Souscription pour la monographie Arthena sur Charles Errard et la conception du décor au XVIIe siècle

Charles Errard (ca. 1601-1689) la noblesse du décor  
par Emmanuel Coquery Docteur en histoire de l’art, conservateur en chef du patrimoine
Préface par Olivier Bonfait Professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Bourgogne

Charles Errard est longtemps resté une énigme : voilà un artiste qui a décoré une bonne partie du Louvre de Louis XIV, des salles à Fontainebleau et au premier Versailles, qu’on appelait pour habiller le nouveau parlement de Rennes ou le théâtre des Tuileries, un artiste auquel Louis XIV s’adressait comme au « Premier Peintre de ses Bâtiments » en 1659, un artiste de fait concurrent de Le Brun pour la première place artistique du royaume, finalement premier directeur de l’Académie de France à Rome – et voilà un artiste qui a complètement disparu des manuels et de la mémoire collective. Faut-il accuser un sort particulièrement malheureux, qui a détruit la plupart des décors mentionnés par les sources ? Reconnu par son époque, Charles Errard aurait-il été maudit par la postérité ? Longtemps, on n’a eu que des morceaux de décor, des illustrations de livres, quelques peintures prudemment attribuées, pour tenter de voir à quoi ressemblait l’œuvre de cet artiste fantôme. De fait, Errard est un touche-àtout : peintre, copiste, dessinateur, « antiquaire », graveur, illustrateur, éditeur, architecte, pédagogue, administrateur, mais décorateur avant tout.
La présente monographie voudrait d’abord faire découvrir un artiste. Elle revoit largement l’œuvre, dresse et fouille son catalogue à l’aide de nombreuses découvertes. La figure d’Errard se situe au carrefour de tous les arts auxquels on a tenté de la rattacher. Ce carrefour, c’est une certaine idée du décor et de l’ornement – cette idée éclaire tout l’art français du milieu du XVIIe siècle, et c’est aussi l’objet de ce livre de la définir.
L’ouvrage s’attache d’abord à examiner les débuts de l’artiste, son environnement familial, ses premiers voyages en Italie. Entendant l’étude de l’art romain comme une activité pleinement artistique, Errard a dessiné inlassablement tout ce que Rome lui offrait de décors importants, de dessins de maîtres, d’antiques. Rentré à Paris en 1642, l’artiste réalise pour le roi de nombreux chantiers, nourris de son long séjour romain, suivant une esthétique ornementale tournée vers la glorification du monarque. C’est dans le dessin, orthographié alors dessein, dans l’ambiguïté de ce double sens, que l’on peut saisir au mieux Errard. Il est presque naturel que cette ambition de direction, que révèlent aussi ses tentatives d’imposer son hégémonie sur l’Académie royale de peinture et de sculpture, tende à une recherche d’universalité artistique. L’activité architecturale d’Errard en est la principale manifestation, mais ses entreprises liées à l’édition et à l’estampe en sont de multiples facettes.
La seconde carrière romaine d’Errard a été longtemps considérée comme un déclin, à la suite de ce qui serait son exclusion par Le Brun des chantiers versaillais. La création de l’Académie de France à Rome, en 1666, est bien plutôt le couronnement de son ambition. L’enseignement de l’Académie, destiné à une élite d’élèves mais tourné vers la production d’œuvres utiles à la Couronne, est l’aboutissement de cette science de l’art mise en œuvre par d’autres mains, dont la création de grands décors n’était qu’un aspect. Son ambition d’artiste universel tente en définitive de réactualiser l’idéal raphaélesque d’une absolue suprématie du disegno, s’identifiant à l’aspiration de toute une nation qui se voulait l’héritière de l’Italie. Son parcours rappelle que les amateurs de son temps ne concevaient pas la peinture comme nous la goûtons aujourd’hui, détachée d’un tout pour être raccrochée aux cimaises froides des musées, mais bien comme un morceau d’univers, une surface aux résonances cosmiques.

Prix de souscription : 85 €* Offre valable jusqu’au 31 mai 2013
Après cette date : 116 € * Le prix de souscription est réservé aux particuliers et aux institutions
Un volume relié, format 24 x 32 cm, 440 pages, 859 illustrations dont 228 en couleurs ISBN : 978-2-903239-50-3
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre et de la Fondation Custodia
Ouvrage publié par ARTHENA

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