Doctorants – Art vivant (1950 ca-2010)

Annuaire des doctorants

Art vivant (1950 ca-2010)

 

NB : la liste doit encore être complétée …

Emilie Blanc (Université Rennes 2)

Titre de la thèse : « Expressions de l’identité dans l’art contemporain : genre, race et sexualité à travers les pratiques artistiques développées en Californie dans les années 1970 »

Directeur : Zabunyan, Elvan

Unité de recherche : Histoire et critique des arts

Adresse email :blanc.e@free.fr

Présentation de la thèse : Le projet de recherche s’oriente vers une analyse critique, en articulation avec le contexte de production, des pratiques artistiques développées en lien avec l’identité en Californie dans les années 1970. Il s’inscrit sur la toile de fond des évènements sociopolitiques agitant les Etats-Unis dans les années 1960 (le mouvement pacifiste, le mouvement des droits civiques, le mouvement féministe). La Californie constitue alors un foyer important d’activisme traversé par un certain nombre de mouvements protestataires. Les artistes y vivant apparaissent particulièrement réactifs à ces bouleversements sociopolitiques. Au sein du pluralisme de formes développées dans ce contexte, de nombreux artistes, jusque-là majoritairement ignorés par le monde de l’art, vont penser leur pratique en relation avec leur identité, sexuelle et/ou raciale, et vont, en même temps, élargir le champ des arts visuels en renouvelant les formes artistiques traditionnelles, à la recherche de moyens d’expressions propres. Ils ont développé un art critique lequel a contribué à renverser les formes de représentations habituelles, à créer de nouvelles images, à établir une visibilité collective, à provoquer des prises de conscience. Ces artistes ont modifié de manière importante la conception de l’art  et ont également, de manière plus générale, participé aux questionnements de la société.  En quoi l’identité de l’artiste influence-t-elle son travail, et plus largement, sa place dans la société ? Quelles sont les stratégies artistiques mises en place pour exprimer et questionner l’identité ?

 

►Julie Boisard (Université de Bourgogne)

Titre de la thèse : « Pitres et pitreries en art contemporain »
Directeur: Tillier Bertrand
Unité de recherche : Centre Georges Chevrier / UMR CNRS 5605
Adresse email : julie.boisard@gmail.com

Présentation de la thèse : Le pitre désigne originellement un amuseur de cirque ou un acteur chargé d’arrêter les passants par ses bouffonneries. C’est un bateleur, un bouffon de style clownesque, qui fait rire par ses facéties, gestes et grimaces. Par extension, il fait référence à celui qui amuse son entourage par des plaisanteries bouffonnes et des mimiques, qualifiées de « pitreries ». Concernant l’artiste, la figure du pitre trouve son ancrage dans le dernier tiers du XIXe siècle. Mallarmé (Le pitre châtié, 1864) dépeint l’artiste comme le pitre de sa muse, soumis à son bon vouloir. La figure du pitre poète se confond avec celle de l’artiste saltimbanque, analysée par Starobinski qui a conceptualisé la « relève des dieux par les pitres ».
La thèse s’attachera à mettre à jour les différentes modalités d’apparition du pitre – entendu comme faisant référence à l’artiste, arborant un comportement assimilable à celui d’un pitre, et des pitreries – entendues comme des créations (images fixes ou animées, actions, performances, lieux) représentant des pitreries ou pouvant être définies comme telles. Le corpus portera sur les artistes actifs de la fin du XIXe à nos jours, dans l’art occidental, et que relient entre eux les pitreries, allant du gag visuel burlesque au jeu de mot. Plus largement, la problématique de la recherche se cristallisera autour de la question du sens du recours à la pitrerie dans l’art contemporain.
Seront étudiés les pitres représentés au sein des œuvres de Toulouse-Lautrec, Daumier, Rouault, Miró, Nakache ou Schardner. Les artistes pitres, redéfinis par les dadaïstes autoproclamés « pitres de Dieu », de Ball à Duchamp, en passant par Picabia et Man Ray seront également présentés. La recherche fera la part belle aux mises en scène photographiques de Cahun, Witkiewicz, Rainer et Boltanski ; elle ira en outre à la rencontre de pitres tels que Dalí, Topor et Ben (auteur de la phrase « L’art c’est faire le pitre »). Des œuvres choisies de Lennep et Broodthaers seront également étudiées. Plus proches de nous, Sorin, Barbier, Wurm ou Catellan inviteront à la définition du pitre et de la pitrerie dans l’art actuel.

 

► Caroline Bouteiller-Laurens (Paris IV Sorbonne Université)

Titre de la thèse : « Jean Degottex »

Directeur : Lemoine, Serge
Unité de recherche : UMR 8150
Adresse email : clnb@free.fr

Présentation de la thèse : Cette thèse s’attache à analyser la place de Jean Degottex (1918-1988) dans l’histoire de l’art et surtout à chercher les raisons d’une méconnaissance du public actuel pour cet artiste farouchement indépendant qui a eu un rôle majeur dans le milieu de l’art dans les années 1954/1964. Grace à l’analyse de ses archives personnelles, l’analyse de son œuvre (procédés et matériaux utilisés) et aidé en cela par la constitution d’une base de données de ses œuvres qui a révélé plus de dix mille numéros, on comprend un peu mieux qui il était. Peintre autodidacte, il découvre la peinture lors d’un séjour en Afrique du Nord en 1939. Il est influencé ensuite par Gauguin, Van Gogh et surtout Matisse. Leurs grands thèmes de prédilection, le poids de la pensée comme partie intégrante de la peinture, l’influence de l’Extrême-Orient et une écriture gestuelle calligraphique sont récurrents et témoignent chez lui d’un désir de faire une peinture immédiate, intérieure et indépendante des courants qui l’entourent. Il reçoit le Prix de la Jeune Peinture en 1949 au moment où son abstraction se radicalise et en 1951, le prestigieux prix Kandinsky. En 1954, c’est la révélation par la découverte de la mer et du vide infini des plages bretonnes et le pouvoir de la nature et du hasard. Il travaille alors avec une rapidité d’exécution qui aboutit à des images proches des sensations ressenties. Charles Estienne le présente à André Breton qui déclare découvrir chez Degottex la preuve irréfutable de la possibilité d’une écriture automatique. Breton lui signale la filiation de son travail avec la peinture sumi-e et le bouddhisme zen. Son geste évolue vers une utilisation minimale du signe qu’il va exploiter ensuite dans un art beaucoup plus gestuel et fulgurant. De l’écriture, il passe progressivement à la ligne d’écriture, puis de la ligne d’écriture à la ligne. Degottex tend vers un haut niveau de dépersonnalisation grâce à une intervention minimum de sa part, jusqu’à laisser le matériau réagir seul. Il pratique systématiquement la récupération. Puis dans la dernière période de sa vie, il commence un travail sur le bois brut. Il reçoit en 1981 le Grand Prix National de Peinture. Il décède presque oublié du grand public, sans pourtant n’avoir jamais cessé de peindre.

