Doctorants – Antiquité

 

Annuaire des doctorants

Antiquité

 

NB la liste doit encore être complétée …

► Lucilla D’Alessandro (Université de Provence)

Titre de la thèse : « Amphores adriatiques à Rome : les données du Nuovo Mercato Testaccio »

Directeur: Carre, Marie-Brigitte
Unité de recherche : ED 355
Co-tutelle :  Università Cattolica (Milano, Italie), Prof.ssa Ilaria Romeo
Adresse email : lucilla.dalessandro@beniculturali.it

Présentation de la thèse : La recherche se propose en premier lieu d’étudier  d’un point de vue typologique, épigraphique, fonctionnel et commercial,  les amphores adriatiques découvertes à Rome dans le secteur du Nouveau Marché du Testaccio, qui a fait  l’objet d’une fouille archéologique entre 2005 et 2010 sous la direction de la Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Roma. Le caractère très spécifique du contexte, une décharge contrôlée à proximité du lieu de débarquement de ces conteneurs arrivés par voie fluvio-maritime,  sera également examiné. Cette décharge est caractérisée par des alignements d’amphores, avec des couches de remblai, et par des pièces (bureaux?) délimitées par des murs construits avec des amphores, parfois recouverts d’enduit, aux sols en terre battue  et peut-être couverts d’un toit de tuiles. Cet état semble débuter à la fin de l’époque augustéenne et être abandonné à la fin du Ier siècle – début du IIème siècle apr. J.-C. Les amphores de la décharge sont essentiellement composées de productions adriatiques (78 %), surtout amphores à vin Dr. 6A. Ces données, en l’état actuel des travaux, ne concernent que les conteneurs trouvés dans les alignements, car les couches des remblais et surtout les amphores adriatiques qui y sont  représentées, seront l’objet des études au cours des prochaines années; il faut donc manipuler les données  recueillies jusqu’à aujourd’hui avec prudence, car l’abondance de Dr. 6A, peut-être  imputable au caractère de décharge contrôlée du site, pourrait fausser la vision globale de la consommation dans la ville. La proximité de la zone de rejets du Monte dei Cocci et de l’Emporium (abondance de la matière première constituée par les amphores et problèmes de gestion des déchets urbains) et celle du Tibre (nécessité de lutter contre les remontées d’humidité) peuvent expliquer les techniques d’aménagement et de construction employées, qui constituent pour l’instant un unicum dans le monde romain. L’étude portera également sur ce type de documentation  et sur des comparaisons  avec d’autres sites.

 

► Raja Amri (Université de Provence)

Titre de la thèse : « La pêche et les  activités dérivées en Afrique romaine »

Directeur : Villedieu, Françoise
Unité de recherche : Centre C. Jullian, UMR 6573 du CNRS MMSH
Co-tutelle : Université de Tunis, Faculté des Sciences Humaines et Sociales, Mr. Samir Ounallah
Adresse email : rajamri@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Le travail couvrira toute la période romaine, depuis la chute de Carthage en 146 av. J.-C. jusqu’en 647 ap. J.-C., date de la conquête arabo-musulmane. Le cadre géographique qui sera considéré est celui de l’ensemble des provinces africaines : la Proconsulaire, la Numidie, la Maurétanie Césarienne et la Mauritanie Tingitane, correspondant donc, actuellement, à la Tunisie, à l’Algérie, au Maroc, à la Lybie et à la Mauritanie. Pour la plupart de ces pays, à l’exception de la Tunisie, l’étude se fondera exclusivement sur la documentation disponible en bibliothèque. Dans le cas de la Tunisie, l’accès direct à certaines sources permettra sans doute de traiter le sujet plus en profondeur. L’objectif sera de répertorier les différents types de pêche pratiqués en fonction des conditions naturelles d’une part, mais aussi des situations économiques caractérisant les différents moments de la période prise en compte, ainsi que les différents espaces géographiques concernés. On tentera ainsi de mettre en relation l’existence de marchés plus ou moins étendus avec le développement de certaines pratiques et de mesurer les conséquences que peuvent avoir eu les changements intervenus dans le cadre de ces marchés sur le développement et les fluctuations des activités considérées. On s’intéressera par ailleurs à tous les aspects matériels de la pêche : quels types de bateaux étaient utilisés et quelles techniques et instruments. Une attention particulière sera portée à toutes les activités qui ont été développées en relation avec la pêche : préparation des salaisons, productions du garum, développement des viviers, conservation et commercialisation de ces denrées, exploitation des éponges et de la teinture de pourpre… L’analyse de la population concernée représentera également un chapitre important et, sous cet angle, on tentera de déterminer le statut des personnes intervenant à titres divers dans les domaines cités ci-dessus, leur origine sociale et géographique, les hiérarchies à l’intérieur de cette population, les styles de vie, ainsi que les conditions du travail et les lieux où l’on pratiquait les activités prises en considération. L’étude portera donc sur les activités, les personnes mais aussi sur les infrastructures : ports, entrepôts, usines de salaison…

 

► Morgane Andrieu (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Graffites et société en Gaule Lyonnaise : Les capitales de Cité »

Directeur : Sauron, Gilles
Unité de recherche : EA 4081 Rome et ses renaissances
Co-tutelle: Université de Lausanne, Professeur Luginbühl Thierry, IASA Institut d’archéologie et des sciences de l’antiquité, Archéologie provinciale romaine.
Adresse email : andrieu.morgane@gmail.com

Présentation de la thèse : Ce projet de thèse porte sur la diffusion et les pratiques de l’écriture populaire en Gaule lyonnaise et plus particulièrement sur son développement chronologique, géographique, onomastique et paléographique au sein des capitales de cité de la province. Le but est d’obtenir une vision globale de la pratique et de la diffusion de l’écriture populaire à l’échelle de la province à partir d’un recensement exhaustif des graffites sur céramique découverts dans les capitales de cités de Gaule lyonnaise. Outre l’intérêt de cette étude pour sa contribution à la compréhension des inscriptions latines, elle permettra d’établir une comparaison à l’échelle des autres provinces de Gaule et des provinces occidentales de l’empire dont le patrimoine épigraphique sur céramique est encore trop souvent négligé.

 

► Bachar Baaj (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Le Bestiaire des ivoires du 1er millénaire av. J.-C. au Proche-Orient : approche iconographique, technique, archéologique et les méthodes et les techniques de restauration et de conservation ».

Directeur : Butterlin, Pascal et Parayre, Dominique
Unité de recherche : UMR-7041 laboratoire ARSCAN équipe de recherche « du village à l’état »
Adresse email : bit-zamanie (at) hotmail.fr

Présentation de la thèse : Certains sites archéologiques en Mésopotamie et au Levant ont livré des groupes d’ivoires de styles divers. Ces sites sont Nimroud, Khorsabad en Mésopotamie, Hassanlu et Ziwiyé en Iran et Arslan-Tash et Samarie au Levant. L’objet de cette spécialisation est de faire une étude sur l’iconographie animalière sur ces ivoires et les techniques de sculpture et de décoration qui étaient employées selon les différents styles régionaux. La recherche envisage également d’étudier le travail de l’ivoire durant la période néo-assyrienne  et les méthodes et les techniques de conservation et de restauration en vue de préserver ces collections importantes qui font partie du patrimoine culturel et mondial. Des études comparatives entre les ivoires de chaque ville (Nimroud, Khorsabad, Hassanlu, Arslan-Tash et Samarie) seront envisagées pour dégager des séries attribuables à leurs ateliers. En ce qui concerne la conservation et la restauration des ivoires : l’étude portera sur les spécifications physiques et chimiques de l’ivoire et les dangers et les maladies qui menacent les ivoires dans les sites archéologiques et les lieux d’expositions aux musées. Cette étude envisage de connaître les meilleurs moyens utilisés dans le traitement de ces maladies et dangers ainsi que les conditions idéales nécessaires pour les lieux de conservation et d’exposition.

 

►Vivien Barrière (Université de Bourgogne)
Titre de la thèse : « Les portes de l’enceinte antique d’Autun et leurs modèles (Gaule, Italie, provinces occidentales de l’Empire romain) »

Directeur : Cazanove (de), Olivier
Unité de recherche : UMR 6298 ARTeHIS
Adresse email : vivien.barriere@normalesup.org

Présentation de la thèse :L’enceinte urbaine d’Augustodunum, ville fondée ex nihilo en Gaule Lyonnaise à l’époque augustéenne pour servir de capitale aux Eduens, compte quatre portes monumentales (la porte d’Arroux, la porte Saint-André, la porte de Rome et la porte Saint-Andoche). L’étude approfondie de leur architecture constitue le préalable nécessaire à la recherche de parallèles et de modèles en Italie et dans les provinces occidentales, dans les Trois Gaules et la Narbonnaise en particulier. Afin de proposer une étude ponctuelle, la plus précise possible, de chacune des portes d’Autun, nous avons adopté une démarche fondée sur les principes de l’archéologie du bâti en envisageant l’étude précise de leur construction mais aussi de l’évolution de leur bâti dans la durée. C’est dans ce cadre qu’il a fallu entreprendre l’examen approfondi de l’immense fonds documentaire (textuel, iconographique, cartographique et technique) relatifs aux portes d’Autun depuis le XVIème siècle. Ensuite, les portes d’Autun sont considérées dans le contexte plus large de la construction des portes monumentales en Italie et dans les provinces occidentales de l’Empire. Au terme de cette démarche, l’objectif est de pouvoir mettre en série toutes ces portes monumentales afin de replacer en leur sein les portes d’Autun. Ce faisant, nous sommes amenés à aborder la question des modalités de transmission des modèles architecturaux romains venus d’Italie à travers les Gaules et autres provinces occidentales – un des aspects fondamentaux de ce que l’on a appelé commodément la « romanisation ».

