Journée d’étude : « Architectes et ingénieurs 1500-1600 » (29 mars 2018, Tours)
Jeudi 29 mars 2018, 10h-17h30. CESR – Salle Rapin, Centre d’études supérieures de la Renaissance 59, rue Néricault-Destouches – 37000 Tours.
Dans sa thèse bien connue (Aux origines de l’artiste moderne, Paris, 1989) Martin Warnke soulignait que l’artiste cessant d’être un travailleur pour devenir serviteur du prince, abandonnait du même coup les contraintes et les systèmes de valeur propres aux métiers. La thèse a depuis lors été nuancée mais elle pose clairement la question du statut de l’architecte vers 1500, entre la ville et la cour, au service de grands commanditaires. Se développe aussi à partir de la Renaissance la figure de l’ingénieur, en relation avec la fortification des places fortes, la création de villes et les projets d’urbanisme. Ce fut le cas en Italie comme dans les anciens Pays-Bas et en France dès la première moitié du XVIe siècle. L’ingénieur italien, théoricien, homme de cour souvent, était d’abord un concepteur de projets mais restait très souvent éloigné de la pratique. « Deviseurs de bastimens » pour l’italien Fra Giocondo ou « faiseurs de chasteaulx » pour Dominique de Cortone, les Italiens mentionnés en France à partir du début du XVIe siècle posent aussi la question des relations entre la France et l’Italie. Mais d’autres encore, comme Bazille de l’Escole, attesté de Rhodes aux Pays-Bas, attestent que les références étaient désormais devenues internationales et que la figure de l’ingénieur était bien au centre de l’idée de la « révolution militaire » du XVIe siècle.
Maître maçon, architecte ou ingénieur, ce débat d’idée fut fondamental dans la première moitié du XVIe siècle lorsqu’au statut du maître maçon s’ajouta celui de l’architecte, dans un débat d’idée dont un ensemble de sources se fait l’écho. L’accent sera mis sur la question de la formation et des domaines de compétence des architectes et ingénieurs durant la période incriminée (1500-1600).
Programme :
9h45 Accueil
10h- 13h :
Alain Salamagne (Professeur Université de Tours, CESR) En guise d’introduction, architectes-ingénieurs 1500
Florian Meunier (Docteur en histoire de l’art, conservateur en chef au département des Objets d’art du musée du Louvre) Les connaissances techniques des architectes français vers 1500 : l’exemple de Martin Chambiges et de son entourage.
Étienne Hamon (Professeur d’histoire de l’art médiéval, Université de Lille, UMR IRHiS) La maîtrise d’œuvre de la fortification de Paris à la fin du XVe siècle ; l’exemple du boulevard de la tour de Billy (v. 1470-1476).
Olivier Biguet (Conservateur du patrimoine, Ville d’Angers) Jean Delespine, architecte angevin de la Renaissance.
14h30- 17h30 :
Clément Alix (Pôle d’archéologie de la ville d’Orléans / Chercheur associé CESR) Architectes à Orléans.
Pascal Brioist (Professeur d’histoire moderne, Université de Tours, Centre d’Études Supérieures de la Renaissance UMR/CNRS, 7323) La formation des ingénieurs entre Italie et France au XVIe siècle.
Raphaël Tassin (Ater Université de Poitiers – UFR SHA) L’activité des ingénieurs militaires italiens dans l’Est de la France (1540-1610).
Nicolas Prouteau (Maître de conférences en archéologie médiévale Université de Poitiers- Directeur-adjoint du CESCM) En guise de conclusion.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.