Journée d’études : « La Justesse »

Cette journée d’études se déroulera dans le cadre du programme de recherche La Justesse,  pratiques et critiques du jugement en esthétique, langage ordinaire, histoire de l’art (2010-2012), en partenariat avec le Centre PhiCo (Philosophies contemporaines) de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Pour l’historien de l’art, le concept de justesse est riche parce qu’il interroge
tant les œuvres que son propre regard sur celles-ci. Louer la justesse d’une œuvre,
c’est en même temps valider celle de notre regard, sa capacité à déceler dans l’œuvre
contemplée une forme d’ «adéquation» avec des critères qui structurent notre
jugement. Dans le champ de l’histoire de l’art de la période contemporaine, nous
étudierons la justesse selon deux axes. D’abord, en proposant un repérage et une
analyse de l’usage de ce mot par les artistes eux-mêmes durant le siècle. Ensuite,
de façon plus autoréflexive, en questionnant la «justesse» de l’interprétation de
l’historien de l’art face aux œuvres. Qu’est-ce qu’une interprétation « juste » qui
suppose qu’il y en est des « injustes », des « fausses », des « inexactes »?
Que se passe-t-il quand l’œuvre nous est contemporaine ? Que fait le critique,
a-t-il un outillage en matière de justesse qui le distingue de l’historien de l’art ?
Baudelaire avait eu cette formule lapidaire : « À quoi bon la critique? ». Car si
l’historien de l’art mobilise un savoir philologique du contexte pour chercher la
plus grande justesse possible dans l’interprétation, on est en droit d’attendre de la
critique artistique qu’elle tombe juste. Cet impératif énoncé, restent à déterminer
les conditions matérielles dans lesquelles s’exerce cette activité – comment voir? où
voir? que voir? – et celles de la publication du texte critique, de son caractère public
et partageable. Justesse empirique et inespérée d’un regard et d’une impression?
Justesse dogmatique et suspecte fondée sur une doctrine? Justesse d’une analyse par
rapport à une situation et une histoire? Ce ne sont que trois des hypothèses qui
seront examinées lors de cette journée d’étude.

Responsables scientifiques / Danièle Cohn, Sandra Laugier (PhiCo) et Pierre Wat (HiCSA)

rogramme

Matin / Président de séance : Pierre Wat, professeur d’histoire de l’art contemporain, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

10h00 / Pierre Wat
Critique d’art et justesse, une histoire de couple

10h30 / Lucie Lachenal, doctorante en histoire de l’art, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
L’impartialité dans la critique d’art sous la Restauration : nécessité ou imposture ?

11h00 / Fanny Bacot, doctorante en histoire de l’art, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
La justesse de l’artiste : un idéal rosicrucien

11h30 / Sandra Laugier, professeur de philosophie, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Le discours de la critique et le modernisme chez Cavell

12h00 / Discussion

12h30-14h00 / Pause déjeuner

 

Après-midi / Présidente de séance, Danièle Cohn, professeur de philosophie, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

14h00 / Danièle Cohn
La justesse d’une critique philosophique : Cassirer contre la critique littéraire de son temps

14h30 / Cyril Crignon, doctorant en philosophie, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Les drippings de Jackson Pollock : un lieu d’aveuglement pour la critique greenbergienne et ses critiques

15h00 / Hugo Daniel, doctorant en histoire de l’art, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Une justesse du trait ? Réflexions à partir de l’oeuvre des années 1950-1960 de Cy Twombly

15h30 / Catherine Meneux, maître de conférences en histoire de l’art contemporain, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Artistes et critiques. Les cas Félicien Rops, Edgar Degas et Emile Gallé

16h00 / Discussion

 

Pour en savoir plus et accéder à la brochure : accédez au site de l’Hicsa

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