 

►Sophie Cras (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Directeur : Dagen, Philippe

Unité de recherche : 4100 HiCSA

Adresse email : sophie.cras@gmail.com

Présentation de la thèse :Mon sujet de thèse, intitulé « L’économie au miroir de l’art, 1955-1975 », vise à mettre en lumière un certain nombre de pratiques des années soixante élargies, en Europe et aux Etats-Unis, qui ont conduit les artistes à interroger au sein de leur création la notion d’économie (le prix, l’argent, la finance, et l’échange monétaire en général). Construit comme un renversement du titre de l’ouvrage de l’économiste Xavier Greffe, Arts et artistes au miroir de l’économie, publié en 2002, ce sujet cherche à montrer que dans les années 1960, tandis que les économistes et les sociologues commencent à appliquer leurs méthodes au domaine artistique – envisageant l’art comme une « marchandise », voire comme un « investissement », et la création artistique comme une « profession » – les artistes sont symétriquement nombreux à s’approprier les questions économiques, indépendamment des styles et des mouvements. Loin de la vision romantique issue du XIXe siècle qui fait de l’art et de l’économie deux domaines incompatibles ces artistes assument ainsi le statut de l’art comme objet de commerce, tout en soumettant ses modalités à la relecture critique, subversive ou ironique de l’œuvre d’art. Ces œuvres offrent ainsi une perspective inédite sur le contexte économique de leur temps, que ce soit l’état du marché de l’art – entre boom et crise – ou plus généralement celui des économies nationales et internationales, affectées par l’inflation, les crises monétaires, la fin de la convertibilité et du système monétaire international.

Cette recherche est fondée sur des études de cas précises, d’Yves Klein à Andy Warhol, de Larry Rivers à Ray Johnson, de Marcel Broodthaers à Robert Filliou. Elle s’articule autour de grands concepts économiques, tels que la valeur et le prix, l’argent, le commerce international et les marchés financiers.

 

► Isabelle Decobecq (Université Charles de Gaulle – Lille3)

Titre de la thèse : « Histoire, développement et institutionnalisation des «visual studies» en europe occidentale et dans les pays anglo-saxons des années 1980 à nos jours »

Directeur : Dubuisson, Daniel
Unité de recherche : UMR 8529 (IRHiS CNRS/Lille 3)
Co-direction : Université de Strasbourg ; Guédron, Martial ; ARCHE EA3400
Adresse email : isabelle.decobecq@gmail.com

Présentation de la thèse : Prenant acte d’un tournant de nos sociétés vers une culture du visuel, les visual studies sont apparues au cours des années 1980 comme une proposition scientifique originale: en investissant ces nouveaux territoires du visible, il s’agissait de restructurer un objet de connaissance ayant déjà fait l’objet d’appropriations singulières, de validations institutionnelles, et bénéficiant d’une épaisseur historique par elle-même légitimante. ce champ d’étude innovant place en effet au cœur de son projet, non seulement l’image envisagée dans ses registres traditionnels, mais aussi les notions plus vastes de vision, visualisation et univers visuels, défiant ainsi les partages disciplinaires consacrés. en dépit d’un intérêt aussi vif que récent des milieux académiques français pour ces nouvelles approches de l’image et des univers visuels, l’absence de publications dans notre langue est quasi totale, la production théorique étant polarisée par le monde anglo-saxon: face à cette lacune, cette thèse aura pour enjeu de comprendre l’émergence des visual studies, d’en décrire les paradigmes majeurs ainsi que les fondements épistémologiques, et d’en retracer l’histoire récente mais néanmoins complexe tant en europe que dans les pays anglo- saxons. ce travail présentera un état de ce qui constitue aujourd’hui l’identité des visual studies dans la sphère institutionnelle internationale, tout en s’interrogeant sur les potentialités de leur développement en tant que science interdisciplinaire de l’image et des autres artefacts visuels.

 

►Laetitia Deloustal (Université de Perpignan Via Domitia)

Titre de la thèse : « Entre modèle occidental et recherche identitaire, les arts plastiques en Tunisie à travers la création féminine, de l’Indépendance à la Révolution de Jasmin. »
Directeur : Castaner Munoz Esteban
Unité de recherche: CRHiSM (Centre de recherches historiques sur les sociétés méditerranéennes, EA 2984)
Co-tutelle : Université de Sfax, Tunisie, Directeur de recherche Mabrouk EL BEHI, unité de recherche Maghreb, histoire et civilisation
Adresse email : l.deloustal@gmail.com
Présentation de la thèse :Entre modèle occidental et recherche identitaire : les arts plastiques en Tunisie à travers la création féminine. L’histoire de l’art au sens occidental du terme est relativement récente en Tunisie. En effet, la pratique et la notion d’art ont été introduits en Tunisie par les occidentaux, en particulier les français lors de l’instauration du Protectorat à la fin du 19ème siècle. Cette recherche observe l’évolution de cette pratique en Tunisie, de l’Indépendance à la Révolution de Jasmin, à travers la création féminine. D’abord la rencontre d’une pratique allochtone, son apprentissage, sa maîtrise, puis son appropriation, son interprétation.

Le choix de l’axe des femmes n’est pas anodin. En effet, centrer la recherche sur la création féminine permet d’embrasser un champ plus large de l’histoire de l’art en Tunisie. De plus, la Tunisie est le pays du Maghreb où le statut de la femme est le plus avancé des pays du Maghreb. Le Code du Statut Personnel instauré par Habib Bourguiba entré en vigueur en 1957, inscrit l’égalité entre l’homme et la femme en Tunisie ainsi qu’un grand nombre d’avancées sociales. Ainsi, la place des artistes femmes tunisiennes face à leurs homologues masculins est apparue intéressante puisque majoritaire. Il a fallu repérer ces femmes, observer leur travail, créer un échantillonnage pertinent afin de comprendre d’un point de vue de l’histoire de l’art comment l’art tunisien pratiqué pas des femmes a évolué de l’Indépendance (1956) jusqu’à la Révolution (2011). Ainsi, choisir de travailler exclusivement sur les femmes n’en est pas moins représentatif de l’ensemble de l’art tunisien.

