais aussi avec la « grande » peinture, la littérature, le théâtre ou l’histoire. Elles permettront de plus un dialogue itératif avec les enseignements statistiques issus de la base de données. La thèse n’envisagera guère l’éventail «accessoire de mode » ni sa fabrication ou sa commercialisation. Les certitudes sur ces points restant fort limitées, l’étude ne se restreindra pas à des lieux ou époques de production trop précis. Les annexes incluront une bibliographie critique de l’éventail. Ces travaux devraient confirmer –ou infirmer !- l’intuition du chercheur (collectionneur depuis près de trente ans) : le choix des sujets des éventails de la fin du XVIIe au début du XIXe n’est pas anodin. Les feuilles sont rarement purement décoratives. Il y a un vrai discours social des éventails, concernant souvent mariage et/ou amour. La thèse analysera ce discours et en tirera des enseignements aussi bien sur les éventails que sur la diffusion de l’art, diffusion qui pourrait être ici le vecteur des modèles sociaux.

► Damien Bril (Université de Bourgogne)

Titre de la thèse : « Iconographie du pouvoir sous la Régence d’Anne d’Autriche »

Directeur : Bonfait Olivier
Unité de recherche : UMR 5605
Adresse email : damien.bril@wanadoo.fr

Présentation de la thèse : Entre la mort de Louis XIII en 1643 et le début du règne personnel de Louis XIV à la mort de Mazarin en 1661, le pouvoir royal en France, dans les mains de la Régente Anne d’Autriche et de son ministre Mazarin, traverse une série de crises, qui culmine dans l’épisode de la Fronde. Cette période est en même temps celle d’un important mécénat princier, qui s’exprime sur tous les supports, le décor peint, la sculpture et les arts décoratifs, et dont la gravure assure la diffusion. A travers ces œuvres se dégage une iconographie plurielle du pouvoir où se nouent les tensions entre puissance et légitimité politique. Son étude ne consistera pas seulement dans une recension des typologies ; il s’agit, au-delà des objets, de définir un réseau de significations, de rituels, et d’intentions, et de mettre à jour interactions et relations qui les unissent à leurs commanditaires et à leurs publics.

►Anaïs Carvalho (Université Paul Valéry Montpellier 3) 

Titre de la thèse : « La réception de la théorie française de l’art en Allemagne au XVIIIe siècle : le rôle de Roger de Piles (1635-1709) »

Directeur: Heck, Michèle-Caroline

Unité de recherche: EA 4424 (CRISES – Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences humaines Et Sociales de Montpellier

Co-tutelle :   Kirchner Thomas ,Kunstgeschichtliches Institut,Goethe-Universität, Frankfurt-am-Main.                                                          Adresse email : a-carvalho@live.fr

Présentation de la thèse : Après un travail de Master révélant l’influence de la théorie de la peinture et des vies d’artistes rédigées par l’Allemand Joachim von Sandrart (1606-1688) dans sa Teutsche Academie […] (Nüremberg, 1675) sur les écrits du Français Roger de Piles (1635-1709), la thèse ambitionne d’évaluer, réciproquement, la réception de cet auteur français en Allemagne au XVIIIe siècle. L’étude des versions allemandes de ses ouvrages, l’Abrégé de la vie des peintres (Paris, 1699) publié en 1710 à Hambourg et le Cours de peinture par principes (Paris, 1708) publié en 1760 à Leipzig, permettra de définir la fidélité de la transcription des propos de Roger de Piles, en regard notamment de l’évolution du vocabulaire artistique, et d’identifier les réseaux d’auteurs (Christian Ludwig von Hagedorn, Johann Jakob Wilhelm Heinse, Sülzer ou encore Heinecken et Fussli) et artistes allemands, de Michaël Wilmann (1630-1706) à Frantz Anton Maulbertsch (1724-1792), en accord avec sa théorie du coloris afin d’en mesurer l’impact dans leurs propres ouvrages : théories, dictionnaires de vies et œuvres picturales. L’attention se portera autant sur le milieu académique officiel qui s’éveille en Allemagne dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, que sur le mouvement du Sturm und Drang ainsi que sur la conception de la théorie des couleurs de Goethe.

► Damien Chantrenne (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Pierre Paul Sevin, illustrateur et créateur de fêtes et de cérémonies sous Louis XIV »

Directeur : Jérôme de La Gorce
Unité de recherche : Ecole doctorale VI (ED 124)
Adresse email : damien.chantrenne@gmail.com

Présentation de la thèse : « Fils du peintre François Sevin, Pierre Paul Sevin naît sous le règne de Louis XIV pour travailler aux fastes de son apogée. Après un voyage en Italie entre 1666 et 1671, il s’installe à Paris jusqu’en 1689, puis à Lyon et Tournon jusqu’à sa mort. Maître de la composition allégorique, il œuvre seul et aux côtés du père Ménestrier (de la Société de Jésus) à l’élaboration de madrigaux, d’almanachs, d’illustrations de thèses et de décors éphémères et pérennes, toujours dans une énergie créatrice fulgurante, comme son trait envolé et hâtif. Sa rigoureuse adaptation à la pensée de Ménestrier a longtemps stigmatisé son art dans une querelle de goût opposant leur démesure à l’esprit « classique » de Jean I Berain, dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi. Pourtant, des recherches récentes font penser à une féconde concurrence plutôt qu’à une vaine rivalité des deux artistes. Clarifier la biographie de Sevin se révèle une étape nécessaire pour mieux comprendre les rapports entre jésuites et artistes au XVIIe siècle et en mesurer les répercussions sur la façon de considérer les arts graphiques en tant qu’images « communicantes ».

► Marie Chauffour ( Université de Bourgogne)

Titre de la thèse: « Le moraliste et les images. Recherches sur l’expression emblématique chez Jean Baudoin (ca. 1584-1650) »

Directeur de la thèse: Choné, Paulette
Unité de recherche : EA 4178. Centre Pluridisciplinaire Textes et culture
Adresse email :chaufour.marie@neuf.fr

Présentation de la thèse :La thèse est consacrée à l’expression emblématique chez Jean Baudoin. Jean Baudoin est né à Pradelles, dans le Vivarais vers 1584. D’abord Lecteur de Marguerite de Navarre et du maréchal de Marillac, il fut également un protégé du cardinal de Richelieu et du chancelier Séguier. Il fait partie de l’Académie française dès 1634. Auteur et traducteur très abondant ; soixante-dix-neuf ouvrages lui sont attribués, dont la plupart sont des traductions, d’ailleurs significatives (Francis Bacon, Philip Sidney, Scipione Amirato, Cesare Ripa). Mais la tradition iconographique est essentielle chez Jean Baudoin, ainsi que l’explication symbolique.Le Recueil d’emblèmes divers, publié pour la première fois à Paris en 1638-1639 est l’objet principal de la recherche ici entreprise. Ce recueil d’emblèmes est une œuvre de l’invention de Jean Baudoin qui a toutefois été fortement influencé, dans sa rédaction, par ses traductions antérieures. Deux autres ouvrages traduits par Baudoin sont indispensables à l’étude approfondie du Recueil d’emblèmes divers : l’adaptation de l’Iconologia de Cesare Ripa (première partie, 1636 ; première et seconde parties, 1643) et la traduction des Fables d’Ésope Phrygien (1631). La perspective abordée est celle de l’étude des connexions entre ces trois ouvrages ; elle permettra de comprendre la portée de l’expression emblématique chez Jean Baudoin. La place de cette production dans la tradition moraliste telle qu’elle s’exprime au 2e quart du XVIIe siècle constitue le second axe de l’enquête. Enfin, l’appréciation du regard de l’auteur d’emblèmes sur les problèmes généraux de l’illustration du livre implique une étude approfondie des gravures, de leur fonctionnement dans le texte et des mécanismes de leur production. Ainsi, la thèse doit permettre de mesurer l’appropriation par l’Académie à ses débuts – et par les cercles qui gravitent autour d’elle – du rôle de l’image et de l’emblème dans la transmission des préoccupations des moralistes.

►Annie Chaux-Haïk: ( Université  de Bourgogne)

Titre de la thèse : « Recherches sur la collection d’estampes d’un parlementaire bourguignon du XVIIIe siècle, Jehannin de Chamblanc »

Directeur : CHONE Paulette

Adresse email : anniehaik@orange.fr

Présentation de la thèse : Recherches sur le fonds d’estampes confisqué en 1792 à l’émigré Jehannin de Chamblanc, sur la base de l’inventaire dressé en 1792-1793 par François Devosge à la demande du directoire du district, fonds réparti définitivement en 1911 entre la bibliothèque municipale et le musée des Beaux Arts de la ville de Dijon. Ce fonds, d’au moins 10.000 estampes, est constitué par des œuvres dont les dates s’échelonnent du XVIe au XVIIIe siècle et qui proviennent de multiples pays européens, tels que l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas et bien évidemment la France.Il s’agit d’en étudier la structure par dates, pays et artistes, les documents ayant été répartis apparemment de façon plus ou moins aléatoire dans des « cahiers » lors de l’inventaire, ceci afin de mieux en déterminer les lignes de force et d’en constituer un répertoire d’accès aisé et de faire le rapprochement avec les fonds actuellement conservés à la Bibliothèque municipale et au musée des Beaux-arts afin de retrouver la trace de la collection Jehannin de Chamblanc.

► Isabelle Commandré (Université de Provence, Aix-Marseille I)

Titre de la thèse : « Artisanat du verre en Bas-Languedoc (XIVe-XVIIIe s.) »

Directeur : Foy, Danièle
Unité de recherche : UMR 6573, centre Camille Jullian
Adresse email : isacomm@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Ce projet de doctorat a été lancé à l’initiative de plusieurs fouilles programmées menées entre 2007 et 2009 sur des ateliers verriers de la Montagne Noire et des garrigues nord-montpelliéraines. A ce jour, le corpus d’étude est principalement documenté par l’exploration de cinq établissements situés sur les départements de l’Hérault, du Tarn et de l’Aude. Les chronologies d’usage de ces officines s’étendent entre le XVIe s. et le dernier tiers du XVIIIe s. Pour chacun des sites, il s’agissait de documenter les modes de production, et notamment les fours (de fusion, de recuit ou à frittes)-systématiquement présents au nombre de deux pour chaque atelier- ainsi que l’organisation du travail au sein des halles. D’autre part, l’étude du mobilier récolté sur ce type de site permet l’établissement de typo-chronologies, soulignant bien souvent le degré de technicité dans la mise en œuvre des pièces et contribuant à définir un faciès languedocien, dans les zones de plaine, de garrigue ou sur les étages plus montagnards. En parallèle, et pour palier aux déficit de données de terrain concernant les XIVe-XVIe s., une campagne de prospection inventaire est actuellement en cours depuis 2009 afin de recenser les établissements verriers médiévaux et modernes sur l’actuel département de l’Hérault. Ce type d’enquête souligne les phénomènes d’oblitération des occupations anciennes pour les sites qui connaissent plusieurs phases d’activité. Le récolement des données issues d’informateurs locaux et des premiers résultats de l’enquête archivistique montrent qu’une centaine d’ateliers verriers semblent avoir fonctionné sur ce territoire entre le XIVe et le XVIIIe s.