 

► Clément Bellamy (Université de Rennes 2 Haute-Bretagne)

Titre de la thèse : « La céramique indigène peinte de l’Incoronata. Typologie, destination, diffusion et étude archéométrique d’une production céramique de l’Italie méridionale à l’âge du Fer »

Directeur : Denti,  Mario
Unité de recherche (JE, EA ou UMR) : Laboratoire Archéologie et Histoire Merlat (LAHM, UMR 6566 CReAAH)
Adresse email : clement.bellamy@hotmail.fr

Présentation de la thèse : L’objet de cette thèse de doctorat est multiple : poursuivre tout d’abord l’étude chrono-typologique du matériel céramique indigène peint du site sud-italien de l’Incoronata. Ainsi, par l’examen attentif des formes, décors et techniques, sera constitué un catalogue complet comprenant dessins, photographies, descriptions et analyses comparatives. L’autre volet sera l’étude approfondie des contextes : d’une part, le contexte archéologique, à savoir la stratigraphie et la topographie de ces artefacts sur le site, et d’autre part l’horizon historico-culturel de l’Italie méridionale, à savoir la période comprise entre la fin de l’âge du Bronze et l’âge du Fer jusqu’à la colonisation grecque, soit du VIIIe au VIIe siècle av. J.-C. Cette étude participera également de la compréhension et de l’articulation du site de l’Incoronata dite greca, et s’intégrera complètement dans le nouveau parcours interprétatif qui saisit cette colline comme un lieu fondamental de la rencontre entre indigènes œnôtres de l’Italie du Sud et les premiers migrants en provenance de l’Egée, dans des dimensions artisanales et peut-être même cultuelles. Dans cette optique, il est prévu de réaliser des analyses archéométriques, à mettre en place en collaboration avec des spécialistes de l’UMR 6566, l’organisme de recherche dans lequel s’inscrivent les activités du laboratoire LAHM, dont les fouilles et recherches à l’Incoronata. Les problématiques développées relèveront des axes suivants : le travail des ateliers et la chaîne opératoire ; la question de la destination de ces vases ; enfin, la signification du répertoire décoratif indigène, et ses relations avec les répertoires extérieurs.

 

► Wided Ben Abdallah (Université de Provence)

Titre de la thèse : « Topographie religieuse de Thuburbo Maius dans l’Antiquité ».

Directeur : Villedieu, Françoise
Unité de recherche : Centre C. Jullian, UMR 6573 du CNRS MMSH
Co-tutelle : Université de Tunis, Faculté des Sciences Humaines et Sociales.  Mr. Samir Aounallah
Adresse email : widedbenabdallah@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Thuburbo Maius est une ville antique située au nord de la Tunisie, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Tunis, près de l’actuelle ville d’El Fahs, au carrefour de voies importantes dont l’une conduisait à Zaghouan, à l’est, une à Uthina, au nord-ouest, tandis que deux autres desservaient le sud de la province. Les dégagements dont elle a été l’objet à partir du XIXe siècle ont remis au jour les principaux espaces de la vie sociale, politique et religieuse de la cité. Les étapes de l’histoire de la ville apparaissent par le biais d’une documentation extrêmement riche, au sein de laquelle les informations concernant la vie religieuse sont particulièrement abondantes. Ainsi, le dossier épigraphique propre au thème de la religion compte, jusqu’à maintenant, 51 inscriptions. Avec 16 textes relatifs à Junon Caelestis, cette divinité, Génie de la cité, est la mieux représentée. En second arrive Esculape, auquel font référence 7 textes. Mercure vient au troisième rang avec 6 documents épigraphiques. La Triade Capitoline, Saturne, Pluton, Vénus et Hercule comptent chacun deux inscriptions, tandis que Mars, Apollon, Liber, Lares, Cérès, Diane, les sept dieux de la semaine, Providentia et Vesta apparaissent chacun sur une inscription. Enfin, trois inscriptions n’ont pu être attribuées. Par ailleurs, 9 édifices religieux sont connus à ce jour. Il s’agit du Capitole, du temple de la Paix, du temple de Mercure, des restes du sanctuaire de Junon Caelestis, qui a été transformé en église de même que le temple dit de La Baalat, des temples n°12 et n° 20, du temple de Saturne, et du Petit Temple. A cette documentation il faut ajouter également les données iconographiques constituées par des tableaux de mosaïques, des statues, des fragments de céramique, des fresques… A l’époque préromaine, les divinités locales prédominent, mais rapidement on assiste à la pénétration de quelques cultes romains. Avec la romanisation, les cadres municipaux et la topographie urbaine subissent des changements importants, très nets également dans la sphère religieuse. On se trouve alors face à une société dans laquelle prévalent les cultes romains (la triade capitoline, Mars, Vénus, Hercule…), mais, le panthéon antérieur est encore présent, en particulier à travers l’interpretatio romana des dieux autochtones. Le christianisme se manifeste très tôt en parallèle, ainsi que l’atteste la participation de Sedatus, évêque de Thuburbo, au concile réuni à Carthage en 256 ap. J.-C. Le succès de la nouvelle religion se traduira par la transformation de temples en églises et par la construction de nouveaux édifices de culte. Le but de la recherche sera de décrire la vie religieuse à Thuburbo au cours des différentes étapes de son histoire. Il s’agira donc d’identifier et qualifier les divinités, de reconnaître et décrire les lieux de culte, ainsi que toutes les manifestations de la religiosité des habitants de cette ville. On s’intéressera également à la place occupée par les lieux de culte au sein de la ville et aux transformation de cette topographie religieuse. On s’attachera spécialement à suivre et analyser les moments de transition entre divinités autochtones et divinités romaines, puis entre ces dernières et le christianisme. Enfin, la recherche se donnera pour objectif de situer Thuburbo dans son environnement en comparant la situation examinée dans cette ville avec celle d’autres sites. Le but sera ici de retrouver des similitudes, mais aussi de déterminer si la vie religieuse des habitants de Thuburbo présente des caractères spécifiques.

 

► Ariane Camille Marie Bodin (Université de Paris Ouest Nanterre la Défense)

Titre de la thèse : « Les manifestations sociales de la conversion au christianisme : devenir chrétien, devenir clerc, devenir moine (IIIe-VIe siècle) ».

Directeur : Inglebert, Hervé
Unité de recherche : UMR 7041 (ArScAn)
Co-tutelle : Université, directeur et unité de recherche :
Adresse email : arianebodin@gmail.com

Présentation de la thèse : Jusqu’à aujourd’hui, la conversion au christianisme a été principalement abordée de deux manières : du point de vue psychologique et théologique des personnes, ou bien dans une perspective politique à travers les relations entre les empereurs et les évêques. Dans le prolongement des thèses de Peter Brown qui a présenté l’Antiquité tardive comme un « âge d’ambition », on se propose d’insister sur les dimensions sociales et économiques des conversions en prenant en compte les opportunités que généra le christianisme dans le monde romain. En effet, les divers types de conversion au christianisme (devenir fidèle, clerc ou moine) créaient des situations inédites et imprévues, porteuses d’occasions nouvelles qui, pour certaines personnes, signifiaient parfois une véritable inversion des valeurs sociales. On pourra étudier certaines de ces opportunités à partir de catégories issues de la réflexion sociologique actuelle, en les adaptant au contexte antique. Il faudra analyser ces textes en tenant compte de trois types différents de contextes : le contexte social des convertis (il faut distinguer païens et juifs, hommes et femmes, libres et esclaves, humbles et puissants), le contexte historique (il faut distinguer trois périodes du IIIe au début du VIe siècle, selon les diverses relations entre le pouvoir romain et les chrétiens) et le contexte d’écriture (les auteurs anciens construisent autant qu’ils ne décrivent les réalités des conversions, et il faudra faire la part des représentations dans leurs textes). On pourra ainsi comprendre autrement la christianisation du monde antique.

 

►Luisa Bonadies (Université Paris – Sorbonne)

Titre de la thèse : « La présence phénicienne et punique en Égypte »

Directeur : Monchambert, Jean-Yves

Unité de recherche : UMR 8167 – Orient et Méditerranée

Adresse email : luisa-bonadies@libero.it

Présentation de la thèse :Les fouilles archéologiques menées jusqu’à présent dans plusieurs sites de l’Égypte et du Soudan ont montré la présence de nombreux témoignages phéniciens de nature variée: ce sont des inscriptions et de la céramique, ainsi que des objets en bronze et quelques pièces de monnaie.Malheureusement, les caractéristiques de l’expansion et de la présence phénicienne dans cette région sont encore très mal connues, faute du fait que jusqu’au présent les recherches sur les relations entre la vallée du Nil et le monde phénicien n’ont pas tenu compte de ces témoignages et se sont concentrées sur l’analyse du matériel de production égyptienne retrouvé sur la côte libanaise, suggérant exclusivement une forte dépendance de la culture et surtout de l’art phénicien au monde égyptien.Il faudrait rappeler, en plus, que le matériel phénicien retrouvé en Égypte a été soumis à l’enquête depuis la fin du 19e siècle, mais, en réalité, il s’agit d’analyses partielles, incomplètes et désormais dépassées.

À la lumière des problèmes identifiés jusqu’ici, cette recherche tentera de effectuer une analyse actualisée de la documentation disponible qui englobe tous les témoignages découverts et qui tienne compte des progrès réalisés dans l’archéologie phénicienne, pour évaluer la question des relations entre l’Egypte et les Phéniciens dans une nouvelle perspective. Dans ce but, ce travail tentera de déterminer la nature de la présence phénicienne en Egypte, les raisons pour lesquelles des groupes de Phéniciens se sont installés dans la vallée du Nil et d’identifier la ou les villes de provenance de ces gens.

Cette recherche essaiera aussi d’identifier la part d’originalité qui caractérise la culture phénicienne en Égypte et qui semble également être conservée dans les autres territoires étrangers jusqu’à devenir un modèle pour les artistes locaux.L’identification de ces éléments permettra également de vérifier s’il existe des caractéristiques communes à toutes les Phéniciens de la Méditerranée, afin d’apporter une contribution décisive à la connaissance d’un peuple si fractionné.Enfin, la mise en évidence de l’existence d’une communauté d’origine phénicienne, cipro-phénicienne ou punique vivant dans la vallée du Nil, sera très utile pour mieux comprendre et analyser les systèmes commerciaux de la Méditerranée pendant le 1er millénaire av. J.-C., et éventuellement suggérer l’existence de nouveaux vecteurs commerciaux dans lesquels les Phéniciens jouent encore un rôle de premier plan.