Cette étude permettra à plusieurs niveaux, d’observer la place de l’art contemporain tunisien aujourd’hui, dans un premier temps dans le pays lui-même, la formation des artistes, leur pratique, leur parcours et leur démarche artistique. Elle éclairera également les éventuelles concordances et discordances avec les autres artistes du monde arabe, libanais, égyptiens, marocains, algériens, par rapport à la création mais aussi à travers leur rapport à l’Occident, leur position dans un éventuel marché international.

 

► Salif Diedhiou (Ecole Pratique des Hautes Etudes)

Titre de la thèse : « L’énergie électrique au Sénégal de 1887 à 2000 : transfert technique, appropriation et enjeu politique »

Directeur : Belhoste, Jean-François
Unité de recherche : Science Historique et Philologique
Adresse email : diedhiou_salif@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Le projet de thèse s’inscrit dans l’optique de l’histoire des techniques, notamment le transfert technologique dans le secteur de l’industrie de l’énergie de la France vers le Sénégal, son appropriation sociale dans une société encrée dans des valeurs traditionnelles et la place de plus en plus grandissante qu’occupe le secteur de l’énergie dans les décisions politiques nationales. L’intitulé que je propose n’est pas un choix définitif, car susceptible de changement ou d’amélioration selon l’éclairage que la recherche approfondie apportera, il permet toutefois de poser les orientations futures de la recherche. Ainsi ai-je retenu le titre : L’énergie électrique au Sénégal de 1887 à 2000: transfert technique, appropriation et enjeu politique. L’approche sera fondée sur la description historique du transfert technologique en matière d’énergie électrique au Sénégal basée sur une analyse des innovations techniques dans ce domaine. La démarche sera basée sur les techniques de l’archéologie industrielle avec comme finalité la sauvegarde et la valorisation de ce patrimoine industriel. Le point de départ du travail va embrasser la fin du 19ème siècle, période pendant laquelle l’électricité a fait son apparition à Saint-Louis, alors capitale de l’Afrique Occidentale Française jusqu’à l’année 2000 qui a vu passer plusieurs réformes en matière de gestion du secteur de l’énergie avec des tentatives de libéralisation ayant entrainé la privatisation non réussite de la principale société de gestion de l’électricité au Sénégal. Cette date marque la rupture du partenariat entre le consortium Hydro-Québec Elyo et l’Etat du Sénégal.

 

► Susanne Drake ( Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA)

Titre de la thèse : « Art contemporain au Moyen Orient à l’époque du printemps arabe »

Directeur : Toussaint, Evelyne

Unité de Recherche : EA 3002

Adresse email : suzanne.drake@orange.fr

Présentation de la thèse  : L’objet de cette recherche est de comprendre en quoi l’art contemporain pourrait participer à la compréhension des récits nationaux et des mythes collectifs d’un pays, voire offrir des perspectives d’avenir. Dans les pays du Moyen Orient, nous sommes face à une réalité complexe, qui est encore peu comprise en Europe. Les médias nous dépeignent souvent une société majoritairement islamique fondamentaliste, qui est quelque peu en retard par rapport aux développements sociaux et culturels. Cette image est un relent de la colonisation tardive du Moyen Orient et elle est influencée par nos problèmes avec l’immigration. Les différences entre les pays (et à l’intérieur d’un pays, des différentes communautés culturelles et religieuses), sont peu connues. Une analyse sérieuse s’impose pour comprendre les développements artistiques et pour inclure les artistes du Moyen Orient dans l’histoire de l’art du monde. Pour comprendre les œuvres d’art contemporain, plusieurs approches sont nécessaires: outre l’analyse esthétique et la recherche d’influences formelles, il s’agit de comprendre les positions politiques de l’artiste (sa position vis à vis des régimes au pouvoir), sa psychologie, son rôle dans la société (particulièrement pour les femmes), mais aussi la place de la religion dans la vie publique, la valeur attribuée à l’art contemporain et sa réception dans la société. Les marchés de l’art sont manifestement mondialisés, les critiques et commissaires d’expositions influencés par les goûts et jugements occidentaux et pour tout compliquer, nombre d’artistes qui se réclament d’un pays du Moyen Orient sont nés et vivent dans un pays occidental. Nous pouvons, en lien avec tous ces paramètres, constater des développements rapides dans le domaine de la production artistique et celui de sa diffusion dans la région.  Nous consacrerons notre recherche à la production artistique actuelle de six pays et/ou peuples de la région: l’Egypte, la Jordanie, la Syrie, le Liban, les Palestiniens en Israël, Cisjordanie et Gaza, et les Kurdes qui se trouvent en Syrie, Turquie et l’Iraq.

 

►Gwenn Gayet  (Blaise Pascal, Clermont-Ferrand II)

Titre de la thèse : « La destinée de Kerazan, architecture, décor intérieur et collections. La mise en valeur du manoir par l’action de collectionneurs avisés. »

Directeur : Cardinal Catherine

Unité de recherche : CHEC

Adresse email : gayet.gwenn@orange.fr

Présentation de la thèse : Cette demeure, encore méconnue, fut léguée à l’Institut de France par Joseph Astor en 1929. S’étalant du XVIe au XIXe siècle, toute une collection d’arts décoratifs imprègne les lieux. Toiles de maîtres régionaux, meubles bigoudens ou encore la faïence de Quimper font vivre ce bâtiment comme ils font vivre le passé. Plutôt que d’appréhender l’édifice de manière brute, l’architecture et les collections seront décrites au travers des cultures et ne feront donc pas l’objet d’un simple recensement. Nous proposons ici d’étudier les modifications chronologiques architecturales et décoratives en fonction d’influences culturelles, avant leur unification, due aux mécénats d’Arlour Arnoult et de la famille Astor. La problématique est donc la suivante : comment des propriétaires successifs, au XIXe siècle, ont-ils su faire revivre un manoir qui connu sa période de faste à l’époque Moderne ? Et, par conséquent, comment cette demeure – léguée à l’Institut de France – nous apparaît-elle aujourd’hui ? Ces interrogations nous amènent à évoquer la destinée culturelle du manoir. Kerazan subit en effet différentes étapes et modifications, qu’elles soient liées à son architecture, à son aspect fonctionnel ou à l’établissement de ses collections. Maintes fois agrandi et transformé au fil des siècles, ce domaine chargé d’histoire devient le témoin d’un art de vivre du quotidien ; le reflet de la vie, du goût et des passions de ses occupants successifs. Certainement l’un des plus secrets fleurons du patrimoine de l’Institut de France, il suggère aux visiteurs un voyage à la recherche d’un art de vivre, et ce, au travers d’une culture locale. 