► Edouard Degans (Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3)

Titre de la thèse: « Mise en scène de l’ouverture murale – Les palais florentins aux XVe et XVIe siècles »

Directeur  : Pascal Bertrand
Unité de recherche  : EA 538 – Centre François-Georges Pariset
Co-tutelle : Università degli Studi di Firenze, Amedeo Belluzzi, Storia dell’Architettura e dell’Urbanistica
Adresse email : edouard.degans@hotmail.fr

Présentation de la thèse :   Thème central dans l’histoire de l’architecture moderne, les fenêtres, portails et portes restent encore insuffisamment étudiés. Cette thèse consiste alors en une étude sur la baie, sous toutes ses formes, ornant les palais florentins de la Renaissance.Le but est de redéfinir l’ouverture murale dans sa globalité, en sortant de la simple préoccupation formelle, afin de mieux comprendre son histoire, son évolution, sa place dans l’histoire de l’art, ainsi que son rôle et son importance dans le développement de l’habitat aristocratique aux XVe et XVIe siècles.  Cette étude s’organise autour d’une méthodique analyse des facteurs et acteurs qui contribuèrent à faire de la baie un objet indispensable de l’architecture privée : passant par l’histoire de la baie, recensant les rares et fragmentaires exemples antiques de portes et fenêtres parvenues aux architectes de la Renaissance italienne, ce travail révèlera comment ces derniers réinventèrent la baie « à l’antique » tout en tenant compte de la tradition locale. De Giuliano da Sanagallo à Michel-Ange, en passant par Ammannati, Buontalenti et bien d’autres encore, tous accordèrent à ce sujet une intense réflexion.A partir du XVe siècle, l’architecture faisant l’objet d’une minutieuse théorisation, une étude à travers les traités d’architecture de la Renaissance, les ouvrages historiographiques et scientifiques de l’histoire de l’art, contribuera à définir l’importance du rôle de la baie dans l’architecture palatiale.   Formant un vaste sujet, cette thèse aborde la question de l’ornement. Ce sont les questions relatives à sa définition et à son statut qui seront étudiées. L’objet orné sera appréhendé dans un cadre plus vaste au sein de l’architecture, en façade comme dans les espaces internes. Ce sont les liens qui unissent l’ornement architectural avec les autres arts enrichissant la mise en scène de l’édifice (façades peintes, grands décors intérieurs, distributions) et la hiérarchisation des espaces qui seront examinés. Ainsi, ce thème de recherche participe à mieux saisir les codes, le décorum, qui régissaient les sociétés italiennes modernes.

► Etienne Faisant (Université de Nantes)

Titre de la thèse : « L’architecture à Caen du règne de Charles VIII au début du règne de Louis XIII »

Directeur : Gady, Alexandre
Unité de recherche : CRHIA
Adresse email : e.faisant@free.fr

Présentation de la thèse : « Toute la ville [de Caen], en quelque sorte, est un vrai musée de la Renaissance. » Cette phrase de l’ouvrage de Léon Palustre paru en 1883 et consacré à la Renaissance en France témoigne de la vitalité de l’activité architecturale à Caen au XVIe siècle. Pourtant, celle-ci a été très peu étudiée et aucune recherche n’a encore été entreprise sur certains des édifices les plus importants de cette époque. Cette thèse sera donc l’occasion de dresser l’inventaire le plus complet possible des édifices élevés à Caen au cours du XVIe siècle, qu’ils soient religieux, publics, privés ou militaires. Pour ce faire, l’analyse archéologique in situ et le dépouillement des fonds d’archives seront complétés par l’utilisation de la documentation iconographique et des descriptions antérieures aux destructions de 1944. Les châteaux et manoirs des environs de la ville seront également pris en compte. Pour chaque édifice, sera constituée une notice, dans laquelle seront précisés, dans la mesure du possible, sa datation, son commanditaire et ses dispositions originelles. La synthèse de ces monographies permettra de dresser un panorama de l’activité architecturale à Caen au cours du XVIe siècle. Les évolutions stylistiques (persistance du style gothique au début du siècle parallèlement à l’adoption des motifs « à l’antique », influences des grands chantiers et des modèles gravés) seront ainsi mises en avant. Les conditions matérielles seront également présentées, avec un dictionnaire rassemblant le maximum d’informations sur les ouvriers du bâtiment actifs dans la ville à cette époque, et un examen de l’organisation des chantiers. On s’intéressera également à ce que l’architecture peut révéler d’un point de vue social (importance prise par la bourgeoisie au détriment de la noblesse) ou historique (l’apparente vitalité de la construction durant les Guerres de religion reste ainsi à expliquer). Enfin, sera souligné le rôle de Caen comme foyer provincial contribuant à diffuser dans toute la Basse-Normandie, et au-delà, le nouveau vocabulaire architectural.

► Armelle Fémelat (Université François Rabelais de Tours)

Titre de la thèse : « Le portrait équestre italien de la fin du Moyen Age au début de la Renaissance »

Directeur : Brock, Maurice
Unité de recherche : Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance (UMR 6576)
Adresse mail : armelle.femelat@gmail.com

Résumé de la thèse soutenue le 18 septembre 2010 : Cette thèse propose d’analyser le dispositif figuratif, les raisons d’être et les finalités de 128 portraits équestres réalisés par des artistes italiens entre 1229 et 1511. C’est une étape décisive de l’histoire de la représentation équestre et de l’histoire de l’art occidental, durant laquelle s’opère la synthèse entre le cavalier impérial de la Méditerranée classique et le chevalier courtois des cours médiévales du Nord, avant que le portrait équestre ne soit à même de conquérir d’autres cultures et de se diffuser par delà les Alpes, au début du XVIe siècle. Articulée en deux parties, cette analyse de l’histoire et du concept du portrait équestre italien de la fin du Moyen Age au début de la Renaissance procède d’une double approche, matérielle et sémantique, qui combine l’observation, la description et l’analyse des portraits répertoriés à une réflexion sur le motif de l’effigie équestre. La première partie présente et décrit ces portraits, en fonction des objets qu’ils constituent, de leurs spécificités matérielles et artistiques ainsi que de leur localisation d’origine. La seconde partie est dévolue à leur analyse iconographique. Marquées par une forte empreinte martiale, ces effigies représentent des détenteurs du commandement militaire et constituent un type particulier de portrait officiel. Elles attestent la place prépondérante du cheval dans l’imaginaire patricien et seigneurial de l’époque. Signe du pouvoir, l’animal apparaît en effet comme l’émanation emblématique d’une société de culture équestre. Dans ce type de portrait, l’équidé est à la fois un qualificatif, formel et symbolique, et un élément de mise en valeur du cavalier : véritable piédestal, il joue un rôle épidéictique. La perception du portrait équestre comme production socioculturelle – et plus précisément comme émanation de l’affrontement des images généré par la lutte des idéologies et des systèmes politiques – permet d’envisager d’un point de vue inédit la problématique des politiques de la représentation déployées par les pouvoirs en place ainsi que la place de l’art et de la culture dans la construction politique des Etats et des idéologies concernées.

► Marianne Freyssinet (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

Titre de la thèse : « De l’objet à la reconstruction de l’Antiquité, les travaux de l’antiquaire nîmois Anne de Rulman (1582-1632) »

Directeur : Heck, Michèle-Caroline
Unité de recherche : EA 4424 (CRISES – Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales de Montpellier)
Adresse email : mariannefreyssinet@gmail.com

Présentation de la thèse : Antiquaire nîmois de la première moitié du XVIIe siècle, Anne de Rulman a laissé un ensemble de plus de huit cents folio intitulé Récit des anciens monuments qui paroissent encore dans le département de la première et seconde Gaule Narbonnoise (…). Cet ensemble, daté de 1626 et resté à l’état de manuscrit, s’articule en quatre volumes qui comprennent à la fois les divers témoignages des Anciens sur la Narbonnaise, les observations de Rulman sur les sites antiques d’une vaste région allant de Toulouse à Fréjus ou encore un volume de dessins autographes de monuments essentiellement nîmois. À cela s’ajoutent des dessins d’objets antiques conservés dans les grands cabinets de collectionneurs du Sud de la France et un Inventaire particulier (…) des antiquités de Nîmes. Peu connus et reconnus, ces manuscrits représentent une source considérable pour la compréhension de la démarche antiquaire à travers laquelle l’objet du passé a peu à peu acquis le statut de témoignage historique et archéologique, mais aussi d’œuvre d’art. Ils contribuent également à une meilleure connaissance du milieu savant du Sud de la France qui gravitait alors autour de l’emblématique Peiresc. Leur étude participe ainsi à des questionnements d’envergure qui touchent aussi bien à l’histoire de l’art et du goût, qu’à l’histoire et à l’archéologie.

