La Nuit des idées à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) – Être vivant : L’art et les métamorphoses – 30 janvier 2020

LInstitut national d’histoire de l’art (INHA) participe pour la troisième fois à La Nuit des idées le 30 janvier 2020

Au cours d’une soirée exceptionnelle, qui aura lieu dans la prestigieuse bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – Salle Labrouste, l’INHA propose d’ouvrir le débat sur le thème « Être vivant : L’art et les métamorphoses ».

En compagnie d’artistes et d’historiens de l’art, mais également de musiciens, de scientifiques, d’écrivains et de philosophes, nous tenterons d’éprouver et de penser ensemble cette obscure évidence que constitue notre appartenance commune au monde des vivants, en opérant une traversée oblique de l’histoire de l’art, de l’archéologie à l’art le plus contemporain.

L’INHA offrira ce soir-là une plateforme de pensée et d’expériences à la croisée des mondes, entre culture populaire et débat savant, intervention poétique et dialogue de fond, mêlant les genres, les disciplines et les générations. Jean-Christophe Bailly, écrivain et philosophe, et Laura Bossi-Régnier, historienne des sciences et neurologue, viendront rejouer la partition des êtres et les frontières mouvantes du vivant, entre l’humain, la faune et la flore ; Gloria Friedmann évoquera son œuvre qui interroge, entre réflexion métaphysique et décalages ironiques, les dissonances entre les humains et leur environnement ; Chassol reviendra, dans un dialogue musical, sur sa façon de puiser dans la chair même du réel les harmoniques de ses compositions ; Marie-José Mondzain repensera, à partir de la figure de Kafka et d’images choisies, la puissance subversive de la métamorphose ; Fabrice Hyber et Pierre Wat chercheront à cartographier nos interactions avec des paysages en mouvement perpétuels ; enfin, l’écrivaine et chanteuse Blandine Rinkel, son groupe Catastrophe et l’auteur Victor Pouchet viendront clore cette « nuit encore jeune » par une création inédite qui mêlera poésie, dialogue, musique et performance.

Qu’on l’envisage en termes artistiques, mais également biologiques ou métaphysiques, du microcosme au macrocosme, le vivant est fondamentalement métamorphoses : mutations, contaminations, passages, hybridations. L’art, en tant que producteur de formes et de sens en devenir permanent – en tant que lieu par excellence de l’intermédiaire – est, à cet égard, un catalyseur privilégié de pensée et d’action. Il peut nous permettre d’envisager avec plus d’acuité et d’intensité les métamorphoses majeures qui bouleversent aujourd’hui, à l’heure de l’anthropocène, notre perception et nos définitions du vivant. Comment les artistes peuvent-ils nous aider à cartographier les territoires physiques et symboliques en mouvement perpétuel sur et avec lesquels nous évoluons, la plupart du temps sans nous en rendre compte ? Comment, malgré son urgence, ne pas céder au vertige produit par une refonte des grandes classifications qui structurent le vivant ?

Des relations entre les différents acteurs de l’organisme-monde (des rapports de l’humain au non-humain jusqu’aux questions de genre) à la remise en cause du concept désormais problématique de « nature », du mythe de Pygmalion (rendre l’art vivant) au bio-art (créer avec le vivant), le but de cette soirée est bien de donner à voir, mais également à entendre, à sentir et à penser le bruissement infini des formes de vies et des connexions plurielles entre les êtres : leur plasticité, leur fragilité, leur créativité. De nous rendre ainsi, à tous égards, plus divers, plus sensibles – donc plus vivants.

 

À propos de la Nuit des idées

 Célébrer la circulation des idées entre les pays et les cultures, les disciplines et les générations : chaque année, cet évènement, à l’initiative de l’Institut français, est une invitation à découvrir l’actualité des savoirs, à écouter celles et ceux qui font avancer les idées dans tous les domaines, à échanger sur les grands enjeux de notre temps. Parce que la pensée traverse les frontières, toutes les formes sont représentées (conférence, théâtre, performance, projections, concert…) et les lieux les plus prestigieux comme les plus inattendus sont conviés à se joindre à la fête, en proposant leur interprétation originale du thème proposé. Au fil des fuseaux horaires, les échos de la Nuit des idées se répercutent via les réseaux sociaux, faisant de la Nuit des idées un événement global.

