Appel à communication journées d’étude : « Du studio au plateau de télévision : appropriations, détournements et réinterprétations par les artistes »

Appel à communication pour les journées d’étude
« Du studio au plateau de télévision : appropriations, détournements et réinterprétations par les artistes »

les 28 et 29 Juin 2013

L’art vidéo puise son origine directement de la télévision. Un des premiers artistes à travailler avec la technologie vidéo, Nam June Paik disait que celle-ci « était la fille de la télévision ». Les artistes s’en sont d’abord pris au téléviseur lui-même avant de voir en la vidéo un nouveau médium à expérimenter. Les liens qu’entretiennent les artistes avec la télévision n’ont cessé de se développer depuis les années 1960 et ces deux journées d’étude seront l’occasion de rendre compte des différentes sortes d’interventions que les artistes ont pratiquées au sein du studio de télévision, comment ils se le sont approprié, comment ils l’ont détourné et ont proposé une réinterprétation de celui-ci.

Les chaînes de télévision ont ouvert très tôt leurs studios aux artistes en voyant en eux une nouvelle force créatrice pour leur programmation. Ces artistes bénéficiaient alors de la régie de la chaîne, disposant de moyens techniques qu’ils ne pouvaient avoir par ailleurs, la chaîne leur fournissant également les moyens financiers de production. L’émission The Medium is the Medium, produite par Fred Barzyk, regroupant les œuvres spécialement conçues par six artistes américains pour la chaîne bostonienne WGBH en 1969, ou encore les travaux réalisés par le Groupe de recherche image fondé par Pierre Schaeffer en 1960 au sein de la RTF ont fait date en ce qui concerne les expérimentations artistiques à la télévision que ce soit aux Etats-Unis ou en France. Malgré ces initiatives, loin d’être à l’abri dans les rares studios qui leur ouvraient ainsi leurs portes, les artistes se heurtaient chaque jour aux exigences productivistes d’un circuit économique majoritairement voué au divertissement et à la publicité, ou devaient se résoudre à la non-diffusion de leurs essais finalement marginalisés par rapport au reste de la production télévisuelle.

Dans un même temps, les artistes ont vu dans la télévision un espace de prise de parole et un moyen de toucher un plus large public. Ces artistes envahissent le plateau d’émissions de télévision pour se faire connaître, diffuser leur discours ou perturber par leur action le bon déroulement de l’émission. De Salvador Dali, qui invite dès 1948 les Actualités Cinématographique chez lui – inaugurant alors une longue carrière médiatique – à Matthieu Laurette, en passant par Chris Burden ou Orlan, plasticiens, performers, vidéastes font des plateaux de télévision une scène pour leur intervention et la diffusion d’un discours artistique. Certains dépassent même largement le cadre du discours artistique pour basculer dans le discours politique, notamment dans les années 1970, conférant ainsi à leur travail une portée ouvertement activiste.

Le studio de télévision et son plateau ont aussi vu leur déplacement de la chaîne à l’atelier de l’artiste. Andy Warhol avait ainsi recréé dans les années 1980 un véritable studio de télévision dans son atelier pour y tourner des émissions diffusées ensuite sur des chaînes câblées. Dans les années 1990, les artistes déplacent les moyens de production au musée qu’ils transforment en véritable studio de télévision avec régie technique et plateau de télévision, comme ce fut le cas en 1997 au Pavillon français de la Biennale de Venise où l’artiste Fabrice Hyber enregistrait ses émissions de télévision dans le pavillon même ou comme le projet Mobile TV de l’artiste Pierre Huyghe qui émettait depuis l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne en 1995 et au Consortium de Dijon en 1997. En y déplaçant plateau et moyens de tournages, les artistes font alors de l’espace d’exposition un nouveau modèle de studio télé.

Ces journées d’étude ambitionnent de réunir les spécialistes (universitaires, historiens, commissaires d’exposition, artistes) qui travaillent sur la question, souvent sur un axe particulier ; cela afin d’engager une réflexion globale sur le sujet. Elles se tiendront les 28 et 29 juin 2013 à l’Institut National d’Histoire de l’Art.

De manière indicative et non exhaustive, les pistes de recherche suivantes seront envisagées :

-les interventions et expérimentations d’artistes dans les studios de télévision
-la production de programmes télévisés par les artistes
-les performances télévisuelles
-les interventions d’artistes sur les plateaux de télévision
-l’atelier d’artiste comme plateau et/ou studio de télévision
-l’espace d’exposition comme studio de télévision

Conditions de soumission

Les propositions de communication de 300 mots maximum sont à envoyer accompagnées d’une courte bio-bibliographie au plus tard le 31 janvier 2013 à l’adresse suivante :
artistes.et.television(at)gmail.com

Les communications ne devront pas excéder 45 minutes.

Comité d’organisation

Fleur Chevalier (Université Paris 8 / EPHA)
Mickaël Pierson (Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne / LETA)
Marie Vicet (Université Paris Ouest Nanterre La Défense / H.A.R.)

Cette action est soutenue par le Campus Condorcet.

Lieu : INHA

contact et source : marie[point]vicet[at]gmail[point]com

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