 

►Pauline Goutain (Université Paris Ouest Nanterre La défense)

Titre de la thèse : « Réflexions sur le format dans l’Art Brut (1945-1976) »
Directeur : Flahutez, Fabrice
Unité de recherche : HAR
Co-tutelle : Carleton University (Ottawa, Canada), Carrick, Jill, Institute for Comparative Studies in Literature, Art and Culture

Adresse email : goutainpauline@yahoo.fr
Présentation de la thèse :En 1945, le terme ‘Art Brut’ apparait pour la première fois sous la plume de Jean Dubuffet pour désigner une nouvelle conception de l’art. Jusqu’au début des années 70, il développe ce concept, et constitue, parallèlement, une collection qui vient l’illustrer.

Dans les textes de Jean Dubuffet, l’Art Brut se dessine avant tout de manière conceptuelle, en opposition à la Culture, à la Norme, à l’Ordre, et à travers des notions telles que la spontanéité, la créativité, l’inventivité, la folie, l’hors-norme, etc.; Il se définit également de manière sociologique par l’isolement social – mental et/ou géographique – des créateurs.

Aucune caractérisation stylistique ou formelle n’est donnée des oeuvres, et aucun critère matériel d’appartenance à l’art brut n’est précisé.

Ainsi, si l’Art Brut a trait à l’art, donc à des oeuvres, celles-ci sont reléguées au second plan quand il s’agit de le définir.

Face à cette matérialité oubliée, le format nous est apparu un angle d’approche à particulièrement intéressant pour la réinvestir.

En effet, à la fois dimensions de l’oeuvre et cadre de l’expression de l’artiste, le format est une caractéristique matérielle propre à tout objet, et une notion intrinsèquement liée de l’idée de norme.

En quelque sorte, invariant normatif de la création, le format permet, sur le plan matériel, de mesurer la marginalité de l’art brut, et sur le plan conceptuel, d’interroger la norme au sein de l’hors-norme. En cela, il permet d’établir un lien privilégié entre la matérialité des oeuvres d’art brut et leur appartenance au champ de l’hors norme.

Notre réflexion se limitera à la tranche chronologique 1945-1976, correspondant respectivement à l’invention du terme d’Art Brut, et à son institutionnalisation (ouverture de la Collection de l’Art Brut à Lausanne). Elle  prendra pour base la pensée de Jean Dubuffet (1901-1985), et les oeuvres collectées par lui durant cette période ; tout comme elle interrogera le contexte social et artistique de cette époque.

 

►Émeline Jaret (Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Recherches sur l’oeuvre de Philippe Thomas »
Directeur : Pierre, Arnauld
Unité de recherche (JE, EA ou UMR) : UMR 8150 (Centre André Chastel)
Adresse email : emeline.jaret@gmail.com

Présentation de la thèse :Cette thèse a pour objet l’étude de l’oeuvre de Philippe Thomas (1951-1995). Artiste français, Philippe Thomas débute une pratique artistique à Paris en 1977, en travaillant sur la matérialité du signe graphique. Il évolue dans l’entourage de claude rutault et l’agent d’art Ghislain Mollet-viéville, autour desquels gravitent de nombreux artistes français. C’est par leur intermédiaire qu’il rencontre Jean François Brun et Dominique Pasqualini. Après plusieurs expositions communes, ils créent Ligne Générale puis IFP (Information Fiction Publicité) en novembre 1983. Philippe Thomas quitte le groupe dès le mois de mars 1985. Il développe alors une activité personnelle et poursuit ses premières recherches. Après une période de tâtonnement de 1980 à 1985, son œuvre suit un fil conducteur solide : elle prend la forme d’un récit fictionnel. Philippe Thomas part d’un constat simple : « Imaginez qu’un auteur, pour s’exprimer de façon originale, entreprenne de construire une fiction qu’il voudrait inscrire dans la réalité du monde, au lieu de la tenir réservée dans un livre ou un tableau. S’il décide d’attribuer sa qualité d’auteur à d’autres qui, à ce titre, deviendront des acteurs, sinon des personnages… » Ces personnages sont les acquéreurs de ses œuvres qui, selon le dispositif mis en place par Philippe Thomas dès 1985, ne se contentent plus d’acheter une œuvre mais acceptent aussi de la signer, d’en assumer la responsabilité et d’en devenir l’auteur. Par là même, ils entrent dans la fiction élaborée par l’artiste. Ce dernier crée dans un premier temps un mouvement artistique, le Fictionnalisme, dont l’exposition inaugurale se tient à la galerie Claire Burrus, à Paris, fin 1985. Philippe Thomas systématise ce procédé à travers la création de l’agence readymades belong to everyone® à la Cable Gallery à New York, en décembre 1987. L’agence devient prestataire de ce service : faire accéder tout un chacun au statut d’artiste. Elle va multiplier les activités dans le monde entier et accueillir plus d’une centaine de signataires différents (collectionneurs privés, artistes, institutions) jusqu’à sa fermeture en novembre 1993.

