Cette journée d’étude qui ouvre le programme « La mode au musée : une histoire française », porté par Chaire de Professeur Junior Fashion Heritage, propose de rassembler étudiant.e.s et chercheur.ses autour d’un premier inventaire de ces figures singulières, qui du XIXe au XXIe siècle, collectionnent la mode sous une forme ou une autre.
Peu d’ouvrages et de recherches sont consacrés à la formation des patrimoines de la mode en France tout particulièrement, dans une perspective historiographique : si l’ouverture des musées et département spécialisés ont été des occasions de penser les grands jalons de l’histoire de leurs collections[1], les figures qui les ont animés demeurent souvent méconnues. Au souci de restituer les rôles décisifs joués notamment par Maurice Leloir, François et Madeleine Boucher ou par les conservatrices Madeleine Delpierre et Yvonne Deslandres, on associera la volonté de mettre en lumière d’autres trajectoires, par-delà le contexte des musées. Peintres ou photographes qui établissent au cœur de leurs ateliers des collections de vêtements et textiles en sont un exemple. Les industriels engagés dans la préservation des archives de leurs métiers en sont un autre, depuis les expositions universelles du Second Empire jusqu’aux initiatives les plus récentes à l’heure de la désindustrialisation de certaines régions notamment. Fréquentes dans les enquêtes et collectes ethnographiques, les pièces de vêtements, les outils et machines qui les produisent, enrichissent à leur tour les fonds des musées régionaux et d’art et traditions populaires, comme ont pu le faire dès la fin du XIXe siècle des personnalités aussi diverses que Armand Landrin au Musée du Trocadéro, Frédéric Mistral au Museon Arlaten ou encore Louise Alcan au Musée National des Arts et Traditions Populaires.
Enfin, depuis Jacques Doucet, actif au sein de la Société d’Histoire du Costume au début du XXe siècle, le cas du couturier collectionneur se précise. Il a fait l’objet de quelques récentes expositions, ainsi de Cristobal Balenciaga (Palais Galliera hors-les-murs, 2012) ou Azzedine Alaïa (Palais Galliera, 2023). De même, c’est à partir d’une collection privée consacrée aux boutons, que le Musée des Arts Décoratifs présentait l’exposition « Déboutonner la mode » en 2015. Aux côtés des garde-robes illustres ou ordinaires, des vêtements de scènes ou de travail, ce sont aussi les archives de papiers, les corpus d’images et de textes que bibliophiles et autres connoisseurs ont assemblé qui permettent d’enrichir notre inventaire.
À qui devons-nous les corpus qui forment les patrimoines de la mode en France aujourd’hui ? En retraçant ces initiatives et ces parcours de collectionneurs, il s’agira d’apprécier à la fois l’étendue et la dispersion de ces ressources mais surtout la variété des profils qui ont contribué à leur constitution.
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Les communications pourront être présentées en français ou en anglais.
Date limite d’envoi des propositions : 15 mars 2024
500 mots accompagnés d’une courte biographie.
Contact : emilie.hammen@univ-paris1.fr
[1] L’album du Musée de la Mode et du Textile, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1997 ; Miren Arzalluz (dir.), Une histoire de la mode au Palais Galliera, Paris, Paris-Musées, 2021
Source : https://hicsa.pantheonsorbonne.fr/actualite/figures-collectionneurs
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