► Elodie Goëssant (Université Paris IV-Sorbonne)

 

Titre de la thèse : « George Watson-Taylor (1770-1841), collectionneur de peintures »

Directeur : Jobert, Barthélémy
Unité de recherche : UMR 8150
Adresse email : elodiegoessant@orange.fr

Présentation de la thèse : Bien que peu connue, la collection Watson-Taylor fut indiscutablement l’une des plus importantes des années 1820 en Angleterre. Elle se distingue par la personnalité particulière de son créateur. La rapidité avec laquelle George Watson-Taylor acquit de nombreux chefs-d’œuvre à la fois en peinture, sculpture, mobilier et arts décoratifs, est une prouesse à elle seule. En sept ans, entre 1815 et 1821, il parvint, grâce à son ami William Seguier, à créer une collection aussi prestigieuse et intéressante que celles des grandes familles aristocratiques dont il côtoyait les descendants. Cependant, la fortune de Watson-Taylor reposant sur un marché instable et sur le déclin, cette prouesse lui coûta cher. Il dépensa sans compter pendant ces années et subit un revers de fortune en 1832. Il dût alors tout vendre. Au cours de sa carrière de collectionneur, George Watson-Taylor acquit près de trois cent cinquante tableaux entre 1803 et 1832 dont des chefs-d’oeuvre tels que le Paysage à l’arc-en-ciel de Pierre Paul Rubens (The Wallace Collection), la Marchande de crevettes de William Hogarth (National Gallery, Londres) et la Vierge à l’Enfant avec Saint Jean-Baptiste et Saint Jérôme dit aussi La Vision de Saint Jérôme du Parmesan (National Gallery, Londres). Pendant mes deux années de Master, j’ai centré mes recherches sur sa biographie, ses rapports avec les collectionneurs du temps, ses demeures et sur l’identification d’un partie des tableaux de la collection et de leur provenance. Aujourd’hui, je poursuis ces recherches en les élargissant à l’histoire du goût et des collections à cette période en Angleterre mais aussi en France, Belgique et Hollande ; tout comme à l’histoire des aménagements intérieurs des grandes demeures, à l’histoire du mécénat et du marché de l’art entre 1750 et 1850. Ceci afin de redéfinir la place de George Watson-Taylor et de sa collection dans l’histoire du goût en Angleterre et en Europe.

► Yoann Groslambert (Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II)

Titre de la thèse : « Recherches sur la vie et l’œuvre d’Alexis Peyrotte (1699-1769) et de son fils Augustin-Laurent (1729-?), peintres, décorateurs et ornemanistes sous le règne de Louis XV »

Directeur : Cardinal, Catherine
Unité de recherche : EA 1001 (Centre d’Histoire  » Espaces et Cultures « )
Adresse email : yoann.groslambert@gmail.com

Présentation de la thèse : Né en 1699 à Mazan, village du Comtat Venaissin, Alexis Peyrotte suivit les traces de son père Laurent Peyrot, peintre pour les congrégations de la région. Vers 1735, il quitta Carpentras pour se rendre à Paris où il se fit une réputation l’amenant, en 1747, à décorer les appartements du Dauphin et de la Dauphine à Versailles. Il obtint, le 24 janvier 1749, le brevet de  » peintre dessinateur au garde-meuble de la Couronne  » qui le conduisit à côtoyer les artistes majeurs de son temps. Comme Christophe Huet, il se fit une spécialité des singeries et orna nombre d’appartements de ses compositions satiriques. Il fut également un des acteurs du développement de l’exotisme dans les riches intérieurs français au XVIIIe siècle avec ses nombreuses chinoiseries agrémentées de figures inventées par Watteau quelques dizaines d’années auparavant. Parallèlement à sa carrière de peintre décorateur, l’artiste mena une activité d’ornemaniste. Nombre de ses modèles furent gravés et repris dans le domaine des arts décoratifs. Ainsi, les faïences de Moulins ou encore les soieries de Lyon arborent des décors issus de ses recueils de gravures. Son fils, Augustin-Laurent, est né à Carpentras en 1729. Il s’installa tout d’abord à Avignon avant de gagner Paris à la mort de son père, en 1769. En quelques années, son atelier devint prospère et les commandes affluèrent. Peintre, il était également un habile copiste, doreur et restaurateur. Il a d’ailleurs achevé et restauré certains tableaux d’Alexis. Cette thèse se propose, tout d’abord, de dresser une biographie précise des deux artistes. Elle permettra ensuite de déterminer l’implication de ces derniers dans le développement et le déclin de l’art rocaille au XVIIIe siècle. Enfin, un catalogue raisonné référencera l’intégralité de leurs œuvres connues.

► Claudia Gyss (Université de Strasbourg)

Titre de la thèse : « De l’égyptophilie à l’égyptologie : une Égypte repensée à travers les arts graphiques dans la France des Lumières »

Directeur : Guédron, Martial
Unité de recherche : ARCHE
Adresse email : claudiagyss@hotmail.fr

Présentation de la thèse : D’un 17e siècle quasi exclusivement égyptophile, la tendance va progressivement glisser vers l’égyptomanie avec les Lumières en France. Ce phénomène n’est aucunement marginal : il évolue au cours du temps en fonction du goût des époques, ce qui rend ses manifestations multiples et complexes. Deux médiums ont retenu notre attention : la gravure et le dessin. Au 18e siècle, l’égyptomanie se veut bipolaire, elle se dote d’un visage nouveau, oscillant entre fantaisie et archéologie. Ces deux tendances coexistent voire s’interpénètrent. Plusieurs facteurs sont liés à ce regain d’intérêt pour l’Égypte : le voyage d’Italie et la découverte de vestiges archéologiques, la remise au goût du jour de la notion de sublime liée à celle de poétique des ruines, le développement des voyages en Égypte. Sans doute l’essor de la franc-maçonnerie n’est-il pas non plus étranger à cet attrait. Mais la particularité française réside sans conteste dans les deux événements majeurs que sont la Révolution française et l’expédition d’Égypte. Avec la Révolution, le motif égyptien est récupéré et détourné et sert à la propagande. Avec l’expédition d’Égypte, l’égyptomanie prend un autre tournant, puisqu’elle est progressivement remplacée par l’orientalisme. Il en découlera alors la science de l’égyptologie.

► Rozier Hadrien (Université de Tours)

Titre de la thèse : « Inventaire topographique et monumental de la ville de Nogent-le-Rotrou (28) du XIIIe siècle aux prémices de la révolution industrielle »

Directeur : Salamagne Alain
Unité de recherche : C.E.S.R
Adresse email :hadrien.rozier@etu.univ-tours.fr

Présentation de la thèse : Les enjeux d’une telle opération sont multiples : comprendre l’évolution de l’agglomération dans sa globalité au travers des  faits l’ayant marquée : développement de la seigneurie au sein du comté du Perche puis sous la couronne de France, la guerre de cent ans ainsi que l’essor économique et démographique la précédant et enfin le développement de l’industrie textile à partir du XVIIe siècle. Saisir les relations entre les pôles fédérateurs de population qui structurent l’agglomération et l’habitat qui en occupe les interstices ; principalement les interactions entre les édifices religieux, le château, les infrastructures économiques et la ville. Dans quelle mesure est-il possible de caractériser la fonction des espaces (militaires, religieux, commerciaux) ? Est-il possible de développer une typologie pour l’habitat rencontré (artisanat, hôtel particulier etc.) ? La question d’évolution et de la permanence des formes observées sera également abordée afin de déterminer dans quelle mesure la ville la renaissante puis moderne s’appuie sur le noyau médiéval de l’agglomération. Le travail de recherche consistera alors en une étude des sources anciennes associée à de solides observations des sources en élévations. Les moyens mis en œuvre seront relatifs à la fois à l’histoire de l’art, à l’archéologie du bâti et aux méthodes de l’inventaire.

► Juliette Hernu-Bélaud (Université de Nantes)

Titre de la thèse : « Pierre Bullet (1638-1716). Architecture et normalisation à l’époque classique »

Directeur : Gady, Alexandre
Unité de recherche : EA 1163, Centre de recherches en histoire internationale et atlantique
Adresse email : juliette.hernu@gmail.com

Présentation de la thèse : La figure de Pierre Bullet (1639-1716), longtemps dissimulée derrière celle de Jules Hardouin-Mansart, occupe une place importante dans l’architecture française de la fin du XVIIe siècle. L’étude de ses écrits, du vaste ensemble de dessins conservés au Musée national de Stockholm, et de ses réalisations, doit permettre de le resituer à sa juste place. Les rapports de l’architecte à ses contemporains (François Blondel, Jules Hardouin-Mansart, et différents membres de l’Académie royale d’architecture) devront mettre en évidence les influences et la singularité de Bullet. L’un des principaux objectifs sera ainsi de définir précisément son rôle dans la définition et la normalisation du métier d’architecte à la fin du XVIIe siècle. Il s’agira également d’observer les modalités de transmission et de transformation des savoirs entre cette génération et la suivante, à travers l’étude des liens entre Bullet et son fils, Jean-Baptiste Bullet de Chamblain. Enfin, l’importance accordée par l’architecte aux problèmes très pratiques que sont le toisé, l’expertise ou les devis, sera étudiée en regard de ses orientations stylistiques.

► Valentina Hristova (Université Pierre Mendès France – Grenoble 2)

Titre de la thèse : « Dépositions, Lamentations et Mises au tombeau dans la peinture de la Renaissance en Italie centrale. De sandro Botticelli à Francesco Salviati »

Directeur : Gallo, Daniela
Unité de recherche : LARHRA (UMR 5190)
Adresse email : valqhristova@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Cette recherche de doctorat vise à combler une grande lacune historiographique, relevée à juste titre dans les années 1994. En effet, si l’iconographie profane de la Renaissance, et de la Renaissance italienne en particulier, a continué à retenir l’attention des historiens de l’art, l’iconographie religieuse de cette même période compte moins d’adeptes. Pourtant, ces vingt dernières années, la peinture de la fin du Quattrocento n’a pas cessé de faire l’objet d’expositions et de nouvelles monographies. De même, comme nous le prouvent quelques travaux fondamentaux réalisés à partir des années 1990, la peinture en Italie centrale a également bénéficié d’un regain d’intérêt auprès des chercheurs. C’est en nous fondant sur ces nouveaux acquis et en prenant en compte la nécessité de poursuivre des investigations dans cette même voie que nous nous proposons d’étudier les « Dépositions, Lamentations et Mises au tombeau dans la peinture de la Renaissance en Italie centrale ». Le choix du cadre géographique repose essentiellement sur des critères historiques et stylistiques : l’Italie centrale fut non seulement la cible principale des troubles religieux  de la Réforme catholique, mais aussi le terrain le plus propice au développement d’un style nouveau, désigné sous le terme de maniera. Allant des extraordinaires inventions de Botticelli dans la Florence savonarolienne aux Lamentations réalisées par Cecchino Salviati dans la Rome du milieu du XVIe siècle, en plein Concile de Trente, l’arc chronologique auquel nos recherches s’attellent n’est pas moins significatif. Ainsi, sans négliger l’apport de l’analyse attentive de ces iconographies singulières dans le domaine de l’histoire des formes et des styles, ce travail nouveau contribuera à une meilleure connaissance de la vie artistique et spirituelle de l’Italie à la veille de la Contre-Réforme.