 

► Sophie Bugnon (Université Paris Ouest Nanterre-La Défense)

Titre de la thèse : « Apport de l’iconographie et des sources écrites à la connaissance des rites et des monuments funéraires grecs des époques classique et hellénistique ».

Directeur : Guimier-Sorbets, Anne-Marie
Unité de recherche : UMR 7041 ArScAn-Equipe ‘Monde grec et systèmes d’information’
Adresse email : sophie.bugnon (at) yahoo.fr

Présentation de la thèse : Ce travail aborde les rites et les monuments funéraires grecs au travers de toutes les sources iconographiques et écrites les plus pertinentes pour ce faire (vases, stèles, peintures, lois, épigrammes, littérature, etc.), datées avant tout des périodes classique et hellénistique. L’intérêt est de respecter le fonctionnement distinct de ces sources, pour ne pas que l’une constitue le faire-valoir ou la simple illustration de l’autre, comme cela a pu être le cas auparavant. Des exemples archéologiques émaillent de plus le propos, qui relève avant tout de l’Histoire de l’art, de sorte à renforcer celui-ci, mais également à donner une meilleure vision au lecteur. Basée sur un système comparatif également, cette étude prend en compte la zone du monde grec antique répartie entre Grèce propre (Macédoine comprise), Asie Mineure et Italie du Sud. La thèse se divise en trois parties. La première se concentre avant tout sur les rites, du point de vue des vivants qui les pratiquent. La deuxième est orientée davantage sur la figure du défunt elle-même, ainsi que sur les monuments. Enfin, la dernière partie consiste en une analyse des sources utilisées.

 

►Aurélien Caillaud (Ecole Pratique des Hautes Etudes)

Titre de la thèse : « Le décor gravé des épitaphes chrétiennes de Rome (IIIe-VIIe siècles). Vers une christianisation du répertoire funéraire romain. Corpus et étude historique »
Directeur: Perrin, Michel-Yves
Unité de recherche: Laboratoire d’Etudes des Monothéismes
Co-tutelle : Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana (Rome), sous la direction de Fabrizio Bisconti
Adresse email : caillaud.aurelien@gmail.com
Présentation de la thèse :L’Antiquité Tardive constitue une période d’importants bouleversements pour les populations du monde romanisé. La christianisation des sociétés et le recul progressif du polythéisme traditionnel s’accompagne de mutations latentes des mentalités collectives, notamment dans leur rapport à la mort et à l’au-delà. Dans quelles proportions et avec quelle cadence une religion de salut comme le christianisme allait-elle pouvoir transformer des habitudes et des croyances pluriséculaires ?

Cette question peut être abordée par le biais de l’iconographie funéraire et plus spécialement à travers un ensemble de matériel jusque là relativement peu exploité par les études iconographiques : le décor gravé des épitaphes. Cette pratique, observable dès la haute antiquité, semble toutefois avoir connu un regain d’intérêt au cours de l’Antiquité Tardive, conjointement au phénomène de généralisation de l’inhumation et à la multiplication de grands ensembles funéraires communautaires, telles les catacombes ou les basiliques funéraires suburbaines. Le cas de Rome est exemplaire puisqu’il s’agit du plus grand centre de production de ce type de matériel dans l’Empire, juste devant Aquilée et Trèves. Notre champ d’étude couvre donc une large période allant du IIIe au VIIe siècle de notre ère, de manière à percevoir pleinement les mutations successives du répertoire funéraire traditionnel et les rythmes de sa christianisation, jusqu’à la disparition de l’usage de ce type d’images.

Longtemps boudées, voire ignorées, par les historiens de l’art qui les qualifiaient d’ « arts mineurs », ou au contraire élevées au statut de « symboles primitifs » servant d’arguments apologétiques à la Contre-Réforme catholique, ces images gravées ne firent jamais l’objet d’une étude d’ensemble, ni d’un relevé systématique. Ce groupe de documents de première main constitue cependant une mine d’informations primordiale sur les pratiques funéraires, la culture et les croyances des populations de l’Antiquité Tardive.

Le présent travail s’attache donc à combler une lacune dans le champ de l’iconographie paléochrétienne en dressant un inventaire systématique de l’ensemble de ce matériel, souvent inédit, dispersé au gré des publications et des monuments de la Ville. En les confrontant avec d’autres matériels équivalents ou d’autres types de supports iconographiques, en Italie et dans l’ensemble du monde romanisé ; en faisant aussi appel aux sources écrites (païennes ou chrétiennes), ainsi qu’aux manuscrits d’éminents épigraphistes tels que G.-B. De Rossi, on cherchera à appréhender la signification de ces thèmes et les raisons de leur utilisation en contexte funéraire. Analyses stylistiques et statistiques, croisées avec les données chronologiques issues des études topographiques des sites en question, serviront à mettre en évidence les rythmes de l’émergence progressive, en contexte funéraire, d’une identité chrétienne issue du substrat « païen » de la Rome des premiers siècles.

► Alessia Contino (Université de Provence- Aix- Marseille 1)

Titre de la thèse : « Amphores africaines du Nuovo Mercato Testaccio à Rome de l’époque augustéenne à l’Antiquité tardive »

Directeur : Bonifay, Michel
Unité de recherche : ED 355
Co-tutelle : Università Cattolica del Sacro Cuore, Milano
Adresse email : alessia.contino@alice.it

Présentation de la thèse : La recherche qui sera menée portera sur les amphores de production africaine qui proviennent des fouilles d’archéologie urbaine réalisées à Rome, dans le quartier de Testaccio, dans les années 2005-2009. Pendant les fouilles sur le site du Nuovo Mercato Testaccio a Rome on a identifié plusieurs phases d’occupation de l’époque romaine à l’époque contemporaine. Les fouilles du Nuovo Mercato Testaccio s’étendent sur un quadrilatère d’un hectare au sein de la ville historique. Il a été possible de restituer une stratigraphie ininterrompue de l’époque du bas empire (et peut-être même tardo-républicaine) à l’époque contemporaine. Les amphores sélectionnées seront celle de production punique, africaine (où présumée africaine) et tripolitaine. La recherche se concentrera sur l’étude typologique et, s’il y a lieu, de lieux de production et épigraphique. La recherche développera trois thèmes principaux:  Catalogage et étude des matériaux dans leur totalité; Étude sur la typologie et, s’il y a lieu, sur les ateliers des amphores africaines précoces : en particulier Ostia LIX, Ostia XXIII, Dressel 26 et Tripolitaines anciennes; Reconstruction, pour ce qui est possible, du flux commercial des produits africains vers l’Urbs, en utilisant les données du Nuovo Mercato Testaccio. A travers l’aide des analyses pétrographiques et physico-chimiques, nous essaierons de définir les provenances et l’éventuel spécialisation du contenu des différents types d’amphores. Il est nécessaire, pour l’étude du contexte, faire le catalogue de tous les tessons de céramique : amphores puniques et néopuniques, tripolitaines, africaines. On pourra ainsi définir la provenance et la typologie des amphores qui arrivaient a Rome, à travers les données du Nuovo Mercato Testaccio, ainsi que la variabilité     des mêmes types et le dynamiques chronologiques. Enfin  l’étude pourra être une contribution aux données sur la typologie, chronologie et diffusion des amphore puniques, africaines et tripolitaines à Rome.

 

► Amandine Cristina (Université Paris Ouest La Défense)

Titre de la thèse : « L’élevage des chevaux en Occident de la fin du IIIe siècle à 751 après J.-C. : Permanences et mutations de l’élevage des équidés à travers l’étude des haras, des techniques, des races et des échanges »

Directeur : Inglebert, Hervé; Lazaris, Stavros
Unité de recherche : THEMAM
Co-tutelle : Université, directeur et unité de recherche :
Adresse email : amandine.cristina@laposte.net

Présentation de la thèse : Cette thèse s’attache à la question des évolutions de l’élevage des équidés à partir de la fin du IIIe siècle ap. J.-C., date du grand essor du cheval lié au développement de la cavalerie romaine. L’étude s’achèvera en 751, lors de l’avènement des Carolingiens qui marque une rupture politique nette : c’est le commencement pour les équidés d’une nouvelle période, au service des chevaliers du Moyen Age. Le champ d’étude choisi s’étend sur l’Occident à la fin de la période impériale romaine au temps des invasions, des migrations et de l’assimilation des peuples barbares par la création des royaumes romano-germaniques. Cette thèse a pour ambition d’analyser l’évolution des élevages en Occident dans un cadre chronologique large, au moment de l’émergence et de la structuration des royaumes romano-barbares. Cette démarche permet ainsi de poser le problème des changements structurels et de l’évolution de la législation portant sur notre sujet tout en y associant une approche sociologique s’intéressant aux propriétaires des équidés et notamment à l’apparition d’un nouvel acteur de poids qui va se substituer à l’acteur impérial romain : l’Eglise. Si, comme nous l’avons entrevu des élevages de qualité perdurèrent pendant et après la période des invasions, il faut pouvoir expliquer ce phénomène. La réponse réside sans doute dans les transformations du rôle du cheval, depuis le cheval d’apparat et de course dans l’Antiquité jusqu’au cheval de guerre dans les armées tardo-antiques, et enfin au cheval comme marqueur social d’une nouvelle élite au haut Moyen Age : la chevalerie. Mais cette évolution du rôle social et symbolique du cheval a une dimension économique évidente. Dans quels types de structures était-il élevé ? Quel rôle a-t-il dans le maintien des échanges à travers la Méditerranée même entre des royaumes qui sont en guerre ? Comment devient-il l’élément de référence pour classer un homme au sein de la société ? Ces questions montrent bien l’importance de notre travail car sans élevage, les élites ne pouvaient se constituer une écurie qui se devait d’être de qualité et de prouver ainsi leur importance dans la hiérarchie sociale. À cause de ces mutations sociales essentielles, l’Antiquité tardive est une période centrale pour l’élevage, qui prend alors une importance et un sens nouveaux, en passant du statut de pratique principalement impériale à celui d’une pratique sociale plus diffuse où l’Église joue un rôle nouveau.

