Appel à communication: « Colloque international Viollet-le-Duc (1814-2014), villégiature et architecture domestique » 9-10 octobre 2014

Le bicentenaire de la naissance de Viollet-le-Duc est inscrit au programme des Commémorations nationales du ministère de la Culture en 2014. A cette occasion, le laboratoire EA 3002 ITEM, de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, organise un colloque international afin de célébrer l’œuvre et le parcours de cet architecte-théoricien, fondateur du renouveau identitaire national dans le domaine du patrimoine et des arts. Cette manifestation aura lieu les 9 et 10 octobre 2014 à la salle des congrès Antoine d’Abbadie, à Hendaye, non loin du château d’Abbadia, édifice marquant du corpus viollet-le-ducien.

Propos du colloque

De nombreuses facettes de la personnalité de Viollet-le-Duc sont désormais bien connues, particulièrement son rôle de restaurateur d’édifices diocésains ou bien sa production théorique. Pour autant, loin d’être exploitée exhaustivement, la masse extraordinaire de ses archives continue de nourrir la réflexion scientifique, qu’elles proviennent de fonds publics – notamment le récent don à la médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine – ou privés. A ce propos, les commandes privées, si elles n’ont jamais été véritablement délaissées par les chercheurs, ont souvent fait l’objet de monographies succinctes ou été intégrées au sein d’études comparatives effleurant seulement leur spécificité domestique. Ce colloque international propose donc d’étudier spécifiquement l’architecture domestique dans l’œuvre de Viollet-le-Duc, qui fit du thème de la « maison » une problématique fondamentale de son œuvre architecturale et littéraire, particulièrement à partir des années 1870.

Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) par Nadar, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine

En effet, depuis l’exposition de 1980 au Grand Palais, plusieurs monographies apportent un éclairage nouveau sur l’œuvre de l’architecte-théoricien et méritent d’être réunies et/ou approfondies. La plupart des projets ou édifices privés de Viollet-le-Duc avaient d’ailleurs fait l’objet de notices dans le catalogue de cette exposition de référence, même si certains manquaient à l’appel. On connaît désormais mieux sa conception du chalet, ou bien les châteaux de Roquetaillade (Gironde), de Pupetières (Isère) ou d’Abbadia (Pyrénées atlantiques). Là Viollet-le-Duc, architecte du Second Empire, mettait un point d’honneur à adapter ses projets d’édifice au mode de vie moderne, en particulier à l’attention de commanditaires issus de la haute-société qui pratiquaient la double-résidence, se plaisant à profiter des villégiatures de campagne ou de bord de mer.

Quelle place et quelle définition accorder aux commandes privées et au concept de l’habitation humaine au sein de l’œuvre de Viollet-le-Duc ? Ce colloque vise à réfléchir à la problématique inédite de l’architecture domestique viollet-le-ducienne, aussi bien par le biais de ses déclinaisons concrètes que par le prisme de ses apports théoriques. Car, bien qu’elles ne bénéficient pas du privilège de la supériorité numérique au sein de son impressionnant corpus, ces commandes privées de restauration ou, exceptionnellement, de construction, sont des réalisations aussi identifiables et significatives que ses interventions diocésaines.

Axes de réflexion

Ce colloque international se propose d’aborder cette problématique à travers quatre axes majeurs :

–  L’aspect théorique, développé dans ses nombreux ouvrages, parmi lesquels le Dictionnaire raisonné de l’Architecture française du XIe au XVIe siècle (1854-1868), Histoire d’une maison (1873), Histoire de l’Habitation humaine (1875), les Entretiens sur l’architecture (1863-1872) ou encore Habitations modernes (1875-1877).

–  Les chantiers réalisés et les projets avortés, qui permettront d’appréhender le degré d’application concrète des théories énoncées dans ses ouvrages, d’évaluer le lien entre la théorie, idéaliste, et la pratique, souvent contrainte par les exigences des commanditaires ou le contexte environnemental. Cet axe de réflexion tendra à préciser la démarche de l’architecte, fondée sur le savoir des Anciens pour construire la modernité architecturale et décorative, que cela concerne :

  • Les chantiers historicistes placés sous l’égide du château de Pierrefonds, consistant en commandes de style néogothique, tels que les châteaux de Pupetières, de Roquetaillade, d’Abbadia, de la Flachère, de Montdardier…
  • Les chantiers ou projets en rupture avec le modèle stylistique néogothique, notamment son propre chalet La Vedette à Lausanne, la maison Sabatier de Pierrefonds ou encore les immeubles de rapport.

–  L’organisation des chantiers, avec, entre autres, l’étude de la collaboration et de la part de la délégation, par exemple à l’attention de Duthoit pour Roquetaillade et Abbadia, de Darcy à Pupetières, ou de maîtres d’œuvre locaux… et par extension, l’héritage des théories et du savoir-faire de Viollet-le-Duc dans les œuvres domestiques de ses disciples et collaborateurs.

–  Le rapport humain au commanditaire privé, avec la manière de gérer une commande mue par des exigences personnelles ; des relations parfois privilégiées et de bon aloi comme avec Mme de Mauvezin à Roquetaillade, mais qui peuvent aussi aboutir, pour une raison ou pour une autre, à l’annulation d’un chantier, comme dans les cas de la maison Dobrée (Nantes) ou du château de Lauture.

Communications

Les propositions de communication seront envoyées avant le 31 décembre 2013 sous la forme d’un résumé d’une page maximum et seront accompagnées d’un bref curriculum vitae indiquant notamment les principales publications.
Ces documents sont à adresser à : viviane_delpech@yahoo.fr
Ce colloque fera l’objet d’une publication d’actes aux Presses Universitaires de Pau et des Pays de l’Adour.

Comité scientifique 

  Martin Bressani, professeur en Histoire de l’architecture et directeur adjoint de l’Ecole d’Architecture de l’Université McGill (Montréal)
–  Viviane Delpech, chercheur associée à l’EA 3002 ITEM, Université de Pau et des Pays de l’Adour
–  Jean-Michel Leniaud, professeur en Histoire de l’art contemporain et directeur de l’Ecole Nationale des Chartes
–  Arnaud Timbert, maître de conférences en Histoire de l’art médiéval, Université Charles de Gaulle-Lille 3
–  Bernard Toulier, conservateur général du patrimoine, ministère de la Culture

Comité d’organisation : EA 3002 ITEM, Université de Pau et des Pays de l’Adour

–  Philippe Chareyre, professeur en Histoire moderne, directeur du laboratoire
–  Viviane Delpech, docteur en Histoire de l’art contemporain, chercheur associée
–  Dominique Dussol, professeur en Histoire de l’art contemporain

Direction scientifique : Dominique Dussol/Viviane Delpech

 

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