Appel à communication : « La figure martinienne, essor et renaissances de l’Antiquité tardive à nos jours / Saint Martin, expansion and revivals » (Tours, octobre 2016)

Garofalo, Saint Martin, 1517-1520,  FerrareLe cadre de l’année martinienne 2016 (1700ème anniversaire de la naissance du saint) est une bonne occasion de faire le point sur les études martiniennes. La bibliographie concernant saint Martin est immense mais les thèmes de recherche sont également extrêmement nombreux.

On doit bien sûr faire référence aux travaux fondamentaux de Jacques Fontaine pour l’édition des œuvres de Sulpice Sévère, de Clare Stancliffe pour le contexte historique du IVè siècle et de Luce Pietri pour la ville de Tours dans l’Antiquité tardive et le haut Moyen Age. Le contexte archéologique tourangeau a suscité également les travaux de Charles Lelong et de Henri Galinié. Tout récemment on doit à Elisabeth Lorans un renouvellement de la question archéologique de Marmoutier.
L’année martinienne 1960-1961 avait été marqué par plusieurs colloques, à Tours, à Ligugé, à Rome, qui restent aujourd’hui des références. L’année martinienne 1996-1997 a été aussi l’occasion de conférences et d’un colloque tourangeau centré principalement sur le thème du partage du manteau et sur Tours.

Le colloque prévu à Tours en 2016 (12-14 octobre 2016) souhaite aborder la « figure martinienne » dans toute son ampleur et tout son rayonnement. Plusieurs disciplines scientifiques, histoire, archéologie, histoire de l’art, études littéraires, ethnologie et anthropologie, théologie, économie politique, sont conviées à converger sur quelques thèmes fondamentaux qui peuvent se présenter de la façon suivante :

Si l’origine du culte a été bien étudiée (cf. L. Pietri), il conviendra de poursuivre la réflexion sur le rapport entre la diffusion d’un livre et le succès d’un culte ainsi que sur les différentes dimensions du culte martinien. Cette phase originelle implique des fondations en Touraine, en Poitou, mais aussi à Rome et ailleurs en Gaule et en Italie.

La caractérisation d’une phase originelle doit permettre d’étudier la question des revitalisations, renaissances, réappropriations, réinterprétations, recharges dans l’histoire du culte en rapport évidemment avec les phénomènes inverses de disparition, déclin, effacement, oblitération, etc… Tout cela a été peu étudié dans les travaux antérieurs. Les différentes dimensions du culte ne se combinent pas nécessairement au même degré dans la même période. Chaque phase d’essor du culte a sans doute ses propres ressorts et sa propre géographie. Il est particulièrement utile de croiser histoire des textes et problématiques archéologiques sur ces différentes phases : fondations de la période des origines, fondations mérovingiennes et carolingiennes, fondations du Moyen Age central et fondations de périodes plus récentes. A chaque phase se posent des questions d’échelle : à l’échelle de l’ensemble de l’Europe les régions où le culte est relancé par opposition à celles où il disparaît ; à une échelle locale le transfert du patronage d’une église disparue à une église nouvelle ne se produit pas nécessairement au même endroit mais peut impliquer une logique de relations locales.

Comment situer le culte de saint Martin dans cette perspective en Italie, dans les îles britanniques, en Espagne, dans le domaine germanique, dans le domaine scandinave, dans le domaine slave, en Hongrie…

Au sein d’une périodisation large : origines, période carolingienne, Moyen Age central, Moyen Age tardif, époque moderne, XIXe siècle, XXe siècle, il conviendra d’interroger, outre l’histoire et l’archéologie, selon les cas, le témoignage de la littérature, les données de l’ethnologie et de l’anthropologie (la figure martinienne comme élément majeur du folklore calendaire), la production artistique et musicale, la réflexion théologique (l’activité caritative se place sous le signe de saint Martin à Utrecht à la fin du XIXe siècle ou à Londres en 1924 mais n’est-ce pas spécifique à certains lieux et à l’époque contemporaine ?).
Enfin la question historiographique, particulièrement au XIXe siècle, ne doit pas être oubliée.

CPF – English Version


Conditions de soumission

Les propositions, formulées en une page, peuvent être présentées en français, anglais, allemand ou italien. Elles seront examinées par le conseil scientifique et sélectionnées en fonction de leur pertinence par rapport à l’argumentaire du colloque.

La date limite pour l’envoi des propositions est le 30 avril 2016.

Le comité scientifique sélectionnera les propositions en fonction de leur pertinence par rapport à l’argumentaire du colloque.

Comité scientifique
Le comité scientifique est notamment constitué de :

  • Luce Pietri (professeur d’Histoire ancienne, université de Paris IV Sorbonne),
  • Clare Stancliffe (Durham university),
  • Elisabeth Lorans (professeur d’Archéologie médiévale, université de Tours),
  • Bruno Judic (professeur d’Histoire du Moyen Âge, université de Tours),
  • Thomas Deswarte (professeur d’Histoire du Moyen Âge, université d’Angers),
  • Sylvie Labarre (maître de conférences de Latin, université du Mans),
  • Christine Bousquet (maître de conférences d’Histoire du Moyen Âge, université de Tours),
  • Yossi Maurey (professeur de musicologie, Université Hébraïque de Jérusalem),
  • Hervé Oudart (maître de conférences d’Histoire du Moyen Âge, université de Paris IV Sorbonne),
  • Chantal Senséby (maître de conférences d’Histoire du Moyen Âge, université d’Orléans),
  • Bruno Maes (maître de conférences d’Histoire moderne, université de Lorraine Nancy),
  • Robert Beck (maître de conférences d’Histoire contemporaine, université de Tours).

ContactBruno Judic (bruno.judic@univ-tours.fr)

 

 

Leave a Reply