Appel à communication : « Art et économie, une histoire partagée » (Toulouse, 18-19 novembre 2016)

Andy Warhol, Dollar Sign, 1981Le colloque international est ouvert aux historiens, économistes, archéologues, historiens de l’art, historiens de la littérature, aux doctorants, jeunes chercheurs et aux personnalités impliquées dans la thématique (culture, patrimoine, arts du spectacle, etc.). Il se propose d’explorer dans la longue durée les relations entre l’économie et l’art dans toutes ses déclinaisons.

Congrès de l’Association Française d’Histoire Economique (AFHE) 2016
Art et économie, une histoire partagée
AFHE/FRAMESPA
Toulouse, 18 et 19 novembre 2016

Si la valeur marchande de l’art est depuis longtemps au centre des interrogations, l’étude des rapports entre histoire, économie, esthétique a renouvelé le questionnement. Dans un contexte d’essor des prix sur les marchés de l’art (re-)devenus spéculatifs, et d’une réflexion renouvelée sur la variété des capitalismes et l’économie des singularités, l’étude des relations entre arts et artistes d’un côté, argent, destinataires et marchés de l’autre, démontre la diversité des configurations possibles. De même, si l’art est depuis longtemps un support de l’activité économique qui anime souvent de véritables circuits de production matérielle et symbolique (division du travail, valeur sociale, sérialité et exception, biens publics, prestige, mobilité professionnelle), l’activité économique s’est inspirée de l’art, de la distinction qui lui est attachée, pour construire ses marques et ses marchés, ou bien pour justifier la rémunération de ses talents.

Ces rapports ambivalents imposent une lecture pluridisciplinaire de l’inscription matérielle et sociale de l’art qui dépasse la seule question de sa valeur marchande : comment l’aspect comptable de la création entre-t-il en jeu dans la construction et la reconnaissance d’une qualité artistique ? Quels sont les échanges réciproques possibles entre l’artiste et le marché ? Comment l’objet d’art se fait-il, alternativement, patrimoine ou marchandise ? Comment l’art produit-il de la richesse et la richesse de l’art ? Dans les deux domaines, économique et artistique, quelles modifications sont apportées par les dynamiques temporelles de conservation, thésaurisation, transmission ? En somme, quels rapports dialectiques et complémentaires art et économie entretiennent-ils ?
Croiser les perspectives entre art et économie sera le principal critère de choix des communications.

Plusieurs pistes s’ouvrent à la réflexion ; en voici une liste non exhaustive :

– Quels sont les liens de l’économique à l’artistique dans la fabrication des œuvres, impliquant le coût et le choix des matières, le travail et la main-d’œuvre, l’organisation de la production (chantiers, commandes), les contraintes structurelles et conjoncturelles ?

– En économie comme dans les domaines artistiques, les formes de la concurrence, de la rivalité et de l’imitation ont une fonction clé. Comment peuvent-elles inspirer des nouvelles créations ou bien engendrer des pratiques tels la reproduction, voire le plagiat et d’autres formes déloyales d’appropriation de l’invention et de la propriété intellectuelle ?

– De l’artisanat au design, de la mode à la création des marques, quelles sont les re-définitions de l’art et des critères esthétiques à l’épreuve de l’industrialisation (reproduction de série, mécanisation), de la vulgarisation et de l’évaluation monétaire ?

– Quelles sont les transformations du statut de l’auteur à travers les âges et particulièrement à l’ère du numérique ? Peut-on encore parler de véritable création, ou plutôt d’une forme de reproductibilité extrême de l’objet artistique, qui remet en cause le concept même d’auteur/créateur ? Quelle est, au fil des siècles, la configuration des rapports que les pouvoirs, les autorités publiques et les entreprises privées entretiennent avec l’art et les artistes, par la voie du mécénat (public, princier ou monarchique et autres), des fondations privées, de la production (design et industrie), de la régulation du marché, etc. ?

– Quels rôles tiennent les marchands et les experts dans la définition des valeurs de l’art ? Quelles sont les contradictions éventuelles entre valeur esthétique et valeur marchande ? Quels mécanismes marchands sont à l’œuvre dans les phénomènes de patrimonialisation ?

– Y a-t-il un statut de l’art hors marché, ou bien de l’art « caché », qui se soustrait au marché et parfois même au regard (art sacré, reliques…) ? Quelles sont les problématiques de l’inaliénabilité de certaines œuvres et de la gratuité éventuelle du geste artistique ?

Conditions de soumission

Les propositions (3 000 signes maximum en fichier word ou pdf) comporteront un titre, une problématique explicite et une courte bibliographie. L’auteur pourra joindre un aperçu de ses travaux et une courte biographie ne dépassant pas 1 000 signes. Les propositions feront l’objet d’un processus d’expertise par les membres du comité d’organisation et du comité scientifique.

Les propositions sont à envoyer par e-mail à ArtetEconomie.Toulouse.2016@gmail.com avant le 12 février 2016.

Les contributions acceptées par le comité scientifique feront l’objet d’une publication avec date de remise des articles au printemps 2017.

Langues du colloque
Les communications, d’une durée de 20 minutes, pourront être faites en français ou en anglais.

Calendrier
12 février 2016 : réception des propositions
Mi-mars 2016 : notification d’acceptation
9 septembre 2016 : réception des communications (20 000 signes)
18-19 novembre 2016 : congrès à Toulouse.
Printemps 2017 : remise de la version finale des articles pour la publication

Comité d’organisation
Anne Conchon (Université de Paris I-Panthéon Sorbonne-AFHE), Natacha Coquery (Université de Lyon 2-AFHE, IUF), Cecilia D’Ercole (Ecole des hautes études en Sciences Sociales, Paris-AFHE), Nicolas Marty (Université de Perpignan-AFHE), Jean-Michel Minovez (Université de Toulouse), Jean-Marc Olivier (Université de Toulouse), Anne Perrin-Khelissa (Université de Toulouse), Emilie Roffidal (CNRS, Toulouse).

Comité scientifique
Marco Belfanti, Université de Brescia
Philippe Bernardi, CNRS, Paris
Roberto Casati, CNRS, Paris
Manuel Castiñeiras, Universita Autònoma de Barcelona
Michael Hutter, Technische Universität Berlin, Berlin
Lesley Miller, Victoria and Albert Museum, Londres
France Nerlich, Université François Rabelais, Tours
Laurent Tissot, Université de Neuchâtel.

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