Journées d’étude : « Médiation culturelle et pratiques de l’exposition »

Dans le cadre du Master en histoire de l’art de l’université de Tours et de son option « Médiation culturelle et Pratiques de l’exposition » se tiendront les 7 et 8 octobre prochains deux journée d’étude sur les thèmes des « La médiation culturelle : quel public ? » d’une part, et « Les Expositions hors les murs » d’autre part.  La première journée se déroulera à l’université François Rabelais à Tours (5e BU), et la seconde au FRAC de la région Centre à Orléans. De très nombreux spécialistes partenaires de l’université ou invités (Musée du Louvre, INHA, Musées de Bourges, Centre des Monuments Nationaux, Agence Anamnesia, Eternal Network, Centre de Création Contemporaine,Réunion des Musées nationaux, Maison de l’architecture de la région Centre, FRAC Centre) sont invités à dégager les enjeux théoriques de ses questions qui ont peu fait l’objet encore de rencontres au sein de l’université.

 

« la médiation culturelle : quel public ?»

Mardi 7 octobre 2014, Université François Rabelais, 5e BU

 

Présidence de séance : Françoise Alabe

 

9h45

Marina-Pia Vitali, Musée du Louvre

La médiation au musée du Louvre, une rencontre réussie avec les publics ?

Avec près de 10 millions de visiteurs, le musée du Louvre doit se réinventer  pour répondre aux attentes et besoins de ses publics : enjeux en termes de confort de visite, de transmission des savoirs d’un patrimoine universel, de plaisir de la découverte.  La médiation évolue avec le musée et les modes de fréquentation en réinterrogeant les cibles de publics, en faisant des choix, en renouvelant les démarches dans l’envie d’offrir un moment singulier au musée.

 

10h30

Geneviève Bresc-Bautier, INHA

Toucher la sculpture: une expérience de plaisir et de connaissance pour le public mal-voyant, mais aussi pour tout public

Le département des Sculptures du musée du Louvre, en collaboration avec le service des publics a entrepris depuis les années 80 l’organisation de « galeries tactiles », composées de moulages de sculptures. D’abord destinées aux mal-voyants, avec l’aide d’associations capables de donner leurs conseils sur l’ergonomie et les attentes de ce public, elles ont été plus largement ouvertes à tous, et spécialement aux enfants. Plus récemment des moulages ont été présentés dans la cour de la prison centrale de Poissy. Accompagnées de médiation spécifique (cartels en Braille, audio-guide), dans une muséographie adaptée (aires « podotactiles », main-courante, tournettes, accessibilité aux enfants), ces galeries développent des thèmes, de façon à ce que la découverte ne soit pas seulement celle des volumes, au premier degré, par le toucher sensoriel, mais aussi pour un public plus averti, celle soit de conceptions iconographique ou stylistique, soit de l’évolution des techniques. Ainsi : « D’après l’antique », « le Mouvement », « L’animal et le pouvoir », « l’Enfant », « Sculpter le corps ». Ces galeries, d’abord présentées au Louvre, dans un espace spécifique au cœur du département des Sculptures, ont vocation ensuite à être présentées dans d’autres musées en France et à l’étranger.

 

Pause

 

11h30

Agnès Delannoy, Musées de Bourges

Des musées pour tous ? Intégration, réinsertion : la collaboration avec les travailleurs sociaux

Les musées sont ouverts pour tous, appartiennent à tous, et pourtant ce sont les plus défavorisés qui en profitent le moins. Même si l’entrée des musées est parfois gratuite pour certaines catégories de visiteurs en difficulté, même si l’organisation de nombreuses manifestations gratuites telles que les Journées du Patrimoine ou la Nuit des Musées rend en théorie notre patrimoine accessible à tous, nombreux sont ceux qui ne se sentent pas « autorisés » à en bénéficier réellement, qui n’osent plus franchir certaines portes. Pour les professionnels de la Culture, il est presque impossible d’atteindre ce public-là avec les moyens habituels de communication. De la rencontre entre les médiateurs des musées et les travailleurs sociaux peuvent naître de nouvelles approches culturelles et des projets stimulants.

 

12h15

Julie Pellegrin, Centre des monuments nationaux

Les monuments historiques à la conquête de nouveaux publics

 

Peut-on déterminer une stratégie de développement grâce à la confrontation des typologies de publics avec les typologies de médiations ? Est-ce qu’à chaque public correspond un type de médiation avec ses outils spécifiques ? Le Centre des Monuments historiques avec ses 98 sites et monuments, de caractères très variés, constitue un terrain d’analyse privilégié pour étudier ce type de questions. Il permet de développer un véritable laboratoire de réflexion sur le développement de nouveaux publics.

 

Pause déjeuner

 

Présidence de séance : Benoît Buquet

 

15h

François Quéré, Agence Anamnesia

Quand l’éloignement nous rapproche

 

À l’occasion de la conception et la production de l’exposition « Chefs d’œuvres des collections nationales », à Pékin et à Macao en 2014, la Réunion des musées nationaux – Grand Palais a souhaité développer un projet ambitieux de médiation, à l’adresse du public local. Tout en s’inscrivant dans les codes généralement à l’œuvre, le programme de médiation a ainsi permis d’expérimenter d’autres approches, qui questionnent en retour notre pratique et nos habitudes.

