Revue Histoire de l’art,75+1. Appel à contribution pour un numéro spécial avec atelier d’écriture : Marges

Marges de l’histoire de l’art
Appel à contribution pour le n° 76 de la revue Histoire de l’art.

Pour célébrer le passage du cap du numéro 75, la revue lance un appel à contribution particulier, sur une thématique importante, actuelle, de l’histoire de l’art, avec un calendrier resserré (qui permettra une publication dans le premier semestre de l’année 2015) et en faisant bénéficier les auteurs d’une relecture critique et collective au sein d’un atelier d’écriture. Une conférence en lien avec le thème du numéro aura lieu à l’issue de cette réunion.

Depuis sa création en 1988, la revue Histoire de l’art a consacré plusieurs numéros thématiques aux rapports entretenus par l’histoire de l’art avec d’autres disciplines, telles l’anthropologie (Histoire de l’art et anthropologie, 2007), les Visual Studies (Approches visuelles : une chance pour l’histoire de l’art ?, 2012) ou les sciences naturelles et technologiques (Art, science et technologie, 2010). La revue a également publié de nombreuses études sur des objets « limites » ressortissant aussi bien à l’histoire de l’art qu’à d’autres sciences (biologie, physique, chimie, géographie, économie…). Nous souhaiterions poursuivre cette exploration des « limites » de l’histoire de l’art en consacrant le numéro 76 aux « marges de l’histoire de l’art ».
Le choix de ce titre appelle toutefois quelques précisions. Parler de « marges » revient en effet à postuler l’existence d’un périmètre déterminé dans lequel inscrire une discipline appelée histoire de l’art. Or ce postulat ne va pas sans difficulté. En effet, de multiples travaux épistémologiques, portant aussi bien sur l’objet, la notion de hiérarchie, d’espace ou de temps ont montré que l’association du concept d’histoire à celui d’art engage une conception de l’histoire autant qu’une conception de l’art. Le périmètre de l’histoire de l’art est donc éminemment contingent.
C’est pour cette raison que l’enquête (historique, anthropologique, sociologique…) apparaît indispensable : celle-ci peut en effet rendre compte des différents régimes de l’histoire de l’art et donc de ses différentes limites.

Pour poursuivre ce travail, deux axes, non exclusifs, peuvent être privilégiés :
– Le premier axe pourrait s’attacher aux objets non envisagés par l’histoire de l’art. Il s’agirait tout d’abord de considérer les artefacts, les pratiques, les acteurs, les relations… qui ont été ignorés, refoulés ou tout simplement laissés pour compte par les historiens de l’art, afin d’en faire l’histoire. Une part de ces « à côtés », de ces rebuts ou de ces impensés de l’histoire de l’art ont déjà trouvé leurs historiens, comme en témoignent, parmi tant d’autres, les travaux de Julius von Schlosser sur le portrait de cire, d’Aby Warburg sur les fêtes et l’astrologie, ou, plus récemment, de Georges Didi-Huberman sur l’empreinte et de Clément Chéroux sur la fautographie. Les articles pourront porter sur des objets limites ou refoulés et montrer comment ils participent aux discours de l’histoire de l’art (quitte à les modifier), et/ou pourquoi ils en ont été consciemment ou non exclus.
– Le second axe pourrait toucher aux rapports entretenus par l’histoire de l’art avec les autres disciplines, qu’elles appartiennent aux sciences humaines et sociales, aux sciences naturelles, aux sciences médicales ou aux sciences logico-formelles. Il est généralement admis que les sciences sont classées en fonction de leur horizon épistémologique, de leur but, de leur méthode et bien sûr de leur objet. Or méthodes, objets, voire buts peuvent non seulement évoluer, mais encore être partagés (la théorie de l’acteur-réseau de Bruno Latour pourrait de ce point de vue s’avérer très utile) – c’est d’ailleurs ce qui rend possible aussi bien les échanges que les incompréhensions entre disciplines. Faire l’histoire de ces modulations, de ces rencontres ou de ces querelles, permettrait de mieux saisir la manière dont l’histoire de l’art s’est construite par la marge (ici, au sens général, par l’extérieur). Et cela, non pour déterminer ce que devrait être l’horizon épistémologique de l’histoire de l’art, mais pour rendre compte des mouvements, déplacements, ouvertures même par lesquels a vécu et vit encore la discipline.

 

CALENDRIER :
Remise des synopsis : 22 novembre 2014
Validation par le comité : 11 décembre 2014
Remise des textes : 6 janvier 2015

Atelier d’écriture en lien avec l’Assemblée générale de l’APAHAU : vendredi 16 janvier après midi (l’APAHAU prend en charge le transport à Paris pour les « provinciaux »).
Cet atelier d’écriture a pour but une lecture plurielle des articles entre auteurs et éditeurs et leur discussion dans un séminaire collectif. Il permettra d’assurer de multiples renvois entre les contributions en lien avec la thématique « marges » pour développer une plus grande cohésion de ce numéro.

Rappel : les articles font 30-35 000 signes (notes et espaces compris) et sont généralement illustrés de 7-10 photos (en couleurs).
Contact : revueredachistoiredelart@gmail.com

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