Journées d’étude : « Académies d’Art et Mondes Sociaux (1740-1805) » (Toulouse, 9-10 novembre 2017)

Journées d’études II : Académies d’Art et Mondes Sociaux (1740-1805). Mobilité des artistes, dynamique des institutions : dessiner la cartographie des échanges. Toulouse, jeudi 9 et vendredi 10 novembre 2017.

Salle D 31, Maison de la Recherche, Université Toulouse – Jean Jaurès.

En partenariat avec le Centre allemand d’histoire de l’art, Paris.

Deuxième volet des journées d’étude conduites par le programme de recherche ACA-RES sur Les académies d’art et leurs réseaux dans la France préindustrielle, cette rencontre mettra l’accent sur la question des circulations artistiques. La seule aspiration parisienne ne saurait rendre compte des dynamiques d’échanges qui se mettent en place au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, alors même que certaines institutions de province apparaissent comme centres et nœuds de liens multiples. Les provinces marquent souvent une autonomie vis-à-vis de la capitale. Une nouvelle cartographie demande ainsi à être repensée.

L’étude des relations entre les individus et les institutions académiques à l’échelle nationale et européenne, par le biais de voyages, séjours, correspondances épistolaires, sera au cœur des discussions pour voir si les mouvements dépendent des aléas des carrières (itinérance, migration, exil, fuite, opportunités de commandes ou de protections, etc.) Ces derniers peuvent tout autant répondre à un souhait d’implantation durable qu’à une stratégie de progression professionnelle. D’ailleurs la notion de « mobilité » peut aussi être entendue du point de vue de l’ascension sociale.

Pour les institutions, le voyage s’intègre-t-il avant toute chose dans une perspective de perfectionnement pédagogique et de formation du goût ? Quels bénéfices les déplacements d’artistes et d’amateurs, comme les affiliations institutionnelles, offrent-ils aux établissements artistiques, en termes d’élargissement de réseaux, d’enrichissement des collections et de rayonnement culturel ? Au-delà de la réalité des frontières et des proximités géographiques, à rebours d’une construction idéologique « nationaliste », quelles forces – culturelles, économiques, relationnelles – sont-elles à l’œuvre ?

Dans le prolongement des acquis de la précédente manifestation de décembre 2016 (voir sur la page Internet d’ACA-RES (https:/acares.hypotheses.org), dans la rubrique « Les Ressources », Actes des journées d’étude), mais en étendant la période envisagée au-delà des premières années de fondation des établissements, il s’agira d’envisager la mobilité des artistes – des peintres, des sculpteurs et des architectes autant que des ornemanistes voués à la fabrique – sans perdre de vue la lecture sociale et culturelle de ces institutions écloses au siècle des Lumières. Les villes aux portes des frontières du royaume, comme celles sensibles à l’appel du Grand Tour par leur position de carrefour des routes, seront étudiées en priorité.

Ces journées d’étude entendent privilégier le dialogue entre spécialistes et jeunes chercheurs, tout en gardant l’ouverture vers d’autres disciplines des sciences humaines, en particulier la sociologie et les humanités numériques. Le dispositif de la rencontre privilégiera les débats. Chaque intervenant présentera son étude de cas en fonction des thèmes retenus pour les demi-journées. Le temps de parole, volontairement très restreint, suffira à dégager les principaux points qui seront ensuite repris et discutés de façon collégiale au cours des tables-rondes. Les après-midis seront consacrés à des ateliers de travail participatifs.

