Appel à contributions : « Un art public éthique : perspectives canadiennes » (Montréal, 24-27 août 2022)

Appel à contributions : « Un art public éthique : perspectives canadiennes » (Montréal, 24-27 août 2022)

Université de Montréal et autres lieux
24 au 27 août 2022

https://histart.umontreal.ca/departement/evenements/evenement/news/detail/News/un-art-public-ethique-perspectives-canadiennes-ethical-public-art-in-canada/ 

Le passé, le présent et l’avenir de l’art public sur le territoire que nous appelons maintenant le Canada ont fait l’objet d’un nombre grandissant d’initiatives au cours de la dernière décennie. En plus du travail d’organisations professionnelles telles que le Creative City Network of Canada, ainsi que de la tenue de tables rondes et de panels ponctuels dans les milieux universitaire, communautaire, artistique et gouvernemental, certaines publications clés (Gérin et McLean 2009; Gérin et al. 2010; Radice et Boudreault-Fournier 2017; Vernet 2021; Alvarez Hernandez et Fourcade 2021), conférences et projets de commissariat se sont penchés sur des enjeux entourant les pratiques artistiques dans les espaces publics, en se concentrant entièrement ou en grande partie sur le contexte canadien. Cependant, pérenniser les discussions initiées par ces initiatives n’a pas nécessairement été un objectif ou un but réalisable. Nous observons que la pratique de l’art public pourrait bénéficier d’une réflexion plus approfondie sur sa nature, ses temporalités, ses matériaux, ses lieux, ses processus, ses acteurs et ses publics. Les organisateurs d’Un art public éthique : perspectives canadiennes visent, par conséquent, à créer un colloque récurrent qui débutera à Montréal en août 2022 et qui offrira un espace collectif, critique et continu de dialogue et de réflexion sur les enjeux d’art public. Le colloque se tiendra tous les trois ans dans différentes villes canadiennes.

Douze années se sont écoulées depuis la publication de Public Art in Canada : Critical Perspectives (Gérin et McLean, 2009), l’une des premières contributions scientifiques à se concentrer de manière critique sur l’art public spécifiquement au pays, tandis que l’art public a été largement examiné et théorisé aux États-Unis (Webster et Senie 1992 ; Doss 1995 ; Hein 2006 ; Krause Knight 2008). Quoique nous reconnaissions que ces contributions continuent de nourrir les débats critiques, aux côtés d’autres contributions tout aussi pertinentes (Raven 1989 ; Lacy 1995 ; Deutsche 1996 ; Kwon 2002), nous cherchons à ancrer ce colloque dans les réalités démographiques, sociopolitiques, écologiques et économiques actuelles canadiennes, tout en misant sur une variété d’approches de l’art public. Parce que le Canada a connu des bouleversements sociétaux majeurs et des remises en question du statu quo au cours de la dernière décennie, nous souhaitons explorer non seulement l’art public, mais l’art public éthique au pays.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’art public d’être éthique ? Pourquoi devrait-il l’être ? Quels sont les règles ou les principes qui guident la conception et la création de l’art public au Canada aujourd’hui, et comment peut-on les actualiser et les réinventer ? Que signifie penser et faire de l’art public éthique non pas pour les communautés, mais avec elles ? L’objectif n’est pas ici d’identifier une forme unique d’art public éthique, mais plutôt d’explorer les liens entre l’éthique et l’art public au regard du contexte canadien actuel. Ce contexte, marqué par la détresse, les contradictions, les antagonismes, les luttes et les crises environnementales et sanitaires, a également adopté des méthodologies décoloniales, des processus d’autochtonisation, des discours anticoloniaux et des pratiques écologiques et anti-oppression. À la lumière de cette trame de fond complexe, à laquelle on doit ajouter l’actuelle crise « glocale » entourant la commémoration, un art public éthique aurait le potentiel de participer aux transformations actuelles et futures. Il pourrait contribuer à améliorer les processus et les pratiques institutionnels, et même générer un sentiment de communauté ou des espaces communs. Certains acteurs canadienss engagés dans le domaine de l’art dans les espaces publics, notamment des centres d’artistes autogérés, des artistes, des commissaires indépendants et des collectifs artistiques, ont ouvert la voie en perturbant, modifiant, relançant et réinventant les pratiques artistiques en dehors de la galerie et du musée. Que peuvent en apprendre les autres acteurss de l’art public ?

