Appel à candidature : « L’art en France à la croisée des cultures », Bourses du Centre allemand d’histoire de l’art (2016-2017)

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Le Centre allemand d’histoire de l’art Paris consacrera son sujet annuel 2016/2017 aux liens entre l’art en France et celui d’autres régions du monde. Depuis toujours, la France est au confluent de différentes cultures. Les relations avec les pays voisins, notamment l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas, font déjà l’objet d’études fouillées dans le domaine de l’histoire de l’art. Il s’agira donc d’orienter davantage la focale sur les interactions avec des territoires d’autres continents, en particulier l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie. S’il ne serait pas possible de penser les échanges dans lesquels s’est inscrit l’art en France indépendamment de la politique coloniale de l’hexagone   ̶ qui, depuis le XVIe siècle, s’est efforcée avec un succès variable de donner au pays la stature d’une grande puissance   ̶ le sujet annuel a expressément vocation à inclure aussi des projets se situant hors des frontières de l’empire colonial français. De même, il conviendra de porter le regard au-delà de Paris, afin de prendre en considération d’autres hauts lieux de rencontres transrégionales que la seule « capitale du XIXe siècle ». Sur le plan de la chronologie, l’attention portera sur le XIXe et le XXe siècle.

Différents axes de recherche s’offrent aux candidats. Les régions du sud de la France étaient le théâtre d’intenses échanges culturels et artistiques avec l’ensemble de l’espace méditerranéen. Par ailleurs, les relations avec certaines régions d’Afrique ont été renforcées par la politique d’expansion coloniale menée depuis la période napoléonienne, et il en a été de même pour l’Asie du Sud-Est à partir du Second Empire. La place des Caraïbes (en particulier des Antilles françaises et de Haïti) ou encore de la Polynésie se révèle également cruciale pour la création d’espaces artistiques en correspondances avec la France. En revanche, c’est sur une toile de fond entièrement différente que se sont développés les liens avec les pays d’Amérique latine, qui ont obtenu leur indépendance dès le début du XIXe siècle. Des contacts intensifs existaient également avec les cultures asiatiques, ce dont témoigne entre autres le musée Guimet à Paris, qui possède la plus grande collection d’art asiatique hors de l’Asie. L’histoire des collections d’art extra-européen en France, la représentation de pays d’autres continents dans les expositions universelles, les voies d’échanges, la mobilité des artistes et des œuvres, l’analyse des influences extra-occidentales sur les pratiques artistiques en France, la circulation des savoirs permettant de constituer une historiographie renouvelée, les questions propres au marché de l’art et les liens institutionnels sont autant de thématiques de travail possibles.

Du point de vue méthodologique, la place centrale donnée par le projet à la France et aux interrelations de son art avec celui d’autres régions du monde ne doit pas conduire à prendre pour point de départ des modèles narratifs hiérarchisants. L’enjeu est bien plutôt de s’intéresser aux questions d’appropriation et de démarcation, de révision et de traduction des développements et processus qui rattachent l’art produit en France à celui d’autres parties du monde.

Dans le cadre de ce sujet annuel, le Centre allemand d’histoire de l’art Paris attribue plusieurs bourses de recherche d’une durée de 12 mois à compter du 1er septembre 2016. Les personnes souhaitant postuler doivent disposer d’un diplôme d’études supérieures (master et/ou doctorat) en histoire de l’art ou dans une discipline apparentée (ex : philosophie), et effectuer des recherches en rapport avec le sujet ci-dessus. Les candidats remplissant ces conditions sont invités à envoyer un dossier comportant les éléments usuels (CV, diplômes et/ou relevés de notes, le cas échéant liste de publications, lettres de recommandation des directeurs de thèse ou de mémoire) ainsi qu’un descriptif de leur projet de recherche (3 pages maximum, accompagnées d’un échéancier et d’une bibliographie) d’ici au 15 mai 2016. Le sujet annuel sera sous la direction de Thomas Kirchner (Centre allemand d’histoire de l’art Paris) et Elvan Zabunyan (Université Rennes 2).

De surcroît, le Centre allemand d’histoire de l’art accepte des candidatures en dehors du sujet annuel mais en lien avec d’autres champs de recherche de l’institut. Les langues officielles de communication sont l’allemand, le français et l’anglais. Une connaissance de la langue allemande et française est demandée.

Nous vous remercions d’envoyer votre dossier de candidature par voie électronique dans un seul document (10 Mo maximum) à l’adresse suivante : stipendien@dfk-paris.org. Pour davantage d’informations, n’hésitez pas à consulter notre site internet : http://www.dfk-paris.org.

 

 

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