 

► Noémi Joly (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Le devenir immatériel de l’oeuvre d’art (Groupe ZERO élargi) »

Directeur : Pierre, Arnauld
Unité de recherche : UMR 8150 (Centre André Chastel)
Adresse email : noemijoly@yahoo.fr

Présentation de la thèse : Ma thèse de doctorat porte sur le devenir immatériel de l’œuvre d’art à l’aune du groupe ZERO élargi. Initié en 1956 par Otto Piene et Heinz Mack à Düsseldorf, rejoints par Günther Uecker en 1961, le groupe ZERO (1957-1966) a souvent appréhendé dans le cadre étroit de ses frontières géographiques, ce qui explique, à ce jour, la prédominance des études en langue allemande. Si les activités de ce trio d’artistes définissent le mouvement dans son acception la plus restreinte, la vocation universaliste de cette néo-avant-garde fut sans cesse affirmée, tant dans les trois numéros de la revue éponyme publiée entre 1958 et 1961, que dans l’organisation d’expositions et de manifestations collectives, et dans le réseau dynamique des échanges entre ses protagonistes. Notre approche ambitionne de renouveler les études sur ce groupe méconnu. D’une part en intégrant certains apports méthodologiques relatifs aux transferts et interactions artistiques et en esquissant une nouvelle cartographie du mouvement autour de la triangulation Paris-Milan-Düsseldorf ; d’autre part, en considérant le groupe ZERO comme une sorte d’échangeur entre plusieurs tendances (Nouveau Réalisme, Azimuth, Nul, art cinétique), dont les œuvres et les écrits dénotent une tension vers l’immatériel. ZERO prône le « dépassement de l’art » et sa résolution dans la réalité sensible de l’univers. Les multiples occurrences des termes « dynamisme », « matière-énergie », « vibration », disent combien l’œuvre est subsumée dans un champ de forces qu’elle contribue à dévoiler. Semblable dessein, celui d’une mise à nu de réalités invisibles, confère toute sa cohérence à l’aventure ZERO. Il engage une autre histoire de l’immatériel, celle d’un « modernisme vibratoire », qui diffère fondamentalement de l’approche américaine de la « dématérialisation » de l’œuvre d’art qui a longtemps prévalu.

 

►Caroline Levisse (Université Paris VIII, Saint-Denis-Vincennes)

Titre de la thèse : « Art, religion et spiritualité en Scandinavie, de 1990 à aujourd’hui »

Directeur : Rinuy, Paul-Louis

Unité de recherche : EDESTA (Ecole doctorale Esthétique, Sciences et Technologies des Arts)

Adresse email : carolinelevisse@gmail.com

Présentation de la thèse : Les sociologues observent et étudient actuellement le « retour » de la religion dans le monde contemporain, ainsi qu’une future « révolution spirituelle », dont les signes seraient visibles dans les sociétés pourtant dites « sécularisées ». La science, le cinéma, la philosophie sont des domaines parmi d’autres, dans lesquels certains spécialistes perçoivent également une visibilité accrue des questions religieuses. Hent de Vries a par exemple étudié, dans un ouvrage paru en 1999, ce qu’il appelle le « tournant religieux » de la philosophie. Qu’en est-il de la création artistique contemporaine ? Peut-on faire le constat du « retour » de la religion, et/ou d’un « tournant » spirituel, au sein de l’art contemporain ? Comment les artistes réagissent-ils, ou participent-ils à la résurgence du religieux et du spirituel dans le monde ?
Afin de pouvoir étudier cette question en profondeur et de manière empirique, nous nous limiterons à un ensemble de pays communément considéré comme l’un des moins religieux dans le monde, la Scandinavie. Par rapport à la période immédiatement précédente, la religion et la spiritualité sont effectivement davantage présentes dans la création artistique depuis les années 1990. Cependant, cette présence est hétérogène, les œuvres et les artistes participant à ce phénomène sont extrêmement divers, et la terminologie est floue et malléable. Notre première tâche sera de parvenir à organiser le corpus en établissant une « cartographie » des différentes relations entre l’art et la religion/spiritualité aujourd’hui. Ceci sera réalisé grâce à la mise en place de plusieurs cadres théoriques simultanés, chacun réunissant un assemblage particulier d’éléments artistiques, contextuels et terminologiques. De plus, nous veillerons à mettre en perspective les occurrences actuelles avec les types traditionnels des relations entre l’art, la religion/spiritualité. Cette « épaisseur » temporelle nous permettra d’identifier des relations possiblement inédites entre les termes de ce couple millénaire, et de proposer une « évaluation » des différentes facettes du phénomène, ainsi que de la pertinence du concept de « retour ».

 

► Sybille Le Vot (Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne)

Titre de la thèse: « La Villeneuve de Grenoble entre utopie sociale et réalité architecturale : conception et mise en œuvre (1966-1983) »

Directeur : Massu Claude

Unité de recherche : ED 441, EA 4100 HICSA

Adresse email : sibylle.lv@wanadoo.fr

Présentation de la thèse : Cette thèse a pour objet d’étude l’ensemble architectural, urbain et paysager de la Villeneuve de Grenoble dont la réalisation se situe à la charnière de différents champs disciplinaires. L’attribution en 1966 de la mise en œuvre du projet à l’équipe de l’AUA atteste ainsi de l’établissement dans la conception architecturale d’une pratique faisant appel aussi bien à des architectes, des urbanistes qu’à des sociologues ou des artistes. La diversité de ces acteurs introduit de fait le problème du positionnement théorique adopté par les membres de l’AUA face à une critique de l’architecture moderne déjà énoncée plusieurs années auparavant par le Team X. De cette question, il en découle une autre qui a trait à la circulation des idées et à la transmission des modèles et offre l’opportunité de replacer la création de la Villeneuve de Grenoble dans l’histoire de l’architecture. Le soin accordé à la qualité des espaces de vie associant à la fois équipements et habitat collectif permet aussi de s’interroger sur le renouvellement typologique, l’organisation interne de ces édifices et les relations qu’ils entretiennent entre eux, tout comme le recours aux aménagements paysagers et aux arts plastiques offre l’occasion d’aborder la fonction que ces éléments occupent dans la définition de l’espace public et urbain. Finalement, la recherche d’une ville idéale pour une société idéale dans laquelle l’idée d’expérimentation est si fondamentalement présente pose la question suivante : dans quelle mesure l’utopie sociale, si volontairement affirmée dans le programme, s’est-elle transcrite dans l’architecture ?

