Journée d’étude : « L’histoire de l’art au Québec » (Montréal, 20 novembre 2015)

Flag_of_Quebec.svgL’histoire de l’art au Quebec (Montreal, 20 Nov 15) Université du Québec à Montréal, November 20, 2015 Sources, données, catégories de l’histoire de l’art au Québec

Colloque de l’Équipe de recherche en histoire de l’art au Québec (ÉRHAQ) Organisé par Didier Prioul (Université Laval), Pierre-Édouard Latouche (UQAM) et Louise Vigneault (Université de Montréal) Le vendredi 20 novembre 2015, de 9h30 à 16h30 Université du Québec à Montréal Pavillon R / Sciences de la gestion 315 rue Sainte-Catherine Est, local RM150 (niveau métro – Berri-UQAM)

L’intention de cette journée, premier volet d’un colloque en deux parties, est de contribuer à la réflexion critique sur la constitution de l’histoire de l’art au Québec. Ses enjeux sont motivés par la création et le développement d’une base de données, consacrée à l’état des lieux de l’histoire de l’art au Québec et qui fera l’objet d’une présentation en introduction au colloque. Les deux volets retenus, « sources, données, catégories de l’histoire de l’art au Québec » (volet 1 : novembre 2015) et « lieux et temps de l’histoire de l’art au Québec » (volet 2 : mai 2016) se situent dans le prolongement des conférences-midi commencées en 2014 et qui se poursuivent à l’automne 2015. Dans les deux cas (volets 1 et 2), l’objectif est d’interroger les pratiques d’une discipline déjà constituée, selon des thèmes à la fois distincts et complémentaires. Le volet 1 comporte deux axes : sources et données d’une part; catégories d’autre part. Abordé globalement, le thème de ce premier volet peut se comprendre comme un retour critique sur le chercheur au travail, historien de l’art au sens professionnel du terme ou intellectuel, acteur du champ artistique par ses interventions et ses publications.

Programme

9 h Accueil

9 h 30     Présentation de la journée

9 h 45     Introduction Dominic Hardy et Nathalie Miglioli (UQAM) « Un tournant numérique pour l’histoire de l’art au Québec – La base de données du Laboratoire numérique d’études en histoire de l’art au Québec. » Depuis sa création en 2013, l’Équipe de recherche en histoire de l’art au Québec (ÉRHAQ) s’est donné pour mandat de dresser, durant cinq ans, un état des lieux de la recherche sur histoire de l’art au Québec (1600 à 1960). Si l’horizon ultime du projet est la conception et la rédaction d’une synthèse de l’histoire de l’art du Québec, cette étape première est entièrement consacrée à la fédération d’un vaste éventail de ressources archivistiques et bibliographiques à l’intérieur d’une base de données relationnelle. Plusieurs pans de la recherche sont en voie de compilation et de numérisation, afin d’en préserver la mémoire d’une part et, d’autre part, de permettre des représentations croisées du parcours des images, des artistes et des institutions au sein de la vie politique et culturelle québécoise. Notre présentation vise à rendre compte du travail effectué, de nos objectifs et de nos préoccupations, alors que le projet se trouve à la moitié de son parcours.

10 h 15 Axe 1 / Sources et données de l’histoire de l’art au Québec Présentation du premier axe par Didier Prioul (Université Laval) Présidence de séance : Nancy Perron (UQAM / programme interuniversitaire de doctorat en histoire de l’art) Laurier Lacroix (UQAM) « Entre matérialité et artialité, l’œuvre comme source. » Cet exposé propose de revenir sur certaines des possibilités de l’œuvre comme fondements de ses significations. D’emblée, sa présence physique pointe un certain nombre de caractéristiques qui la singularise à partir des marques qui la constituent (matériaux, format, sujet, « style », graphies). De plus, les signes dont elle est porteuse situent l’œuvre dans une artialité, entendue ici comme mode d’expression et de communication faisant appel à plusieurs disciplines, qui la mène sur le terrain de l’interprétation et de l’esthétique.

10 h 45     Gilles Lapointe (UQAM) « Perspective épistolaire et sources historiques : les lettres de Paris d’Edmund Alleyn. » L’intérêt qui pousse l’historien d’art à s’intéresser aux conditions matérielles et intellectuelles de la production écrite des artistes le conduit inévitablement un jour à l’archive privée. Parmi les « morceaux de vérité » dont parle Arlette Farge dans Le goût de l’archive se trouve la correspondance privée. Source d’une curiosité ardente, d’un désir d’appropriation, elle met souvent le chercheur en position de tiers inclus ou de voyeur. Sur ce terrain miné, confronté non seulement à l’artiste et à ses héritiers, mais aussi à sa propre conscience, le chercheur se livre à une joute secrète et mène un incessant débat éthique avec lui-même : où tracer la ligne de partage, entre son « devoir de réserve » et le droit au public de savoir ? À quelles conditions peut-il rendre publics des faits, des documents intimes, voire des secrets que l’artiste a jalousement protégés du regard d’autrui et dont il est dépositaire ? En contrepartie, quelle posture critique doit-il adopter face aux manipulations subtiles, aux suppressions discrètes de l’artiste qui prépare son archive pour la postérité ? Outre ces questions d’éthique et de méthode, sera aussi examinée, à travers les exemples de Kafka et d’Alleyn, la communication épistolaire comme activité de résistance à l’autre, qui semble à première vue fonctionner comme ligne de fuite par rapport au symbolique et à la loi du père.

