Appel à communications: « Inside the exhibition : temporalité, dispositif et narration » – VIIIe journée d’études doctorales du Rome Art History Network (RAHN)

Inside the exhibition : temporalité, dispositif et narration

Appel à communication

VIIIe journée d’études doctorales du Rome Art History Network (RAHN)

Institut Suisse de Rome et Istituto Nazionale di Archeologia e Storia dell’Arte (Palazzo Venezia)

16-17 juin 2020

 

Organisation: Gloria Antoni (Università di Roma Tre), Matteo Chirumbolo (The Courtauld Institute of Art), Gianluca Petrone (Sapienza Università di Roma), Célia Zuber (Université de Genève – EHESS)

Coordination: Francesca Parrilla (University of Notre Dame, Rome)

 

De nos jours, les expositions temporaires saturent les espaces muséaux et tiennent une place prépondérante dans le débat critique, convoquant l’opinion publique sur le plan international. Devant répondre à des enjeux tant culturels que scientifiques, l’exposition constitue un point de rencontre – et parfois de divergence – entre les institutions muséales et le milieu académique.

La huitième journée d’étude doctorale du Rome Art History Network propose de réfléchir sur les nombreuses problématiques liées à l’exposition temporaire des œuvres et objets d’art, de ses origines à nos jours (xve -xxie siècles).

Dans ce large champ chronologique, le phénomène de l’exposition a connu diverses variations impliquant des changements dans la façon de regarder l’art. Pensons par exemple aux « premières » expositions italiennes de tableaux qui eurent lieu dans les cloîtres des églises à l’occasion des fêtes des saints patrons, ou encore dans le pronaos du Panthéon. En plus de valoriser le culte et les artistes eux-mêmes, ces expositions favorisaient un aspect commercial lié notamment aux intérêts des collectionneurs et des commissaires ante-litteram tel que Giuseppe Ghezzi. Suite à la formation des États modernes, la rhétorique des expositions suivit une trajectoire idéologique et programmatique différente, souvent teintée de nationalisme. Ces aspects se reflètent dans le débat historiographique actuel et l’influencent encore.

L’acte d’exposition est donc indubitablement lié au contexte culturel dans lequel il prend forme. Son analyse permet ainsi de comprendre certains fonctionnements de la culture et de la société qui le produisent.

Se référant aux études pionnières de Francis Haskell qui traite le thème de manière diachronique et interdisciplinaire, la journée d’étude cherche à réfléchir sur l’aspect éphémère du processus d’exposition. Exposée pendant un temps défini, l’œuvre subit une reconfiguration narrative amenant un nouveau regard sur celle-ci. Sa signification est alors enrichie par l’interaction avec les autres objets présents dans l’exposition, le nouveau lieu où elle est exposée et le public avec lequel elle dialogue.

Que se passe-t-il donc concrètement lorsqu’une œuvre est exposée ? Quels processus de dé-contextualisation et de re-contextualisation sont mis en acte dans l’espace d’exposition ? Quels discours historico-critiques sont développés ? Quels programmes et stratégies sous-tendent l’organisation d’une exposition ? Quelles en sont les modalités de réception ?

L’objectif de cette journée est d’engager une discussion autour de ces questions qui incluent, sans s’y restreindre, les thématiques suivantes :

  • Les prémisses des expositions temporaires et leurs contextes (espaces et intérêts publics, privés, religieux, laïcs etc.)
  • L’expérience de l’œuvre dans l’exposition : display, visibilité et rapport au spectateur
  • La dialectique entre historiographie artistique et pratique d’exposition
  • Le marché de l’art, les galeries, les foires et leurs espaces d’exposition
  • La réception et le discours critiques : l’œuvre exposée et son spectateur, les publics et le « contexte verbal » (Pomian, 1986)

L’appel à communication s’adresse aux doctorants d’histoire de l’art et d’histoire de l’architecture des institutions académiques et centres de recherches italiens et internationaux. Nous invitons les candidats à présenter une intervention de 20 minutes. Les communications sont acceptées en italien, anglais et français.

Les propositions devront être envoyées sous forme d’abstract (max. 250 mots) et doivent être accompagnées d’un bref CV (une page) avant le 19 avril 2020 à l’adresse e-mail : giornatadottorale.rahn@gmail.co

Bibliographie citée :

  1. Haskell, The ephemeral museum: old master paintings and the rise of the art exhibition, New Heaven, 2000.
  2. Pomian, « Pour une histoire des sémiophores. À propos des vases des Médicis », dans Le Genre humain, XIV, 1986, pp. 17-36.

 

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