 

Intervenants :

  • Jean-Christophe Bailly (écrivain, philosophe)
  • Laura Bossi-Régnier (neurologue, historienne des sciences)
  • Éric de Chassey (directeur de l’INHA)
  • Christophe Chassol (compositeur, musicien)
  • Gallien Déjean (critique d’art, commissaire d’exposition)
  • Marion Duquerroy (maîtresse de conférence en histoire de l’art)
  • Benoît Forgeard (comédien, réalisateur)
  • Gloria Friedmann (artiste)
  • Fabrice Hyber (artiste)
  • Marie-José Mondzain (philosophe)
  • Claire Moulène (historienne de l’art, commissaire d’exposition)
  • Zahia Rahmani (écrivaine, historienne de l’art)
  • Blandine Rinkel (écrivaine, musicienne) et le groupe Catastrophe
  • Thomas  Schlesser (historien de l’art)
  • Fanny Schulmann (conservatrice du patrimoine, commissaire d’exposition)
  • Pierre Wat (historien de l’art)
  • Estelle Zhong Mengual (historienne de l’art)

Conception par Matthieu Leglise (INHA)

Programme prévisionnel :

Introduction (19h-19h15)

Éric de Chassey (directeur de l’INHA)

Entretien inaugural (19h15-19h45)

Gloria Friedmann (artiste) avec Thomas  Schlesser (historien de l’art).

 Table ronde : Territoires en mouvement (19h45-20h45)

Le concept de « nature » semble désormais problématique pour penser la pluralité et la complexité des interactions entre les humains et les territoires sur et dans lesquels ils évoluent. Comment l’art peut-il nous aider à proposer de nouvelles cartographies de ces écosystèmes en mouvement ?

Discussion entre Fabrice Hyber (artiste) et Pierre Wat (historien de l’art)

Modératrice : Estelle Zhong Mengual (historienne de l’art)

 Entretien (film et musique) (20h45-21h15)

Entretien avec Christophe Chassol (compositeur, musicien) ponctué d’interventions musicales et vidéo

Entretien : Décoloniser le vivant (21h15-21h45)

Le vivant est aussi affaire de perceptions et d’imaginaires : comment les artistes et les écrivains peuvent-ils nous aider à décoloniser les imaginaires annexés sous l’action des forces de domination ? Comment reprendre possession des territoires perdus du vivant ?

Entretien avec Marie-José Mondzain (philosophe) et Zahia Rahmani (écrivaine, historienne de l’art)

Projection (21h45-22h15)

Sélection de films de Jean Painlevé sélectionnés et présentés par Gallien Déjean (critique d’art, commissaire d’exposition) et Fanny Schulmann (conservatrice du patrimoine, commissaire d’exposition)

Table ronde : Entre les êtres, la partition du vivant (22h15-23h15)

Les frontières et les hiérarchies qui distribuent le vivant tendent aujourd’hui, au risque du vertige, à une totale redistribution : comment repenser les relations complexes – projectives, contaminées – qu’entretiennent humain et non-humain ? L’art, en tant qu’espace des métamorphoses, ne peut-il nous permettre de rejouer la partition du vivant ?

Discussion avec Jean-Christophe Bailly (écrivain, philosophe), Laura Bossi-Régnier (neurologue, historienne des sciences) et Claire Moulène (historienne de l’art, commissaire d’exposition)

Modératrice : Marion Duquerroy (historienne de l’art)

 Lecture et projection : Les métamorphoses (23h15-23h30)

Projection de Breathe in breathe out (2019) de Christine Rebet (artiste), texte de Emanuele Coccia (philosophe)

Lecture performance musicale (23h30-00h15)

Avec Blandine Rinkel (écrivaine, musicienne), le groupe Catastrophe et Victor Pouchet (auteur)

 

Informations pratiques :

Jeudi 30 janvier 2020- 19h-00h30
Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, salle Labrouste
58, rue de Richelieu
75002 Paris

Accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles.
RSVP : rsvp @ inha.fr

Retrouvez toutes les informations sur le site de l’INHA en suivant ce lien.

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