Monographie sur Pierre Guérin (1774 – 1833)

Mehdi Korchane : Pierre Guérin (1774 – 1833)

Mare et Martin
Pages : 400 pages
Parution : nov. 2018
ISBN : 979-1092054-70-5
65 euros.
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De tous les peintres qui dominent la scène française au début du XIXe siècle, Pierre Guérin est le plus méconnu. L’évolution de la peinture d’histoire du Directoire à la monarchie de Juillet ne peut pourtant se comprendre sans cet artiste capital, passeur entre la modernité de David, qu’il a transformée en l’assimilant, et celle des peintres romantiques qu’il a formés. Guérin doit au Retour de Marcus Sextus, mémorial des peines endurées par la famille France au cours de la Révolution, des débuts mythiques au Salon de 1799, et l’extraordinaire succès de Phèdre et Hippolyte en 1802, lui assure un statut équivalent à celui de Chateaubriand dans la sphère publique. Il produit au cours de l’Empire et de la Restauration des oeuvres qui ont marqué la mémoire collective et occupent, de longue date, les cimaises du musée du Louvre (Aurore et Céphale, Didon et Enée…). Membre de l’Académie de beaux-arts, promoteur d’un beau idéal prenant sa source dans l’Antiquité, tout en favorisant par son action pédagogique l’essor de la peinture romantique, il incarne tous les paradoxes de cette époque en rupture.

 

SOMMAIRE
AVANT-PROPOS p. 11

DE LA RÉVOLUTION AU CONSULAT : NAISSANCE ET APOGÉE D’UN PEINTRE
I. DE L’ACADÉMIE À L’INDÉPENDANCE p. 19
1. Première formation
Une famille, un quartier. — Trois maîtres. — Profil de Regnault et de son atelier. — Les ateliers en Révolution.
2. La Terreur : David contre Regnault
David contre la Commission du Muséum (1792-1793). — Juillet 1793 : David désavoué par les artistes. — Janvier 1794 : Regnault accusé.
3. Entre académisme et régénération : un élève sous la Terreur
Le jury des arts ou les « âmes fortes » de la régénération.— Un jury sous influence. — La régénération par défaut. — Le vote de l’abnégation. — La « mise au tombeau » de Brutus. — Le pathétique : succès d’artiste, défaut de patriote.
4. De l’an II à l’an V
Le concours de l’an II. — Le Salon de l’an IV. — Un profil politique.
5. Retour à l’ordre pédagogique
Le prix de Rome de 1797.

II. LE TRIOMPHE DE L’ARTISTE LIBÉRAL p. 57
6. La voie de l’indépendance
Une indépendance forcée. — Un succès programmé.
7. Le Retour de Marcus Sextus, ou le miroir du Directoire
La famille de l’émigré. — L’identification collective ou le culte de la mémoire. — Identification individuelle et réception des passions. — Le spectateur physionomiste. — Le genre sentimental ou le déficit des idées.
8. La promotion de l’artiste autour de 1800
Le « banquet d’Athéniens » ou la célébration de l’artiste. — La liberté de l’artiste sous le Consulat : promesses et désillusions.
9. Le premier des peintres d’expression : Phèdre et Hippolyte
Racine ou le triomphe de l’art sur le politique. — Guérin au théâtre. — La nature sur la scène. — La voix, la plastique et la force : Phèdre-Raucourt et Thésée-Adrien. — « Une nature totalement idéale et totalement vraie » : Hippolyte-Apollon. — Magie et illusion. — Le défaut des gens de lettres.

À LA RECHERCHE DU BEAU IDÉAL
III. L’EXIL ITALIEN : DEUX ANS DE RÉFLEXION p. 120
10. Un profil culturel du Pincio : l’Académie de France et son entourage
11. Rome, ville funèbre
La sociabilité de l’exil. — L’Académie du deuil.
12. De Rome à Naples, de Naples en Arcadie
Impressions de voyage. — Guérin et Pierre David : une amitié virgilienne.
13. Le primitivisme : de la peinture lapidaire à la peinture naturelle
Les peintres à l’épreuve de l’antique. — Primitivisme et antiacadémisme. — Le préjugé allemand de l’expression. — L’exigence française de vérité. — Les Bergers au tombeau d’Amyntas : vers une peinture naturelle.