►Véronique Jandon-Gabard (UNAM)

Titre de la thèse : « Le mobilier en bois des « Isles » un savoir vivre atlantique. Le mobilier de port de Séville à Bristol du XVIe au XIXe siècle. »

Directeur : Hélène Rousteau-Chambon
Unité de recherche : ED SCE (Sociétés, cultures, échanges) école doctorale 496. Laboratoire archéologie et histoire de l’art.
Adresse email :   veronique.jandon@etu.univ-nantes.fr (ou famillegabard@orange.fr)

Présentation de la thèse : Traditionnellement nommé « meuble de port » le meuble en « bois des Isles » a la particularité d’être réalisé en bois massif dans les ports de la côte atlantique. Son développement est indissociable du commerce maritime vers les Amériques et de la poussée d’une nouvelle bourgeoisie européenne entre le XVIe et le XIXe siècle, qui cherche à se démarquer du pouvoir central.

En tant qu’ornement il pose le problème de sa reconnaissance en tant que « style » par les métropoles et les artisans. Deux notions se mêlent : l’idée de création au service ou génératrice d’une production spécifique et l’établissement de codes reconnus par tous. Il devient donc outil d’affirmation sociale et de légitimation. A la base de réalisation modeste et sobre, il prend un caractère raffiné au cours du XVIIe pour accéder à une dimension plus luxueuse voir ostentatoire au XVIIIe. Les codes de la création peuvent être alors hérités du mobilier national ou d’autres sources qui nous inciteraient à prendre en compte la notion de circulation de cet objet et de ses artisans. Nous observerons la manière dont il tisse « entre créateur et observateur des réseaux interconnectés de significations culturelles et de relation de pouvoir » comme cadre commun de référence pour interpréter les expériences de la bourgeoisie portuaire et son appartenance à un programme architectural plus global.

► Frédéric Jiméno (Université : Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Titre de la thèse : « La Peinture espagnole et la diffusion des modèles français aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les enjeux de la copie »

Directeur : Rabreau, Daniel
Unité de recherche : HICSA EA 4100
Co-tutelle : Université, directeur et unité de recherche :
Adresse email : frdjimeno@gmail.com

Résumé de la thèse soutenue le 25 novembre 2005 : L’objet de cette étude est de mesurer la culture visuelle des artistes espagnols face à la peinture française par le biais de la gravure et de la copie. Avant tout, on devait préciser le contexte et notamment celui du statut de la copie en Espagne ou le rôle des académies et des écoles de dessin dans la diffusion de modèles français. Par là même, il ne fallait pas négliger les nombreux artistes français qui résidèrent dans la péninsule ibérique ou bien le commerce d’œuvres d’art et notamment de peintures ; ils purent jouer un rôle fondamental dans cette connaissance. On doit enfin rappeler que les modèles français étaient connus des Espagnols avant le règne de Philippe V. La commercialisation de gravures françaises commença et se structura au XVIe siècle. Les documents conservés témoignent d’une importation massive et variée de gravures dans toute l’Espagne. Il permit à Gérard Audran, Edelinck ou Pierre Drevet d’être considérés comme les plus grands praticiens de l’histoire de cette technique. Les Français gravèrent aussi de nombreux modèles espagnols. Au XVIIIe siècle, les séjours de graveurs espagnols à Paris et la constitution d’importantes collections de gravures favorisèrent cette diffusion. Les copies inventoriées (plus de 400) confirment ces données. Les plus anciennes datent des années 1630 et les artistes du Grand Siècle furent copiés de leur vivant, surtout Vouet, Le Brun, Poussin et Vignon. Si les modèles du XVIIIe siècle sont plus rares, ils représentent tout de même un quart de l’ensemble, notons la présence de Carle Vanloo ou de Boucher. Ces copies, par les supports utilisés (huiles sur toile, fresques, dessins, gravures, faïences), leur qualité parfois remarquable, leurs destinataires, quelquefois prestigieux, nous permettent d’affirmer que les modèles français furent multiples et bien diffusés en Espagne. Nous avons pu ainsi préciser la chronologie des faits, l’identité des intervenants, expliciter et enrichir ce contexte négligé.

► Fanny Kieffer (Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance/Université François Rabelais, Tours)

Titre de la thèse : « Ferdinando I de Médicis (1587-1609) et les Offices. Structure et fonctionnement de la Galleria dei lavori »

Directeur : Brock, Maurice
Unité de recherche : UMR 6576
Adresse email : fannykieffer@hotmail.com

Présentation de la thèse : Les Offices, monument emblématique de la Renaissance florentine, restent, malgré leur célébrité, encore curieusement méconnus. Considérés comme l’ancêtre des musées européens, ils sont construits par Giorgio Vasari pour accueillir les magistratures de Cosimo I, puis partiellement transformés en galerie par Francesco I. Si la présence d’ateliers d’artistes y est attestée dès 1586, on sait peu de choses sur leur nature et rien sur leur organisation ou leur raison d’être. Fondée sur le dépouillement systématique des archives florentines, notre thèse se propose de retracer l’histoire des ateliers des Offices sous le règne de Ferdinando I (1587-1609). L’étude combinée des documents, des plans inédits et des œuvres conservées nous a permis de reconstituer la structure et le fonctionnement des Offices. Grâce à ces sources, nous avons défini et expliqué l’emplacement des ateliers d’artistes et de savants dans le bâtiment, qui était auparavant inconnu : nous avons ainsi pu déterminer plusieurs pôles d’activités, répartis dans tout le bâtiment. En effet, comme dans la ville, les ateliers sont placés, selon leur discipline, dans des quartiers bien distincts. L’identité de ces artistes et savants, ainsi que leurs conditions de travail, ont été établis à l’aide d’une documentation administrative complexe. Nous avons également examiné leur production : objets d’art, remèdes pharmacologiques et instruments scientifiques se caractérisent tous par leur innovation technique. Cette production est en grande partie employée à servir les intérêts politiques du grand-duc, puisqu’elle est envoyée à travers toute l’Europe comme cadeaux attestant du prestige médicéen. Le succès de cette politique provoque d’ailleurs une certaine émulation auprès des cours européennes. En examinant les cas de Pesaro, de Prague et de Paris, nous montrons que les princes européens cherchent à importer le modèle des Offices, en l’adaptant à leurs propres intérêts.

► Elodie Kong (Université Charles de Gaulle Lille 3)

Titre de la thèse :
 « Les financiers et l’Art en France au XVIIIe siècle »

Directeur :
 Michel, Patrick
Unité de recherche :
 UMR 8529
Adresse email :
 elodie_kong@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Notre étude vise à interroger le goût artistique des financiers du XVIIIe siècle, à travers l’analyse de leurs comportements face aux différents acteurs du monde de l’art. Qu’ils soient financiers collectionneurs, financiers amateurs, financiers artistes, ou encore financiers mécènes, ces manieurs d’argent, parfois jalousés, parfois adulés pour leur fortune, évoluent dans une sphère complexe, où rivalité et excentricité mondaine se mêlent aux codes de bienséance et de magnificence de la société nobiliaire. Sévèrement critiqués au XVIIIe siècle, les financiers du siècle des Lumières sont pleinement réhabilités dans la société, grâce, peut-être, à leur conformisme avec les us et coutumes de leurs contemporains. Cherchant à égaler leurs semblables dans le paraître, nous pouvons nous interroger sur la manière dont les financiers, qu’ils soient fermiers généraux, receveurs des finances ou encore trésoriers, collectionnent leurs œuvres. Ainsi, existe-t-il une manière « financière » de collectionner ?

►Pauline Lafille (Ecole Pratique des Hautes Etudes)        

Titre de la thèse : « Enjeux de la représentation de la bataille en Italie au XVIe  siècle : de la peinture d’histoire à la naissance d’un genre. »
Directeur : Hochmann Michel
Unité de recherche: EA 4116, SAPRAT, Savoirs et pratiques du Moyen Age à nos jours.
Adresse email : pauline.lafille@gmail.com
Présentation de la thèse :  Mes recherches de doctorat portent sur les enjeux entourant la représentation de la bataille dans l’art du XVIe siècle en Italie. Dans les deux premières décennies du siècle, les œuvres, certaines restées au stade de projet, de Léonard de Vinci, de Michel-Ange et de Raphäel, donnent une nouvelle ampleur à ce thème et s’érigent en modèles, alors que ce type de représentation était auparavant caractérisé par une grande disparité. Après avoir étudié dans mon mémoire de Master 2 la spécificité de la bataille vénitienne au Cinquecento, il m’a semblé utile de mener une étude comparée de la peinture de bataille dans les grands centres artistiques de la péninsule, Florence, Rome et Venise, en mettant en lumière l’imbrication, voire la concurrence, entre les ambitions politiques et artistiques dans le processus de création de ces images. L’analyse politique et culturelle de ces œuvres se doit d’être associée à une réflexion sur le traitement esthétique et intellectuel du sujet. Il s’agira en outre de comprendre en quoi  les formes des régimes politiques, l’organisation militaire propre à chaque Etat, leurs cultures de la guerre, mais aussi l’historiographie locale contemporaine ont pu orienter le travail des peintres et influer sur les valeurs diverses que leurs œuvres transmettent. Enfin, il conviendra d’explorer l’apparition à la fin du siècle du genre guerrier pittoresque et ses rapports avec la bataille historique.

