Appel à communications : « Portraits de cinéma : photographies de metteurs en scène, du studio à la vie quotidienne » (Lille, 6 avril 2022)
Cette journée d’études propose de penser l’image dans les archives cinématographiques, à travers l’exemple des photographies de réalisateurs. Après les portraits picturaux d’artistes et d’industriels, la mise en scène du réalisateur, reconduit, à l’origine, les stratégies économiques propres à certaines industries culturelles (la Librairie, le Théâtre) qui font vendre en exhibant « l’homme illustre ». Dévoilant l’humain derrière la caméra ou les supposés coulisses de la création, d’ordinaire invisibles du public, ces portraits photographiques déplacent l’intérêt porté à la mise en scène au cinéma vers la mise en scène du cinéma lui-même. La photographie du réalisateur donne à voir au-delà de l’humain et du film. Elle révèle quelque chose du cinéma en tant que réseau de relations personnelles, culturelles, symboliques et sociales, mais aussi en tant que système de représentation.
Il s’agit plus spécifiquement d’envisager le metteur en scène à partir de photographies de tournage, de repérage ou encore de portraits photographiques singuliers ou collectifs, professionnels ou familiaux. Ces divers exemples montrent qu’il existe une variété de sources, auxquelles correspondent des usages multiples : donner à voir un metteur en scène à l’oeuvre, reconnaître son travail, son talent, voire l’instituer en artiste, créer une familiarité avec le public, garder un souvenir de la personne et perpétuer sa mémoire, valoriser le film à travers son maître d’oeuvre, raconter une histoire (celle d’un film, de son tournage ou d’une vie), etc.
Les usages de ces images sont liés à leurs supports, très variés. Le portrait est à la fois image et objet (livre, carte postale, carte de visite, cadre). Il peut circuler dans un cercle restreint (celui de la production à travers la photographie de repérage par exemple ; celui d’une relation intime via une correspondance) ou au sein d’un espace social plus large via les médias (public cinéphile, lectorats d’une presse spécialisée ou généraliste). Dans tous les cas, il engage une double relation qu’il s’agira de comprendre et d’analyser : relation entre le modèle, le photographe et le public de la photographie ; relation entre le cinéma et son public à travers le regard porté par le photographe ou mis en scène par lui.
La richesse sémantique de l’image sera aussi questionnée par l’étude des archives photographiques dont nous relèverons les qualités aussi bien documentaires qu’esthétiques. Qu’est-ce que ces images nous disent des films, du cinéma et de ceux qui le font ? Quel imaginaire du cinéma – entendu comme création et comme industrie – ces images font-elles circuler ? Qu’engagent-elles de la part de ceux qui les reçoivent ?
Axes proposés :
- Imaginaire de l’artiste au travail, metteurs en scène démiurges ou travail collectif valorisé ;
- Reconnaissance d’une catégorie socioprofessionnelle ou de la singularité d’un metteur en scène ;
- Le portrait photographique comme discours sur la création cinématographique, et de manière plus générale la photographie comme instrument de connaissance du cinéma ;
- Réalisateur en vacances, à l’étranger, en famille ;
- « Portraituromanie » ou au contraire invisibilité du réalisateur ;
- Usages communicationnels des images et figuration du social ;
- Construction biographique par l’image : narrativité de l’image et mise en fiction du portraituré ;
- Supports de ces photographies (cartes postales, réseaux sociaux, journaux, programmes de séances, livres et biographies…) ;
- Photographies de tournages.
Pour télécharger l’appel (pdf) : AAC_JE_PORTRAITS.docx (1)
Cette journée d’études est portée par le Centre d’Etude des Arts Contemporains de l’Université de Lille. Elle entre dans le cadre du programme “Imaginaires théoriques. Le rôle de l’imagination dans les discours sur l’image” :
La journée d’études aura lieu le mercredi 6 avril 2022 à Lille.
Les propositions de communication, d’une longueur de 1500 à 2000 signes (espaces compris), accompagnées d’une présentation biobibliographique sont à envoyer avant le lundi 15 novembre aux deux organisatrices :
Mélissa Gignac : melissa.gignac@univ-lille.fr
Joséphine Jibokji : josephine.jibokji@univ-lille.fr
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