Appel à communications : « Aux sources de la couleur. L’atelier de teinture des Gobelins » (Paris, 7-8 oct. 2021)

Tableau : Cercle chromatique et gamme des diverses teintes en usage à la manufacture des Gobelins, 1840-1884
Michel Eugène Chevreul, 1786-1889, Chimiste
Textile / Couleurs || 0002755_002 10248-0000- Cercle chromatique

« Aux sources de la couleur. L’atelier de teinture des Gobelins »

Appel à contribution

Journées d’études

INHA, 7-8 octobre 2021

Echéance 31 mars 2021

L’INHA organise avec les Archives nationales et le Mobilier national deux journées d’études spécifiquement consacrées à l’atelier de teinture des Gobelins.

S’étant établi non loin de la Bièvre dont les eaux étaient réputées pour leurs qualités tinctoriales, Jehan Gobelin, teinturier originaire de Reims, crée un atelier au milieu du XVe siècle. Ses descendants, experts dans l’art de la teinture des laines en écarlate de Venise, acquièrent bientôt de vastes terrains donnant sur la Bièvre et y bâtissent de vastes ateliers. Henri IV les loue et y fait installer des ateliers de tapisserie.

En 1662, Colbert rachète la propriété pour la Couronne, regroupe et place les différents ateliers sous la direction de Charles Le Brun. Pour réorganiser l’atelier de teinture, Le Brun fait appel à un maître teinturier hollandais, Josse Kerchove. Depuis cette époque, l’atelier de teinture des Gobelins, qui est le plus ancien atelier de teinture européen ayant une activité ininterrompue depuis sa fondation, est resté à la même place au sein de l’enclos des Gobelins, au nord de la chapelle.

C’est cette riche histoire diachronique et pluridisciplinaire que proposent d’explorer ces journées d’études, les premières consacrées à l’atelier de teinture des Gobelins dans le long temps de son histoire. S’appuyant sur des sources inédites ou éclairées d’une problématique nouvelle, ces journées d’études ont vocation à renouveler l’état des connaissances sur l’atelier des teintures.

A partir de recherches inédites et de sources collationnées depuis 2015 par les équipes du Mobilier national et mises à la disposition des chercheurs, différentes thématiques pourront être abordées durant ces journées :

– le rôle de l’atelier de teinture dans l’évolution des textes réglementaires organisant le métier de teinturier, de la réorganisation de Colbert au début du XXe siècle ;

– l’apport des directeurs successifs à l’atelier de teinture ; de manière générale, toute recherche prosopographique sur les personnels de l’atelier des teintures est bienvenue ;

– les contributions de la chimie industrielle à l’ensemble des procédés de préparation et de teinture des étoffes ;

– l’école de teinture fondée au début du XIXe siècle par les Gobelins puis les cours de Chevreul, replacés au sein de l’enseignement de la teinture à Paris dans le long XIXe siècle (enseignements comparables de Payen et de Persoz dispensés au CNAM, ou encore dès les années 1830 à Lyon, Mulhouse et Rouen) ;

– le statut de laboratoire d’expertise nationale joué par l’atelier de teinture au XIXe siècle, d’abord sous le Premier Empire relativement à la production des soyeux lyonnais puis dans le contexte du développement des industries tinctoriales dans les colonies (Garance et cochenille en Algérie ; Indigo au Sénégal) et plus largement dans le monde occidental.

Pour chacune de ces thématiques, des communications sur d’autres ateliers de teinture ou d’autres expériences internationales de transmission des savoir-faire et des pratiques tinctoriales seront les bienvenues, dans une perspective comparatiste. De même, la participation de chercheurs et chercheuses développant leurs travaux en histoire des sciences, en histoire, en littérature, en design textile et couleur, ou en sciences de la conservation est particulièrement souhaitée.

Le colloque se déroulera à la fois en ligne et en présentiel, nécessitant une attention toute particulière au format des interventions. Nous demanderons aux participantes et participants de concentrer leur propos de manière très précise durant 15 minutes afin de valoriser les temps de discussion. Les communications pourront être données en français ou en anglais.

Comité scientifique et d’organisation :

Muriel Barbier (Mobilier national)

Anne-Laure Carré (Conservatoire national des arts et métiers)

Hélène Cavalié (Mobilier national)

Claude Coupry (CNRS)

Joëlle Garcia (Muséum national d’histoire naturelle)

Clémence Lescuyer (Archives nationales)

Alexia Raimondo (Archives nationales)

Charlotte Ribeyrol (université Paris-Sorbonne)

Marie-Anne Sarda (INHA)

 

Les propositions de communication (2000 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à adresser avant le 31 mars 2021 à : marie-anne.sarda@inha.fr et alexia.raimondo@culture.gouv.fr

Sources sur l’atelier de teintures des Gobelins :

(Des informations plus détaillées sur les fonds peuvent être disponibles auprès des membres du comité scientifique et d’organisation des journées d’étude)

Archives nationales

Site de Pierrefitte-sur-Seine :