► Dorothée Lanno (Université de Strasbourg)

Titre de la thèse : « Les scènes de l’intimité domestique dans les arts figurés en France (1780-1815) »

Directeur : Guédron, Martial
Unité de recherche : EA 3400
Adresse email : lanno@unistra.fr

Présentation de la thèse : À la fin de l’Ancien Régime et durant la période qui comprend la Révolution et le Premier Empire, on observe dans les arts figurés un grand nombre d’œuvres réalisées autour de la représentation de la vie privée, qui furent exposées au Salon. Cette manière de dévoiler son intimité au grand public pose plusieurs interrogations. En effet, nous pouvons nous demander pourquoi les modèles de ces tableaux décident de se faire représenter dans leur intimité et de dévoiler ce qu’on ne montre d’ordinaire qu’à un cercle réduit de personnes. Que nous révèle cette ostentation du quotidien sur les habitudes de la société française de cette période historique troublée ? Nous devons nous demander comment étaient perçues ces œuvres par la critique, et par le biais de celle-ci, nous pouvons essayer de savoir si l’intimité avait la même valeur qu’aujourd’hui et qu’elles en étaient les limites. Notre projet s’intéressera donc aux œuvres françaises et différenciera l’intimité de la vie privée. La France, du fait de la spécificité historique de la Révolution a subi des modifications au sein de sa société qui lui sont propres. Prendre en compte les années qui précèdent la Révolution nous permettra de savoir si ces mutations s’esquissent déjà avant les évènements révolutionnaires, ou si l’année 1789 marque véritablement un point de rupture. Enfin, nous avons choisi de traiter de l’intimité et non de la vie privée car si l’intimité se situe au cœur de la vie privée, elle intègre un caractère profond, personnel, et confidentiel. Nous nous appuierons sur les études existantes et nous sélectionnerons des portraits et des scènes de genre, réalisés sur des supports variés, en les confrontant à la critique de l’époque. Cela nous permettra de mieux saisir la perception d’une œuvre mais aussi de mieux délimiter ce qu’englobe l’intimité à la période qui nous intéresse.

► Sarah Lebasch (Université Lille 3)

Titre de la thèse : « La Consommation vestimentaire de la maison ducale de Lorraine sous Henri II (1608-1624). »

Directeur : Denys Catherine ; Paresys Isabelle

Unité de recherche UMR 8529 – Laboratoire IRHIS
Adresse email : sarah.lebasch@gmail.com

 

Présentation de la thèse  : Ce travail prend pour objet la consommation aristocratique mais en se consacrant plus particulièrement à la maison ducale de Lorraine sous Henri II (1608-1624) et à ses apparences vestimentaires. Le cas de la maison d’Henri II permet de dresser un panorama des habitudes vestimentaires d’une grande famille au début du XVIIe siècle pour tenir son rang dans la société de cour, laissant ainsi apercevoir les pratiques sociales de consommation. Au-delà de la simple description, ce travail révèle la façon dont les objets participent à l’identité de l’élite courtisane à la Renaissance.

Notre travail s’articulera selon trois axes. Consommation aristocratique rime avec obligation de paraître, il est donc nécessaire d’analyser tout d’abord ce qui définit les apparences vestimentaires ducales, c’est-à-dire les façons dont cette famille modèle son apparence corporelle conforme à leur rang social et leur goût. La consommation du duc et de sa Maison (achats, dépenses, périodicité, coût des matériaux…) nous renseigneront sur leurs habitudes vestimentaires, nous permettant, pour finir, de nous intéresser à l’approvisionnement vestimentaire (marchands, métiers du vêtement, provenance des matériaux). S’intéresser aux habitudes vestimentaires de cette maison, nous permettrait de savoir si des générations de marchands les fournissent ainsi que de poser la question de l’émergence d’éventuelles influences et d’échanges entre les cours, sur un territoire à la croisée des civilisations et des influences. L’origine des tissus, des matières premières est essentielle pour notre étude, reflétant ainsi les échanges entre les pays et les foyers importants.

►Gwladys Le Cuff (Université Paris IV Sorbonne / Université de Picardie Jules Verne)

Titre de la thèse :  « Aperietur in tempore. La figuration à l’épreuve de la prophétie et la réception de l’Apocalypsis Nova dans les œuvres destinées aux franciscains amadéites (vers 1450 – 1568) »
Directeur : Mérot, Alain
Unité de Recherche : Centre André Chastel, UMR 8150
Co-direction : Sénéchal, Philippe (Université de Picardie Jules Verne, Laboratoire TRAME)
Adresse e-mail : gwladys.lecuff@gmail.com

Présentation de la thèse : Si la dimension prophétique au travail dans la peinture italienne de la fin du Quattrocento est volontiers abordée depuis le prisme des rapports entre les écrits et prédications de Savonarole et les œuvres de Fra Bartolomeo, Sandro Botticelli ou Luca Signorelli, le cas de la congrégation des franciscains amadéites (1472-1568) ouvre ici ce champ problématique à un corpus d’œuvres distinctes – lombardes, romaines, ligures ou espagnoles – en partie liées à la fortune d’un même texte : l’Apocalypsis Nova, révélé par l’ange Gabriel au bienheureux Amadeo Menez da Silva. Comme l’annonçait le titulus légendaire « Aperietur in tempore  », son manuscrit se devait d’être ouvert et lu en temps voulu par le futur pape angélique ; assez largement copié et diffusé, instrument prophétique saisi dans les intrigues de prélats s’identifiant au pastor angelicus attendu pour réformer l’Église, ce texte très hétérogène comprend des révélations sur la Vie de la Vierge, des développements scottistes sur les anges et des sermons du Christ et de Jean-Baptiste. Des fresques milanaises de Bernardino Luini, Marco d’Oggiono et Gaudenzio Ferrari à la chapelle Borgherini de Sebastiano del Piombo à San Pietro in Montorio, en passant par les singuliers retables du peintre espagnol Pedro Fernández da Murcia (le Pseudo-Bramantino) et par le matériel visuel issu des manuscrits de l’Apocalypsis Nova, il s’agira d’interroger les effets de la plasticité trouble de ces révélations prophétiques sur les possibilités tantôt visionnaires ou hermétiques des images et les pratiques liminales (recours aux diagrammes, aux signes médiateurs et aux inscriptions) témoignant d’un irreprésentable lié à l’attente.

►Amélie Le Marinel (Université Rennes 2)

Titre de la thèse : « Les représentations allégoriques de la Paix en France au XVIe siècle »                                                                             Directeur: Glorieux, Guillaume                                                                                                                                                                                                             Unité de recherche : Ecole doctorale Arts, Lettres et Langues                                                                                                                                      Adresse email : amlemarinel@gmail.com

Présentation de la thèse : La question de la Paix est omniprésente au XVIe siècle, tant dans l’esprit des Français, que dans les œuvres produites tout au long de cette période. En effet, le pays sera profondément marqué par ce conflit permanent où s’entredéchirent protestants et catholiques nommé « guerres de religion ». Mais en même temps c’est aussi une période charnière pour les Arts sous l’impulsion des dirigeants du royaume, notamment François Ier, Catherine de Médicis ou Henri IV.Ce contexte politique particulier, tant sur les plans intérieur qu’extérieur, font que tout au long du XVIe siècle apparaît dans les œuvres produites l’allégorie de la Paix. Gravures, sculptures, peintures mais aussi mobilier et divers objets comme les poires à poudre par exemple arborent sous des formes différentes cette représentation symbolique.Comment et pourquoi cette figure de la Paix est-elle représentée ? Quel(s) message(s) le commanditaire et/ou l’artiste a-t-il voulu faire passer ? Existe-t-il une codification particulière ? Quelle peut être l’évolution de la représentation de la Paix ? Et quelle est la situation à l’étranger ? Ces questions permettent de mener une étude complète sur cette figure allégorique si répandue d’une part et de mesurer d’autre part entre autres l’impact politique que peut subir les arts à cette époque en France.

► Constance Leroux (Université Rennes 2 Haute-Bretagne)

Titre de la thèse : « Catalogue raisonné de l’œuvre d’Etienne Aubry (1745-1781) »

Directeur : Glorieux, Guillaume
Unité de recherche : Histoire et Critique des arts.
Adresse email : constance.leroux@gmail.com

Présentation de la thèse : Etienne Aubry est né en 1745 et mort en 1781. Malgré le peu d’informations que nous avons sur ce peintre il est facile d’admettre qu’il s’agit d’un artiste relativement important pour le XVIIIe siècle. En effet le peintre, qui fait partie des suiveurs de Greuze, rassemble dans son œuvre plusieurs points essentiels à la compréhension de la société de son époque : le mode de vie, la mode vestimentaire, et les valeurs morales. Sa carrière se déroule à un moment clef de l’histoire de l’art. En effet, elle se situe au moment du basculement du goût de l’art rocaille au goût à la grecque. Il existe cependant une autre alternative esthétique à cette période, à savoir le goût pour les scènes de genre et les pastiches nordiques que les curieux s’arrachaient. Afin de subvenir à leurs besoins et d’être reconnus, certains peintres se lancèrent dans cette nouvelle mode esthétique, à l’image d’Etienne Aubry. Aucun travail général n’a semble-t-il était fait à ce jour sur notre peintre. C’est pourquoi il paraît important pour la recherche et la compréhension de l’art du XVIIIe siècle de rédiger le catalogue raisonné de son œuvre. Un travail d’attribution sera à faire puisque ses tableaux sont susceptibles de se cacher sous d’autres noms. Ainsi, à travers ce sujet de recherche nous espérons faire redécouvrir et apprécier à sa juste valeur l’art simple et raffiné d’Etienne Aubry, à la fois intime et naturel.

► Matthieu Lett (Ecole du Louvre)

Titre de la thèse : « René-Antoine Houasse (ca. 1645-1710) et la peinture d’histoire en France autour de 1700 »

Directeur : Olivier Bonfait
Unité de recherche : Pres Hesam
Adresse email : lett.matthieu@gmail.com

Présentation de la thèse : Issu d’une modeste famille de cordonnier de la rue Saint-Paul, René-Antoine Houasse entre dans l’atelier de Nicolas de Plattemontagne en 1662 et rencontre Charles Le Brun sur les chantiers royaux six ans plus tard. En 1672, il épouse une cousine du premier peintre dont il devient l’un des plus proches collaborateurs avec François Verdier. Académicien en 1673, il grimpe rapidement dans la hiérarchie en devenant successivement adjoint à professeur (1675), professeur (1680), trésorier (1692) puis directeur de l’Académie de France à Rome (1699-1704). Dans les années 1670 et 1680, il travaille sous la direction de Le Brun aux Gobelins et sur tous les principaux grands chantiers royaux, notamment à Versailles. Après la disgrâce vers 1685 puis la mort du premier peintre en 1690, il continue à obtenir des commandes importantes, en particulier pour Trianon où il peint un important ensemble de toiles mythologiques de 1688 à 1706. Cette étude sur René-Antoine Houasse, relevant de la microhistoire, présente le cas d’un peintre médian permettant d’aborder de nombreux problèmes liés à la production artistique sous le règne de Louis XIV. Son parcours exemplaire porte à s’interroger sur le fonctionnement des réseaux sociaux ainsi que le rôle de Le Brun et du système académique dans l’exercice du métier de peintre à Paris dans la seconde moitié du XVIIe siècle. La participation de Houasse à de nombreux grands chantiers et son activité de cartonnier aux Gobelins mènent à une réflexion globale sur la génétique de l’œuvre d’art collective à l’époque moderne et sur la dialectique entre l’inventio et le faire et permet également d’apporter un éclairage nouveau sur Le Brun lui-même. Enfin, l’importante production de Houasse dans les années 1690 et 1700 doit être mise dans la perspective des nouvelles orientations de la peinture française contemporaine à travers la génération de peintres actifs à Trianon et qui ont jusqu’à présent encore peu intéressé les chercheurs.

