Appel à communications : « Art et révolution : quelles mutations ? »

Avec cet intitulé la question épineuse a été d’abord de démêler la formule la plus productive en termes de réflexion et de débat : doit-on plutôt parler de « révolution et art » que « d’art et de révolution » avec ce que cela sous-entendrait de dépendance ou d’autonomie entre les deux termes clés du clivage proposé.

L’opportunité de ce sujet dérive sans aucun doute de la conjoncture socio-politique actuelle marquée par les soulèvements populaires dans certains pays de la région méditerranéenne, très vite évoluant en révolutions qui  » promettent  » de changer en profondeur les système de gouvernance et les modèles de société mais qui ont eu un impact réel sur les artistes de tous bords. Ces derniers ont été mis en demeure ou de se prononcer « artistiquement » ou de se positionner par rapport à la nouvelle donne, provoquant, par voie de conséquence, une série de questionnements quant aux rapports réels entre l’art et les révolutions : L’art procède-t-il de la révolution ? La prépare-t-il ? L’anticipe-t-il ?

D’aucuns pensent que l’artiste –  qu’il soit plasticien, cinéaste, écrivain ou artiste de la scène – inscrit obligatoirement son travail de création dans le dépassement des formes établies, tend vers  l’innovation, la transgression ; autrement il perd pied et se momifie. Pour eux, il est toujours dans la révolution, il n’en est ni le cocher ni le passager mais bien l’ingrédient chimique le plus évident, le levain.

D’autres pensent, sachant que l’Histoire finit toujours par révéler cet écart notable entre les valeurs prônées par les révolutions et leur concrétisation dans le réel post-révolutionnaire, il est permis de se demander si l’art nourrit réellement l’utopie véhiculée par les révolutions où s’inscrit à contre-courant d’elles pour en dénoncer la supercherie.

En est-il alors le témoin ? l’illustrateur  ou le contradicteur ?

Avec la profusion, voire l’explosion sur le Net de l’expressivité artistique qui a accompagné l’extraordinaire soulèvement des forces vives de la Tunisie pendant les jours qui précédèrent et suivirent le 14 janvier 2011 et qui est allée du simple graffiti à la manipulation de l’image en passant par les pastiches, le montage  vidéo, prenant pour cibles les figures emblématiques du Pouvoir déchu, il y a là, sans aucun doute, matière à réflexion surtout quant on sait que l’essentiel de ces productions a été fait par des artistes en herbe, voire de jeunes amateurs.

C’est à ce grand débat que la 11ème édition des  JEPTAV, conjointement organisées par l’Institut supérieur des Beaux-arts de Sousse et l’Association Radhedh Méditerranéen pour les arts, vous convie dans le cadre d’un colloque qui sera organisé le 9 et 10 mars 2012 à Sousse.

Les articulations du colloque ou pistes d’investigation :

  • Art et engagement : modalités d’expression, modes de conjugaison au politique et au social.
  • Art, révolution et utopie : L’art, adjuvant, illustrateur ou contradicteur de la révolution ?
  • Art et mutations sociales, esthétiques, politiques.

 

Dates  clés du colloque :

* le 31 décembre 2011 : dernier délai pour l’envoi des propositions de communication (intitulé et résumé + CV )

* 15 janvier 2012 : dépouillement et sélection des communications par le comité scientifique du colloque.

* 20 février : dernier délai pour envoyer le texte complet de la communication

 

Comité scientifique :

Hafedh Djedidi : Pr. De l’Enseignement supérieur : études théâtrales et arts du spectacle, écrivain et metteur en scène, Univ. de Sousse

Faten Chouba Skhiri, Maître de conférences en arts plastiques et artiste plasticienne, Univ. de Sousse

Med Said : Pr de l’Enseignement supérieur en histoire médiévale, Univ. de Sousse.

Mohamed Aarab, Maître de conférences en études théâtrales, Univ. d’Agadir, Maroc

Béchir Gorchène , Maître Assistant  en arts plastiques et artiste plasticien, Univ. de Sousse

Ali Aoun, Maître assistant en lange, lettres et civilisation françaises, Univ. de Kairouan

 

Comité d’organisation :

Hafedh Djedidi : Président

Olfa Bouassida Souli

Asma Ben Ayed

Chiheb Chouchène

Sedki Zayenne

Les propositions de communication sont à envoyer par e-mail (250 mots maximum) avant le 31 décembre 2011 conjointement aux deux  contacts suivants :

Ali Aoun : aliaoun2003@yahoo.fr
Olfa Bouassida : olfa.bouassida@gmail.com

Source : http://www.fabula.org/actualites/art-et-revolution-quelles-mutations_47978.php

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