 

► Coralie Machabert (Université de Toulouse II-Le Mirail)

Titre de la thèse : « La vie artistique à Toulouse (arts plastiques) de 1939 à la fin des années soixante »

Directeur : Barlangue, Luce
Unité de recherche : FRAMESPA UMR 5136
Adresse email : coralie.machabert@cegetel.net

Présentation de la thèse : Si l’étude de l’art en région pour les périodes anciennes est fréquente, pour la période contemporaine et particulièrement le XXe siècle elle est très rare. Une vision persistante renvoie l’image d’une province en retard sur la capitale, centre de toutes les attentions, rendant obsolètes les recherches plastiques en région. Cette étude sur « la vie artistique à Toulouse de 1939 à la fin des années soixante » analysera les conséquences du second conflit mondial sur le fonctionnement des institutions culturelles. Lors du déclenchement de la guerre, Toulouse, alors en zone libre, accueille de nombreux réfugiés Alsaciens, Lorrains mais également Espagnols. La ville est alors un foyer artistique en ébullition. L’occupation de la zone sud change la donne pour les artistes. Les institutions muséales et l’école des Beaux-Arts tournent au ralenti, les œuvres sont évacuées, les locaux de l’école laissent place à un hôpital et la propagande gouverne la vie artistique. Mais à la Libération de nouveaux enjeux culturels apparaissent. Le foyer toulousain est très actif et de jeunes artistes ravivent le réseau des galeries. Une grande campagne de recrutement de professeurs est opérée aux Beaux-Arts, comme dans les différents services publics. L’étude observera la reconstruction après guerre et le foisonnement artistique qui apparaît à Toulouse dans les années cinquante. La ville rose tend alors à s’inscrire dans une vie artistique nationale. La création d’un Centre Culturel en 1964 participe du désenclavement culturel de la ville rose associée à une politique culturelle dynamique. L’analyse s’achèvera à la fin des années soixante, après le mouvement contestataire de mai 68 -observé dans ses perspectives régionales- et les bouleversements considérables qu’il produit sur l’enseignement artistique.L’image de retard associée à la ville est elle justifiée ? Plus largement comment les rapports Paris/Région évoluent-ils ?

 

► Sara Martinetti (École des Hautes Etudes en Sciences Sociales EHESS)

Directeur : Fraenkel, Béatrice

Unité de recherche) : Centre de recherche de l’EHESS en Anthropologie de l’écriture

Adresse email : sara.martinetti@inha.fr

Présentation de la thèse : De nombreux malentendus entourent la carrière atypique de Seth Siegelaub, né en 1941 à New York, autant célèbre pour sa fulgurante contribution à l’art conceptuel américain entre 1966 et 1972, que méconnu pour son rôle d’éditeur, de documentaliste et de bibliographe sur les médias et sur les textiles. En 1973, Siegelaub fonde à Bagnolet un centre de recherche, l’International Mass Media Research Center IMMRC, qui se donne comme mission la documentation des théories critiques de la communication par la création d’une bibliothèque, par l’établissement d’une bibliographie, et par la publication d’anthologies et d’essais. En 1986, il déménage à Amsterdam, change de sujet, et crée le Center for Social Research on Old Textiles CRSOT. Il se consacre aujourd’hui à des bases de données, des banques d’images et au développement du site Internet de la Stichting Egress Foundation, qui regroupe tous ses projets.

Les ruptures chronologiques et le saut entre des champs de savoir donnent l’impression d’une imperméabilité entre des phases de travail. Pourtant, derrière les différentes démarches et essais de systématicité, la recherche particulière d’une méthode est frappante : accumuler, collectionner, conserver, stocker, inventorier, compiler, classer, diffuser, éditer, publier. En restituant le traitement particulier des « catalogues-expositions » d’art conceptuel à l’intérieur d’une économie plus vaste et à l’échelle d’une vie, cette monographie entend considérer les conceptions de l’écrit et de l’imprimé qui se dégagent de la pratique de Siegelaub à partir de l’analyse des matérialités en présence et des implications politiques.

 

►Raphaël Neuville (Université de Toulouse II- Le Mirrail)
Titre de la thèse : « Adrien Dax (1913-1979) et le surréalisme après 1945 »
Directeur  : Jean Nayrolles et Luce Barlangue.
Unité de recherche (JE, EA ou UMR) : Framespa CNRS-UMR 5136
Co-tutelle : Université, directeur et unité de recherche :
Adresse email : raphael.neuville@ac-toulouse.fr

Présentation de la thèse:Il est une période du groupe surréaliste constitué en France qui demeure, aujourd’hui encore, négligée, sinon ignorée. Si d’aucuns cantonnent le surréalisme à l’entre-deux-guerres, le groupe n’en maintient pas moins son action jusqu’à sa dissolution effective en 1969. Dès son retour à Paris en 1946, après un exil forcé, Breton ne cesse en effet de relancer l’aventure.

Sans qu’il y ait rupture avec la période d’avant-guerre mais plutôt continuation et renouvellement, l’activité du groupe est marquée par l’arrivée d’une nouvelle génération loin de l’épigone qu’un jugement hâtif pourrait supposer. Nous tenterons donc d’apporter un éclairage sur l’activité surréaliste de cette période en concentrant notre analyse sur l’œuvre du peintre et du dessinateur toulousain Adrien Dax. Rallié au surréalisme dès 1949, il ne se départira jamais de son engagement au sein du groupe rassemblé autour de sa figure tutélaire. Dax pratique un art entièrement voué à l’automatisme pictural dont il semble soucieux de renouveler le procédé. Inscrit dans la lignée d’Ernst et de Masson, il s’exprime ainsi avec force et son œuvre donne à voir de nouvelles explorations capables de raviver la portée révolutionnaire d’un procédé fondateur du surréalisme pictural. Nous tenterons ainsi de savoir dans quelle mesure cet artiste prolonge et renouvelle l’automatisme pictural tout comme nous chercherons à mettre en perspective ses recherches au regard des pratiques automatiques des artistes de sa génération. Si son dessin déploie des arabesques animées d’Art nouveau et où l’apport d’Aubrey Beardsley se fait particulièrement sentir, il nous faudra impérativement confronter sa production artistique aux sources d’influences susceptibles de l’avoir nourrie. Ceci est d’autant plus nécessaire qu’il apparaît rapidement que celles-ci dépassent très largement le simple cadre des arts plastiques. Aussi important fût-il, nous ne pouvons raisonnablement restreindre à son œuvre seul l’apport de Dax au projet surréaliste. Tout en demeurant originale, la complexité de son parcours permettra d’enrichir notre connaissance de la dernière période du surréalisme historique.