► Tania Lévy (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Les peintres de Lyon autour de 1500 »

Directeur : Joubert Fabienne
Unité de recherche : Centre Chastel – UMR 8150
Adresse email : tania.levy@voila.fr

Présentation de la thèse : L’histoire de Lyon à la fin du XVe siècle est bien connue : l’octroi d’une quatrième foire par Louis XI au début de son règne puis l’installation de l’imprimerie dans la cité (1473) font de la ville un centre majeur sur les plans économique et culturel, malgré l’absence d’université et de parlement. Mais aucune étude globale n’a été consacrée à Lyon pour la fin du XVe siècle et le premier tiers du XVIe siècle, étude qui ferait le portrait artistique de la ville, dans toutes ses modalités. Ma recherche tend donc à reconstituer ce portrait, en se fondant principalement sur les documents d’archives, fort nombreux, conservés aux archives municipales et départementales. Le premier versant des recherches concerne les commanditaires présents dans la ville : il s’agit du Consulat, de la cour royale (qui séjourne régulièrement à Lyon), de l’Eglise (dont l’archevêque le plus célèbre fut Charles II de Bourbon) et des particuliers. L’autre partie du projet s’intéresse bien sûr aux artistes. Les peintres et peintres-verriers travaillant à Lyon entre 1461 et 1530, quoique connus par des listes de noms publiées au XIXe siècle par N. Rondot – première image de l’importante communauté artistique – demeurent une communauté sociale et artistique méconnue. La compréhension du milieu artistique lyonnais constitue donc le cœur de l’étude (les interactions entre artistes, leurs liens, leur environnement), grâce aux archives et aux œuvres.

► Léonore Losserand (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Les chantiers d’églises paroisiales à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles »

Directeur : Mignot, Claude
Unité de recherche : UMR Centre André Chastel
Adresse email : leonore.losserand@gmail.com

Présentation de la thèse : Depuis déjà plusieurs années l’histoire de l’architecture s’intéresse de près à la question du chantier, ouvrant ainsi de nombreuses voies pour la recherche. Nous avons choisi d’étudier le cas des églises de paroisse encore mal étudié pour la période moderne. Nous nous limiterons aux cas parisiens afin de nous concentrer dans une ère géographique limitée avec un corpus formé initialement de cinq églises. Leurs chantiers commencent presque simultanément (entre 1630 et 1656) et vont se prolonger souvent jusqu’au XVIIIe siècle : Saint-Jacques-du-Haut-Pas, Saint-Sulpice, Saint-Roch, Saint-Nicolas-du-Chardonnet et enfin Saint-Louis-en-l’Ile. L’étude d’un chantier fait rentrer en jeux plusieurs domaines et disciplines à la fois. Il y a tout d’abord l’étude du mode de financement : sa provenance et sa destination. Puis la place et les fonctions des différents acteurs de ces chantiers : du conseil de fabrique de la paroisse qui commande les travaux aux ouvriers qui exécutent, en passant par l’architecte ou encore le fournisseur de matériaux. Nous tenterons de déterminer la part de l’investissement humain et financier pour quel résultat. L’aspect technique même du chantier sera étudié grâce à l’étude du bâti lui-même ainsi que des recherches faites dans le domaine des outillages, matériaux de construction, carrières. En comparant ces cinq cas principaux entre eux et avec les autres chantiers paroissiaux parisiens nous tenterons d’en faire ressortir les similitudes mais aussi les divergences. Notre étude voudrait apporter une compréhension meilleure et plus complète du processus des chantiers d’églises paroissiales à l’époque moderne et renouveler la vision de chacune de ces églises dans le paysage architectural de leur époque.

► Léonie Marquaille (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Titre de la thèse : « La peinture religieuse dans les milieux catholiques hollandais au XVIIe siècle »

Directeur : Cojannot-Leblanc, Marianne
Unité de recherche : EA 4414
Co-tutelle : Université de Genève, Jan Blanc, faculté des lettres
Adresse email : leonie.marquaille@gmail.com

Présentation de la thèse : Cette étude sera consacrée à la peinture religieuse dans les milieux catholiques hollandais au XVIIe siècle. A partir d’œuvres peu connues, souvent liées aux modèles flamands, il s’agira de montrer comment la dévotion catholique, les exigences des commanditaires et l’environnement hollandais participent à une réinvention, une réinterprétation des grandes sources religieuses. L’un des apports positifs de ce sujet sera d’établir un corpus des œuvres, autour d’une pratique insuffisamment étudiée dans la bibliographie consacrée à l’art du Siècle d’or et d’y associer un important corpus de sources textuelles, qui me permettront d’étayer mes analyses des œuvres.

► Livia Meneghetti (Université Toulouse le Mirail)

Titre de la thèse : « Construction de l’Egyptologie à Toulouse » (titre provisoire)

Directeur : Bonnet, Corinne
Unité de recherche : ERASME
Co-tutelle : Laurent Bricault
Adresse email : meneghetti.livia@free.fr

Présentation de la thèse : Mon projet de thèse s’inscrit dans l’étude de la réception de l’Antiquité aux période modernes et contemporaines. L’analyse de la construction d’une science, ici l’égyptologie,  vient alimenter une étude sur l’imaginaire de l’antiquité déjà abordée en histoire de l’art, avec les ouvrages portant sur l’égyptomanie. Mêlant anthropologie des sciences et histoire, cette recherche vise à montrer comment des réseaux forment et nourrissent un savoir, comment ce dernier circule à travers ces réseaux et comment cet ensemble construit une image sans cesse remaniée de l’Antiquité.

► Alexandra Michaud (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Louis Claude Vassé (1717-1772) »

Directeur : Mérot, Alain
Unité de recherche : UMR 8150 (Centre André Chastel)
Adresse email : alexandra_alice@hotmail.fr

Résumé de la thèse : Issu d’une dynastie d’artistes, Louis Claude Vassé (1717-1772) est l’un des grands sculpteurs encore méconnu du règne de Louis XV. Élève de son père, Antoine François, puis d’Edme Bouchardon, Vassé remporte le premier prix de sculpture en 1739, avant de gagner à partir de 1740 pour cinq ans l’Académie de France à Rome. En 1751, il est agréé à l’Académie de peinture et de sculpture, où il devient professeur en 1761. Habile praticien marqué par la grande tradition de la sculpture française, il a su tout au long de sa carrière s’adapter aux exigences de son siècle, et se tourner vers un art sévère, caractéristique du retour à l’antique. Cette disposition, et la protection du comte de Caylus, lui ont permis de faire une brillante carrière aussi bien au service du roi qu’auprès de particuliers. Parallèlement à sa carrière de sculpteur, Vassé s’est illustré comme un artiste polyvalent, notamment dans l’art du bronze en fondant d’après ses propres modèles ou ceux d’autres artistes, et dans le domaine des arts graphiques. Dès son vivant, Vassé a pu se distinguer par son coup de crayon, en décrochant le poste de dessinateur de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Également graveur, son goût pour les arts graphiques l’a incité à constituer une collection d’estampes, à l’image des amateurs de son temps. Cette thèse, première grande monographie sur l’artiste, se propose d’explorer les différentes facettes de cette personnalité artistique : de la sculpture au dessin et à la gravure, en passant par les collections d’arts graphiques. En outre, elle cherche à définir le rôle et la place du sculpteur dans le mouvement du retour à l’antique et l’histoire du goût.

► Jeff Moronvalle (Université de Picardie Jules Verne, Amiens)

Titre de la thèse : « La bibliothèque des modes ottomanes. Connaître et représenter les sociétés orientales en France de la Renaissance au siècle des Lumières (Une approche multiculturelle de l’Orientalisme à l’époque moderne) »

Directeur : Sénéchal, Philippe
Unité de recherche : Faculté des Arts
Adresse email : jeff.moronvalle@club-internet.fr

Présentation de la thèse : À l’époque moderne, les livres consacrés au Levant sont deux fois plus nombreux que ceux décrivant l’Amérique. Bien souvent, les images gravées donnent aux lecteurs occidentaux des images saisissantes des habitants de l’Empire ottoman. Jusqu’à présent, si des recherches ponctuelles ont été menées sur tel ou tel album, aucun travail d’envergure n’a été consacré à cette question. Mon objectif est donc de procéder à un réexamen complet des recueils d’images produits en France de la Renaissance au XVIIIe siècle et représentant la société ottomane, pour déterminer les spécificités du regard français alors porté sur l’Orient à la faveur de l’Orientalisme naissant. Un premier travail sera de reconsidérer la genèse des différents ouvrages recensés pour éclairer les conditions matérielles relatives à la réalisation des gravures qu’ils contiennent. Dans un second temps, il conviendra d’analyser le regard porté sur l’Orient par l’intermédiaire de l’image en décryptant les codes culturels, voire idéologiques, qui régissent les représentations des sociétés orientales. Les dimensions esthétique et scientifique de ces images seront conjointement appréhendées. Un autre aspect de mon travail sera d’analyser les interactions entre les recueils de miniatures produits par les Ottomans eux-mêmes et les ouvrages occidentaux, en vue de révéler un aspect méconnu des échanges culturels féconds établis dès la Renaissance entre la France et l’Empire ottoman, mais aussi de dépasser les lectures habituelles relatives aux « représentations de l’altérité » en proposant une analyse dynamique des situations d’interculturalité induites par ces deux types d’œuvres. Une telle approche est la seule démarche susceptible d’aboutir à une approche sensible et renouvelée des conditions matérielles et intellectuelles de la constitution des savoirs, des représentations et des identités occidentales et orientales à l’époque moderne.