Aujourd’hui, la mise en place de pratiques d’art public éthiques dépend de l’ouverture de canaux alternatifs d’expression qui permettent une écoute mutuelle. Un art public éthique est donc sensible aux enjeux contemporains actuels et dialogue avec les citoyens ; il se soucie de leurs intérêts, de leurs lieux de vie et de leurs écosystèmes. En ce sens, il enjoint à repenser la signification de ce qu’est la collaboration dans les pratiques et les processus en art public. Un art public éthique invite une vision pluriverselle plutôt que des points de vue uniques, séparés et consensuels : il ne cherche pas nécessairement la vérité objective ou à « faire du bien », mais reflète ce qui est en jeu. Il peut favoriser le consensus, mais peut aussi faire de la place à l’ambiguïté et au conflit.

Un art public éthique : perspectives canadiennes invite les artistes, les chercheurs, les critiques, les commissaires, les étudiants, les administrateurs et les gestionnaires de l’art public et les travailleurs culturels à explorer un large éventail de sujets liés à l’art public incluant, mais sans s’y limiter :

– L’art public et l’éthique de l’écoute/du soin;
– L’art public et l’éthique de la collaboration;
– L’art public et l’éthique de l’identité;
– L’art public et l’éthique de la créativité;
– L’art public et l’éthique du commissariat;
– L’art public et l’éthique du partage des connaissances;
– L’art public et l’éthique du lieu;
– L’art public et l’éthique environnementale.


Types de propositions

– Présentations individuelles (présentation de 25 minutes ; les résumés des communications doivent faire environ 300 mots et être accompagnés d’une notice biographique de 50 mots).

– Présentations par des institutions (organisations à but non lucratif, centres d’artistes autogérés et agences gouvernementales qui travaillent dans le champ de l’art dans les espaces publics) (présentation de 25 minutes ; les résumés des communications doivent faire environ 300 mots et être accompagnés d’une déclaration institutionnelle de 50 mots).

Le colloque sera bilingue. Les propositions peuvent être soumises en français ou en anglais.


Pour envoyer une proposition :

Toutes les propositions doivent être envoyées à Raquel Cruz Crespo <raquel.cruz.crespo@umontreal.ca>, avant le 10 janvier 2022, en vue du colloque qui se tiendra du 24 au 27 août 2022. Les participants potentiels seront informés de leur acceptation à la mi-janvier 2022.

*Veuillez noter que le format du colloque, les lieux et les conditions de remboursement des frais de voyage et d’hébergement seront déterminés ultérieurement, en fonction du financement et de l’évolution de la situation sanitaire.

Comité organisateur :
Laurent Vernet (Université de Montréal)
Analays Alvarez Hernandez (Université de Montréal)
Ciara McKeown (commissaire et consultante indépendante en art public)

Références bibliographiques :

Alvarez Hernandez, Analays et Marie-Blanche Fourcade, dir. 2021. « État des lieux de la “commémoration corrigée” en art public : Quel avenir pour le monument ? », RACAR, vol. 46, no 2.

Deutsche, Rosalyn. 1996. Evictions : Art and Spatial Politics. Chicago and Cambridge, MA : Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts et MIT Press.

Doss, Erika Lee. 1995. Spirit Poles and Flying Pigs: Public Art and Cultural Democracy in American Communities. Washington, DC : Smithsonian Institution Press.

Gérin, Annie et James S. McLean, dir. 2009. Public Art in Canada : Critical Perspectives. Toronto : University of Toronto Press.

Gérin, Annie et al., dir. 2010. Œuvres à la rue : pratiques et discours émergents en art public. Montréal : Galerie de l’UQAM et Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal.

Hein, Hilde S. 2006. Public Art : Thinking Museums Differently. Lanham, MD : AltaMira Press.

Krause Knight, Cher. 2008. Public Art : Theory, Practice and Populism. Hoboken : John Wiley & Sons.

Kwon, Miwon. 2002. One Place After Another: Site-Specific Art and Locational Identity. Cambridge : MIT Press.

Lacy, Suzanne, dir. 1995. Mapping the Terrain: New Genre Public Art. Seattle : Bay Press.

Radice, Martha et Alexandrine Boudreault-Fournier, dir. 2017. Urban Encounters: Art and the Public. Montréal : McGill-Queen’s University Press.

Raven, Arlene, dir. 1989. Art in the Public Interest. Londres et Ann Arbor : UMI Press.

Senie, Harriet F. et Sally Webster. 1992. Critical Issues in Public Art: Content, Context, and Controversy. New York : HarperCollins Publishers.

Vernet, Laurent, dir. 2021. « Sortir/Come out. » Dossier thématique, Espace art actuel, no 127 (Hiver).

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