 

► Gaëlle Delpy (Université de Provence Aix-Marseille)

Titre de la thèse : « Saisonnalité et gestion des activités agro-pastorales, cynégétiques et halieutiques en Gaule Méditerranéenne durant la Protohistoire et l’Antiquité »

Directeur : Agusta-Boularot,  Sandrine
Unité de recherche : Centre Camille Jullian – (Aix-Marseille Université CNRS), UMR 6573 Archéologie Méditerranéenne et Africaine.
Adresse email : maddy22d@aol.com

Présentation de la thèse : La chasse, la pêche, l’agriculture et le pastoralisme sont autant d’activités complémentaires importantes, car elles définissent une partie essentielle du mode de vie des populations protohistoriques et antiques. Les études archéozoologiques et l’étude des sources écrites en témoignent. Pour ces périodes cependant, les recherches sur la complémentarité de ces activités n’ont pas été réalisées en Gaule méridionale. Cette thèse vise à analyser l’interaction de ces quatre secteurs économiques à travers une synthèse des données archéozoologiques disponibles pour la Gaule Méditerranéenne. Ainsi pourrons-nous mettre en avant les derniers acquis et les problèmes qui se posent dans l’étude de chacune de ces activités. Dans un second temps, nous verrons comment développer des techniques permettant de dépasser les problèmes notés. Les activités halieutiques posent leurs propres difficultés, et nécessiteront, pour leur part,  la création d’une base de données et la définition de référentiels de lecture par espèce de poisson à partir des collections existantes. Ces référentiels, une fois comparés au matériel archéologique des sites de la région, nous permettrons de déterminer les saisons de pêche. Ces données de terrain seront rapprochées des textes antiques décrivant les techniques et mœurs antiques, pour proposer finalement des modèles d’exploitation saisonnière des animaux domestiques et sauvages en Gaule Méditerranéenne durant la Protohistoire et l’Antiquité.

 

► Céline Dubois (Aix-Marseille Université)

Titre de la thèse : « Du fœtus à l’enfant dans le monde grec archaïque et classique : pratiques rituelles et gestes funéraires »

Directeur : Hermary, Antoine
Unité de recherche : UMR 6573
Co-tutelle : Université de Fribourg, Véronique Dasen, Institut des sciences de l’antiquité
Adresse email : cdubois@mmsh.univ-aix.fr

Présentation de la thèse : La période de la toute petite enfance est un sujet neuf en histoire ancienne. Son émergence est liée à l’évolution de la place de la maternité dans les sociétés contemporaines des trente dernières années. Cette thèse s’inscrit dans cette nouvelle perspective et propose de réfléchir sur la définition du nouveau-né et du nourrisson dans la société grecque par l’étude des pratiques rituelles et des gestes funéraires qui entourent l’enfant dès sa naissance. En raison de la rareté des sources disponibles pour un tel sujet, la période étudiée s’inscrit dans le temps long : depuis l’époque archaïque jusqu’à la fin de l’époque classique. La longue durée permet d’intégrer au corpus  l’ensemble des découvertes récentes de sépultures d’enfant du monde grec et, après l’étude détaillée des cas les plus significatifs, de dresser une typologie complète des rites funéraires liés à la naissance et à la petite enfance. Ce travail est enrichi par l’étude des textes littéraires, des sources épigraphiques et des autres témoignages archéologiques disponibles (matériel votif, iconographie…) se rapportant à la petite enfance et plus généralement à la naissance. En effet, si l’accent est mis plus particulièrement sur l’enfant –du fœtus à l’enfant en tant qu’individu socialement reconnu– les pratiques rituelles qui entourent la mère mais aussi le père sont également étudiées pour comprendre la position du nourrisson dans la société grecque.

 

► Jessica Fèvres (Université Michel de Montaigne Bordeaux 3)

Titre de la thèse : « Problématique et application de l’imagerie et de l’animation 3D à l’archéologie monumentale. Saisie des données, études, valorisation. (en cours de modification) »

Directeur : Araguas,  Philippe
Unité de recherche : Institut Ausonius UMR 5607
Adresse email : jessica.debideran (at) gmail.com

Présentation de la thèse : La thèse pose la question de l’usage des techniques infographiques pour représenter l’architecture du passé. Ces procédés infographiques, appartenant à l’ensemble des inventions technico-médiatiques nées dans la société d’après-guerre, se situent à la frontière de divers domaines d’étude des Sciences de l’Information et de la Communication (SIC), tels que les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Mais ils appartiennent également à toute une culture visuelle de la fin du XXe siècle. De fait notre étude est profondément transdisciplinaire, empruntant des théories à l’Histoire de l’art, l’Archéologie et les SIC. Il s’agit de sortir de la dimension purement technicienne afin d’analyser ces dispositifs comme des phénomènes culturels, au sein d’une communauté scientifique et à destination du grand public. La représentation du patrimoine architectural ou archéologique à l’aide des outils infographiques n’est pas une pratique qui est apparue spontanément en tant que telle, du jour au lendemain, que ce soit dans la sphère publique, ou dans la sphère plus restreinte de la communauté des chercheurs. Si ce phénomène est évidemment intimement corrélé à l’évolution du monde numérique et informatique, il serait bien trop simpliste de le considérer comme seulement consécutif de cette révolution technologique. En effet, des transformations des espaces médiatiques et scientifiques se jouent parallèlement. Il s’agit donc de déceler à travers cette étude les éléments qui ont mis en place les conditions d’émergence et de développement de ces pratiques à la fois graphiques, informatiques et scientifiques. Ainsi défini, le contexte nous donne ensuite accès à l’analyse des pratiques et des appropriations  de ces techniques par les différents usagers. Enfin, il convient de mettre en évidence les rapports entre techniques infographiques et communication, entre « savants » et au sein de l’espace public. Face à cette production graphique, une interrogation parcours toute notre recherche : les images infographiques restituant l’architecture du passé ne sont-elles que des productions scientifiques, ou deviennent-elles également des objets communicationnels, voire médiatiques ?

 

►Roxanne Gauthier-Dussart (Université de Perpignan Via Domitia)

Titre de la thèse : « Entre Rome et Alexandrie : le monnayage d’Antonin le Pieux, idéologie du règne et adaptations locales »

Directeur : Galinier, Martin
Unité de recherche : Centre de Recherche Historique sur les Sociétés Méditerranéennes. (CRHiSM)

Co-tutelle : Université de Montréal, Christian Raschle

Adresse email : roxanne2b@gmail.com

Présentation de la thèse :L’optique proposée ici vise à renouveler la connaissance de l’empereur Antonin le Pieux en observant son règne depuis la « périphérie » de l’Empire, plus exactement d’Alexandrie, métropole orientale dont le monnayage est sous contrôle du préfet d’Égypte mais a su conserver ses originalités, à la fois grecques et égyptiennes. L’étude s’appuiera sur les monnaies d’Alexandrie du Musée Puig (Perpignan) et sur la collection du Cabinet des Médailles (Paris) dans une optique de publication. Le but sera donc de réaliser un catalogue complet de ces monnaies.La méthode consistera aussi à dater et étudier les monnaies alexandrines et à les comparer avec les grandes collections déjà publiées (Roman Provincial Coinage, Geissen, Dattari…), afin de créer une typologie complète concernant Alexandrie. Ce monnayage sera ensuite analysé de manière croisée :

–          en lui-même, afin d’identifier les originalités de cet atelier ;

–          en le comparant au monnayage romain d’Antonin (une typologie sera là aussi utilisée dans la mesure où cela servira d’appui pour l’étude) ;

–          en le replaçant dans l’ensemble des documents du règne, afin de restituer le contexte historique et idéologique des monnaies d’Alexandrie.

Ce travail de thèse, placé dans la lignée des travaux de S. Bakhoum, sera l’occasion de traiter le la transmission et l’adaptation de thèmes romains dans un contexte culturel différent (l’Égypte gréco-romaine du second siècle de notre ère) ; il sera centré sur les phénomènes de « traductions » iconographiques, permettant le transfert et le contrôle d’un discours impérial romain auprès de populations aux traditions culturelles fortes (langue grecque ou égyptienne, religion syncrétique gréco-égyptienne, etc.) : c’est le « bilinguisme » de cette production qui sera ainsi évalué, le « texte » étudié étant ici un corpus numismatique comportant écriture et image, au carrefour de trois cultures : grecque, romaine et égyptienne.

 

► Noémie Gautier (Université Rennes 2)

Titre de la thèse : « L’homme et l’animal domestique à Pompéi (IIe s. av. J.-C. – 79 ap. J.-C.). Essai d’histoire culturelle »

Directeur : Vendries, Christophe
Unité de recherche : LAHM (laboratoire archéologie et histoire Merlat), CNRS Unité Mixte de Recherche 6566
Adresse email : gautier.noemie@gmail.com

Présentation de la thèse : Cette étude est consacrée à l’homme et l’animal domestique, c’est-à-dire aux rapports entretenus entre ces deux groupes, leurs interactions, la vision de l’homme envers l’animal, le discours tenu sur ce dernier, etc. Il s’agit donc d’un essai d’histoire culturelle qui a pour objectif d’analyser les mentalités de l’époque romaine. En effet, la place et la conception que les Romains avaient d’eux-mêmes peut se découvrir à travers le prisme de leur relation à l’animal, en particulier l’animal domestique, d’où l’intérêt de cette étude. La place et le rôle de l’animal au sein du foyer, et plus largement dans la société romaine, seront déterminés. Il s’agit d’expliciter la vision des animaux par les Anciens, la symbolique et la conception de chaque animal et de mettre en lumière les mentalités qui se reflètent dans ces différentes conceptions en mettant en valeur, par exemple, les différents procédés de mise en scène des animaux dans l’iconographie. Les objectifs de l’utilisation de l’image des animaux seront aussi mis en évidence au sein de ce projet de recherche. L’étude se trouve au croisement de l’histoire, l’archéologie, l’ethnologie et l’anthropologie. Nous disposons en effet de sources de natures diverses : iconographiques, archéologiques (mobilier et éléments de décoration par exemple), littéraires mais aussi épigraphiques. L’intérêt est donc de fournir une vaste synthèse sur l’animal domestique dans l’antiquité romaine à travers l’étude d’une cité particulière, Pompéi, en croisant et recoupant toutes les sources possibles, ce qui fait de ce projet une étude pluridisciplinaire.