► Anastasia Painesi (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Du récit à la représentation : la transposition des sujets de la littérature grecque antique dans l’art greco-romain et la peinture occidentale (XVe-XIXe siècles). Le cas de la punition divine »

Directeur : Farnoux, Alexandre
Unité de recherche : Ecole Doctorale VI (ED 0124)-UMR 8167: Orient et Méditerranée (Laboratoire: Antiquité classique et tardive)
Adresse email : anastasiapainesi@hotmail.com

Résumé de la thèse soutenue le 10 décembre 2011 : La punition divine est un phénomène récurrent dans la mythologie grecque. L’hybris, commise par des individus vaniteux et orgueilleux aspirant à se comparer aux dieux ou même à se succéder à eux à la domination du Cosmos, provoque une série de châtiments atroces, imposés par les Olympiens à des hommes et à des femmes, à des humains et à des êtres mythiques, à des héros, à des rois et même à d’autres dieux sans discrimination. L’étude actuelle examine l’iconographie de divers types de châtiment divin dans l’art gréco-romain et la peinture occidentale (XVe-XIXe siècles). Elle analyse l’interaction entre les œuvres d’art et les sources littéraires antiques, médiévales et modernes, ainsi que les points communs remarqués entre les thèmes antiques du châtiment divin et certains épisodes bibliques ou chevaleresques. Elle se focalise enfin sur l’influence que l’iconographie de la punition divine antique a exercée sur la politique, la société et la religion aussi bien dans l’Antiquité qu’à l’époque moderne.

►Laëtitia Pierre (Université  Paris 1-Panthéon-Sorbonne)

Titre de la thèse : «  Enseigner l’art de peindre. L’œuvre pédagogique et littéraire de Michel-François Dandré-Bardon (1700-1783) »

Directeur  : Rabreau, Daniel
Unité de recherche  : UFR 03
Adresse email : laetitiapierre@gmail.com

Présentation  de la thèse: Les travaux de Laëtitia Pierre interrogent l’interprétation des préceptes pédagogiques de Michel-François Dandré-Bardon (1700-1783) enseignés au sein de l’Académie royale de peinture et de sculpture et de l’école royale des élèves protégés ainsi que par le biais d’autres figures marquantes du XVIIIe siècle telles que Gabriel-François Doyen ou encore Jean-Honoré Fragonard, en étudiant la réception de leurs travaux artistiques, littéraires et théoriques.

► Guilaine Pons (Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II-Ecole Doctorale Lettres, Sciences Humaines et sociales )

Titre de la thèse :  « Les décors peints dans les châteaux et les demeures de Haute-Auvergne au XVIIe siècle »

Directeur: Cardinal Catherine                                                                                                                                                                                                            Unité de recherche: CHEC

Adresse email : guilaine.pons@orange.fr

Présentation de la thèse : Cette thèse a pour but de recenser et identifier les décors peints (bois peint et/ou peinture murale) des demeures et châteaux de Haute-Auvergne sur la période du Grand Siècle. Il aura pour but de définir les sujets des décors, les artistes parfois, les influences et prototypes ayant été utilisés pour leur création. Le travail tentera de  montrer si la production de Haute-Auvergne à cette époque était en adéquation avec son temps ou bien s’il est s’en est démarquée. Les artistes sont-ils locaux, parisiens ou étrangers ? Quel est le rôle du commanditaire, le jeu des alliances des familles explique-t-il les thèmes ou justifie-t-il les décors ? Ce travail de recherche va tenter d’apporter des éléments de réponse.

► Léonard Pouy (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « La scène de corps de garde en Hollande au XVIIe siècle : développements et diffusion »

Directeur : Mérot, Alain
Unité de recherche : UMR 8150, Équipe de recherche André Félibien
Co-tutelle : Université, directeur et unité de recherche : Université de Genève, Jan Blanc, Unité d’Histoire de l’Art
Adresse email : leonard.pouy@ gmail.com

Présentation  de la thèse : Dans la continuité d’un mémoire de Master portant sur la vie et l’œuvre du peintre amstellodamois Willem Cornelisz. Duyster (1599-1635), figure pionnière de la dite peinture de genre hollandaise, nous proposons par cette recherche une étude iconographique et stylistique de la scène de corps de garde au XVIIe siècle. Présente en germe dans la gravure germanique et parmi certains sujets italiens de la Renaissance, depuis les soldats endormis de la Libération de saint Pierre à ceux jouant aux dés la tunique du Christ, la scène de corps de garde semble prendre son essor dans les premières années du XVIIe siècle dans le sillage du Caravage, en Italie tout d’abord, ainsi chez Bartolomeo Manfredi, puis aux Pays-Bas, traitée chez les dits caravagesques d’Utrecht. Qualifiée par ses témoins contemporains de « cortegaerd », notion issue du vocabulaire architectural et militaire français, c’est pourtant à Amsterdam que s’est véritablement épanouie la version « modeern » du corps de garde, sous la forme de petites scènes intimistes qui rencontrèrent un vif succès chez les amateurs de l’époque. Le spectateur y surprend souvent quelques soldats et officiers au repos s’équipant, dormant et/ou jouant aux cartes en attendant l’appel aux armes dans de sobres et sombres abris de fortune. Bien qu’abondant dans les différents musées et collections particulières depuis son apparition jusqu’à nos jours, la scène de corps de garde est restée une page incomprise de l’histoire de l’art néerlandais, maladroitement intercalée entre les peintures de batailles et les joyeuses compagnies. La mise en perspective historique et géographique de sa typologie nous permettra donc d’étudier l’importance de ces scènes militaires dans l’art occidental du XVIIe siècle, au moyen d’une analyse comparative des différentes approches proposées par les différents artistes de l’époque.

► Guillaume Charles Rayot (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand)

Titre de la thèse : « L’innovation technique et la lecture du temps, du pendule de Huygens à la montre bracelet contemporaine ».

Directeur : Catherine Cardinal
Unité de recherche : Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » (CHEC, EA 1001)
Adresse email : Guillaume.Rayot@etudiant.univ-bpclermont.fr

Présentation de la thèse : « Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile »  Platon. Par l’observation des cycles naturels et au moyen d’objets de sa conception, l’homme a su « montrer » la mobilité du temps par un principe visuel. Du gnomon aux garde-temps contemporains les plus sophistiqués, la lecture du temps est invariablement indiquée par un élément mobile coïncidant avec les repères d’un support fixe. Le cadran forme cet ensemble sur lequel se pose le regard. Les grandes découvertes motivées par la conquête de l’espace maritime vont faire naitre des progrès techniques dans le domaine de la mesure du temps. L’invention du pendule de Huygens puis du spiral réglant vont considérablement changer la « physionomie »  de l’objet horloger au XVIIe siècle. La maitrise de la précision entraînera l’apparition de complications horlogères et     l’aménagement d’un nouvel espace de lecture .La connaissance technique et l’influence des mouvements artistiques feront évoluer ce monde miniature. Le thème : « L’innovation technique et la lecture du temps », met en valeur l’alliance de la mécanique complexe et des métiers d’Art. En associant le travail des métaux, la joaillerie ou l’émail, les objets horlogers symbolisent ce parfait équilibre.

► Nina Struckmeyer (Université de Nantes)

Titre de la thèse : « L’atelier de Jacques-Louis David et ses élèves allemands »

Directeur : Bonnet, Alain
Co-tutelle : Technische Universität der Berlin Prof. Dr. Bénédicte Savoy MC HDR
Unité de recherche : CRHIA Nantes – EA 1163
Adresse email : n.struckmeyer@tu-berlin.de

Présentation de la thèse  : Entre 1780 et 1816, l’atelier de Jacques-Louis David constitue le lieu de formation artistique le plus célèbre et le plus couru d’Europe. Maître de toute une nouvelle génération d’artistes, David bénéficie d’une réputation immense dans l’Europe entière. Son atelier attire de nombreux étudiants étrangers, parmi lesquels au moins quarante jeunes Allemands. Si des chercheurs se sont récemment penchés sur les célèbres élèves français de David tels que Girodet, Gérard ou Gros, aucune étude n’a à ce jour été consacrée à ses élèves allemands. Cette lacune est d’autant plus surprenante que des artistes de premier plan comme le sculpteur Friedrich Tieck ou le peintre Gottlieb Schick ont passé des années importantes de leur formation dans l’atelier de David. Dans cette thèse, on se propose d’identifier tous les élèves allemands de David, de révéler les motifs et les circonstances de leur voyage à Paris et de décrire leurs séjours dans l’atelier. Outre les aspects artistiques, esthétiques, culturels et sociaux (dans quels cercles évoluaient les jeunes élèves de David? comment ont-ils participé à la vie culturelle de la capitale française? etc.), on tentera de dégager les conséquences individuelles d’un séjour dans l’atelier davidien.

► Guennola Thivolle (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand II)

Titre de la thèse : « Les pratiques de la commande picturale dans la Généralité de Moulins de 1531 à 1790 »

Directeur : Cardinal, Catherine
Unité de recherche : Centre d’Histoire Espaces et Cultures (CHEC)
Adresse email : guennola.thivolle@gmail.com

Présentation de la thèse : L’objectif de cette thèse est de définir la raison sociale de la commande artistique et le lien entre artistes et commanditaires, dans la Généralité de Moulins du XVIe au XVIIIe siècle. Pourquoi le commanditaire a-t-il passé cette commande? Quelles ont été les œuvres commandées? A qui a-t-il fait appel? Quelles ont été ses exigences? Les réponses à ces diverses questions permettent de définir la culture des élites en Bourbonnais et son évolution de la fin du duché du Bourbonnais jusqu’à la Révolution, ainsi que de faire le point sur le contexte artistique dans le Bourbonnais durant cette période. Il nous faut mettre en évidence l’intention de la commande: découle-t-elle d’un désir dévotionnel ou d’une volonté de prestige et d’apparat. Interviennent ici l’analyse iconographique des œuvres et l’étude du cadre technique de la mise en œuvre de la commande. Les recherches se concentrent à la fois sur la peinture murale et la peinture de chevalet. Vient ensuite l’étude des réseaux de sociabilité dans la pratique de la commande. Il s’agit de s’attacher aux commanditaires, de déterminer leur milieu social, leurs réseaux relationnels, leur rapport avec les artistes… Enfin, il nous faut travailler sur les artistes qui ont été appelé, en distinguant les artistes qui sont restés temporairement dans le Bourbonnais de ceux qui ne sont jamais venus mais qui ont fait parvenir leurs réalisations dans la Généralité et des artistes originaires du Bourbonnais qui sont ensuite partis travailler dans la capitale. Nous nous pencherons également sur le cas de familles de peintres originaires de Moulins et Montluçon : à quelle catégorie sociale appartiennent-ils ? Comment vivent-ils ? Où vivent-ils ? Quelle est leur situation familiale ? Quels sont leurs revenus ? Combien négocient-t-ils leur travail ?