IV. SOUS L’EMPIRE DU TERRIBLE, DU PATHÉTIQUE ET DU GRACIEUX p. 151
14. Guérin et la peinture napoléonienne : contraintes et enjeux esthétiques
Retour à Paris : la fin de l’indépendance. — Bonaparte pardonnant aux révoltés du Caire. — Héroïsme et sentiment : La Mort du maréchal Lannes. — En marge de la peinture napoléonienne.
15. Au Salon de 1810 : Andromaque et Pyrrhus
Le premier tableau du Salon dans le genre héroïque. — Andromaque et Pyrrhus, une peinture lapidaire ? — La théâtralité ou « le tort d’un art qui veut empiéter sur le domaine d’un autre art ».
16. Au Salon de 1810 : Aurore et Céphale
De la « poésie des météores » ou du coloris de Guérin. — Le défi du nu. — Une formulation plastique du paragone ?

V. APRÈS DAVID : 1817, LE SALON DE LA SUCCESSION p. 193
17. Le beau idéal de la décadence : Didon
De Naples à Carthage. — L’Orient antique de Guérin : le beau idéal et la licence.
18. Le beau idéal de la terreur : Clytemnestre
De la différence entre le terrible et l’horrible. — Le beau idéal terrible.

UNE CARRIÈRE PÉDAGOGIQUE INSTITUTIONNELLE
VI. GUÉRIN ET LE POUVOIR : DE LA RÉSERVE À LA RECONNAISSANCE OFFICIELLE p. 221
19. Sous l’Empire : prudence politique et désillusion
20. Sous la Restauration : le temps de l’ambition

VII. LE RÔLE DU PÉDAGOGUE ET LA NAISSANCE DU ROMANTISME p. 231
21. Le temps de l’atelier
L’éthique du pédagogue. — « On dit que ses conseils sont sévères ». — « Une idée n’est pas une composition » : le rôle de l’esquisse.
22. Avec et sans le maître : la formation alternative des élèves de Guérin
Aux sources du romantisme : l’influence irréversible du Musée. — L’atelier de Guérin… et de Géricault. — L’affirmation de la doctrine académique. — Guérin et ses élèves romantiques : « ressemblance importante et différence légère ».

VIII. LE DIRECTEUR DE L’ACADÉMIE DE FRANCE À ROME : ENTRE ACADÉMISME ET LIBERTÉ p. 251
23. Les conditions politiques et institutionnelles de la crise académique (1822-1825)
« Un peuple d’artistes qui menace de tout envahir ». — La libéralisation des beaux-arts. — L’Académie de France en 1823 : un retour a l’ordre difficile. — 1824-1825 : le régime déréglé des beaux-arts.
24. La crise de légitimité de l’Académie 259 de France à Rome (1826-1830)
« Nascetur ridiculus mus ». — « G. n’est plus, G. vieillit, G. s’oublie… » : une place à prendre (1828-1829). — Guérin-Vernet : un tandem contre l’absolutisme académique (1829-1830).
25. De La Mort de Priam à la mort de Guérin (1829-1833)
Un tableau sous le signe de la mélancolie. — « L’une des scènes les plus dramatiques qui soient au monde ». — Les ressources de la fantasmagorie à l’appui de la vérité. — Un classicisme antidavidien. — Ingres contre Guérin en 1833 : la rénovation du classicisme et la mort du beau idéal. — La mort de Guérin.

Conclusion
Remerciements
Notes
Repères Chronologiques
Bibliographie
Expositions
Index Des Noms Propres
Crédits Photographiques

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