 

► Audrey Gouy (Ecole pratique des Hautes Etudes)

Titre de la thèse : « La danse étrusco-italique : étude de la culture chorégraphique de l’Italie pré-romaine »

Directeur : Verger, Stéphane
Unité de recherche : EA 4115 HISTARA
Co-tutelle : Université Ca’ Foscari de Venise, Adriano Maggiani, Dipartimento di Scienze dell’Antichità e del Vicino Oriente.
Adresse email : audrey.gouy@voila.fr

Présentation de la thèse : La thèse engagée est une étude inédite des représentations étrusques de danse. Celle-ci se divise selon trois axes. Le premier a pour but de reprendre certains corpus déjà étudiés, comme les stèles felsiniennes, l’art des situles en Etrurie padane ou les tombes peintes en Etrurie tyrrhénienne, et ce en vue de les réactualiser. Les représentations figurées seront étudiées de l’âge du Fer, période durant laquelle apparaissent les premières représentations identifiables de danse, jusqu’à la période classique, de manière à comprendre le développement et la transformation de la représentation de la danse étrusco-italique avant la période hellénistique. Le second axe de notre recherche est d’étudier les gestes et postures de danse représentés dans l’image et de comprendre les mouvements qui sont suggérés. Nous engagerons ainsi une étude typologique qui consistera en une description et une classification systématiques fondées sur des critères morpho-techniques, c’est-à-dire dictés par la fonction même du geste et sa technique. Cette typologie concourra à individualiser des unités gestuelles afin de les rendre reconnaissables, avant, lorsque cela sera possible, de dresser des séquences de gestes. Cet axe de notre recherche permettra de définir la représentation même de la danse, les différents types de danse que l’on rencontre dans l’image et qui devaient probablement être pratiqués, et enfin de définir la culture chorégraphique étrusco-italique par rapport notamment à celle des Grecs. Le troisième axe de notre recherche abordera des questions d’ordre social, telles que la professionnalisation des danseurs, leur statut social, la répartition des gestes de danse en fonction du genre, les pratiques aristocratiques, et plus largement l’importance et la fonction sociales (politique, religieuse, etc.) de la danse au sein de la société étrusque.

 

► Eneko Hiriart (Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3)

Titre de la thèse : « La place de la monnaie dans l’économie préromaine entre la Charente et l’Èbre »

Directeur : Gruel, Katherine et Tassaux, F.
Unité de recherche : Institut Ausonius – UMR 5607
Adresse email : eneko.hiriart@gmail.com

Présentation de la thèse : Au Second âge du Fer, le couloir compris entre l’Èbre et la Charente se situe au carrefour de différentes aires culturelles : la Gaule celtique, la Péninsule Ibérique, l’Aquitaine, les cités méditerranéennes, mais aussi Rome. Ce cadre correspond également à une zone de passage et de confluence entre ces différents horizons, où les voies de communications naturelles (vallées, fleuves) jouent un rôle essentiel. Ainsi, il convient de dépasser un cadre géographique dicté par les frontières modernes car, pour les populations protohistoriques, les Pyrénées ne constituent pas un obstacle aux échanges, aussi bien économiques que culturels. Le manque de références littéraires antiques, ou l’insuffisance de données archéologiques, expliquent l’aspect fragmentaire des connaissances dont on dispose sur les populations de la région. Cette lacune ne peut être comblée que par l’étude des vestiges matériels qui nous sont parvenus. La monnaie, qui reçoit le sceau du pouvoir émetteur, véhicule des messages et des symboles qui sont un reflet de ces sociétés. De plus, sa triple fonction d’étalon, d’instrument d’échange, et réserve de valeur,  fait de la monnaie un témoin privilégié des relations économiques et sociales. Dès lors, pour l’étude d’une époque où les peuples ne disposent pas ou peu de l’écriture, la monnaie est à même de fournir des données cruciales. Ainsi, une approche de la numismatique régionale peut permettre de mieux percevoir les réalités ethniques, les échanges, les changements politico-culturels, ainsi que les influences provenant d’un environnement plus éloigné. En outre, la période allant de l’apparition du phénomène monétaire (V° s. a.C. dans les cités grecques de Massalia et Emporion), à l’abandon des frappes indigènes sous le règne d’Auguste, constitue une époque charnière. D’une part, elle marque le passage d’une économie de don – contre don à une économie monétarisée. D’autre part, elle précède la genèse de l’Empire romain et la réorganisation administrative du territoire par Auguste. Les données fournies par l’archéologie constituent le socle de ce travail. Elles permettent d’insérer la monnaie dans un contexte anthropique, d’appréhender son utilisation et d’affiner une chronologie. D’autre part, il est nécessaire de considérer la complexité à la fois géographique, temporelle, politique et culturelle du phénomène monétaire. C’est dans cette démarche que cette thèse s’inscrit, en ne partant pas seulement de la monnaie pour comprendre la société, mais en considérant la monnaie comme la manifestation d’un état social. Plusieurs sujets devront être traités :
– L’apparition du monnayage. Afin de déterminer les rythmes, les modalités, et les agents de sa diffusion. Son introduction dans les échanges implique toute une série de changements structurels dont il faut mesurer l’impact social, économique et politique.
– La généralisation du phénomène monétaire, marquée par la multiplication et la diversification des monnayages.  Il s’agit d’étudier ces différentes émissions et de mesurer l’influence des monnaies exogènes (de Marseille, de Rome, de la péninsule Ibérique, de Gaule, etc.).
– La fin des frappes celtiques et ibériques, afin de mieux appréhender le processus d’adoption du monnayage impérial romain.

 

► Gaëlle Jouve (Aix-Marseille Université)

Titre de la thèse : « Hommages impériaux et culte du prince à Rome et en Italie sous les Sévères »

Directeur : AGUSTA-BOULAROT, Sandrine
Unité de recherche : Centre Camille Jullian (UMR 6573)
Adresse email : gaellejouve@gmail.com

Présentation de la thèse : Avec l’avènement de la dynastie sévérienne, l’exercice du pouvoir à Rome est marqué par l’exaltation de plus en plus affirmée de la politique dynastique, qui modifie la propagande impériale et les pratiques honorifiques destinées à l’empereur et à sa famille. Paradoxalement, il apparaît que la question des hommages sévériens à Rome et en Italie n’a à ce jour suscité aucun intérêt spécifique et, de ce fait, n’a fait l’objet d’aucune synthèse. Pourtant une rapide consultation des seules sources épigraphiques conduit au constat suivant : les très nombreuses dédicaces honorifiques sont autant de témoignages de l’exceptionnelle faveur dont les Sévères ont bénéficié. La définition même du culte impérial dans l’empire romain et des pratiques religieuses et/ou politiques qui le caractérisaient faisant aujourd’hui l’objet d’un intense débat, mes recherches privilégient une approche méthodologique et pluridisciplinaire du sujet, à travers une réflexion sur la nature et l’identification des sources témoignant des « hommages impériaux » et du « culte du prince » (sources littéraires, épigraphiques, archéologiques, iconographiques et numismatiques) ainsi que sur la forme et le lieu de leur expression. En marge de cette entreprise d’identification, je m’applique à établir, pour chaque catégorie de sources, quels sont les critères objectifs en permettant une analyse et une interprétation rigoureuses. Parallèlement à cette réflexion, je me propose d’effectuer un recensement exhaustif des sources témoignant des formes de dévotion rendue à la dynastie sévérienne, à Rome et en Italie, puis d’étudier, sous la forme d’une synthèse, la typologie des hommages, les espaces privilégiés pour leur expression et leur exposition au public, l’identité, le statut juridique et le rôle socio-économique de leurs auteurs, l’organisation institutionnelle de la célébration du pouvoir au sein des cités et à l’échelle des provinces, l’image de l’empereur et la conception du pouvoir diffusées, et enfin les continuités et les spécificités municipales par rapport aux pratiques de l’État romain.

 

► Angélique Labrude (Université de Strasbourg)

Titre de la thèse : « Les pratiques funéraires en Crète orientale de la fin de l’Âge du Bronze à la période classique »

Directeur : Jacquemin, Anne/ Lefèvre-Novaro, Daniela
Unité de recherche : UMR 7044
Co-tutelle : Università degli Studi di Genova, Nicola Cucuzza Darficlet
Adresse email : labrangelique@hotmail.fr

Présentation de la thèse (300 mots) : La Crète orientale, au croisement d’axes terrestres et maritimes importants, est particulièrement riche en structures funéraires datant de la fin de l’Âge du Bronze et du début de l’Âge du Fer. Les publications, qui s’échelonnent du début du XXe siècle jusqu’à nos jours, témoignent du fort potentiel archéologique de cette région. Plusieurs sites fouillés au siècle dernier sont réétudiés aujourd’hui afin de combler des données souvent lacunaires : c’est le cas de la cité antique de Dréros fouillée à nouveau depuis 2009 par une équipe franco-grecque à laquelle l’Université de Strasbourg est associée (directeurs : Alexandre Farnoux, directeur de l’Ecole Française d’Athènes et Vasso Zographaki, XXIVe EPKA). De nombreuses prospections sont également organisées actuellement dans la région témoignant d’une intense activité archéologique propice à un travail de thèse (voir notamment le projet ANR DIKIDA (anr-dikida.cerege.fr) dirigé par Daniela Lefèvre-Novaro, co-directrice de cette thèse). Á travers l’étude des sites funéraires fouillés par les équipes françaises, américaines, italiennes ou belges en collaboration avec les services archéologiques grecs, il s’agira de mettre en évidence les particularités culturelles des communautés installées en Crète orientale. Les espaces funéraires constituent des sources d’information primordiales concernant les pratiques identitaires des sociétés ; en effet, à l’inverse d’un habitat abandonné, une structure funéraire a volontairement été élaborée et conçue comme telle par un groupe communautaire à l’intention des vivants, des morts et de leur descendance. Divers aspects socio-culturels peuvent être appréhendés par le biais de l’architecture, du mobilier ou du traitement des corps. La période prise en compte, qui débute après la civilisation palatiale, englobe des Âges autrefois qualifiés d’obscurs et court jusqu’à l’établissement des cités-états, couvre plusieurs siècles. Elle permettra de mettre en lumière des phénomènes de continuités/discontinuités au sein d’une région dont les particularités étaient déjà soulignées par les auteurs anciens.