Programme :

Jeudi 9 novembre :

9h : Ouverture. Markus Castor, Centre allemand d’histoire de l’art, Paris

Conférence introductive : Gaëtane Maës, Université Lille 3, IRHiS UMR 8529 : De la nécessité de repenser les dynamiques de circulations artistiques et la notion de « modèle » parisien

  • Séance de travail : Voyages et correspondances d’académiciens. Conférences de 10mn par intervenant

. Ariane James-Sarrazin, Institut national d’histoire de l’art : La mobilité des responsables et des professeurs des écoles de dessin dans le Grand Ouest

. Émilie Roffidal, CNRS, FRAMESPA UMR 5136 : Jean-Michel Verdiguier (Marseille, 1706-Cordoue, 1796), une ambition espagnole

. Dominique d’Arnoult, Université de Lausanne : Jean-Baptiste Perronneau (Paris, v. 1715-Amsterdam, 1783) : Académies et écoles de dessin, jalons de ses voyages en France et en Europe

. Gérard Fabre, musée des Beaux-arts de Marseille : Jacques Beaufort (1721-1783), un académicien entre Marseille et Paris

. Candice Humbert, Université Grenoble Alpes, LARHRA UMR 519 : Louis-Joseph Jay (1755-1836), de Montpellier à Grenoble, quels parcours pour quelles ambitions?

11h : Table-ronde avec l’ensemble des intervenants et les organisateurs ; Pascal Julien, Université Toulouse – Jean Jaurès, Laboratoire FRAMESPA UMR 5136, modérateur.

12h : pause déjeuner

14h : 

  • Atelier de travail : Comment documenter les déplacements ? Chaque communicant parle 5min

Interviennent tous les participants qui présentent le matériel et les méthodes employés pour étudier les circulations : correspondances, registres, inventaires, vies d’artistes, discours, presse locale, mais aussi sources visuelles (portraits, estampes), etc.

Une collaboratrice d’ACA-RES, Clémentine Souchaud, présente les modalités de diffusion numérique des sources documentaires sur Nakalona.

Vendredi 10 novembre :

9h :

  • Séance de travail : Grands axes de circulations et logiques des flux. Conférences de 10mn par intervenant

. Gaëtane Maës, Université Lille 3, IRHiS UMR 8529 : Le nord de la France, une attractivité entre Paris et Bruges ?

. Fabienne Sartre, Université Paul-Valéry-Montpellier 3 et Marjorie Guillin, Université Toulouse – Jean Jaurès, FRAMESPA UMR 5136 : Toulouse, Montpellier et le réseau des académies languedociennes

. Lucas Berdu, Université Toulouse – Jean Jaurès : Le voyage d’Italie de quelques académiciens toulousains

. Nelly Vi-Tong, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, UMR 7366 : Hors des frontières de la Bourgogne : opportunités et carrières des élèves de l’École de dessin de Dijon

. Anne Perrin Khelissa, Université Toulouse – Jean Jaurès, Laboratoire FRAMESPA UMR 5136 : L’Italie, entre fantasmes et réalités à l’Académie de Lyon

10h30 : Table-ronde avec l’ensemble des intervenants et les organisateurs ; Stéphanie Trouvé, Université Paul-Valéry-Montpellier 3, Projet de recherche LexArt, modératrice.

11h : pause brunch

13h :

  • Atelier de travail : Valorisation et visualisation des déplacements.

Discussion libre

Deux stagiaires du programme ACA-RES, Florie Valton et Lucas Berdu, interviennent. Ils présentent la base de données et les résultats obtenus à l’issue de leur mission (cartes, graphiques, formalisation et interprétation).

Utilité, pertinence, limites et enjeux des outils numériques en histoire de l’art ? Tous les participants sont invités à réagir aux avancées et perspectives du programme, au regard de leurs propres recherches et expériences.

Conférence conclusive : Martine Azam, Université Toulouse – Jean Jaurès, LISST UMR 5193 : Le point de vue du sociologue sur la notion de circulation

15h : fin des journées d’étude.

 

Comité d’organisation :

Markus Castor, Centre allemand d’histoire de l’art, Paris

Anne Perrin Khelissa, Université Toulouse – Jean Jaurès, Laboratoire FRAMESPA UMR 5136

Émilie Roffidal, CNRS, FRAMESPA UMR 5136

 

Renseignements et contact :

https://acares.hypotheses.org

programme.acares@gmail.com

 

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