Double conférence : Séminaire « Usages et valeurs du noir », séance n°5, le 22 mars 2022, 14h-16h30

Double conférence : Séminaire Usages et valeurs du noir, séance n°5, le 22 mars 2022, 14h-16h30

Dans le cadre du séminaire “Usages et valeurs du noir”,  le CEEI accueillera  David Elbaz en discussion avec Vincent Bontems et Michel Mousseau en discussion avec Céline Flécheux pour deux interventions respectivement intitulées Du noir à la lumière et vice-versa, en chemin vers la docte ignorance et La fabrique du noir. La séance se déroulera en présentiel à l’INHA en salle Benjamin et, pour les personnes ne pouvant se déplacer, en visioconférence. Merci de vous inscrire auprès de Marie Laureillard pour obtenir le lien de connexion, qui vous sera envoyé la veille : mlaureillard@free.fr

Du noir à la lumière et vice-versa, en chemin vers la docte ignorance par David Elbaz.

Discutant : Vincent Bontems.

Qu’il marque l’absence, lorsqu’il sépare les étoiles, ou la plénitude, quand il qualifie un trou noir, le noir accompagne les astronomes depuis la nuit des temps. D’abord signe d’ignorance, il a connu une profonde mutation pour occuper le cœur de la connaissance, celle du niveau de notre ignorance… Il incarne le paradoxe ultime du cosmos quand il en devient la première source de lumière. Il serait à la fois l’origine et le destin de l’univers, l’inspiration d’un Abbé qui défia Einstein en lui dévoilant la solution de ses propres équations, la silhouette d’un lama cosmique reliant les vivants et les morts, dans les légendes incas comme dans la science moderne. Inspiré par une intuition presque surnaturelle, Victor Hugo écrit : « Encore tout débordant des effluves premières, mon éclatant abîme est votre source à tous ».  Que signifie le règne sans précédent du noir dans le récit moderne de nos origines cosmiques ?

Notice biographique : Astrophysicien au CEA, David Elbaz occupe actuellement le poste de directeur scientifique du Département d’Astrophysique. Il est, par ailleurs, le directeur de rédaction de la revue européenne d’astronomie, Astronomy & Astrophysics, et il a été conseiller scientifique auprès de l’Agence Spatiale Européenne. Membre de l’Académie des Sciences Européenne (Academia Europaea), ses travaux ont été primés par l’Académie des Sciences (prix Jaffé 2017) et la société américaine d’astronomie (prix Chrétien 2000). Sa recherche vise à mieux comprendre l’univers invisible. Il étudie la formation des étoiles, des galaxies, des trous noirs galactiques et l’influence de la matière noire. En parallèle, il accorde une grande importance à la diffusion des connaissances au travers de livres, spectacles, documentaires et conférences. Son dernier livre « La plus belle ruse de la lumière, et si l’univers avait un sens » (27/10/2021, Ed.Odile Jacob) traite du lien entre le noir et la lumière.

La fabrique du Noir par Michel Mousseau.

Discutante : Céline Flécheux.

Peindre, c’est d’abord le plaisir d’étaler la couleur. Je développe sur la toile de grandes plages de franches couleurs, rouges, bleues, jaunes, que je mets en rapport avec des tons sombres, voire très sombres. Je pourrais dire que pour moi, paradoxalement, le Noir n’existe pas. Je n’emploie jamais le Noir du commerce, le Noir, je le fabrique. J’utilise des mélanges saturés de pigments de couleur. Selon les proportions, chaque fois différentes, mon Noir semble rouge, bleu, jaune.

Peindre, c’est aussi un affrontement avec la toile. Il y faut de la rage. Le Noir est récurrent dans mon parcours, guidé par mon désir d’aller à l’essentiel. L’expansion d’une masse noire centrale repoussant les couleurs en marge s’est imposée graduellement dans la lutte de la forme et du fond.

Le Noir possède cette particularité d’absorber la lumière au lieu de la réfléchir. En raison de cette spécificité, la peinture se perçoit comme vivante et changeante selon la lumière du jour. Elle se métamorphose, subit des évolutions physiques et chimiques, craquelures, vieillissement. La peinture, souvent liée à la notion d’espace, est pour moi avant tout le révélateur du passage du temps.

 

Notice biographique : Né en 1934 en Anjou (France), Michel Mousseau vit et travaille à Paris. Peintre, il développe aussi une pratique du dessin en direct dans la nature, en marchant dans la campagne. D’abord descriptifs, ces dessins sont devenus la matière même du végétal. Ils témoignent d’un sentiment de la nature, trouble et tragique. Parallèlement, dans sa peinture, la couleur rend hommage à la lumière du jour.

Il a présenté son travail à travers de nombreuses expositions personnelles et collectives à Paris et hors de France, notamment à Tokyo, à Londres, Genève, Tel Aviv, Prague, ainsi qu’aux États-Unis, à Pékin et récemment en Italie. Deux expositions importantes se sont tenues au Musée National des Beaux-Arts et à la Bibliothèque Nationale de La Havane (Cuba). En 2019, le Domaine de Kerguéhennec (Morbihan) a consacré une exposition à son travail de dessin à la mine de plomb, intitulé 103 dessins Territoire des origines.

Sa proximité avec les poètes et son goût du papier l’ont amené à réaliser un grand nombre de livres d’artistes, pour Pierre Albert-Birot et avec Eugène Guillevic, Luis Mizon, Bernard Noël. En 2012, il a réalisé Jazz, pour Virgile Éditions en collaboration avec le poète Zéno Bianu, Ses ouvrages récents incluent Présences, avec Marie Étienne, Simples merveilles avec Éric Sarner, Scènes de la vie quotidienne avec Serge Pey.

En 2016, l’un de ses livres d’artiste a fait partie de l’exposition « The Imaginative French Book in the 21st Century » au Grolier Club, New York.

site  michelmousseau.com

Consulter le programme complet du séminaire

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