 

► Paul Lagarrigue (Université Rennes 2, Haute-Bretagne)

Titre de la thèse : « La Bretagne de l’Antiquité tardive au haut Moyen-Âge, état de la question, synthèse et critique des données »

Directeur : Allios, Dominique
Unité de recherche : UMR 6566
Adresse email : paul.lagarrigue@hotmail.fr

Présentation de la thèse : La Bretagne du haut Moyen-Âge a été étudiée depuis la fin du XVIIIe siècle en mettant en avant ses particularismes. Il a notamment été fait des bretons insulaires l’élément primordial de ces études et au delà de ça, de son identité. Cependant, si les bretons sont bien venus sur le territoire de la péninsule armoricaine, les modalités de cette migration sont à repenser. Depuis les années 70, un certain nombre d’historiens et d’archéologues ont réévalué les données. Néanmoins, s’ils ont parfois mis en évidence le rôle des populations franques, ils ont souvent à peine effloré les grands oubliés de l’Histoire de la Bretagne du haut Moyen-Âge que sont les gallo-romains. Ces derniers, héritiers de la tradition et de l’administration romaine, ont encore joué un rôle important, notamment à travers de grand personnage comme saint Melaine. De ce fait, il est ici question de relire les anciennes études sur la Bretagne avec une approche synthétique et critique pour tenter de réhabiliter et de comprendre le rôle des populations vivant sur la péninsule au moment des migrations franques et bretonnes.

 

► Solenn de Larminat (Université de Provence, Aix-Marseille 1)

Titre de la thèse : « Mourir enfant en Afrique romaine : gestes, pratiques et rituels (Afrique Proconsulaire, Numidie et Maurétanie Césarienne, Ier-IIIe s. de n. è.) »

Directeur : Griesheimer, Marc
Unité de recherche : UMR 6573
Adresse email : solenndelarminat@mmsh.univ-aix.fr

Présentation de la thèse : L’objectif de cette étude est de caractériser les gestes, les pratiques et les rituels entourant la mort des enfants dans les provinces romaines d’Afrique Proconsulaire, de Numidie et de Maurétanie césarienne aux trois premiers siècles de notre ère. La documentation disponible provient de nombreuses publications de nécropoles, plus ou moins bien documentées en fonction de la date des fouilles, et de la nécropole de Pupput (Hammamet) qui offre pour la première fois un corpus suffisamment important pour être statistiquement crédible. En raison de leur disparité, les données sont présentées sous différents catalogues mais elles sont en revanche analysées simultanément lorsqu’elles renseignaient la même séquence des funérailles. Il a été opté d’étudier dans un premier temps la gestion des corps, de l’emplacement de la sépulture à sa fermeture, puis dans un second temps, les rituels réalisés dans et autour de la sépulture. Le postulat de départ est que les différentes pratiques funéraires adoptées par les familles responsables de l’enterrement de leurs enfants dépendaient d’un certain nombre de facteurs. Parmi eux, l’âge des enfants qui déterminait en grande partie le statut du défunt a été mis en évidence. D’après les données archéo-anthropologiques étudiées, les âges de 6 mois, 3 ans et 7 ans marquaient des étapes importantes dans la socialisation de l’enfant dans sa famille et la société africaine.

 

► Amélie Le Bihan (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Le matériel cultuel dans les provinces de Syrie, Palestine, Phénicie, Arabie à l’époque romaine »

Directeur : Villeneuve, François
Unité de recherche : UMR 7041
Adresse email : lebihan.amelie@gmail.com

Présentation de la thèse : Au contact de la Méditerranée et de la Mésopotamie, les régions du Proche-Orient correspondant aux provinces romaines de Syrie et d’Arabie mêlent depuis la plus haute Antiquité des influences diverses qui se reflètent dans la religion et ses pratiques. On peut alors s’interroger sur l’originalité sémitique : son unité ou sa diversité et ses réactions vis-à-vis de l’environnement grec et romain, afin de mettre en lumière la continuité ou l’évolution des rites religieux. Afin de mieux appréhender les pratiques cultuelles de la région, nous mènerons une étude complète des objets de culte utilisés lors des cérémonies religieuses grâce à l’analyse de l’ensemble des sources disponibles : littéraires, épigraphiques, numismatiques, iconographiques et archéologiques. Nous tenterons ainsi de restituer le déroulement des cérémonies religieuses pour mettre en évidence l’originalité des pratiques cultuelles de la région.

 

►Isabelle Lochouarn (EPHE)

Titre de la thèse : « Les portraits sculptés dans les maisons privées à l’époque hellénistique : le cas de Délos »

Directeur: Queyrel, François
Unité de recherche: EA 4115 (Histara)
Adresse email : isaloc7@gmail.com

Présentation de la thèse : Au cours des recherches menées pour mes mémoires de maîtrise et de master, j’ai eu l’occasion de me confronter au vaste corpus que forment les portraits privés sculptés à l’époque hellénistique. Au terme de ces deux mémoires, il est apparu que le corpus était si vaste, qu’une étude plus approfondie d’une partie de ce corpus pouvait être menée dans le cadre du travail de recherche pour une thèse de doctorat.
Mes recherches concerneront donc  » Les portraits sculptés placés dans les maisons privées à l’époque hellénistique : le cas de Délos « . Plusieurs axes de recherches s’imposent : les origines et la spécificité des portraits sculptés représentant de  » simples  » citoyens mais aussi leur lieu d’exposition, la maison privée, et les différents portraits exposés dans ce même cadre, puis une étude du corpus conduira à déterminer les différents modèles et influences auxquels sont soumis les portraits, enfin la valeur symbolique de ces portraits. Délos constituera le terrain de mon étude, en raison de la richesse du matériel que l’île a fourni. L’accroissement de la richesse moyenne des habitants de l’île à l’époque hellénistique permet une augmentation considérable des commandes d’œuvres d’art, notamment de portraits : les sculptures ornent les nouveaux sanctuaires, les édifices publics, les associations mais aussi les maisons privées. La pratique qui consiste à commander à un sculpteur son propre portrait est nouvelle à l’époque hellénistique. D’autre part le lieu d’exposition de ces portraits a aussi une grande importance dans notre étude : la maison, cadre de la vie privée. La difficulté majeure consistera à tenter de déterminer où et comment ces portraits étaient exposés, mis en valeur, puisque très peu d’indices matériels subsistent. Si le matériel archéologique est bien sûr essentiel, l’étude des textes antiques apportera un précieux appui et des éléments de réponse. L’étude des portraits sculptés placés dans des demeures privées nous conduira à en dresser une typologie. Si les portraits royaux peuvent être identifiés relativement facilement (attributs, similitudes avec des portraits monétaires…), les portraits de simples individus posent problème : très peu portent une inscription sur la base, beaucoup ont en plus perdu leur base et le lieu de découverte n’est pas non plus toujours un bon indicateur (quand il est connu). Nous n’utiliserons donc dans notre corpus d’œuvres que les portraits pour lesquels nous connaissons de manière assurée l’identité du personnage et/ou son lieu d’exposition d’origine. Ce corpus nous permettra de dresser une typologie qui s’appuiera sur les canons esthétiques et les modes de représentation. Se posera alors le problème de la transmission des modèles et des influences, romaines notamment.
Ces portraits sculptés, même s’ils sont exposés dans les maisons privées, ne jouent pas qu’un simple rôle décoratif. Il conviendra donc de s’interroger sur les messages délivrés par ce type de portraits : quelle est leur utilisation, leur valeur symbolique ? Pouvons-nous enfin dresser une typologie de la représentation des individus en fonction du message que doit faire passer un portrait sculpté exposé dans une maison ?

 

► Frédéric Mège (Aix Marseille Université)

Titre de la thèse : « Habitat et Urbanisme dans les cités grecques de Sicile à l’époque hellénistique (IVe – IId s. av. J.-C.) »

Directeur : Tréziny,  Henri
Unité de recherche : Centre Camille Jullian (UMR 6573)
Adresse email : mege@mmsh.univ-aix.fr

Présentation de la thèse : Le domaine scientifique de cette thèse est celui de l’Archéologie Classique et, plus précisément, de l’archéologie des colonies grecques de Sicile. Les axes de recherche privilégiés concernent l’habitat, l’architecture domestique et, dans une certaine mesure, l’urbanisme de ces cités à l’époque hellénistique.
La thèse traite principalement trois sites archéologiques aujourd’hui parfaitement identifiés, chacun étant particulièrement représentatif de l’évolution de l’habitat et de l’urbanisme durant la période retenue. Il s’agit de Mégara Hyblaea, Serra Orlando (Morgantina) et Camarine. Le contexte historique porte en grande partie sur la période hellénistique (336 à 31 av. J.-C.), entendue ici plus largement entre le IVe et le IIe. s. av. J.-C., et a pour cadre la Sicile grecque.
Même ainsi réduit à un domaine bien particulier (habitat et urbanisme dans la Sicile hellénistique), le champ d’investigation reste vaste et hétérogène: influences grecques, puniques et romaines se croisaient en Sicile, sans parler des cultures indigènes qui demeuraient par endroits assez prégnantes. La volonté de maintenir une cohérence dans l’étude imposait donc de restreindre le discours à une zone culturellement homogène, à savoir donc les villes grecques, c’est-à-dire fondées et/ou dirigées et occupées en majeure partie par des Grecs. À cette restriction d’ordre géographique et culturel vient naturellement se superposer une restriction chronologique liée à l’histoire de la zone concernée. Le point d’orgue initial, l’arrivée de Timoléon de Corinthe, s’impose par ses implications sur le plan urbanistique; le point d’orgue final, la conquête romaine de la Sicile, est lui surtout lié à des considérations d’ordre politique et administratif. Mais comme de juste en archéologie, il n’est pas question ici de limites chronologiques absolues, d’où le choix de considérer une période d’étude s’étendant du IVe s. au IIe s. av. J.-C.