► Sabrina Valin (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Titre de la thèse : « Les jetons royaux sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV : inventaire et analyse »

Directeur : Marianne Cojannot-Le Blanc
Unité de recherche : EA 4414
Adresse email : valin.sabrina@gmail.com

Présentation de la thèse : L’art des médailles et des jetons constitue un pan négligé de la production artistique en France au xviie siècle, les travaux de Josèphe Jacquiot demeurant à ce jour les références bibliographiques majeures en dépit de leur ancienneté (années 1960-1970). La connaissance de ce champ est une fin en soi, autant qu’elle intéresse l’histoire de l’art en général, étant à même d’éclairer la production artistique en France au Grand Siècle : la production des jetons s’inscrit en effet à la confluence de l’histoire politique et institutionnelle, économique, sociale et artistique. L’inventaire des jetons destinés aux institutions centrales de l’Ancien Régime, récemment publié par Thierry Sarmant (en 2010), a renouvelé la recherche dans ce domaine, et mérite d’être complété par l’étude des jetons royaux sous Louis XIII et Louis XIV que l’on peut évaluer à 2000 ou à 3000 pièces (compte tenu des répétitions). La première partie du travail ici projeté consistera donc en un inventaire précis de cette production, qui partira du fonds de la Bibliothèque nationale de France, pour étendre par la suite les recherches à d’autres cabinets français. La seconde partie consistera en une analyse du corpus, tant du point de vue de l’iconographie des revers (faisant référence aux événements monarchiques) que des modes de production des jetons (recherche sur la Monnaie du Moulin, rôle de Jean Warin, art des devises, rôle des lettrés…) et de leurs fonctions (celle, notamment, pour les jetons en or, d’être exposés dans le Cabinet du roi).

► Céline Ventura (Université Paris-Sorbonne Paris IV)

Titre de la thèse : « Les maîtres de l’azulejo au temps des Philippe, 1580-1668 »

Directeur : Molinié Annie
Unité de recherche : EA 4083 Civilisations et Littératures d’Espagne et d’Amérique du Moyen-Age aux Lumières
Adresse email : celine.ventura-teixeira@inha.fr / teixeira_celina@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Intitulée « Les maîtres de l’azulejo au temps des Philippe, 1580-1668 », cette recherche doctorale se fonde sur le croisement de divers domaines relevant de l’histoire politique, sociale, culturelle et artistique commune aux royaumes d’Espagne et de Portugal alors unis sous une même couronne. Cette situation politique se révèle d’autant plus propice aux transferts de savoirs et de compétences de part et d’autre d’une frontière somme toute reconsidérée. Les circulations d’artisans, de modèles et de marchandises entre ces deux royaumes a été propice à l’épanouissement de cet art qu’est l’azulejo devenant dès lors spécifique à la Péninsule ibérique et emblématique d’un savoir-faire ornemental. Le temps des Philippe est marqué par les vicissitudes politiques qui entraînèrent l’affrontement des deux royaumes en 1640. Au regard des tensions existantes, l’art de l’azulejo semble avoir été sensible à la conjoncture politique. Cette situation affecta de plein fouet la production céramique tant d’un point de vue matériel qu’iconographique au regard des réalisations destinées à orner les palais de certains nobles portugais. Satire, critique et caricature représentent la dialectique appliquée au sein de ces productions. Le contexte politique a conditionné les expressions plastiques mais a aussi joué un rôle dans l’évolution matérielle de ce support iconographique et artistique reflétant dès lors les mentalités du moment et les enjeux culturels que supposent tous conflits ouverts ou larvés.

► Catherine Vermorel (Université Pierre Mendès France Grenoble II)

Titre de la thèse : « La gestuelle dans le portrait peint de la renaissance italienne (XVe et XVIe siècles) »

Directeur : Gallo, Daniela
Unité de recherche : UMR 5190
Adresse email : catherine.vermorel@wanadoo.fr

Présentation de la thèse : Genre presque disparu depuis la fin de l’Antiquité, le portrait prend un nouvel essor à la Renaissance. Les premiers portraits, relativement dépouillés, correspondent à un certain culte que l’homme se vouait à lui-même. Avec l’introduction d’éléments de son cadre de vie, se développa une gestuelle, si discrète soit-elle, qui rétablissait la communication avec son environnement.Cette thèse étudiera spécifiquement cette gestuelle en  s’efforçant de comprendre :
– Quels codes sont mis en jeu dans l’ordonnancement des messages présents dans un portrait et quelle est la part de la gestuelle, autonome ou associée aux autres éléments, tels que les références à l’Antiquité, les références poétiques, l’apprentissage d’atelier, l’adaptation de traités artistiques, de codes sociaux, usuels, ou éducatifs?
– Quel aspect avait le corps réel à ce moment de l’histoire de l’être humain, quel usage en était fait quotidiennement, quelle gestuelle était-il capable de mettre en œuvre? Le maintien du buste, (sans doute très différente selon la position sociale), est à mettre en relation avec la représentation du siège, objet symbolique du pouvoir et non d’usage quotidien.
– Quels codes s’instaurent, mettant le corps en représentation de cour : les conventions, les attributs associés au corps. Il paraît complémentaire d’étudier le modelage du corps par l’éducation, en fonction de l’origine sociale des modèles.
– Quels vêtements, bijoux, couvre-chefs choisit-on spécifiquement pour le portrait (forme, matière, technique, poids…) et quel est leur rôle dans l’apparition ou le développement d’une gestuelle?
– Quelle perception du corps et de ses mouvements les artistes et commanditaires ont-ils? Quels aspects choisissent-ils d’en communiquer? Comment cette perception évolue-t-elle, dans quel contexte, associée à quel discours pictural et sculptural?
– Quelle est la part d’idéalisation ou de réalisme dans cette représentation?

► Florine Vital-Durand (Université Pierre Mendès France de Grenoble)

Titre de la thèse : « La politique artistique de Christine de France, duchesse de Savoie (1637-1663) »
Directeur : Ferretti Giuliano
Unité de recherche: Equipe RARE – Université Stendhal-Grenoble 3
Adresse email : Florinevitaldurand@gmail.com
Présentation de la thèse :Nous étudions la politique artistique et culturelle du duché de Savoie au milieu du XVIIe siècle, au moment critique où les petits États européens périclitent tandis que de puissants se consolident. Ce duché survit alors admirablement malgré les « conquérants » environnants et son maintien s’opère également par le biais d’une habile politique artistique de Christine de France. Madame Royale (Paris 1606 – Turin 1663), fille de Henri IV et de Marie de Médicis, sœur de Louis XIII, épouse en 1619 Victor-Amédée Ier de Savoie. Alors que ce dernier meurt en 1637, Christine assure la régence de ses deux fils, très jeunes. Malgré les pressions extérieures (royaume de France, Empire), elle a fait preuve d’une maîtrise parfaite des rouages de l’État au cours de son long « règne » (1637-1663). La relative éviction historiographique de cette régence et des accomplissements de Christine de France s’est réalisée au profit de son fils, Charles-Emmanuel II, à qui l’on a attribué une grande partie des mérites. Il s’agit d’analyser les facettes de la crisis politique et de l’associer à une représentation efficace du duché à travers les arts, au cœur de ce siècle baroque où le faste et la mise en scène sont à l’honneur. Nous essaierons de cerner le rôle – rôle clef mais négligé – de Madame Royale, régente d’un territoire au pouvoir temporel faible, qui entreprend de miser sur une politique culturelle de prestige, dans le sillage de Charles-Emmanuel Ier. Cette politique de grandeur par les arts supplée aux fragilités de cet État. Préfigurant la couronne royale, l’utilisation pertinente de l’iconographie princière, l’appel judicieux de certains artistes à la cour de Savoie, la politique urbanistique (Turin notamment), les réceptions, les grands décors, forgent une nouvelle image de la Maison de Savoie tout en l’inscrivant dans la tradition.

► Béatrice Vivien (Paris IV Sorbonne)

Titre de la thèse : « Les demeures et les collections d’un grand seigneur : René de Longueil, Président de Maisons (1597-1677) »

Directeur : Claude Mignot
Unité de recherche : Centre André Chastel
Adresse email : beatricevivien@live .fr

Présentation de la thèse : René de Longueil est surtout connu pour avoir fait bâtir le château de Maisons sur Seine, le chef d’œuvre de François Mansart, achevé juste avant la Fronde. La notoriété du monument éclipse celle de son propriétaire. L’homme était célèbre en son temps par sa haute fonction de président à mortier à la Cour des Aides au Parlement de Paris, son immense fortune et sa familiarité avec les grands, mais sa vie, ses ambitions et ses goûts nous sont connus de façon fragmentaire. Madeleine Boullenc de Crèvecœur, sa femme, est encore plus méconnue. Cependant elle recueillit la double succession très importante de ses grands oncles Benoît Milon et Nicolas Chevalier, ce qui assura la fortune de son mari et occasionna un transfert de collections. Il n’existe pas à ce jour de biographie complète de René de Longueil, et ses œuvres d’art n’ont jamais été étudiées de façon exhaustive. Notre ambition est de définir dans un premier temps la personnalité de monsieur de Maisons, sa carrière, ses relations, puis d’examiner ses demeures, à Paris et « aux champs », comme reflet de cette personnalité. Enfin, les tableaux et les statues, le mobilier et les tapisseries, ainsi que les livres, qu’elles abritaient, seront l’objet d’une étude approfondie. Un train de vie fastueux s’accordait avec ses résidences à Paris et à Maisons qui abritaient un mobilier somptueux.

 

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