Journée d’étude de la revue Marges : « L’art face aux urgences écologiques » (les 9 et 16 octobre 2021 en ligne)
Samedis 9 et 16 octobre 2021, de 14h à 17h
Dans le contexte des urgences climatique, économique et sociopolitique auxquelles nos
sociétés font face, le prochain numéro de Marges propose d’étudier les cadres réflexifs de
la création artistique contemporaine. Pour nombre d’observateurs, ces crises à répétition sont provoquées par un système économique fondé sur la croissance et l’exploitation. Face à cela, les tentatives de réponses sont nombreuses depuis les années 1960, autant dans les discours et activismes militants que dans les formes issues d’engagements artistiques.
L’évolution dramatique de l’écosystème mondial et les impasses des différentes conférences sur le climat ont sans doute contribué à engager les artistes et les théoriciens (chercheurs, intellectuels, critiques d‘art) en direction des sphères plus explicitement militantes : art écologique, éco-art, pratiques du care, écologie de l’attention ou éco-féminisme, sont autant de mouvances investies en tant que processus de réflexion pour penser ce qui vient. Au même moment, l’œuvre au sens traditionnel est mise en cause au profit de l’action concrète, y compris lorsque cela implique de sortir du monde de l’art.
Multipliées et combinées, les focales semblent être à la fois d’ordre philosophique, anthropologique, éthologique, géographique, issues des théories du genre, de la décroissance, etc. Les prises de position des chercheurs et intellectuels dans le débat public (comme celles des sociologues Bruno Latour et Yves Citton) évoluent parfois vers une littérature critique et scientifique (Donna Haraway, Emanuele Coccia, Vinciane Despret), anthropologique (Philippe Descola, Eduardo Viveiros de Castro, Anna Tsing, Nastassja Martin), philosophique (Bernard Stiegler, Émilie Hache) ou poétique (Marielle Macé)… Par ailleurs, ces analyses interagissent chaque fois plus avec celles de l’histoire ou de la critique d’art (Bénédicte Ramade, Paul Ardenne, Nicolas Bourriaud). Il semble crucial d’observer et d’étudier les cadres de pensée à partir desquels les artistes appréhendent les crises actuelles.
Qu’est-ce qu’un engagement artistique en temps de crise ? Face aux urgences climatiques, politiques et sociales, comment et dans quelles conditions continuer à intervenir et à produire
des œuvres ? Quelles ambitions formulent les artistes et plus largement les mondes de l’art en termes de responsabilités environnementales ? Est-il possible de dépasser le défaitisme et l’alarmisme incapacitant pourtant largement médiatisés ? Quels seraient les nouvelles logiques et les nouveaux curseurs pour penser l’attention au vivant dans le champ de la création, de la production et de la diffusion de l’art contemporain ? Jusqu’à quel point l’art peut-il contribuer à une prise de conscience écologique ?
Programme
Samedi 9 octobre 2021 de 14h à 17h
14h – Partages de l’écoute : l’art sonore écologique de Felix Blume par Fanny Dujardin, doctorante, Université Aix-Marseille
14h30 – Spela Petrič, une esthétique au-delà de l’humain ? par Nicolas-Xavier Ferrand, enseignant, docteur, Université de Bourgogne
15h – pause
15h10 – Créer face au risque de submersion par Davia Lagos, doctorante, Université Paris Nanterre
15h40 – S’approprier l’effondrement par le collectif Après les réseaux sociaux, doctorants, Université Paris 8 Saint Denis avec Allan Deneuville, Gala Hernández López, Ariane Papillon, Ysé Sorel Guérin
Lien de connexion pour le 9 octobre – 14h
https://univ-paris8.zoom.us/j/97643620443?pwd=M0tOUHRRanViNVZUZTdyVDdHbWk3QT09
ID de réunion : 976 4362 0443
code secret : 336468
Samedi 16 octobre 2021 de 14h à 17h
14h – Enjeux écologiques des dispositifs artistiques de la décomposition par Emeline Chauvet, docteure, Université de Limoges
14h30 – Prototypes d’action pour le futur. L’art envisagé comme un réservoir de gestes,
d’opérations et d’attitudes potentiellement activables dans une contexte de crise écologique par Raffard-Roussel (Matthieu Raffard et Mathilde Roussel sont artistes, doctorants, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Université Paris 8 Saint Denis)
15h – pause
15h10 – Vers une esthétique du vivant en temps d’extinction : le rôle de l’art ou l’art de faire connaissance par Joshua de Paiva, doctorant, Paris-Sorbonne Université
15h40 – La possibilité d’une nouvelle symbiose par Juliette Bessette, doctorante, Paris-Sorbonne Université
16h10 – Pour une réévaluation des rapports entre art, architecture et nature : Zona da Mata et l’art contemporain brésilien par Ana Magalhães, directrice du Musée d’Art Contemporain de l’Université de Sao Paulo, accompagnée de Marta Bogéa, professeure associée, Université de Sao Paulo, et Cauê Alves, curateur, Musée d’Art Moderne de Sao Paulo
Lien de connexion pour le 16 octobre – 14h
https://univ-paris8.zoom.us/j/94764277079?pwd=WlEwZGFGMzh1c0F0NnJFdWpUQWRKQT09
ID de réunion : 947 6427 7079
code secret : 793906
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.