 

► Anna Paule (Université de Provence Aix-Marseille I)

Titre de la thèse : « Les bijoux chypriotes, de la fin de l’Âge du Bronze à l’époque archaïque, étudiés dans le contexte de la Méditerranée orientale »

Directeur : Hermary, Antoine
Unité de recherche : Centre Camille Jullian, CNRS, UMR 6573.
Adresse email : anna.paule@etu.univ-provence.fr

Présentation de la thèse : Intitulée « Les bijoux chypriotes de la fin de l’Âge du bronze à l’époque archaïque, étudiés dans le contexte de la Méditerranée orientale », la présente thèse est consacrée à l’analyse et à l’interprétation de ces vestiges archéologiques issus d’une période s’étendant du XIIe au VIIe s. av. J.-C., retrouvés sur l’île en grande partie grecque de Chypre. La thèse traite surtout de l’évolution de l’orfèvrerie et de la bijouterie. Une analyse directe du matériau en présence s’est effectuée dans plusieurs musées parmi lesquels se trouvent le Musée du Louvre à Paris, le British Museum à Londres, le Cyprus Museum à Chypre et le National Archaeological Museum à Athènes. Cette analyse a été facilitée par mon expérience dans ce domaine grâce à ma formation dans une école spécialisée dans cet artisanat (de 1996 à 2000). La perspective adoptée est celle d’une comparaison entre ces objets composés de diverses matières et d’autres pièces similaires appartenant aux cultures contemporaines présentes en Méditerranée orientale et en particulier en Grèce. La durée déterminée rend hommage au terme anglais « Dark Ages », qui désigne de façon imagée la période comprise entre le déclin des centres palatiaux mycéniens (vers 1200 av. J.-C.) et l’époque archaïque (vers 700 av. J.-C.) : cette période de transition est – faute de témoignages sur la grande architecture ou d’autres vestiges culturels spectaculaires – considérée comme une période de pauvreté pour la population ou de retard de développement. Cependant, en raison des résultats de diverses fouilles, comme par ex. sur les sites de Perati (en Attique) et de Lefkandi (sur l’île d’Eubée), on peut supposer que les contacts interrégionaux avec les Cyclades comme avec Chypre n’ont pas entièrement disparu. Ces observations, et d’autres, ont suscité l’intérêt des archéologues depuis quelques dizaines d’années. Suivant ces études, il semble que Chypre, l’île grecque la plus orientale, a été peu touchée par les prétendus « Âges obscurs » et qu’elle a plutôt fait fonction de médiateur entre l’Orient et Occident. En raison de sa position géographique, ainsi que de sa production de cuivre, ce rôle est compréhensible. On peut supposer que l’étude de parure permettra de vérifier cette hypothèse. Pour conclure, il faut encore souligner que, dans le cadre de la thèse, la perspective d’ensemble reste la question des interactions possibles entre les pays, plutôt que les parures elles-mêmes en tant qu’objet d’étude isolé. Au fil de l’enquête, on se gardera donc d’extraire artificiellement de leur contexte les résultats obtenus dans l’analyse des parures, au risque de surévaluer artificiellement le rôle propre à ces objets comme témoins de ces liens. En effet, nous disposons de diverses classes d’objets qui nous permettent de faire le point sur nos connaissances actuelles sur la question des contacts (swords of Naue II type ; Mycenaean IIIC: 1b pottery ; Handmade Burnished Ware, etc.). Une fois cette idée admise, le but de la thèse ne sera pas tant de commenter des parures en elles-mêmes que d’interroger d’autres objets venant du même complexe que les parures choisies, afin de vérifier, conjointement avec une étude de l’orfèvrerie, nos hypothèses sur des contacts à longue distance.

 

►Clémence Pagnoux (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Titre de la thèse : « L’arboriculture en Grèce du Néolithique à l’époque romaine. Confrontation des données archéobotaniques, épigraphiques et littéraires »

Directeur : Petit, Christophe

Unité de recherche : UMR 7041 ARSCAN

Co-tutelle : Université Montpellier 2, Jean-Frédéric Terral, UMR 5059

Adresse email : clemence.pagnoux@mae.u-paris10.fr

Présentation de la thèse :La domestication et la mise en culture des arbres fruitiers en Grèce sont des processus encore mal connus. Des données récentes laissent penser que la culture de la vigne remonterait au Néolithique, mais on suppose généralement que c’est à l’Âge du Bronze qu’émerge l’arboriculture. Un examen des différentes sources disponibles nous permettra de suivre le développement de l’arboriculture depuis ses origines, de caractériser le processus de domestication des plusieurs arbres fruitiers, et de caractériser les pratiques horticoles. Ces sources, littéraires (textes latins et grecs, documents épigraphiques), archéologiques et archéobotaniques, sont pour certaines déjà largement étudiées, pour d’autres encore peu documentées. Plusieurs textes latins et grecs traitent de la culture des arbres fruitiers : ils nous renseignent sur les techniques de cultures, les usages, la perception, l’origine géographique des fruits. Il s’agit, à la lumière des données archéologiques et archéobotaniques, de relire ces textes et de traduire ceux qui n’ont pas encore été traduits, ou dont la traduction est ancienne et mérite d’être actualisée. Parmi les restes carpologiques les mieux attestés en Grèce, la vigne (Vitis vinifera L.) et l’olivier (Olea europaea L.) ont déjà fait l’objet de nombreuses études mettant en œuvre différents types de sources. Des études morphométriques (mesures biométriques et traitements statistiques) permettraient d’approcher la diversité infraspécifique (forme sauvage, forme cultivée) d’un point de vue chronologique et spatial. Enfin, l’objectif de ce travail est également d’enrichir le corpus des études carpologiques réalisées en Grèce. À ce jour, elles sont surtout développées pour le Néolithique et l’Âge du Bronze, mais quelques sites d’époques archaïque et classique ont également fait l’objet d’études carpologiques. Cela permet d’étudier les fruitiers sur une longue durée, de préciser le processus de leur mise en culture et l’évolution de leur consommation par les hommes.

 

► Kevin Quillon (Université Aix-Marseille 1)

Titre de la thèse : « Le commerce des sauces et salaisons de poissons hispaniques en Gaule Narbonnaise, d’après l’étude des amphores (Ie s. av. J.-C. – Ve s. apr. J.-C.) »

Directeur : Garcia, Dominique / Carre, Marie-Brigitte
Unité de recherche : Centre Camille Jullian
Adresse email : kevinquillon@yahoo.fr

Présentation de la thèse : La plupart des études sur le commerce des denrées durant l’époque romaine sont issues des travaux relatifs au triptyque vin-huile-sauces et salaisons de poissons. Le poisson jouait en effet un rôle primordial dans les traditions culinaires antiques et les rivages hispaniques sont connus pour avoir fourni dans tout le bassin méditerranéen des produits de qualité issus de l’industrie de la pêche. Le moyen le plus approprié pour appréhender le commerce des sauces et salaisons de poisson reste encore l’étude de ces vecteurs de diffusion : les amphores. Dans la péninsule ibérique, celles-ci furent produites par un nombre très important d’ateliers dont la répartition spatiale suit de très près celle des ateliers de salaisons. Matériau céramique quasi indestructible, les amphores sont le témoignage le plus concret des échanges entre l’Hispania et l’ensemble du monde romain à la fin de la République et durant la période impériale. Ce travail repose sur un inventaire exhaustif des amphores à saumures retrouvées en Narbonnaise au sein de contextes archéologiques terrestres (villae, agglomération secondaire, contexte funéraire, etc.), subaquatiques (dépotoir portuaire) et sous-marins (épaves) datés entre le Ier s. av. J.-C. et le Ve s. apr. J.-C. La problématique générale est liée à la typologie, à l’évolution, à l’origine et au contenu de ces amphores. Sa résolution impose une étude complète : analyse de la morphologie des amphores, de la pâte céramique et lecture des inscriptions peintes conservées. En effet les tituli picti nous apportent des données de premier ordre en mentionnant notamment le produit transporté et le ou les marchands les ayant commercialisés.