 

15h45

Eric Foucault, Eternal Network

« La médiation culturelle, un art de la négociation »

Eternal Network, structure de production et d’ingénierie artistiques, est médiateur de l’action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France. Ce programme permet à des citoyens de passer commande à un artiste en réponse à leurs préoccupations. L’artiste sollicité doit considérer leur contexte et proposer une œuvre qui sera installée en dehors des lieux consacrés à l’art contemporain. Où qu’elles se trouvent – sur une place de village, dans le hall d’un hôpital, dans un restaurant scolaire, sur un chemin de montagne… –, les œuvres ne sont pas destinées à un public, mais à des usagers et ces derniers font donc le choix ou pas de les appréhender. Dans ce cadre, Eternal Network doit concevoir la médiation culturelle de manière innovante, déploie des outils formels ou sensibles et doit surtout envisager la transmission de cette médiation.

16h30

Noélie Thibault, Centre de Création Contemporaine

L’atelier partagé

Sous le titre générique “L’atelier de l’artiste, le Centre de Création Contemporaine de Tours développe une nouvelle situation de rencontre entre le jeune public et l’art contemporain. À l’occasion des expositions de Michel François, Dan Perjovschi, A K Dolven et Guy Limone, il a été proposé aux jeunes visiteurs d’accompagner un artiste dans sa création en participant à son œuvre. Ce moment d’échange et de partage a trouvé à s’exprimer sur les supports les plus variés, sous les formes les plus libres de l’art actuel.

 

 

« Les Expositions hors les murs»

Mercredi 8 octobre 2014, Frac Centre

 

Présidence de séance : Jean-Baptiste Minnaert

 

10h45

Stéphanie Merran, Réunion des Musées Nationaux

Des projets culturels hors les murs, quels enjeux pour une institution ?

À travers la présentation de deux cas concrets : une exposition d’œuvres d’art originales présentée dans un centre pénitentiaire et des conférences en histoire de l’art menées à l’hôpital auprès de patients, il s’agit de montrer comment et pourquoi une institution culturelle s’engage à développer des projets créant un lien entre des publics éloignés pour un temps de dispositifs culturels.

 

11h30 Cyrille Gouyette, Musée du Louvre

Le Louvre hors les murs, exposer des reproductions d‘œuvres pour inviter à venir au musée

Toujours soucieux de s’adresser à tous, le musée du Louvre a conçu une série d’expositions itinérantes composées de moulages et de reproductions photographiques d’une sélection de ses chefs-d’œuvre. Destinées notamment aux établissements scolaires franciliens, proches géographiquement mais éloignés culturellement, ces expositions permettent aux élèves d’allier une fréquentation quotidienne de « copies » à la visite plus exceptionnelle au musée. Conçu en étroite concertation avec les enseignants, ce dispositif se révèle être un précieux outil de démocratisation culturelle mettant l’art au cœur des pratiques scolaires interdisciplinaires, afin de mieux faire comprendre ce que sont le musée et le patrimoine, aux élèves et à leurs parents.

 

 

12h15

Elke Mittmann, Maison de l’architecture de la région Centre

Les espaces délaissés et en friche comme lieux d’expérimentation pour des nouvelles formes d’exposition

Depuis le début des années 1990 – issu notamment des politiques de réhabilitation urbaine des friches intramuros – on constate l’émergence d’une utilisation et d’une transformation, éphémère ou pérenne, des délaissés industriels ou publics comme lieu d’exposition. Ces espaces sont devenus des véritables « incubateurs » pour l’expérimentation et la mise en pratique des nouvelles formes d’exposition. Ma contribution vise dans un premier temps à cerner la dimension historique de ce phénomène (gazomètre à Oberhausen, 1993) et propose dans un deuxième temps à travers un certain nombre d’exemples le potentiel expérimental des expositions éphémères « hors les murs ». Il s’agit d’un vaste panorama allant des projets scénographiés dans des anciennes centrales électriques, dans des friches post-industrielles comme des mines à ciel ouvert, aux bâtiments de culte « désaffectés ».

 

 

Pause déjeuner

 

 

14h30

Gilles Rion, Frac Centre

Les Fonds Régionaux d’Art Contemporain. Quel aménagement culturel ? Quel territoire ?

Dès leur création en 1983, les Frac se donnent comme des outils incontournables et inédits d’aménagement culturel du territoire, dont les missions de diffusion et de sensibilisation en région constituent le cœur. Ce nouveau modèle, pensé sans mur et rhizomique, cherche alors à allier expérimentation artistique, centre de ressources consacré à la création contemporaine et la médiation. Il favorise plusieurs modalités de rencontres « de proximité » entre la création et le(s) public(s), depuis « l’événement » jusqu’au « projet ». Ce faisant, les Frac tissent un maillage unique et particulièrement intriqué de partenaires variés dans leur région. Aujourd’hui, à l’heure où les Frac dits de « seconde génération » cherchent une nouvelle identité, et face à l’évolution des politiques culturelles, des publics et des territoires, ruraux ou urbains, quel bilan peut-on tirer de ces trente ans « d’aménagement culturel du territoire » ? Et quelle place voire quelle définition réserver désormais au « hors-les-murs » ?

 

 

15h

visite du Frac et des deux expositions en cours : Maquettes, Xavier Veilhan et Villes visionnaires. Hommage à Michel Ragon.

 

entrée libre dans la limite des places disponibles (attention : les places sont très réduites à Orléans)

 

 

organisatrice : Marion Boudon-Machuel

 

adresses :

Université François Rabelais

3 rue des Tanneurs, 37041 Tours

 

FRAC Centre

88, Rue du Colombier, 45000 ORLÉANS

 

 

 

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