 

►Romain Perrin (Paris I Panthéon-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Le graffiti en France depuis les années 1980 : de la sous-culture à l’art. Étude d’un processus de légitimation. »

Directeur : Génin, Christophe

Unité de recherche : UFR04 Arts plastiques et Sciences de l’art, ED 279, EA 2478 LETA-CRICC (Laboratoire d’Esthétique Théorique Appliquée – Centre de Recherches Images, Cultures, Cognitions)

Adresse email : romain.perrin@malix.univ-paris1.fr

Présentation de la thèse : Depuis les années 1970 le graffiti s’est diffusé à travers le monde, à la fois en tant que pratique sociale et à la fois en tant que discipline artistique. Exposé en galerie et en même temps pratiqué hors de tout cadre légal dans la rue, cette double existence continue de poser des questions sur sa nature même. Les Cultural studies permettent d’envisager un même objet qui pourrait exister en même temps dans deux cultures antagonistes. Il y aurait ainsi, le graffiti en tant que sous-culture et le graffiti en tant qu’art, c’est-à-dire intégré, ou peut-être récupéré, par la culture de référence. Celle-ci reste l’apanage des classes dominantes qui manifestent à travers elle leur pouvoir. En retour, les classes subalternes font de la subversion de cette culture un moyen de résistance. Aussi ce travail de recherche porte son analyse sur les rapports qu’ont pu entretenir le graffiti et l’art en France, à partir des années 1980. Dans une étude à la fois sociologique, historique et esthétique, nous cherchons à montrer le processus de légitimation d’une sous-culture. Si l’on peut observer que rapidement le graffiti a été exposé en galerie, les liens que cette pratique toute sous-culturelle a pu tisser avec les artistes de l’époque, notamment ceux de la Figuration libre n’ont pas encore été considérés, ni commentés. C’est aussi l’occasion de revenir sur une période traversée par la notion de postmodernité et de déterminer dans quelle mesure le graffiti en art relèverait de cette logique et/ou de cette esthétique. En dernière instance, c’est l’art lui même qui sera interrogé à travers cette étude. Sa place dans la société de consommation (du spectacle, des médias), le rôle de l’artiste seront des questionnements qui sous-tendront au final, la réflexion de ce travail. Cette étude cherche par ailleurs à s’inscrire dans le champ général de la culture tout en étant centrée sur les arts plastiques.

 

► Laure Perrot (université Michel de Montaigne Bordeaux 3)

Titre de la thèse : « Le logement social à Bordeaux de 1944 à 2009 : problématiques architecturales et urbaine »

Directeur  : Saboya, Marc
Unité de recherche  : école doctorale « Montaigne – Humanités » (ED 480)
Adresse email : l-perrot@hotmail.fr
Présentation de la thèse  : L’objet de cette thèse est l’étude des grandes caractéristiques architecturales et urbaines de l’habitat social à Bordeaux entre 1944 et 2009. Cette étude s’appuie sur un corpus de dix-neuf ensembles bordelais qui comprend des réalisations de densités variables, des extensions, une cité avortée et des opérations de reconstruction à la suite de destructions. Certains de ces ensembles sont seulement composés de logements tandis que d’autres sont assortis de fonctions diverses. Resituées dans le contexte de l’époque qui les voit naître (contexte socio-économique, politique, culturel et architectural), et scindées selon trois périodes chronologiques qui sont 1944-1958, 1959-1975 et 1976-2009, ces opérations de logements font l’objet d’une description propre puis d’une étude comparée, à dessein de cerner les grandes évolutions que connaît le logement social bordelais sur les plans architectural et urbain. Ces ensembles sont ensuite mis en regard de la production architecturale à l’échelle de Bordeaux et de l’agglomération bordelaise, puis à l’échelle nationale et internationale, afin d’analyser si les caractéristiques bordelaises s’intègrent à une histoire de l’architecture et de l’urbanisme plus globale, et si elles présentent des singularités.

 

► Guillaume Charles Rayot (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand)

Titre de la thèse : « L’innovation technique et la lecture du temps, du pendule de Huygens à la montre bracelet contemporaine ».

Directeur : Catherine Cardinal
Unité de recherche : Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » (CHEC, EA 1001)
Adresse email : Guillaume.Rayot@etudiant.univ-bpclermont.fr

Présentation de la thèse : « Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile »  Platon. Par l’observation des cycles naturels et au moyen d’objets de sa conception, l’homme a su « montrer » la mobilité du temps par un principe visuel. Du gnomon aux garde-temps contemporains les plus sophistiqués, la lecture du temps est invariablement indiquée par un élément mobile coïncidant avec les repères d’un support fixe. Le cadran forme cet ensemble sur lequel se pose le regard. Les grandes découvertes motivées par la conquête de l’espace maritime vont faire naitre des progrès techniques dans le domaine de la mesure du temps. L’invention du pendule de Huygens puis du spiral réglant vont considérablement changer la « physionomie »  de l’objet horloger au XVIIe siècle. La maitrise de la précision entraînera l’apparition de complications horlogères et     l’aménagement d’un nouvel espace de lecture .La connaissance technique et l’influence des mouvements artistiques feront évoluer ce monde miniature. Le thème : « L’innovation technique et la lecture du temps », met en valeur l’alliance de la mécanique complexe et des métiers d’Art. En associant le travail des métaux, la joaillerie ou l’émail, les objets horlogers symbolisent ce parfait équilibre.

 

► Cécile Tajan (Université Paris IV-Sorbonne)

Titre de la thèse : « Jacques Adnet et la Compagnie des arts français »

Directeur : Jobert
, Barthélemy
Unité de recherche : ED 0124
Adresse email : ceciletajan@hotmail.com

Présentation de la thèse : Né en 1900, Jacques Adnet arrive sur la scène des arts décoratifs au début des années vingt au sein de La Maîtrise, atelier d’art des Galeries Lafayette. Il prend à partir de 1928 la direction artistique de la Compagnie des arts français, maison de décoration créée dix ans plus tôt par Louis Sue et André Mare. Pendant un peu plus de trente ans Adnet va oeuvrer comme décorateur et s’imposer comme l’une des figures majeures de la décoration française. Il sera également un véritable découvreur de talents, lançant sur la scène artistique française des artistes comme Alexandre Noll ou Serge Mouille aujourd’hui reconnus comme les plus importants de leur génération. A la fermeture de la Compagnie des arts français, en 1959, Adnet prendra la direction de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, poste qu’il occupera pendant dix ans, engageant l’école sur la voie du Design industriel.

