Peu à peu, je me suis intéressé à la sculpture pour parvenir à un espace réel, mais qui ne soit pas volume. Je voulais que ma sculpture parle de l’espace dans lequel nous nous trouvons, qu’elle donne des indications sur ce qui nous entoure, y compris l’espace sidéral. […] Je me posais cette question : la notion « d’espace qui entoure », est-ce que c’est cosa mentale ?
Lars Fredrikson
La période de l’après-guerre voit éclore un contexte culturel et technique qui bouleverse les champs de la composition musicale et encourage l’incursion au sein de nouveaux territoires de l’écoute. Ces derniers débordent les seules traditions de la composition et explorent, entre autres, le renouvellement des modes d’interaction avec le public, les techniques de synthèse et de reproduction qui permettent de travailler à partir du son, et une nouvelle métaphysique du silence. Dans le domaine des arts plastiques, on assiste à une extension des pratiques de la sculpture à l’environnement et au processus, ainsi qu’à une nouvelle façon d’envisager sa vocation à définir l’espace. C’est dans ce paysage historique que naissent les pratiques sonores plastiques de Lars Fredrikson, dont l’approche, qu’il souhaite défaire des « anecdotes » culturelles et esthétiques de la composition musicale, est symptomatique d’un désir d’écoute intérieure, corporelle et spatiale. Cette demi-journée d’étude propose de se pencher sur ce basculement vers une expérience « plastique » du son, sur ses ramifications dans le champ des arts plastiques dans la période des années 1960 à 1980, ainsi que sur ses héritages actuels.
Programme
14h : Introduction, Léa Dreyer
14h15
Jonas Magnusson (chercheur indépendant), Un art explosif. Expériences dans l’émail à Stockholm et communauté d’artistes suédois à Lacoste (quelques réflexions sur les débuts de Lars Fredrikson)
14h45
Léa Dreyer (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Les premières pratiques sonores de Lars Fredrikson et le rêve d’une peinture « physiologique »
15h15
Matthieu Saladin (Paris 8 Vincennes – Saint-Denis), « The children hadn’t noticed yet, but their ears were stirring ». Remarques sur l’écoute d’un réchauffement auriculaire à travers quelques pièces de Maryanne Amacher
15h45 : Pause
16h
Anne Zeitz (Rennes 2) Voix, sons et « Musique en conteneur ». La place des pratiques sonores aux dernières éditions de la Biennale de Paris
16h30
Elena Sorokina (commissaire d’exposition) Espaces sonores de la documenta 14
17h : Conclusion
17h15-18h : Table ronde Elena Sorokina en conversation avec Isabelle Sordage
La journée d’étude sera suivie de la soirée Rencontre : Lectures intensives, lectures en espace – Lars Fredrikson et les poètes, avec Francis Cohen, Helena Eriksson et Éric Pesty.
Infos pratiques
Cette journée d’étude a lieu dans le cadre de l’exposition « Suivre les ondes : Lars Fredrikson en résonance avec Anastasia Ax et Christine Ödlund », du 8 mars au 16 juin 2024.
Le jeudi 28 mars 2024, de 14h à 18h.
En présentiel et à distance (lien zoom à venir).
Institut suédois, 11, rue Payenne, 75003 Paris
Pour toute information : https://paris.si.se/agenda/journee-detude-pratiques-sonores-et-techniques-corporelles-de-lecoute-loeuvre-sonore-de-lars-fredrikson-dans-son-contexte/
Organisation : Léa Dreyer (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Contact : lea.dreyer.felix@gmail.com
Entrée libre, les discussions auront lieu en français
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