la critique d’art dans le contexte franco-espagnol, XIXe et XXe s. (Lorient, 16 mai 2023, également visioconférence))

À la frontière entre texte et image : la critique d’art dans le contexte franco-espagnol, XIXe et XXe s. (Lorient)

Rencontre scientifique coordonnée par le Laboratoire Héritages et Créations dans le Texte et l’Image, qui aura lieu à l’Université Bretagne Sud (Lorient) le 16 mai prochain. L’événement peut être suivi en ligne via Microsoft Teams (les personnes intéressées doivent envoyer un e-mail à : guillermo.juberias@univ-ubs.fr)

Le prochain 16 mai, la Faculté de Lettres, Langues, Sciences Sociales et Humaines de l’Université Bretagne Sud (Lorient) accueillera une journée d’étude internationale qui portera sur la critique d’art dans le contexte franco-espagnol (XIXè et XXè siècles). Cette rencontre scientifique est organisée par Guillermo Juberías Gracia, enseignant à la même université et membre associé du laboratoire HCTI (Lorient) et réunira des chercheurs français et espagnols de différentes disciplines : littérature, histoire de l’art, histoire des arts du spectacle et esthétique.
Depuis ses origines au XVIIIè siècle, la critique d’art a constitué un produit hybride, entre les textes littéraires, journalistiques et académiques. Son développement a été parallèle à celui de l’histoire de l’art en tant que discipline, partageant avec elle l’une de ses problématiques essentielles : le manque de définition tant dans la forme que dans le sujet d’étude. Dans les années 50 du XXè siècle, Rafael Santos Torroellas verbalisait ces questions en citant comme principaux dilemmes son indétermination en tant que genre littéraire, le débat sur la contemporanéité de l’objet artistique analysé ou la participation ou non du critique à la création contemporaine. Toutes ces questions considérées comme des obstacles par les critiques d’art du siècle dernier sont en réalité un champ d’étude d’un grand intérêt pour la littérature et l’histoire de l’art de la contemporanéité.
La critique d’art n’a pas seulement réussi à traverser les frontières entre les genres, mais elle s’est parfois aussi placée dans un espace transfrontalier. Dans ce sens, la critique constitue un domaine d’étude intéressant en tant que phénomène transnational, abordant le contexte artistique franco-espagnol sous différents angles et, surtout, comprenant ce genre comme un témoignage de la réception en France de l’art espagnol et inversement. D’une part, il convient d’analyser le travail de certains critiques français qui ont écrit sur l’art espagnol, contribuant à la construction d’une vision française de l’art espagnol. Un phénomène inverse serait la présence des critiques espagnols dans les grandes expositions du pays voisin, témoins de l’évolution des mouvements modernes du XIXè siècle et de l’irruption des avant-gardes, étant largement responsables de leur écho en Espagne. Un cas d’étude plus précis serait celui de la critique dans ces expositions organisées en collaboration entre les deux pays, à l’instar des deux expositions hispano-françaises de Saragosse en 1908 et 1919. La continuité de ce phénomène peut être observée dans les critiques d’art écrites par les exilés en France dans les années 1940, lorsque la frontière se matérialise comme une barrière symbolique d’exil. Enfin, il est nécessaire de mettre en relation cette critique des arts plastiques avec la critique d’autres phénomènes, certains éphémères, comme les arts de la scène, et d’autres liés à la culture de masse, comme la photographie ou l’audiovisuel, qui sont essentiels pour comprendre les relations artistiques et esthétiques entre la France et l’Espagne.