 

►Charlène Veillon (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Titre de la thèse : « Mythes personnels et mythes pluriels dans lœuvre de Kimiko Yoshida – Une esthétique de l’entre-deux – 1995-2012 »

Directeur: Levaillant Françoise ; Dagen Philippe

Unité de recherche: ED 441 Histoire de l’art – art contemporain

Adresse email : veillonc@gmail.com

Présentation de la thèse: Tout artiste est un créateur, et au-delà un créateur de mythes. Roland Barthes (1915-1980) dans La Chambre claire exprime très bien la chose. Il est donc question dans cette étude de rechercher, définir et analyser les « fonctions » des autoportraits de la photographe Kimiko Yoshida, née le 23 juin 1963 à Tôkyô, mais vivant en France depuis 1995. Les « mythes du Photographe » à l’origine des « fonctions » de son œuvre – visant entre autres à « informer, représenter, surprendre, faire signifier, donner envie » selon Barthes –, trouvent leurs sources dans la société, la culture, l’époque auxquelles l’artiste appartient, et par conséquent également dans ce qui touche à la singularité de la personnalité, du vécu, de l’histoire à l’échelle intime de celui-ci. De fait, le titre général de cette étude énonce une quête des « mythes personnels et pluriels dans l’œuvre de Kimiko Yoshida », dont le thème de « l’entre-deux » annoncera la posture esthétique majeure de l’artiste, se trouvant entre Occident et Extrême-Orient, entre figuration et abstraction, entre réalité et fiction, entre citation et transgression. L’entre-deux peut également s’appliquer à l’artiste, dans cet intervalle particulier qu’est le personnage conceptuel défini par Deleuze et Guattari, tel qu’il sera révélé dans un premier chapitre. Avec le second, consacré à l’étude d’un entre-deux géographique et culturel, il s’agira de développer ce qui pourrait définir un « syncrétisme » artistique singulier. Il sera ensuite question des possibles illustrations des différentes dimensions spatio-temporelles perceptibles dans l’œuvre de Kimiko Yoshida, notamment à travers les (en)jeux des couleurs des images. Couleurs quasiment monochromes interrogeant la place du sujet à l’image, entre trace et absence, pour finir.

Cette étude se donnera donc pour but d’analyser le corpus de la photographe sous différents angles tant symboliques, syncrétiques, spatio-temporels que matériels, pour aller jusqu’à la disparition du sujet tant désirée par Kimiko Yoshida.

 

 

► Emilie Verger (Université de Paris I Panthéon Sorbonne)
Titre de la thèse : « Les Beaux-Arts, une fabrique d’artistes ? Histoire institutionnelle et sociale de l’enseignement des arts plastiques à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1960 à 2000 ».
Directeur : Dagen Philippe
Unité de recherche : UFR d’histoire de l’art
Adresse email : emilie.verger@gmail.com
Présentation de la thèse : L’histoire institutionnelle et sociale de l’enseignement des arts plastiques à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, de 1960 à 2000, est étroitement liée à l’art contemporain. Héritière d’un système académique sclérosé et vieillissant, l’enseignement en arts plastiques à l’École des Beaux-Arts doit s’adapter à un contexte artistique marqué par l’innovation technologique, l’éclatement des références et la domination du marché de l’art.
L’évolution de l’enseignement des arts plastiques aux Beaux-Arts s’articule autour de l’étude de trois points : les structures de l’établissement, son enseignement et la place de l’École comme lieu de production et d’engagement artistiques.
L’analyse des structures de l’établissement au travers de ses acteurs, de son système pédagogique et de son patrimoine, permet de comprendre son évolution administrative et sociale. L’étude de l’enseignement au niveau de son organisation, de la pratique et des activités autour de cette pratique, permet d’analyser l’évolution de la pédagogie et de la pratique artistique dans l’École. Enfin, la place de l’École comme lieu de production et d’engagement artistiques au travers de sa production artistique, de l’engagement politique et social et du professionnalisme de ses acteurs, replace notre étude dans le contexte de la création contemporaine.

 

►Marie Vicet (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Titre de la thèse : « La forme courte en art vidéo : Arts plastiques et clip vidéo des années 1980 à nos jours. »

Directeur : Dufrêne, Thierry (Paris Ouest)

Unité de recherche : EA 4414 HAR (Histoire des arts et des représentations – Paris Ouest)

Co-tutelle : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Parfait François, EA 2478 – LETA  (Laboratoire d’Esthétique Théorique et Appliquée – Paris 1)

Adresse email : marie.vicet@gmail.com

Présentation de la thèse : Dès le début de la diffusion à grande échelle du clip vidéo musical – la première chaîne dédiée intégralement au clip vidéo, MTV (Music Television) commence à émettre en août 1981 – ; les artistes étudient, critiquent, parodient et reprennent cette nouvelle forme courte télévisuelle qui a depuis continué à être une source d’inspiration ou de questionnement pour les artistes contemporains. Ce nouveau programme influença la production vidéo dans ces codes, ces modèles, ces formes et ces durées.

Il sera donc question dans le cadre de ce sujet d’examiner comment cette nouvelle production issue de l’industrie du disque et de la télévision a influencé les artistes vidéastes dans leurs créations, de s’interroger sur les liens existants ou créés entre l’art contemporain et le milieu du clip vidéo, de voir comment se font les échanges entre les acteurs des deux sphères. Il sera intéressant de voir comment les deux milieux travaillent et comment, quand c’est le cas, les artistes s’intègrent au monde de l’industrie musicale et réussissent à travailler selon les codes de cette industrie ou à les détourner en éloignant le format clip de la promotion pour réussir à l’amener dans le champ de l’art contemporain ou dans le cas inverse extraire une œuvre du milieu pour lequel elle avait été créée afin d’en faire un objet de promotion d’un titre, d’un album et à plus long terme d’un artiste.

Cette thèse essayera donc de mettre en lumière dans quelle mesure et de quelle manière l’arrivée d’un nouveau type de programme télévisuel a eu une incidence sur le médium vidéo et comment en a-t-il redéfini les codes, comment a-t-il influencé sa production artistique et dans quelle mesure le clip vidéo est-il devenu un nouveau modèle pour certains vidéastes.

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