Conférence du GRHAM : « Un genre bâtard et vicieux » ? Le portrait historié entre Grand Siècle et Lumières, par Marlen Schneider (Paris, 8 février 2019)

Conférence du GRHAM : « Un genre bâtard et vicieux » ? Le portrait historié entre Grand Siècle et Lumières, par Marlen Schneider (Paris, 8 février 2019)

Type : Conférence (entrée libre)

Date et horaire : vendredi 8 février 2019 à 19h

Lieu : Paris, Institut National d’Histoire de l’Art, salle Mariette

Pour tout renseignement : asso.grham@gmail.com

Très répandu pendant les dernières décennies du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe, le portrait historié fut un phénomène caractéristique de la société de cour, révélateur des pratiques artistiques et culturelles de l’époque. Partout en Europe et surtout en France l’élite sociale se faisait peindre en costume mythologique ou historique par des artistes célèbres tels que Nicolas de Largillierre, Hyacinthe Rigaud, François de Troy, Jean-Marc Nattier ou Jean Raoux. Autrefois réservé à la représentation princière, ce type de portrait fut alors adopté par les membres de la noblesse de robe, les financiers et d’autres parvenus. Avec cela, de nouveaux sujets remplacèrent l’iconographie glorifiante et guerrière du Grand Siècle : les dieux de l’amour, de la jeunesse et de la beauté, les nymphes et bergères de l’Arcadie firent leur entrée dans la peinture d’histoire et dans le portrait mondain, résultat d’un changement considérable du goût et de la pensée de l’époque auquel le portrait historié répondit avec grand succès.

À la fois œuvre d’art, objet culturel et pratique sociale, le portrait historié fut conçu à la croisée de la théorie de l’art et des conventions sociales et culturelles ; il se prête donc particulièrement à une analyse de plusieurs points de vue. Seront mis en lumière les enjeux artistiques et théoriques du portrait historié, son rapport à d’autres pratiques culturelles tels que la poésie galante et le théâtre, ainsi que les fonctions sociales de ce genre artistique qui servait à la communication et au divertissement, mais avant tout à la distinction sociale.

Marlen Schneider est Maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’Université Grenoble Alpes et membre du Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA UMR 5190). Ses recherches portent principalement sur l’art et les cultures visuelles du XVIIIe siècle, en particulier l’art du portrait et la mobilité artistique, mais aussi sur l’iconographie du rêve. Elle est l’auteur de Bildnis – Maske – Galanterie. Das portrait historié zwischen Grand Siècle und Zeitalter der Aufklärung (Berlin, Deutscher Kunstverlag, 2018) et a codirigé l’ouvrage Traum und Inspiration : Transformationen eines Topos in Literatur, Kunst und Musik (Paderborn, Wilhelm Fink, 2018).

Leave a Reply