Sous-série AF/IV (Secrétairerie d’Etat)

https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003821

Sous-série F/12 (Commerce et industrie)

https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_000185

https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_000379

Sous-série F/21 (Beaux-Arts)

https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_000390

Sous-séries O/2, O/3, O/4 et O/5 (Maison de l’empereur ou du roi)

https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_04/c614xe1cee4–1dzu2cdzz452g

Mobilier national, Paris (instruments de recherche en ligne) :

http://www.mobiliernational.culture.gouv.fr/fr/collections-et-ressources/centre-de-documentation

Quelques sources numérisées sont en cours d’édition en ligne :

https://fr.m.wikisource.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Collections_du_Mobilier_national

Bibliothèque centrale du Muséum national d’histoire naturelle, Paris (catalogue collectif Calames en ligne) :

http://www.calames.abes.fr/pub/mnhn.aspxx

Le fonds Eugène Chevreul étant en cours d’inventaire, toute demande de renseignement ou de consultation de ses archives doit être adressée à patrimoinedbd@mnhn.fr  

Bibliothèque nationale de France, département des manuscrits (catalogue en ligne) :

https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/pageCollections.html?col=1

Bibliographie indicative :

La plus grande partie des travaux qui ont été menés sur l’atelier de teinture des Gobelins est dépendante d’études plus larges engagées soit sur la manufacture des Gobelins, soit sur Michel-Eugène Chevreul.

BELHOSTE Bruno, « Dyeing at the Gobelins in the Eighteenth Century. The challenge of Quémizet », dans : BUSHART Magdalena, STEINLE Friedrich, Colour Histories, Berlin, Boston, 2015, p. 67-91

COURAL Jean et GASTINEL-COURAL Chantal, Soieries Empire, Paris, RMN, 1980

COURAL Jean, GASTINEL-COUAL Chantal, Fabriques et manufactures sous le Premier Empire : Lyon, Beauvais, les Gobelins. Collections du Mobilier national, Paris, 1981

COURAL Jean, GAUDRY Hélène et VALANSOT Odile, Soieries de Lyon, commandes impériales, collections du Mobilier national, Lyon, musée historique des tissus, 1982

COURAL Jean, Les Gobelins, Paris, Beaux-Arts/TIM, 1989

EMPTOZ Gérard, « Michel-Eugène Chevreul, un savant dans son siècle», Revue française des corps gras, n° 9/10, septembre-octobre 1989, p. 367-373.

FOURNIER Josette, « Chevreul et le retard français dans le développement des colorants de synthèse », Revue d’histoire de la pharmacie, 2005, n° 347, p. 349-370.

FOX Robert, NIETO-GALAN Agusti (dir.), Natural Dyestuffs and Industrial Culture in Europe 1750-1880, Canton, MA : Science History Publications, Inc., Watson Publishing International, 1999

FROISSART Rosella, Avant-garde et tradition dans les arts du décor en France. Lectures critiques autour de Guillaume Jeanneau, Université d’Aix-Marseille, mémoire d’habilitation à diriger des recherches, 2011

GASTINEL-COURAL Chantal, Une ville dans Paris : la manufacture des Gobelins et son rayonnement, Paris, DAAVP, 1993

GIRARD Caroline, La manufacture des Gobelins du Premier Empire à la monarchie de Juillet, thèse de l’Ecole nationale des chartes, 2003

GUIFFREY Jules, Les Manufactures nationales de tapisserie : Gobelins et Beauvais, Paris, 1907

HAVARD H., VACHON M., Les manufactures nationales : Gobelins, Savonnerie, Sèvres et Beauvais, Paris, 1889

KNOTHE Florian, The Manufacture des meubles de la couronne aux Gobelins under Louis XIV : a social, political, and cultural history, Turnhout,  Brepols, 2016.

Michel-Eugène Chevreul : un savant, des couleurs, publication des actes du colloque de 1989 coordonné par ROQUE Georges, BODO Bernard, VIENOT Françoise, Paris, Museum national d’histoire naturelle, 1997

NAFFAH-BAYE Christiane et LAZAJ Jehanne (dir.), L’Esprit et la main. Héritage et savoir-faire des ateliers de restauration du Mobilier national, Paris, 2015).

NIETO-GALAN Agusti, Colouring textiles. A history of natural dyestuffs in industrial Europe, Dordrecht/Boston/Londres, Kluwer, 2001

ROQUE Georges, Art et science de la couleur : Chevreul et les peintres, de Delacroix à l’abstraction, Nîmes, J. Chambon, 1997

Tombée de métier, Milan, Silvana editoriale, 2016

VAISSE Pierre, « La querelle de la tapisserie au début de la IIIe République », Revue de l’Art, 1973, n° 22, p. 66-86

Versailles. Savoir-faire et matériaux, Actes Sud/Château de Versailles, 2019

VITTET Jean (dir.), Les Manufactures des Gobelins, quatre siècles de création, Paris, 2014

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