 

► Hélène Roelens-Flouneau (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Titre de la thèse : « Circuler en Asie Mineure cistaurique du IVe s. av. n. è. au Principat »

Directeur (Nom, Prénom) : Marie-Françoise Boussac
Unité de recherche (JE, EA ou UMR) : ArScan (UMR7041)
Co-tutelle : Ludwig Maximilian Universität München, Christophe Schuler, Kommission für Alte Geschichte und Epigraphik des Deutschen Archäologischen Instituts (DAI)
Adresse email : h.roelens.flouneau @gmail.com

Présentation de la thèse : La thèse étudie la circulation en Asie Mineure occidentale à l’époque hellénistique sous trois aspects. La première partie est consacrée aux infrastructures de la circulation : les différentes voies de communication, routières, fluviales et maritimes sont définies à partir des sources littéraires, épigraphiques et archéologiques. Leur organisation en réseau(x) est ensuite étudiée au niveau local, régional et interrégional. La seconde partie vise à comprendre l’organisation de la circulation des biens et des personnes dans des territoires contrôlés par différents pouvoirs. Les différents aspects financiers, économiques et stratégiques de ce contrôle sont envisagés à différentes échelles (cités, régions, royaumes), de même que les conditions matérielles du voyage des personnes et du transport des biens. La troisième partie envisage les voies de communication sous l’aspect de la religion et des représentations. Elle analyse les divinités honorées, les différents rites effectués par les voyageurs ainsi que les protections religieuses dont ils bénéficiaient. L’analyse se concentre dans un second temps sur l’utilisation des voies de communications – et notamment des routes – comme espaces de propagande ; le poids des voies de communications dans les représentations que les anciens avaient de leur territoire est analysé. L’étude est enfin replacée dans la problématique générale de l’organisation du monde antique, et pose la question de sa fragmentation en différentes entités ou au contraire de la « globalisation » du monde grec à l’époque hellénistique.

 

► Karim Sammour (Université de Caen – Basse Normandie)

Titre de la thèse : « La restitution virtuelle des machines de siège romaines du IVe siècle ap. J.C. »

Directeur : Fleury, Philippe
Unité de recherche : EA 4254 (Ersam)
Adresse email : karim [point] sammour (at) unicaen [point] fr

Présentation de la thèse : Le terme « machines de siège » désigne des structures pensées et construites afin de faire face aux problèmes que pose la prise d’une ville fortifiée ou au contraire afin de se prémunir en tant qu’assiégé des solutions des assiégeants. Ces machines de siège répondent aux fortifications croissantes des villes dès le IIe millénaire av. J.-C., leurs évolutions se font sur un temps long. Sur le plan technique, le savoir que nécessitent ces machines est bien moins important que pour les machines de jet, pourtant, ces dernières n’ont jamais supplanté ces machines dont l’utilité et l’efficacité dans les sièges du IVe siècle apr. J.-C. sont évidentes. Il s’agit avant tout du bélier, de la tortue de terrassier, des tours de siège et d’autres machines plus ou moins originales. Ce sont des systèmes d’attaque et d’aménagement du siège que l’on retrouve jusqu’à l’apparition du canon au Moyen-Âge.
L’objectif de cette thèse est de proposer des restitutions pour des machines dont les traces archéologiques sont quasiment inexistantes, le principal composant étant le bois. Il s’agit de s’appuyer sur les textes techniques que nous conservons, mais également sur les récits littéraires des sièges du IVe siècle apr. J.‑C. et les représentations iconographiques. Ces restitutions constitueront un support visuel mais nous permettront également de répondre aux problèmes physiques et mécaniques du sujet, de cette façon il sera possible de valider les hypothèses sur ces différentes machines et d’en déterminer de nouvelles. Il est aussi envisageable, à la suite de cette étude, de retrouver des restes archéologiques d’engins de siège dont nous aurons identifié des particularités. Une telle démarche montrera la réalité de ces outils pour une armée romaine du IVe siècle apr. J.‑C.

 

► Claudio  Taffetani (Université de Provence Aix-Marseille I)

Titre de la thèse : « Un quartier de la Rome impériale : Le forum de Trajan dans son environnement urbain. Modification du paysage, solutions architecturales et système de circulation »

Directeur : Villedieu, Françoise
Unité de recherche : UMR 6573
Co-tutelle : Université, directeur et unité de recherche : Université de Roma TRE, MEDRI Maura
Adresse email : claudio.taffetani@gmail.com

Présentation de la thèse : Un étude du projet urbanistique et architectural lié à la construction du forum de Trajan à Rome, le dernier des forums impérieux construit par l’empereur et son architecte Apollodore de Damas entre 106 et 113 ap. J.-C. Il s’inscrit dans la tradition de ceux qui l’ont précédé, mais ses dimensions et les travaux colossaux nécessaires à son établissement en font un projet particulièrement exceptionnel; l’unique solution pour trouver l’espace suffisant à son édification était d’ouvrir un passage vers le Champ de Mars en supprimant l’élévation qui réunissait le Capitole au Quirinal. Le projet urbain a donc entraîné la transformation totale de l’ensemble du quartier situé entre les deux collines. La recherche portera sur les modalités de ce réaménagement et ses conséquences non seulement sur la zone du forum, mais notamment sur l’ensemble du tissu urbain de la ville. L’examen des bouleversements que ce projet démesuré a causé sur le bâti préexistant, pourra permettre de reconstituer l’ancien paysage urbain et la morphologie du terrain avant les travaux. Il s’agira ensuite d’analyser le grand programme architectural en soulignant, comment au-delà de la réalisation de la place publique, a été conçu, autour du complexe impérial, tout un ensemble urbanistique cohérent et surtout entièrement structuré par un nouveau système des rues et de circulation complexe.
Il consiste à analyser l’organisation du contexte urbain avant et après la réalisation du forum, tout en accordant une attention particulière aux solutions architecturales adoptées afin d’intégrer les nouvelles constructions dans le tissu urbain préexistant. L’objectif est donc de reconstruire chronologiquement toute l’organisation urbanistique de la zone, en insistant sur les aspects architecturaux qui ont modifié le contexte urbain. Surtout, comment ces travaux ont totalement remodelé, outre l’espace du forum, l’ensemble de la zone s’étendant au-delà de la place. C’est surtout l’étude minutieuse du réseau viaire autour du forum qui constitue un des témoignages les plus éloquents du dirigisme absolu de ce projet urbain, s’affranchissant de tout déterminisme spatial. La reconstitution de tout le système de circulation elle nous aidera certainement à déterminer dans quelles mesures Trajan a modifié le réseau préexistant et si son intervention a réellement conditionné le développement de la Ville dans son ensemble.

 

► Ilaria Tirloni (Université Rennes 2)

Titre de la thèse : « Les  manifestations du sacré et les pratiques rituelles en Italie centro-méridionale et Sicile dans la première age du Fer (XI-VII av.J.-C.) »

Directeur : Denti, Mario
Unité de recherche : UMR 6566,
Adresse email : carloilaria@tiscali.it

Présentation de la thèse : L’objectif principal du travail est de recueillir et systématiser les informations sur les lieux de culte, partiellement publiées, qui existaient dans les régions de l’Italie méridionale et de la Sicile, et de faire une analyse des manifestations du sacré, du rite ou du rituel, que l’on observe au cours de la protohistoire italienne. Cette clé de lecture, qui marque plusieurs contributions récentes, que ce soit dans le champ historiographique ou archéologique, nous permet d’étudier sous un angle différent les contacts humains et les échanges culturels entre populations indigènes italiennes et populations provenant de l’Egée, et enfin d’étendre les connaissances sur cette époque à cheval entre le Bronze Final et le Premier Âge du Fer. L’analyse a été conduite sur les bâtiments de lieux de culte, attestés par les découvertes archéologiques, et sur les matériels, sur les dépôts votifs que l’on trouve dans les lieux de culte, sur les associations des matériaux présents et sur les modalités de déposition de ceux-ci, en prenant en compte toutes les classes de la céramique à la coroplathie, de la décoration architecturale aux bronzes. La première étape est l’étude de la céramique, en essayant d’analyser les types présents, les lieux de production, la présence de matériel importé de Grèce, d’Egypte et du Proche-Orient, en plus de celle « indigène », produite localement, et qui est toujours très difficile à dater. À ce stade se rattache l’étude de la céramique grecque, d’importation et d’imitation, qui a été trouvé sur le site de l’Incoronata di Pisticci, près de Metaponte. Le deuxième aspect sur lequel il a fallu se concentrer est l’analyse de la coroplâtie, qui permet de se rattacher de nouveau à la production de l’âge du Bronze, comme on l’a dit. Même cet aspect est dans la continuité évidente avec la période précédente, et je suis convaincu que les bronzes représentent la véritable hérédité culturellel et cultuelle de l’âge du Bronze. Une attention particulière sera apportée à la relecture du site de l’Incoronata, dans lequel se retrouvent certaines caractéristiques déjà étudiées d’autre part.

 

► Mathilde Villette (Université Rennes 2
)

Titre de la thèse : « Espaces artisanaux et modes de production de la céramique aux époques proto-archaïque et archaïque (VIIIe-VIe s. av. J.-C.)  le long de la mer ionienne (Italie méridionale) »

Directeur : Denti, Mario
Unité de recherche : UMR 6566
Co-tutelle : Università degli Studi della Basilicata, Massimo Osanna.
Adresse email : mathildevillette@hotmail.com

Présentation de la thèse : L’objectif de cette thèse est de comprendre les modalités de production de la céramique, dans une zone centrée autour du Golfe de Tarente, à une période charnière entre monde indigène de l’âge du Fer et l’arrivée des premières communautés grecques en Italie du Sud. On s’interesse aux productions tant indigènes que grecques.L’ambition de cette étude est de porter un regard nouveau sur les ateliers de production de céramique, en s’intéressant évidemment aux fours, et plus largement, à tous les éléments constitutifs d’un atelier : déchets de cuisson, extraction de l’argile, décantation, organisation de l’espace etc. Parmi les sites déjà reconnus de production de la céramique, trois contextes dont la documentation est inédite font l’objet d’une attention plus particulière dans le cadre de cette thèse : Le site de l’Incoronata (Pisticci, Basilicate), les divers contextes de production mis en évidence lors des fouilles urbaines de Tarente (Pouilles), et le site de Siris-Policoro (Basilicate). D’un point de vue méthodologique, ce projet s’appuie sur une étude archéologique contextuelle des différents sites, sur une étude céramologique et fait appel, notamment, à l’archéométrie afin de caractériser la production et de mettre en évidence la circulation de la céramique. Cette thèse apportera donc un renouveau dans la connaissance, tout d’abord, de la production de la céramique en Grande-Grèce : par qui, pour qui, selon quelles modalités ? De manière plus large, elle contribuera à la compréhension des phénomènes de contacts entre Grecs et indigènes en Italie du Sud.

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