11 h 15         Pause

11 h 30         Période de discussion Animation : Véronique Gagnon (UQAM / programme de maitrise en histoire de l’art)

12 h 00         Dîner

13 h 30 Axe 2 / Catégories de l’histoire de l’art au Québec Présentation du deuxième axe par Didier Prioul (Université Laval)     Présidence de séance : Anne-Marie Belley (UQAM / programme interuniversitaire de doctorat en histoire de l’art)

13 h 45     Didier Prioul (Université Laval) « Reproduction photographique et pratique de recherche : une catégorie de pensée? » La reproduction photographique possède la force d’attestation de l’œuvre, de l’objet, du lieu représenté. On peut dire qu’elle est le témoin irréfutable de leur existence. À partir de cette évidence, qu’elle soit acceptée comme vérité ou abordée de manière critique, le chercheur lui confère différents classements et statuts dans sa recherche, à commencer par son insertion dans des systèmes comparatifs. D’autre part, la reproduction photographique est aussi une image que le chercheur voit : elle lui permet de se souvenir et de penser. La reproduction photographique est-elle alors plus qu’un instrument de recherche? Devient-elle une catégorie de pensée à part entière? C’est aussi le moment où elle se montre dans les publications qui nous intéressera : utilisée comme illustration, elle relie le point de vue du chercheur à l’objet dont il s’occupe. Elle condense alors un savoir qui nous conduit à penser la relation qu’elle entretient avec l’histoire de l’art.

14 h 15     Louise Vigneault (Université de Montréal) « Catégoriser, étudier et exposer l’art autochtone du Québec: réflexion sur le cas de Zacharie Vincent et de ses héritiers. » La recherche sur la créativité et l’art autochtone tels que délimités dans les frontières territoriales du Québec nécessite de réfléchir sur la valse des absences et des présences des artistes sur la scène officielle, de repenser les modes de classement des oeuvres dans les catégories en vigueur (ethnologie/art/artisanat, etc.), et de reconsidérer, enfin, les codes sémiotiques et épistémologiques dans lesquels elles ont été enclavées, dans les institutions d’enseignement, de conservation et de diffusion. L’examen de l’expérience du peintre Zacharie Vincent et du sort qu’a connu ses oeuvres, depuis le 19e siècle, servira d’ancrage à une réflexion sur les nouveaux défis auxquels sont confrontés les pratiques actuelles et leur gestion par les institutions, en regard des récentes revendications des droits autochtones, des politiques de reconnaissance et de réconciliation.

15 h 15     Clôture du colloque : la base de données comme ressource Pierre-Édouard Latouche (UQAM) « Explorer les sujets de maîtrise et de doctorat en histoire de l’architecture au Québec. »

15 h 45         Pause La logique disciplinaire qui structure le monde universitaire fait en sorte que les sujets de maîtrise et de doctorat en histoire de l’art sont souvent en lien avec le champ de spécialité du directeur de recherche. Plusieurs facteurs peuvent toutefois jouer sur la nature de ce lien. Ainsi, dans des domaines de spécialité où enseignants et étudiants sont plus nombreux, je pense ici à l’art contemporain, on peut concevoir que cette situation, parce qu’elle encourage la spécialisation, favorise une plus grande proximité thématique entre le sujet de recherche du directeur et de ses étudiants. Inversement, dans des domaines moins fréquentés, la sculpture avant 1945 par exemple, ce lien serait plus ténu. En m’appuyant sur la base de données de l’ERHAQ, et sur son potentiel d’exploration relationnelle des données, ma communication propose d’examiner, dans le domaine de l’enseignement de l’histoire de l’architecture au Québec, le degré de continuité thématique entre le champ de spécialisation des directeurs de recherche et les sujets des étudiants qu’ils dirigent.

16 h 00         Période de discussion Animation : Marie-Charlotte Franco (UQAM / programme de doctorat en muséologie, médiation et patrimoine)

16 h 30  Bilan et conclusion

Informations : Nathalie Miglioli Coordonnatrice scientifique de l’ERHAQ erhaq@uqam.ca L’ÉRHAQ remercie le CRILCQ à l’UQAM pour son soutien. Les activités scientifiques de l’ERHAQ bénéficient d’une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (Programme savoir, volet équipes).

 

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