Le séminaire commun de l’INHA propose pour sa sixième année un cycle de conférences ouvert à tous. Fenêtre ouverte sur les pratiques de l’histoire de l’art dans le monde, le séminaire commun de l’année 2010-2011 est de nouveau conçu pour susciter des rencontres et mettre en avant la diversité méthodologique de la discipline. Ce groupe de chercheurs a été fondé en 2006 dans l’ambition de réunir régulièrement plusieurs collègues de Paris et de province. La diversité de ses membres témoigne de l’ouverture du séminaire à toutes les périodes de l’histoire de l’art occidental et à différentes approches contemporaines de l’œuvre d’art.
Les membres du séminaire invitent tour à tour un collègue étranger à donner une conférence à partir de travaux en cours ou d’une publication récente ; l’ensemble du groupe s’engage à accueillir ces chercheurs et à nourrir le débat qu’ils suscitent. C’est aussi l’occasion de faire profiter un large public (professeurs, étudiants, auditeurs libres…) des travaux de personnalités internationales, marquantes mais rarement invitées en France.
Le séminaire commun rassemble Giovanni Careri (EHESS), Eric de Chassey (Académie de France à Rome-Villa Médicis), Frédéric Cousinié (université de Rouen), Martial Guédron (université de Strasbourg), Jean-Marie Guillouët (INHA), Michel Hochmann (EPHE), Etienne Jollet (université Paris X), Rémi Labrusse (université de Picardie), François Lissarrague (EHESS), Véronique Meyer (université de Poitiers), Philippe Morel (université Paris I), Daniel Russo (université de Bourgogne), Julie Ramos (INHA), Marc Carel Schurr (Université de Grenoble), Milovan Stanic (université Paris IV), Gennaro Toscano (Institut national du patrimoine) et Pierre Wat (Université Paris 1).
Séance du vendredi 11 février 2011 :
Ralph Ubl (Université de Chicago), invité par Giovanni Careri : Eugène Delacroix et la souveraineté de l’artiste.
« Le concept de la souveraineté de l’artiste, établi par Pétrarque et crucial pour la formation de post-médiéval, a traversé une transformation profonde à l’aube de la Révolution et de l’Empire. La critique politique de la souveraineté, lancée par les penseurs libéraux comme Benjamin Constant, a également mis en question la fonction de ce concept dans le domaine des arts. Pourtant, le XIXe siècle verra les fantasmagories les plus extraordinaires de la figure de l’artiste souverain. Au lieu d’étudier ce phénomène au niveau iconographique, je voudrais proposer une lecture de certains tableaux d’Eugène Delacroix (parmi lesquels La Liberté guidant le peuple et Le Sultan du Maroc) qui localise le problème de la souveraineté artistique dans la structure du tableau même ».
Ralph Ubl est Allan and Jean Frumkin professeur en art visuel au Committee on Social Thought de l’université de Chicago. Il travaille principalement sur l’art et la théorie de l’art depuis 1800. Ses nombreuses publications portent sur la peinture moderne et ses conséquences dans les domaines de la photographie, du collage, du film, etc, mais aussi sur la poétique du dessin, sur les questions théoriques et méthodologiques de l’histoire de l’art, sur la représentation des animaux, sur la représentation politique dans la Rome du XVIIe siècle. Il prépare actuellement une étude sur Eugène Delacroix et la temporalisation de la peinture. Parmi ses études récentes : Prähistorische Zukunft. Max Ernst und die Ungleichzeitigkeit des Bildes, Wilhelm Fink Verlag, Munich, 2004 ; Was aus dem Bild fällt. Funktionen des Details, co-édité avec E. Futscher, W. Pichler, S. Neuner, Wilhelm Fink Verlag, Munich, 2007 ; « Delacroix’ Tiere », in Politische Zoologie, éd. par J. Vogel, A. von der Heiden, Diaphanes Verlag, Berlin, 2007, pp. 243-257 ; Verkehrte Symmetrien. Topologische Imagination in Kunst und Theorie, co-édité avec W. Pichler, Turia & Kant, Vienne (à paraître).
Contact : seminairecommun@inha.fr
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