Appel à communication : « Penser le rococo : XVIIIe-XXIe siècle » (Lausanne, novembre 2015)

getimagePenser le rococo: XVIIIe-XXIe siècle (Lausanne, 5-6 Nov 15)

Université de Lausanne, 5-6 Novembre 5 2015 Date limite :30 juin 2015

APPEL A CONTRIBUTION Penser le rococo (XVIIIe-XXIe siècle) Colloque, Université de Lausanne, 5-6 novembre 2015.

Cette rencontre fait pendant au colloque « Les acteurs de la rocaille » organisé à Paris à l’Institut national d’histoire de l’art, les 1er, 2 et 3 octobre 2015.

Le rococo, en dépit de la méfiance ou de l’ironie qu’il suscite, occupe une place centrale dans l’historiographie. En tant que catégorie stylistique et critique, il structure notre appréhension de l’art du XVIIIe siècle et détermine le regard que l’on porte sur celui-ci. Ce colloque, conçu en écho aux stimulantes recherches de ces vingt dernières années sur le rococo, vise à développer une réflexion épistémologique sur une notion protéiforme.

Le rococo, associé à la prétendue frivolité du XVIIIe siècle, est souvent décrit comme un phénomène artistique capricieux, sensuel, sans consistance théorique et anti-vitruvien. Présenté tour à tour comme progressiste – voire transgressif – ou rétrograde, profane ou religieux, le rococo est en outre aux prises avec de nombreuses contradictions. Pour le débarrasser des connotations morales, politiques et culturelles qu’il véhicule, certains historiens de l’art cherchent à le définir par les formes uniquement. Dans l’histoire des styles, le rococo s’oppose au néo-classicisme et entretient une relation incertaine avec le baroque. Se distingue-t-il fondamentalement de celui-ci ? Constitue-t-il sa phase ultime, son accomplissement ou son déclin ? Son origine et sa nationalité, enfin, sont vivement disputées. Si l’on situe généralement son émergence en France, certains affirment qu’il a atteint son plein développement en Allemagne.

La perspective privilégée pour ce colloque est donc celle, critique, de l’étude d’une notion devenue catégorie, le rococo, appelant à réfléchir sur son apparition, sa sédimentation, sa diffusion. Quelles sont les premières formulations de ce terme ? Sur quels présupposés se fonde-t-il ? Comment devient-il un canon formel et esthétique ? De quelles sources se nourrit-il ? En fonction de quels enjeux établit-on les frontières et les corpus du rococo ? Les objets réunis sous cette étiquette sont tributaires d’une multitude de discours, notamment ceux sur l’inventio et le caprice dans les arts, mais ont également donné lieu, au XVIIIe siècle déjà, à de nombreuses réactions, en grande partie négatives, entre autres les fameux textes de l’abbé Le Blanc et de Cochin. Comment l’historiographie interprète-t-elle ces discours ? De quels sédimentations, simplications, anachronismes, projections ou préjugés, cette tentative de rendre compte de l’art du XVIIIe siècle témoigne-t-elle ? Comment la situation d’énonciation des exégètes, aux XIXe, XXe et XXIe siècles, a-t-elle orienté la mise en récit de son histoire ? Comment les idées véhiculées dans leurs travaux agissent-elles sur la production tardive d’objets imitant le XVIIIe siècle ? Comment ces revivals agissent-ils en retour sur notre compréhension du rococo ?

Ces questionnements, même s’ils n’épuisent pas le champ des possibles, pourront servir de cadre à l’élaboration des communications. On l’aura compris, ce colloque n’entend pas définir les caractéristiques d’un style, ni déterminer une essence du rococo, mais réfléchir à la manière dont une notion a été pensée et continue à l’être.

Organisation scientifique : Carl Magnusson (Université de Lausanne) Marie-Pauline Martin (Aix-Marseille Université, CNRS TELEMME UMR 7303) Comité scientifique : Jan Blanc (Université de Genève) Frédéric Dassas (Musée du Louvre, Département des objets d’art) Michaël Decrossas (Institut national d’histoire de l’art, Paris) Peter Fuhring (Fondation Custodia, Paris) Christian Michel (Université de Lausanne)

Note pratique : Des propositions de communication de 300 mots, accompagnées d’un bref curriculum vitae et d’une liste de publications, peuvent être envoyées aux adresses suivantes : carl.magnusson@unil.ch et paulinart@yahoo.fr, avant le 30 juin 2015. L’Université de Lausanne prendra en charge le voyage et l’hébergement des communicants.

 

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