Présentation du n° 81 « Animal et animalité » de la revue Histoire de l’Art au Festival

Présentation du n° 81 « Animal et animalité » de la revue Histoire de l’Art au Festival d’histoire de l’art de Fontainebleau

Dimanche 3 juin 14h, Château de Fontainebleau, Vestibule Serlio

 

Créée en 1988, la revue Histoire de l’art publie, depuis trente ans, les jeunes chercheurs en histoire de l’art. Leurs travaux sont sélectionnés et choisis par un comité de rédaction réunissant des chercheurs confirmés ; les thèmes retenus pour chacun des numéros de la revue offrent de proposer des études originales dédiées aux grands sujets de l’histoire de l’art.
Le numéro 81, dirigé par Marion Duquerroy et Natacha Pernac, est dédié à un sujet riche, parfois dédaigné par l’historiographie, notamment française, mais dont l’importance a été rappelée par plusieurs expositions et recherches récentes : animal / animalité.

Depuis quelques années, la figure animale fait son grand retour sur la scène contemporaine ; en témoigne actuellement et parmi d’autres, Plenty More Fish in the Sea (2016), œuvre créée in situ par l’artiste britannique Claire Morgan dans l’hôpital Saint-Jean d’Angers.
L’incendie en 2008 de la maison Deyrolles, spécialisée depuis 1831 en entomologie et taxidermie, a été lui-même le moteur de multiples réactions artistiques fortes, hommages à un conservatoire des sciences naturelles qui avait déjà séduit les Surréalistes.
Si, aujourd’hui, le spectateur assidu des expositions développe une certaine habitude à voir la faune envahir les collections, cela n’a pas toujours été le cas. L’histoire de l’art révèle l’ancienneté des rapports entre l’homme et l’animal, le premier se formant en conscience et corporalité par le regard que l’animal pose en retour sur lui : de l’art pariétal à l’art antique, des bestiaires médiévaux aux cabinets de curiosité, des premières ménageries à la découverte du monde et aux classifications du vivant.
C’est encore cette place de l’animal dans l’ordre du monde qui est discutée lors du passage au XXIe siècle et de l’annonce d’une ère apocalyptique. Les questions aujourd’hui soulevées par le concept d’anthropocène réactivent, elles aussi, la figure animale préservée dans son intégrité physique par la naturalisation, entre autres. Sorte de carottage et d’échantillonnage, l’animal pétrifié, conservé dans des caissons ou de nouveaux cabinets de curiosités, est rarement accompagné d’un discours écologique mais sert encore à parler de l’homme. C’est dans cette société contemporaine annoncée comme sans repère et bouleversée que réapparaissent les figures archaïques de l’homme sauvage, rappelant rites et temps où – prétendument – l’homme et l’animal pouvaient se combiner en créatures chimériques.

 

Pour consulter le sommaire du numéro et pouvoir télécharger le sommaire , cliquez ici.

Leave a Reply